C.N.R.S.
 
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     ÉPAISSEUR     
FEW XII spissus
ESPAISSEUR, subst. fém.
[T-L : espessor ; GDC : espesseur ; AND : espessure ; FEW XII, 199a : spissus ; TLF : VII, 1289b : épaisseur]

A. -

[À propos d'un corps solide]

 

1.

"Une des trois dimensions d'un corps solide, épaisseur" : "Et tenoit la lemelle de son coutel par sa pointe, que il n'en y avoit pas hors de ses dois la longueur de l'apesseur d'un gros tournois." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 88). Si comme il fu dit ou premier chapitre du premier, superfice est une quantité ymaginee longue et laee sanz quelcunque profundité ou espesseur, mais est indivisible selon profundité et divisible selon lonc et selon lé. (ORESME, C.M., c.1377, 588). A peine croiroit a nul feur Nulz homs le large et l'espesseur Et le hault, qui ja estoit fait (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 151). Spissitudo (...) : espesseur (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 368). Herodotus et plusieurs historiens gregoys le recitent, mais Orose dit que, selon la mesure de geometrie, les murs d'icelle tour [de Babel] avoient d'espesseur L couldées et avoit icelle tour XX pans et en chacun pan V portes et si haulte qu'elle passoit les nues. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 15 r°). Cestui predist aussi le grant yver qui fut si vehement, que la mer en certain lieu fut trouvée gellée et glacée de XIII couldées de espesseur. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 105 r°).

 

Rem. Doc.1399 ds GDC IX, 543a.

 

2.

[À propos d'un corps rond ou sphérique, d'un cercle ou d'une sphère] "Diamètre" : Et pour ce les arrache l'en ça et la a toute la racine pour donner espace aux autres et donner espoisseur (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 120). ...et y a eu tel coup de bonbarde qui par force et fureur a getté et desmenti les pierres par le dedens a l'espoisseur de XXVI piés (BARBATRE, Voy. T.-C. P., 1480, 161). Et selon aucuns la terre a de tour XXmIIIIcXXVII lieues ytalliennes (...) et de terre jusque au firmament a dix mil XLVI foiz autant que la terre a d'espesseur, et du firmament jusques au Soleil n'a estoille, qui ne soit plus grande que toute la terre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 59 v°).

 

3.

"Propriété de ce qui est épais, qui a de l'épaisseur" : En toutes maladies, les parties qui sont entre le nombril ou l'espanil avoir espoisseur est bonne chose (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 62). ...leur benoit corps glorifié sentiront tant agile, mouvant, sain et legier, nonobstant la solideté et espesseur du corps et membres (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 49). ...et ce, pour la grant espesseur de la montaigne. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 79).

B. -

[Correspond à espais "dense"]

 

1.

[À propos d'un corps compact, liquide ou gazeux] "Densité" : ...et cestui ne met pas ces causes propres, maiz ne met que la rareté et tenveur du corps, et la dempsité ou espoisseur sont cause de sterilité es hommes (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 143). Je respon en soustenant l'opinion d'Aristote qui est plus vraisamblable et plus raisonnable en ce que n'est l'opposite, et di, quant au premier, que les estoilles sont la plus dempse ou la plus espesse partie de leur ciel et non pas de dempsité ou espesseur qui soit de telle nature ou de telle maniere comme est l'espesseur des corps de cibas, laquelle est quant ou la ou plus de matiere est en moins de quantité, mais est d'autre guise qui ne peut pas bonnement estre exprimee (ORESME, C.M., c.1377, 434). Condensitas (... ) : espesseté, espesseur (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 90).

 

-

MÉD. [À propos de l'urine] "Degré d'opacité" : La seconde reigle est que la seignié compete au corps ayant habundance de sanc, laquelle chose est cogneue par l'espesseur de l'orine, car l'abondance de sanc fait l'orine espesse et de colere subtile. (Rég. santé corps C., 1480, 163-164).

 

Rem. FEW : spissus : «Mfr. espesseur f. "densité, opacité (d'un corps, du brouillard, etc.)" (...) "degré de consistance d'un liquide" (seit Mon 1636)...».

 

2.

"Condensation" : ...dist Ysidoire que la nue est une espesseur de l'air qui est assemblee de fumees qui sont traictes de la mer et de la terre (CORBECHON, Propriétés, 1372, XI, 4, 185 v°). En une maniere, quant sont mineraulx, ilz [les emplâtres] sont cuitz premierement en huylle jusques a espesseur, aprés sont adjoustés les mustillaiges comme en dyaquilon et sans mustillaiges comme est emplastrum nigrum. (PANIS, Guidon, 1478, tr.II, doct.1, chap.4).

 

3.

[De la végétation] "Densité" : Et ceulx que tu vois si estrois Dont deux y a sanz plus [des chemins], non trois, Qui aient autelle estreceur, Ou d'abres a plus d'espesseur Et dessoubz de flours et verdure Plus qu'aillours qui en tout temps dure (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 39).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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