C.N.R.S.
 
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     APPARFONDIR     
FEW IX 433a profundus
APPARFONDIR, verbe
[T-L : aparfondir ; GD : aparfondir ; FEW IX, 433a : profundus]

I. -

Empl. trans.

A. -

Apparfondir (une rivière, un fossé...). "Creuser, rendre plus profond" : Manouvriers pour vuydier et aparfondir le cours de la riviere devant les molins a blé et pour abatre bos (Arch. Nord, 1367, B 15274, f° 21, IGLF). ...aparffondir et croistre les fossez et douves, emparer et fortiffier la muraille et portaux (Ordonn. rois Fr. V.B., t.13, 1429, 144). Aultre remede y a pour resister à ceulx qui viennent combatre par mine qui se fait soubz terre. Premièrement on doibt tellement aparfondir les fossez que nulle mine ne puisse passer par dessoubz... (BUEIL, II, 1461-1466, 52). Les quartiers furent delivrés, l'arteilerie assise, aucunes eglises abbatues à l'environ de la ville, logeis furent fais, tentes et pavillons dressiéz, gros et larges trenchis aparfondis (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 372).

 

Rem. Ex. plus anc. ds T-L I, 426. Doc. 1340 (Corbie, et plusieurs rivieres estans en ladite ville apparfondir ; même ex. ds DU CANGE I, 332c, s.v. approfundare), et 1442 (la riviere d'Eure peut aisement par creuser et aparfondir en aucuns lieux, estre mise en estat de porter navire) ds GD I, 321a-b.

B. -

Au fig. Apparfondir qqn qq. part / en qqc. "Enfoncer qqn qq. part / en qqc." : Mais, mon Dieu, il n'est point en moy de me tirer hors de la mer perilleuse de mauvaise accoustumance de pechié, car je y suis ja aparfondi (CHR. PIZ., Psaumes allég. R.R., 1409, 3). Tant est grande l'abondance de mes pechez, voirement que la charge d'yceulx, par mes dessertes, m'aparfondist ou lieu de tenebres (CHR. PIZ., Psaumes allég. R.R., 1409, 16). O povre meschant, que te diray je plus ? je suis a cause de gravité d'ans deputé de tres saintz preudomes de nostre foy catholique pour toy remoustrer ta miserable vie. Non pas pour toi apparfondir en desespoir ne pour querir gloire ou joye sus ton infortune (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 146).

II. -

Empl. intrans. ou pronom. [De l'oeil] "Se creuser" : Item l'oeul s'aparfondit pour malice de fievre et pour trop veiller et pour angoisse et tristesse (GORDON, Prat., c.1450-1500, III, 6). Tu dois entendre que oeul qui est eminent voit moins que celluy qui aparfondit, car les esperis sont espars et par telle raison oeul qui est grant voit pis que oeul petit (GORDON, Prat., c.1450-1500, III, 6).

 

-

[De la nuit] "Devenir profond"

 

Rem. PREMIERFAIT, Décaméron (ms., quant la nuyt fut aparfondie) ds GD I, 321b ; PREMIERFAIT, Décaméron, éd. D : p. 209, var. 378.

 

-

"S'enfoncer (dans un chemin, une voie)"

 

Rem. GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 4354 (...par le chemin ... en aparfondissant).

V. aussi approfonder, approfondir
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Pierre Cromer

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