C.N.R.S.
 
Famille de provincia 
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     PROVINCE     
FEW IX provincia
PROVINCE, subst. fém.
[T-L : province ; GDC : province ; FEW IX, 485b : provincia ; TLF : XIII, 1396b : province]

A. -

[Dans l'Antiquité romaine]

 

1.

"Territoire éloigné de Rome conquis et administré par les Romains" : Come Cornelius Scipio et M. Actilius Gabrio eusset comanssié leur magistrat, les perez comanderent paravant que il traytasset de l'assignacion des provincez [trad. lat. provincia] (BERS., XXXVI.1, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 66d). Aprés quant il parle des provinces, tu dois savoir que selon ce que dit Uguce et Catholicon sur le mot "provincia", province e[s]t dicte pour une region loingz de Romme ou d'un païs, laquele a esté acquise par armes et vaincue et faite tributaire, comme nous disons au jourd'ui les paÿs raençonnez ; et est dicte province proprement de "procul", qui vault autant comme loings, et "victa", c'est a dire loings vaincue ; et ainssi a prendre le mot proprement c'est region loingtaine vaincue, mise en truage ou a rençon. Aucunes fois province est propre nom de paÿs comme Prouvence ; autre foys est ditte province pour region voisinne (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, 1371-1375, ms. Paris, B.N., fr. 22912, II.19, glose, f° 69d-70a). Il est assavoir que les Rommains des terres qu'i subjuguient, aucune il faisient colonie, aucune tributaire et aucune province. (...) province estoit quant il laissient les habiteurs en leurs [offices] et ordonient aucun gouverneur qui recevoit les revenues du païs pour envoyer a Romme ; et celles furent Espaigne et Auffrique et plusieurs autres regions notables (NIC. GONESSE, Val. Max., 1383-1401, VIII.15.4, glose, f° 341d). Le prince, de ce Clodian A l'empereur Theodosian Dit que l'exemple de bon prince Si amende plus la province Que ses commandemens ne font (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 237). ...car Livius triumpha seullement pour la victoire faicte en sa province, et Claudius triumphoit pour sa grant doulceur et humilité (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 46). Vous avés surtout le renom D'estre le plus grant puissant prince Qui fut oncqu'en nulle province, Em pays ne en nulle terre, Car, quant vous plaist, vous pouez guerre Faire contre tour et castille, Par telle contrée et par ville. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 68). Pompilius l'empereur avecques grant armee tenoit nagueres une province [trad. lat. provincia] et en ceste armee estoit le filz de Chaton qui y batailloit et n'estoit que homme de armes. Or Pompilius s'en vouloit aller, mais il dit que il laisseroit une legion de ses gens pour garder ceste province (BOURRÉ, 1461-1464, I.36, f° a7v). Fist ou Capitol de Romme les ymages de toutes les provinces, qui se mouvoient et frappoient sur leurs tintinabuz qu'ils avoient au col, si tost que quelque rumeur ou division venoit en la province, affin que incontinent le Senat y pourveust. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 71 r°). Aucuns ventillent que fut lui qui en Castelongne fut envoyay en la provence de Terrascon, jouxte le chastel dit Cardona, pour mectre à experiment aucune espesse de sel estant en une montaigne illecques (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 85 r°).

 

Rem. Au masc. : ...disant que le triumphe ne appartenoit pas a lui, ains appartenoit a Livius, son compaignon, duquel la victoire avoit esté en son province (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 46).

 

2.

Province pelerine. "Territoires étrangers contrôlés par Rome" : Et come tantost et tout avant que il començassent leur magistraz l'en leur comandast que il sortissent li quelz auroyt la quele [province], par sort avint que Servius Sulpicius ot l'urbaynne, Q. Terencius la pelerine [trad. lat. peregrina], L. Terenceius Sicile (BERS., XXXVIII.42, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 117b).

 

3.

Province urbaine. "Circonscription administrative comprenant Rome" : Parfais les commices, l'en a fait une ordonnance par conseil du senat que la prouvince urbaine [trad. lat. urbana provincia] fut commise hors ordre a Q. Fulvius (BERS., XXIV.9, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., fr. 263, f° 246d). Aprés les quels, li preteur hont geté leur sors sur les negocez publiquez ; si avint la province urbayne [trad. lat. urbana] a C. Sergius Planctus, et Sitile avint a Q. Fluvius Gilo (BERS., XXXI.6, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 2b). Li preteur apréz ce sortirent leur provincez [trad. lat. provincia] ; et si avint a L. Auriculanis l'urbayne, a Amilius Regillus le navire... (BERS., XXXVII.2, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 81a).

B. -

"Division territoriale, province"

 

1.

"Division d'un royaume, province" : C'est une des .XII. provinces dou Grant Caan. (JEAN LE LONG, Voy. Odoric A.M., 1351, 56). Li rois riches dons li donna Et maistre et signeur l'ordonna Et fist de toutes les provinces Sus les sages et sus les princes De son païs de Babiloine. Adont Daniel sans essoine, Pour bien et par le gré dou roy, Pour gouverner de bon arroy Les provinces, y mist Sydrac Et Abdenago et Misac ; Et Daniel faisoit demeure Avecques le roy a toute heure. (MACH., C. ami, 1357, 18). Gervaise propre nous met en exemple d'un chevalier nommé Rogier du Chastel de Rousset, en la province d'Auxci, qui trouva une faee et la voult avoir a femme. (ARRAS, c.1392-1393, 4). Et se mains y eust de noblece, Envie qui moult tost cuer blece, Pourroit bien sourdre entre les princes Qui sont de diverses provinces De veoir mendre que eulx regner Et tout le monde gouverner. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 136).

 

2.

"Circonscription ecclésiastique où s'exercent la juridiction et l'autorité du métropolitain, comprenant le diocèse de celui-ci et ceux des évêques suffragants" : Car il [le pape] a reservé a sa provision et ordenance toutes dignités auquelles aucun si est pris par election, soient eveschiés, ou aultres dignités secullieres, ou abbaïes, ou priorés, et deboutés ceulx qui sont de la province ou de la dyocese et du colliege (Songe verg. S., t.1, 1378, 97). ...le cardinal de Pise, legat a latere du Pape es provinces de Sens, Reins et Rouen (BAYE, II, 1411-1417, 208). Ce jour, l'archevesque de Sens vint en la Chambre de Parlement, disant qu'il y estoit venu pour faire l'onneur et la reverence à la Court et pour declairer la cause de sa venue à Paris, c'est assavoir, pour tenir et celebrer le concil provincial avec les prelas, chapitres, colleges et personnes ecclesiastiques de sa province de Sens, convoquez de par lui à comparoir en ceste ville de Paris au premier jour de mars prochain venant (FAUQ., II, 1421-1430, 295). S. MARTIN. (...) Mais pour si grande dignité [d'archevêque] Pour Dieu que j'en soye acquité (...) Car en moy tant de sens n'a mie Que je sache ne que je puisse Gouverner si grande province (Myst. st Martin K., a.1500, 292).

 

3.

"Ensemble des couvents formant une des grandes divisions d'un ordre religieux, sous l'autorité d'un supérieur régional appelé provincial" : ...pour une commotion que firent contre les freres de la province de France (BAYE, I, 1400-1410, 11).

C. -

P. ext. "Partie du monde, contrée" : ...Et s'il ne le puet avoir là, En autre court l'appellera. Ce sera en la court le prince Qui de Gales tient la province, Et qui se dit duz de Guienne, Qui n'a pas toudis esté sienne. (MACH., P. Alex., p.1369, 227). Circuyssons regions et provinces, Et y mettons nouveaux seigneurs et princes (Cene dieux, c.1492, 120). ...tous les livres, comme dit est qu'ilz ont esté composez de la science de astrologie (...) et soubz quelx climatz, unniversités, villes, lieux et cités, les provinces et regions où la pluspart d'iceulx ont flory et en icelui discours, comme dit est, depuis Adam jusques au XVIe de vostre resne. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 10 r°). Semblablement autres grans personnaiges (...) En ambassades furent devers les princes Traversans villes, regions et provinces. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 149).

 

-

RELIG. [P. métaph., à propos de Marie, princesse des provinces spirituelles] : ...Dont la cité, princesse delitteuse Des prouvinces d'ame et de creature, Sist de foy seule (Mir. Theod., 1357, 130).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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     PROVINCIAL     
FEW IX 486a provincia
PROVINCIAL, adj. et subst. masc.
[T-L : provincïal ; GDC : provincial ; FEW IX, 486a : provincia ; TLF : XIII, 1398a : provincial]

I. -

Adj.

A. -

[Dans l'Antiquité romaine] "Relatif à un territoire éloigné de Rome, conquis et administré par les Romains" : Il y a bataille provinciele, qui se fait entre ceulz d'une province. Il y a bataille civille qui se fait entre ceulz de la cité. Il i a plus que civiles, si comme ou cas dont nous parlons et aussi de celle qui fu entre Octoviain et Anthoine (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, 1371-1375, ms. Paris, B.N., fr. 22912, III.13, glose, f° 117a). ...laquele dilligence ainsi loiaulment maintenue prevaulroit au temple provincial que les Rommains ordonnerent magicalement ou tempz de leur greigneur empire (DUCHESNE, César, 1473, I.3, f° 6b). Durant lequel prolongement, Cesar atout sa legion et ses chevalliers provinciaulz, a mesure qu'ilz venoient, fist faire ung mur de .xvii. piedz de hault breteschié de tours et fossez entour ["chevallier provinciaulz" trad. lat. milites ex provincia] (DUCHESNE, César, 1473, II.6, f° 61b).

B. -

"Qui concerne une province ecclésiastique"

 

1.

Concile/conseil provincial. "Synode réunissant le clergé d'une province ecclésiastique et présidé par l'archevêque métropolitain" : Lez prelas si font conciles provinciaux et status synodaux, esquelx ilz font et ordenent plusieurs choses ou prejudice de la juridiction seculiere, de laquelle ilz ne puent rien establir ne ordener. (Songe verg. S., t.2, 1378, 154). Ce jour, l'archevesque de Sens vint en la Chambre de Parlement, disant qu'il y estoit venu pour faire l'onneur et la reverence à la Court et pour declairer la cause de sa venue à Paris, c'est assavoir, pour tenir et celebrer le concil provincial avec les prelas, chapitres, colleges et personnes ecclesiastiques de sa province de Sens, convoquez de par lui à comparoir en ceste ville de Paris au premier jour de mars prochain venant (FAUQ., II, 1421-1430, 295). Et lors entre autres choses fu dit par ycellui archevesque que il y avoit plus de IIIJxx ans passez que on n'avoit tenu conseil provincial oudit archeveschié de Sens. (FAUQ., II, 1421-1430, 296).

 

2.

[D'un ecclésiastique] "Qui est à la tête d'une province ecclésiastique" : ...Berthelemy Rondellin, docteur en theologie, ministre provincial de l'ordre monsieur saint François en la province de Gennes (Lettres Ch. VIII, P., t.3, 1492, 275).

 

-

Pere provincial. "Supérieur régional de plusieurs maisons du même ordre" : ...en supposant ou ymaginant que les desusdis freres ou frere soient alé a un autre covent de la religion par le commandement de nostre pere provincial. (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 315).

C. -

P. ext. "Qui est affecté à un aspect particulier de la vie spirituelle" : Et aucuns angres sont qui sont provinciaus et prelaz a la dispensacion de singulieres gens (VIGNAY, Le Miroir historial C, 1333, II, 191).

II. -

Subst. masc.

A. -

"Gouverneur" : MILLAN. De veoir venir le conflit marcïal, Le port, l'arroy, le train especïal Du preux des preux et des nobles le digne, Des Ytalles le grant provincïal, Je voys vestir mon habit nupcïal (LA VIGNE, Libelle cinq villes B., 1509, 184).

B. -

"Ecclésiastique qui a la direction et l'autorité sur les établissements religieux d'une province" : Mais a present en ceste darraine et singuliere ordenance et preparacion de son trespassement, il se recommande treshumblement et devotement come il peut et par especial a son reverent et tresamé pere en Dieu le provincial des Celestins (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 305). Ce jour, la Court (...) consenti que le prieur des Augustins de Paris renvoiast au provincial de l'ordre desdis Augustins, pour faire ce qu'il appartendra, frere Jaques Pelaut, augustin, nagaires prisonnier en la Conciergerie (FAUQ., I, 1417-1420, 276). ...l'humble supplication de nos chers et bons orateurs les vicaire, provincial de la province de France, gardien, et frère de Rambercourt, religieux de l'observance de monsieur saint François (Archives servit. Louis XI, T., 1480, 128).

 

-

Provincial de France. "Supérieur qui gouverne la province de France" : ...sur le fait du couvent des Cordeliers de Paris, ouquel pour une sedicion entr'eulz, à cause d'une demolition d'unes estables qu'avoit fait faire le provincial de France intra septa conventus, que estoit contre les ordonnances de leur ordre (BAYE, I, 1400-1410, 11).

C. -

"Habitant d'une province" : Je me tais que tres honnorable pere Geffroy le Chartrain, legat en Guienne, ne reçut point les dons des provinciaux [éd. "des habitants de cette province"] fors ce qui se devoit boire et mengier (FOUL., Policrat. B., V, 1372, 411).

 

Rem. Consol. Boèce C., c.1350, gloss.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 3/3 
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     PROVINCIALITÉ     
FEW IX provincia
PROVINCIALITÉ, subst. masc.
[FEW IX, 486a : provincia]

"Fonction de provincial d'un ordre religieux" : ...quant à ce que le cardinal s'esbahit comment la Court a cogneu de provincialitu (...) dit que la cause fu introduite en la Court au temps de la neutralité (...) et par telle maniere que la Court en povoit cognoistre, et vit que cordeliers se combatoient pour cause de ce provincialité (BAYE, II, 1411-1417, 55).

Rem. Ce mot, comme le confirme son genre masc., est une adaptation du lat. provincialitus. Cf. aussi TLF XIII, 1399a, provincialité, s.v. provincial, subst. fém., "caractère propre à une province, à la province" (XVIIe s.).
 

DMF 2020 - Synthèse Denis Lalande

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