C.N.R.S.
 
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     ALARME     
FEW XXV arma
ALARME, interj. et subst. masc. et fém.
[T-L : arme ; GDC : alarme ; FEW XXV, 241b : arma ; TLF : II, 432a : alarme]

I. -

Interj. Alarme ! À l'arme !

A. -

[Comme appel à l'attaque ou à la défense] "Aux armes" : Or sus ! seigneur, alons en proie, Nostres maistres si nous envoie Moustiers et esglises destruire, Et les clergiez dont il n'a cure. Or suz, seigneur, alarme, alarme, Que cilz faux pappes par son charme Ne s'en fuie hors de noz mains. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 235). LE PORTIER. Alarme ! LE BOURGOIS. Alarme ! LE TURC. A l'assault ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 232).

 

-

Crier alarme (à l'arme) : Quant le conte l'oït, ses armes demanda, Alarme fist crier, chascun armer s'en va. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 267). Alarme y oïssiés la nostre gent crier. Cascuns s'ala drécier et sa lance combrer (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 473). Quant les gens de Gant apparceurent le malice des Galois, ilz laissierent le feu et crierent alarme et coururent sur les Galois et en occirent plus de quatre mil. (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 13). Ceulx qui furent eschappez des vaisseaux vindrent courant a l'ost, criant alarme a haulte voix (ARRAS, c.1392-1393, 133). ...dont oissiés tronpetes et claronciaus retentir et bondir et criier alarme et toutes gens sallir sus et euls armer (FROISS., Chron. D., p.1400, 553). ...les Picars se vorent asanler Et crièrent alarme pour eux espoenter (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 463). ...des si tost que l'en cria à l'arme et que mondit seigneur fut tué, il s'en ala avecques les autres, et laissa lesdictes bouges qui estoient ou chastel dudit Montereau, et n'avoit ledit suppliant ne les autres de la compaignie de feu mondit seigneur autres regres que de sauver leurs vies (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 469). ....consideré aussi que quant en ladicte ville fu crié alarme, trayson, ledit suppliant ala, armé et habillé souffisaument, sur les murs d'icelle ville come pluseurs autres. (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1432, 236-237). Malebouche ne sa guisarme Në Envie qui la soustient Si n'oseroient crier alarme. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 196). ...si tost que les guetz crierent alarme... (LE BOUVIER, Chron. Ch. VII, C.C.J., c.1451-1455, 179). Mais touteffois est il necessité qu'en une bataille a cheval (...) il y ait (...) et après l'arrière-garde aucun nombre de gens assez suffisans pour soustenir aucuns coureurs, s'ilz venoient par derrière pour faire crier alarme, et pour garder que bruyt ne viengne en vostre bataille. (BUEIL, I, 1461-1466, 159).

 

Rem. Cf. faire un cri à l'arme : Alors grant nombre des Angloys feront ung cry a l'arme, a l'assault, saint George, et entreront pres du bouloart dedan les fossez a lances traict et haches (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 160).

B. -

[Comme appel au secours] : Alarme, alarme, alarme, alarme ! A la mort, a l'ayde, a la mort ! Ha, hay ! ha, hay ! hay ! Il me mord. (Roy sotz, c.1450-1500, 216). Alarme ! au meurtre ! je suis mort. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 125). Haro haro alarme alarme (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 55).

II. -

Empl. subst.

A. -

"Signal pour annoncer l'approche de l'ennemi (p. ext., pour avertir d'un danger)" : Le vendredy, au poinct du jour, fut faicte ung alarme ; et se tira chascun à son enseigne, armé et embastonné comme il appertient (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 264). Si se retraïct chascun en son logis. Et certiffie que, avant qu'il fust midy, l'on eust deux ou trois alarmes en l'ost, suivans l'ung l'aultre ; et sailloient les enseignes hors du logis, et les gens armez à pied et à cheval ; et, à ce que j'entendis depuis, ce fut par les chevaulcheurs, qui veirent saillir ceulx de Gand et leur charroy, se mettans en ordre autour de leur ville pour venir combatre leur seigneur (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 265). ...ce que le dit Seigneur ne peult faire, pour ce que à celle heure vint ung alarme pour les Bourgongnons que l'on disoit estre prestz pour combatre et envayr l'ost du roy (Archives servit. Louis XI, T., 1475, 83). L'alarme fut bien grant, cuydant que ce fust ce dont le paige avoit adverty la nuyct. (COMM., I, 1489-1491, 71).

 

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Crier une alarme : Et de là allasmes repaistre au Bourg-Sainct-Denys, où l'on cria une alarme, faicte à propos pour en tirer les Almans, de paour qu'ilz ne pillassent la ville. (COMM., III, 1495-1498, 204).

 

-

Sonner (une) alarme : Quant le roy eut ce dit, il retourna en son palais et sonna alarme. Et lors tout le pueple se pourvey d'armures et enquirent la cause de cest alarme, qui tantost fu toute commune. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 212).

B. -

"Attaque brusque, action qui suscite l'inquiétude chez l'adversaire" : ...et si vous assugectisoient à mectre des gens dedans le Mont Saint Michel et dedans Pont Orson et à Avranches, et si vous pourroient souvant faire des alarmes sur vostre siege et sur voz vivres pareillement (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 144-145). Par noz assaulx et dangereux alarmes, Plusieurs gallans gecteront maintes larmes En combattant, tant d'estoc que de taille. (LA VIGNE, S.M., 1496, 229).

C. -

Au fig. "État de trouble, d'inquiétude" : Longuement furent sans parler A gecter grands souspirs par l'air Et respandre force de larmes : Vraye amour ne se peult celer. Dieu scet les pitoyables termes Du chief de l'ost, de deux gendarmes Et d'une povre lavendiere, Qui bien contemple la matiere. Leurs coeurs eurent divers alarmes. (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 216).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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