I. -

"Péter au nez de" : Oppedo (...) : contrepeter ou contredire ou consentir (Aalma R., c.1380, 290).

II. -

"Faire des contrepèteries ; équivoquer" : Il vous convient aussi semblablement De picays parler moult proprement, Qu'on appelle "contrepecter" en France. C'est des lectres de l'encommencement Changer a droit et tourner tellement Qu'en extrahiez double signifiance. (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 139).

REM. Peut-être s'agit-il de deux mots différents. P. Guiraud rattache le second à pied (contrepet "contrepied verbal"). Cf. K. Baldinger, M. fr. 22, 1988, 10, et TLF VI, 94a-b : contrepèterie.
 

"Membrane, hymen" : Membrana : entrepete (Gloss. Lille S., c.1400-1500, 90). Gouge qui a rompue l'entrepette, Qui la vouldroit sacquer a la musette C'est a dire la jambe sur l'espaulle, On trouveroit une dogue rompue Pour se noyer en une mer barbue Et pour pescher aux oistres de Cancaulle. (PH. BOUTON, Les Gouges, éd. A. Piaget, c.1454. In : Romania 47, 1921, 171).

-

Jouer de l'entrepete. "Écorcher" (Éd.) : MASQUEBIGNET. Is hors, is hors, sanglant vilain ! Ton cuir sera mis en pelain Pour mielx jouer de l'entreipeite. S. DENIS. [qui va être crucifié] La volenté de Dieu soit faite. (Jeu st Den. S., c.1380-1400, 111).
 

"Pet" : Aussy tost aroit un pet d'oursse Qu'ait riens du mien par son abet, Tant sache chanter au fausset N'a haulte alaine. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 29). ...et telle vapeur venteuse ainsi engendree, ou elle est expellee par hault ou par bas ou elle demeure au milieu ; s'elle yst par hault, c'est eructuacion ; s'elle yst par bas c'est pet ou vesse ; se elle demeure ou millieu et la ventosité est joincte avec humidité, elle fait le ventre ruyre ou ce seront torcions (GORDON, Prat., c.1450-1500, V, 6). Par la mort tieu, tu as fet ung pet Ou une vesse, je le sens. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 207). ...et[ la Grosse Margot] me fait ung groz pet (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 125). Je feisse pour eulx pez et roctes, Je ne puis, car je suis assiz. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 142). Maiz si tost qu'on y a fait pet ou vesse... (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 129). Vous ne scavés pas que j'ay fait ? Par la mort bieu, ung si gros pet, Cent foys plus gros que ne souloyes. (S. fol, c.1480-1490, 6).

-

[Comme expr. d'une valeur minimale] : Aussy tost aroit un pet d'oursse Qu'ait riens du mien par son abet, Tant sache chanter au fausset N'a haulte alaine. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 29). Vous ne la doubtés pas unng pet. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 271).
 

"Explosif pour faire sauter un obstacle"

REM. Doc. 1495 ds FEW et TLF.
 

Roi petaret. "Roitelet"

REM. Ex. ds GD VI, 130c, non retrouvé ds Ev. Quen.
 

"Bande de soldats armés" : ...petaulx et gars loubas. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 323). [Var.] ...petaulx nommez bidaus. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 374). [Var.]

REM. Cf. TLF XIII, 174b : pétaudière. Autre ex. ds MONSTRELET, d'après Corneille 1694. Même mot ds l'ex. suiv. ? : LE FOL. Pour mengier cuir et quorions De ces petaudes qu'on decole, Il n'est fin brouet que de cole Avec pourette d'oribus. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 54). [Sens obscur. FEW VIII, 132b et 144, n. 6 : peditum]V. petee.
 

"Bande, horde (?)" : Quant ce a veu li maistres d'euz, Qui horribles est et hideus Et bien sambloit qu'il fust seigneur Des autres dyables et poieur, I leur a dit que perceus sont Et que povoir pas ne font Combien que dens agus eüssent Et cruele petee feussent. (Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 138).

V. aussi petaux
 

"Pet" : Bombizare (...) : peter, faire pes, faire son du cul. (...) Bombizatio (...) : petemens (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 46).
 

A. -

"Faire un ou des pets" : Pedo, pedis... : peter, poirre (Aalma R., c.1380, 304). On dort souvent en aucun lieu commun ou ilz sont dix ou aucunes fois vingt, ou l'un ronfle, l'autre pecte, l'autre regibe des talons. Il n'y a jamais silence jusques a la mynuit. (PICCOLOMINI, De curialium miseriis epistola L., c.1458-1477, 107).

B. -

"Faire un bruit d'explosion" : ...car il y a le plus grant bruit que vous veistes oncques: canons petent terriblement (BUEIL, I, 1461-1466, 190).
 

"Bombarde portative"

REM. Doc. 1476 (Dijon, petereaul) ds GAY II, 230b (péteral).
 

"Petit cultivateur" : Et que tout peteron, qui amenront bled à dos... (Vie urbaine Douai E., t.4, 1392, 675).
 

"Celui qui fait un ou des pets" : Pedo... onis : peteur (Aalma R., c.1380, 304).
 

(Synon. de peteur)

REM. Doc. 1456 (nom propre) ds GDC X, 329a. Ex. d'a. fr. ds T-L.
 

"(Ordonnance concernant les marchandises et le péages)"

REM. JEAN BOUTILLIER, Somme rural, 1393-1396 (éd. 1486), ds GD VI, 131b (ex. descriptif).
 

"Chatouillement"

REM. Ex. XVe s. ds TLF.
 

Part. prés. en empl. adj. "Qui brille d'un vif éclat" : Il y a doux yeux d'autre sorte, Qui sont petillans et gingans (Amant cord. M., 1490, 67).
 

"(Terme d'injure)" : Pendaille merdaille, sotaille, Hardaille, happaille, petriaux (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 69).