"Oeillet arméria, Dianthus armeria, oeillet des poètes" : Item deux arpens de violetes, De giroflees et d'armeries, Ung quarreau de fleurs d'amouretes Et de menues pensees fleuries (HAUTEV., Invent. biens B., c.1441-1447, 53). Et quant est des dons que le dit vieillart se vantoit luy avoir donné, respondoit qu'il n'estoit pas vray et que en sa vie ne luy avoit donné que une armerie a XVI pampes qu'elle garda et mist en sa quelongne pour l'amour de luy, et estoit dont l'acointance bonne. (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 149). Adieu la rose lilialle, L'odorifferant armerie, Afferant grace specialle A ceulx qui ont en cuer Marie ! (MART. D'AUV., Mat. Vierge L.H., c.1477-1483, 120). On ne sentoit que muglias, Marjolaines et rommarins, Giroflees, armeries, boucqués. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 308). Et, quant ce viendra au lever Que l'en met dedans ces chofrettes, Pour en amours cueurs eslever, Armeries, sentiers, violettes, Le signe de la croix lors faictes, Frappant la main contre le pis, Et cueillés toutes les miettes Pour donner aux povres a l'uys. (Amant cord. M., 1490, 63). Nobles heuilletz, plaisantes armeries, Qui en tous temps sont la dedens flories (LA VIGNE, V.N., p.1495, 249).

REM. L'hypothèse de FEW I, 149b d'un rattachement à artemisia n'est pas reprise ds FEW XXV, 360b (cf. 366a, n. 52). Cf. aussi Mél. G. Antoine, 1984, 15. L'éd. de Amant cord. M., 1490, note du vers 1436, renvoie à un «genre Armeriastrum dont les fleurs sont en cyme généralement compacte et dont le nom calque le vieux mot français». L'ex. suiv. est peut-être à rattacher à armoiries, plutôt qu'au nom de la fleur : : Le cercueil si sera tandu D'un poelle de vert perdu, Ouvré d'armeries et fleurectes, Sur lequel sera estandu Ung mort couchié et espandu En girofflees et amorectes. (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 74).