A. -

"Celui qui commet un vol, un larcin, voleur" : ...si en alons En ce bois la et secourons Mon ami q'un larron espie (Mir. march. larr., c.1349, 103). Pour ce ne me donnez le los D'estre ment[e]eur ne bourderres, Car mieux ameroye estre lerres [var. larron, lierres, en biere] (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 217). Se mauvais ou lierres estoie, Restabliz estre je devroye, Car ma longue prescriptïon M'acquerra ma possessïon, Et ceste veil je demander. (Myst. Adv. N.D. R., c.1360-1365, 65). [Autre ex. p.66] Argent est un droit enchanteur, Un lierres et un bareteur (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 177). Et semblablement peut .I. homme embler aucune chose et n'est pas pour ce injuste ne larron. (ORESME, E.A., c.1370, 299). ...murdriers, Lerres (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 76). ...Mais que sanz plus sache ton nom : Je croy n'es murtrier ne larron Pour le celer. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 97). Veus lesqueles confessions, les dessus diz conseillers furent d'oppinion (...) que icellui prisonnier, comme traytres du roy et larron, fust punis, c'est assavoir : trainé, decolé, et le corps et teste d'icellui pendu à la justice du roy nostre sire. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 125). ...ycellui Adenet estoit un très fort murdrier et larron, et (...) il estoit dignes d'estre, pour ses demerites, trainé et pendu. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 144). Tous lesquelz, veu ce present procès, delibererent et furent d'oppinion qu'il feust executez comme murdrier et lerres, c'est assavoir trainé et pendu. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 289). ...et audit disner ledit Sardain trouva ladite tasse qui avoit esté emblée à Molins, laquele tasse ledit Sardain print, et dist qu' il l'avoit païée la valeur qu'elle valoit et que ledit Pierre estoit lierres et traitres (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 444). ...je suys ung preudhomme, et Basin est ung leire. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 220). Si se tappy comme larrons Le roy, par nuit, en recellee (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 251). ...l'en n'ose venir à Paris, tant pour gens d'armes proprement appellez larrons et pillars, que pour brigans et compaignes qui se sont miz sus pour rencontrer et piller lesdiz larrons, et autres larrons, espieurs de chemins (BAYE, I, 1400-1410, 338). Amour d'argent commendera a ung larron soy lever au matin diligemment pour embler ou tuer : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411). Dit Seneque que telz ensuyvent le seigneur comme les mouches le miel, l'escouffle la charongne, le larron le mercier, c'est pour ravir et acquerir. (GERS., Noël, p.1404, 311). ...pluseurs liers, murdreurs, mailfailteurs publiques et notoires (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 185). Quel mareschal, mes quel lerre (Pac. Job M., c.1448-1478, 295). En terre es mains de lyerre fus, En mer en peril de noyer (CHAST., Temps rec. D., 1451, 84). ...le pouvre larron qui vous desroba, il sera bien damné si son meffait ne luy est pardonné par Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 400). ...es mains du leire Cacus (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 704). S'on est ler, on est tost monté, S'on est preudhom, on pert le sien. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 823). ...et predist sur ladicte conjunction l'infortune des scribes pour la presence de Mercure, Venus et la Lune ou signe de Gemini, (...) et que les voies et chemins seroient infestés par larrons, à la cause qu'il trouva Mars et Saturne en la IXe maison (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 v°). "Je porte ma science que larrons ne me sauroient oster". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 62 r°). D'aulcuns larrons plains de seducyons Dedens ung boys premierement fus pris, Lesquelz, a voir leurs preparacions, De me tuer avoyent entrepris (LA VIGNE, S.M., 1496, 356).

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Fort larron : ...tous lesquelx furent d'oppinion que ycellui prisonnier estoit un très fort larron (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 8). ...c'estoit un très-fort larron et espieur à chemin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 136). Pluseurs est le plus fort larron Que je vis oncques en ma vie. (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 225).

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Larron prouvé. V. prouver : C'est ung larron pruvé, Et si est crestïen (Mart. st Pierre st Paul, fragm. Anholt R., c.1480-1500, 197). C'est un mechant laron prouvé. (Retraict T., c.1490, 226).

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Larron à Dieu. "Celui qui vole les pauvres (de Dieu)" : Mais ce sont tuit larron a Dieu. (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 55).

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Larron de + subst. "Celui qui vole qqc." : Amours est lierres De cuers (CHART., L. Dames, 1416, 270). ...tout est pardonné a ce pouvre larron de chemises (C.N.N., c.1456-1467, 401).

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Estre executé / justicié / pendu comme larron : ...il fu deliberé que ledit Gervaise, pour les causes et confessions par lui faites, cy dessus escriptes, feust comme larron executez à mort, c'est assavoir pendu. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 40). ...[ils] delibererent et furent d'oppinion que l'en ne le pouvoit espargnier qu'il ne feust excecuté comme lerres, et qu'il estoit un très-fort larron, et avoit desservy estre pendu comme tel. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 368). Oyes lesqueles oppinions et tout consideré, ycellui mons. le prevost, par l'oppinion de tous yceulz conseilliers, condempna ycellui Pierre de Vailledoli à estre justicié et pendu comme larron. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 455).

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[À propos des deux crucifiés de part et d'autre de Jésus, au Calvaire] : ...un Dieu (...) Qui tant par ce monde courut Qu'avecques deux larrons morut. (Mir. st Panth., 1364, 349). Quant je fus amené au lieu de Calvaire hors de la cité, ilz me pendirent en la Croix entre deux larrons pourtant seulement que ma mort feust plus honteuse devant le peuple (Horloge de sapience S., c.1389, 77). Et pour ce, comme seneschal, Je te condempne [Jésus] pendre en croix, Entre deux larrons moyenal, A Mont Calvaire ; c'est ma voix. (Pass. Auv., 1477, 176).

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Le bon larron : A Famagosse a une crois, Que tu yes fos, se tu ne crois Que c'est la crois dou bon larron, Car sus siege ne sus perron N'est assise, mais purement Est en l'air, sans atouchement ; Et C. mil hommes l'ont veü, Qui l'ont aouré et creü. (MACH., P. Alex., p.1369, 10). ...aussi comme le bon larron n'est pas bon, mais est mauvais. (ORESME, E.A.C., c.1370, 154). DISMAS BON LARRON (a la destre). (Pass. Auv., 1477, 218). JESUCHRIST. Le bon larron pendoit en la croix, ainsi que moy (...) ...il redargüa et reprint son compaignon, lequel me blasphemoit, et (...) me recongnut et confessa innocent (ALECIS, Dial. crucif. pèler. P.P., 1486, 119).

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Larron Engherant. "Jeu (cf. le jeu du gendarme et du voleur)" : Puis jeuiens a un aultre jeu (...) Et puis au larron Engherant (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 54).

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Empl. adj. : Qu'il ne soit demesuré, degasteur, ne despendeur par excès : car pour continuer telles choses on devient larron et rapineux, combien qu'il ne doit estre eschars ne aver. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1426, 306).

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À larron. "À la manière d'un voleur, furtivement, en secret" : Marie ait appellee quoiement a lairon : ... (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 376). Et dit a soy meysme quoiement a laron : ... (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 582). [Autres ex. p.171, 473, 545] Lors se sont mis a retrait coiement a larron (Galien D.B., c.1400-1500, 103).

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De larron. "Furtif" : Paon est vng oysel simple mais il a chief de serpent et vois de deable et piez serpentins et va en pas de larron et a plumes d'ange ou il se delite merueilleusement tant que la ou il voit les hommes qui remirent sa beaulté il drece sa coue contremont pour faire la roe (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 485).

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Prov. : Larron fait oportunnuité ["l'occasion fait le larron"] (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 76). On ne croit le larron, quant on scet son samblant. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 99). Car lères cuide adès, on le dist de piécha, Que tout soient si frère (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 279). Et aussi on dit : voudroit le lierre que chascun fust son frere. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 251). Maiz on dit ung parler dont vraye est le tenour Que ly privés larrons sont toujours ly pïour. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 777). Adès cuide le larron que chascun soit son compaignon. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 573). Aise fait le larron. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 60). ...vous entendez bien que en tel cas il ne fault point estre larron à sa bource (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 3).

Rem. Prov. H., 146 : GERS. G., VII, 1173 (Telle consideracion ot la bonne femme qui dit que lez grans larrons menoient lez petiz pendre) ; GERS G., VII, 439 (Les petits larrons sont penduez, non pas les grands).

B. -

En partic. "Pirate" : En ce temps, la mer estoit pleine De larrons (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 17).

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Larron de mer : ...Diomedez, larron de mer, auquel demanda Alixandre pour quoy il pilloit ceulz qui passoient la mer (GERS., Réf. roy. G., 1405, 1172). ...ung grant larron de mer qui moult de dommaige faisoit audit roy, et de ses nefz souvent lui tolloit atout grant quantité de prisonniers. (CHR. PIZ., Fais armes cheval., 1410, 46 r). Lisimacus, roy de Macedoine, estoit assiegié devant la cité de Ephese, laquelle avoit en son ayde ung archepirate, c'est a dire ung souverain larron de mer, qui avoit nom Mandrone. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 59).

Rem. MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 254. H. Lewicka, Les Comp., 1968, 80.

C. -

P. ext. "Fripon, canaille" : Villain lerre [var. Cil qu'est larron, lierre, lerres], plain de barat Touz jours ses visins grevera A son pohoir, soir et matin. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 144). Et le leireVauquetin fist lettre de tout le fait (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 24). Malebouche le lerre... (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 45).

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[Comme insulte] : ...filz a putain, lierres mauvais (Bérinus, I, c.1350-1370, 252). TROISIESME BOURGOIS. (...) Gettons leur ces gros mengonniaux Et ces grans pierres. QUATRIESME BOURGOIS. Vuidiez, vuidiez, pillars et lierres ! (...) Fuiez, merdaille ! (Mir. Oton, c.1370, 332). OSTES. (...) Gehis, larron. BERENGIER. Mercy te pry, noble baron : Mon meffait tout regehiray (Mir. Oton, c.1370, 382). Hee, faulx larron, com mortel fait ! Comment as tu fait telle guerre ? Que ne te transglotit la terre ? (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 173). Chevaliers tirans et mauvais larrons, vous y morrez tous (...) ...Qu'est cecy, larrons que vous estes ? Vous laisserez vous icy tous murdrir par deux chevaliers ? (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 214). Et trahistre larron, On vous pendera d'un las ron (Pasté T., c.1475-1500, 209). Macquereau, Va hors ; va, larron (Obstin. femmes T., c.1480-1500, 39). Me turas-tu, traistre larron ? (Obstin. femmes T., c.1480-1500, 52).

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Empl. adj. "Fripon" : Reprenez ce larron souspir Qui s'est emblé soudainement, Sans congié ou commandement, Hors de la prison de Desir. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 236). [Ou "furtif" ? Cf. supra à larron]
 

"Larcin"

Rem. Doc. 1337 (Flines, le mort d'homme, le larron et le copure des membres) ds GD IV, 729b-c. Peut-être à partir de à larron "en larron ; furtivement" (FEW V, 202a, n.2).

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Par larron. "En cachette, furtivement" : ...Et les nouvelles rapportans (...) par laron (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 152). [T-L V, 200]
 

"Jeune laron, larronneau, petit voleur" : Li pouure vont à la ceruoise, Leur, ilh font mult souent grant noise ; Et li aulcuns, enle[nt] godalle, Qui ont pau d'argent en leur malle ; Et li plus riche vont à vin, Ou anueus, ou alinckin, Li enfachon tempre la prendent Por le doucheur, à cuy il tendent, Et tant y uont mes gloteceaux Qu'il en deuinent laronceaux, Et quant ils n'ont plus que despendre, Si emblant qu'il se font pendre (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 216). ...aucuns chiefs et conditeurs de gens prennent l'argent des gaiges de leurs souldoiers sans le leur departir, en les faisant vivre sur le peuple, si encourent la villaine tache de larrecin farcie de desloiaulté, et en soy continuant comme les grans larrons qui emblent a la seigneurie, nourrissent et soustiennent une niee d'autres larronceaux pour rober sur le peuple. (CHART., Q. inv., 1422, 52). Sergens ne sont plus larronceaux, Ilz sont doulx comme jouvenceaulx Et ne boyvent plus mais que bieres. (Rapp., c.1480, 62).

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[Terme d'insulte] "Coquin, fripon" : LE CHEVALIER. Que fais tu, larronciau destrois ? Que ne lais tu aler ces chiens ? Tu te vantes, si ne scez riens De ton mestier. LE VARLET. Encore ara on bien mestier, Seigneur, de ce que je scé faire (Mir. femme roy Port., c.1342, 153). Te moque tu de my, fel laroncheau, coistron ? (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 589). Le murdre du sanglant larroncel ! Quelles nouvelles il aporte ! (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 92).

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[À propos de Jésus, à douze ans, parmi les docteurs] : TROISIESME MAISTRE. (...) Laissons ester Ce larroncel : alons disner ; Je miex n'i voi. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 242).
 

"Larron, petit voleur"

REM. Doc. 1346 (...fu pris un larres ... et d'autres laroncins) ds GD IV, 729c.
 

"Larcin, vol, pillage" : ...je voy crestianté si grievee de guerres, de haynes, de larrencyns et de disscensions que.. (BOUVET, Arbre bat. R.-B., c.1386-1389, 32). Par ton larronssin, par ton fait, Tu es pendu ad ce gibet. (Pac. Job M., c.1448-1478, 317).

V. aussi larroncine
 

"Larcin, vol" : Si advint qu'il s'amusa avecques les autres pastoureaulx à flutter et dancer et cependant ses beusz s'esgarèrent, lesquelz Mercure, qui les vit esgarez, lui embla et les mussa en lieu rebond, sans estre veü d'aucun fors seullement de Battus, qui le vit faisant la dite larroncin [l. larroncine ?]. (Ovide mor. B., 1466-1467, 102). [Ou faut-il lire le dit larroncin ?]

V. aussi larcine
 

"Troupe de larrons, de voleurs" : ...et ceste larronnaille couchoit en leurs lictz, comme ilz feissent à XI ou à XII lieues de Paris (Journal bourgeois Paris T., 1415, 66). Je croy bien qu'il ait es batailles Aucunes foiz des meseürs, Car, lou sont telles larronnailles, Dieu n'envoye pas les eürs (CHART., D. Her., p.1415, 427).

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[Terme d'insulte] "Coquins, fripons" : A vous autre larronnaille [var. larromaille, larsonnaille] Drois est aussi que je parle (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 171). Pour ce que j'ay au cueur grant ire, Sanglante traicte larronnaille. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 33). Sus ! esmouvez celle fouaille. Avant ! mauldicte larronnaille, Besongnez chascun de sa part. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 247).
 

"Petit larron" : PILATE. Or, sus doncq, venez ça, sergeans, Il fault achever vostre office ; Retournez droit a la justice Atout doloueres ou cousteaux Et desmembrez ses larroneaux Comme vous en sçavez l'usaige. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 422).

REM. GARBIN 1487 (TLF). H. Lewicka, La Dér., 1960, 285.
 

"Voler" : Vien ça, Dismas, qui n'as pareilh A larroner et faire maulx ! Vien t'en en siege emperial Et on te varra de plus loing. (Pass. Auv., 1477, 206). Y sont leans [les Anglais] comme en ung bois, Et ne font riens que larronner. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 438).
 

A. -

"Repaire de larrons, de brigands" (synon. larronniere) : ...les grans royaumes qui sont sans justice, esquelx sans reigle et sans mesure les subgiez sont pilliez ou robez, ne sont autre chose que grandes larroneries, comme une autre foiz fu plus largement recite. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 152). ...pour delivrer les pays à l'environ de ceste crueuse miserable servitude et extirper la proterve rachine de ceste faulse et horrible larronnerie (...), assiegèrent la ville qui fut terriblement batue de bombardes et gros engiens. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 299).

B. -

"Vol, brigandage" : Chose incredible et trop longue à mettre en compte me seroyent les exactions, derisions, obprobres, vilonnies, occisions, tirannyes, larronneries, raptures et inhumanitéz que le roy permetoit commettre par ses frans archiers (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 212).
 

"Voleuse" : Or seroit blasmes et grant maux Se tant amandé vous avoye Et pour vo bien tant empiroye Que je fusse traïteresse Vers mon seignour et laronnesse, Folle prouvee et foymentye. (Dit prunier B., c.1330-1350, 77). Et se tu gis en mendience, Tu n'avras mie pacience, Eins sera la main en balance D'estre larnesse [var. larrenesse]. (MACH., R. Fort., c.1341, 38). ...delibererent et furent d'oppinion que iceulx prisonniers feussent tournez ou pillory ès hales, illec crié les causes de leur jugement, et, en après, baniz de la ville, viconté et prevosté de Paris, à tousjours, c'est assavoir: ledit de Varlus sur peine d'estre pendu, et Ameline d'estre enfouye toute vive, comme larrons et larronesse, ou substoiteurs et substoiteresses de leurs larrecins. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 163). Tous lesquieulx, veu l'estat d'icelle prisonniere, le vil gouvernement d'elle, la multiplicacion et la valeur des larrecins par elle faiz et commis à plusieurs et diverses fois, tant à ses maistres que elle a serviz, comme à ceulx qui s'esbatoient avec elle, qui ont esté et sont choses faites en traïson et fait appensé, le temps qu'il a que elle commença à faire icelles larrecins, et les perseveracions et continuacions par elle faittes en ce, delibererent et furent d'oppinion que l'en ne la povoit espargnier, ne devoit, que elle ne feust excecutée comme larronnesse (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 393). Certes, telle gloutonnie met femme a honte, car elle en devient ribaude, gouliarde et larronnesse (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 35). ...la dicte Marion (...) assailli ycelle Jehanne de parolles injurieuses, en l'appellant par pluseurs foiz publiquement, en plaine rue de la dicte ville de Nyort (...) "très faulce pute, vielle mauvaise larronnesse" (Doc. Poitou G., t.6, 1399, 331). Si es larron ou laronnesse et embles a Dieu, se tu puez secourir ton prouchain et tu ne le secours. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 37). LA FILLE. Larronnesse ne seray pas. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 13).

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[Terme d'insulte] "Friponne, truande" : Festes moy crïer a voix aulte Que tous venant a la justice. Et celle faulce laronesse, Prenés la moy toute premiere. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 203). Venés tous vouer la laronesse, Zoé, fauce enchanteresse, Laquelle par som grant meffet Est condepnee au jubet ! (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 203).

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[Cont. métaph.] : Mais Guerre la larronnesse Si l'a de France esgaree, Et ostee, Par emblee, Et chassee Tant quë est desemparee Par une grande rudesse De douleur et de destresse, France en est deshonnoree, Et en friche demeuree, Et gastee, Et pillee, Desrobee, Et de tous pointz desolee. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 63).
 

"En larron, furtivement, en cachette" : Larronnessement : furtim (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 231).

REM. BERS. (il s'en est allé repostement et larronnessement en sa province) ds GD IV, 730b.
 

"De larron, de voleur de brigand"

REM. Doc. 1326 (Le Val Larroneux - qualifie un lieu entre Clignancourt et Montmartre) ds GD IV, 730b. FEW V, 202b, n.7. Cf. aussi GD IV, 730b : larronneusement "furtivement" (a. fr.).
 

"De larron, de voleur de brigand"

REM. Ex. tiré d'une chronique (éd. 1491) ds GD IV, 730b-c.
 

"Repaire de larrons, de brigands" (synon. larronnerie) : Le roy doit souverainement justice garder. Que seroit royaume sanz justice fors que une grant larrouniere ? (FERRON, Jeu eschaz mor. C., 1347, 166). ...[le chien] par rivieres, par boiz, par larronnieres et par batailles le suit [son maître] (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 68). Et pour ce dit aussi saint Augustin assez a cest propos que les regnes ou justice n'est a son droit gardee ne sont pas digne d'estre regne appellé, ainz les doit on appeller larronnieres et tyrannies mielx. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 266). Crebrifurus (...) : larronniere (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 99). ...car se n'estoit justice les royaulmes ne serroient que larronieres (WAVRIN, Chron. H., t.5, p.1471, 382).

Rem. GERS., Gourm. II, G., 1402, 801 ; MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1, c.1425-1440, 44 ; CHASTELL., Ép. Phil. Bourg. K., 1456, 157 ; CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 475 ; LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 405 ; MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 153 ; MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 569... MART. D'AUV. (éd. 1493) ds GD IV, 730c.