"Disposition du corps humain à souffrir" : Disgression de la foiblesce, fragilité et grant passibilité de humaine créature. Or me semble convénient Et raison, à mon escient, Touchier en brief présentement Et déclarer aucunement, Par forme de disgression, De la povre condition, Merveilleuse fragilité Et très grant passibilité D'umaine et foible créature (LA HAYE, P. peste, 1426, 63). Encores veul et vous commande que es quatre douaires du corps vous vous delictez, c'est assavoir en clarté, en subtilité, en agillité, en passibilité [l. [im]passibilité ("qualité du corps glorieux qui l'exempte de toute souffrance") ?]. (LA SALE, J.S., 1456, 39).

Rem. EVR. CONTY, Probl. Aristote, 1380 (ms. du XVe s.), ds GD VI, 28c.

V. aussi passibleté
 

A. -

"Susceptible de souffrir, sensible" : LUCIFER. ...s'avoie char humaine La plus passible qu'onques fust Et de ci .I. pillier mëust Jucques au ciel de fer ardant, Plain de rasours a bon taillant Avec toutes les painnes qu'ai Et que sens fin tousjours arai Sens repos et sens cessement Jucques au jour du jugement... (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 148). À ce propos dist saint Augustin ou .VIIIe. chapitre de la Cité de Dieu que les deables sont bestes passibles quant à leur corage, raisonnables quant à leur nature, pardurables quant à leur duree et que ont corps de air. (CORBECHON, Mauvais anges S., 1372, 489). Jhesuchrist si ot excellence sur toute creature quant a auctorité, mez il ne l'ot pas quant a l'execucion, ne quant a l'exercisse ; car il apparut entre lez homes en forme de sers, en humaine nature passible, pour le mistaire de nostre redempcion aconplir (Songe verg. S., t.1, 1378, 78). Passibilis (...) : passibles (Aalma R., c.1380, 301). Je say bien que vous n'avez garde De perir yci, car passible Corps n'avez pas, mais impossible Est a moy qui l'ay trop pesant. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 74). Mais homme et femme en tout leur aage Sont privez de cest avantage, Car leur nature est si passible, Si altérable et corruptible, Qu'ilz ne pevent nulle saison, En champs, n'en boiz, ne en maison, Estre ne vivre bonnement Sans avoir robe ou vestement (LA HAYE, P. peste, 1426, 67). Passible, est ce qui est prest et disposé à souffrir. (LA HAYE, P. peste, 1426, 219).

Rem. Myst. process. Lille K., t.4, a.1485, gloss. (paissible).

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"Qui supporte la souffrance" : ...duquel flaiau fut dit au saint homme et passible en Job ou .Ve. chapitre : «Tu seras absconséz ou muchié du flaiau de la langue». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 411). ...pour ce que la partie de dehors est plus passible que celle de dedens, et pour ce elles ont mestier de deffensoire (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 29). SAINCT MARTIN. O puissance inco[m]prehensible, O bonté trop incomparable, Jhesus, Redempteur tout passible, Digne Trinité immuable, Ta grace me soit amÿable Affin que je me puisse traire Devers ce bon preudons fïable, L'evesque de Poitiers, Hillaire. (LA VIGNE, S.M., 1496, 256).

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"Sujet aux maladies"

Rem. GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 30251.

B. -

[D'une pers.] Passible de qqc. "Sujet à qqc." : Et les puissances de l'ame sont selon lesquelles nous sommes passibles des passions devant dictes, comme sont celles selon lesquelles nous sommes diz avoir tristece ou misericorde. (ORESME, E.A., c.1370, 157).
 

A. -

"D'une manière qui fait souffrir, douloureusement" : Passibiliter : paisiblement (Aalma R., c.1380, 301).

B. -

"Sensiblement"

Rem. Gloss., Paris B.N. lat. 7679, c.1400-1500, ds GD VI, 29a.

REM. Autre mot passiblement ds Lettres agn. L., 1405, 397 (à rapprocher de paciablement), de même que (supra A) paisiblement est une forme possible de passiblement.
 

"Disposition du corps humain à souffrir" : Passibilitas (...) paisibletés (Aalma R., c.1380, 301).

Rem. Gloss., Paris B.N. lat. 17881, c.1400 (Passibilitas, passibletez) ds GD VI, 29a.

V. aussi passibilité