"Petit heaume rond" : Quant le cheval fust apresté Comme Attrempance mieulx l'ama, D'ung armet de grande beaulté Prudence Franc Vouloir arma. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 32). Et depuis continuèrent tant, que les trois cops de lances qu'ilz avoient entreprins à faire furent forcés sans ce que nulz des deux fussent bléciés. Toutefois l'armet de l'espaignol fut ung petit cassé. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 140). ...le tiers portoit un armet en sa teste tout de fin or richement ouvré... (LE BOUVIER, Chron. Ch. VII, C.C.J., c.1451-1455, 323). Aprés luy, Monseigneur de Habourdin, armés de toutes armes, l'armet en la teste... (Entrées roy. G.L., p.1461, 89). Je vous advertiz que, moy estant jeune, je vy deux hommes d'armes faire rencontre de lance où l'ung osta à l'autre sept foys la visière de son armet de la pointe de sa lance (BUEIL, II, 1461-1466, 101). Et d'icelle premiere course advint que messire Bernard de Bearne assist sur le grant garde bras, en glissant ; et le seigneur de Haulbourdin, qui print sa course au coing de la lice, et vint aborder à la toille, ainsi que en croisée, assit sur le bord du clou qui tient la visiere de l'armet. Et l'armet, qui n'estoit pas actaiché, mais l'avoit ledit messire Bernard seullement mis en sa teste, ainsi que communement l'on court ès Espaignes, se haulsa d'icelluy cop, qui fut durement atteint, et tellement que ledit messire Bernard fut froissé et blessé en trois lieux au visaige (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 134). A maistre Tyerry, doreur, pour ung tuau de lacton pour mectre sur l'armet de monseigneur (Comptes roi René A., t.1, 1479, 397). Et touchant son habillement de teste, il estoyt sumptueux pour ung armet de guerre, a peu d'orphaverie (LA VIGNE, V.N., p.1495, 287). ...et adonc ledit seigneur d'Esquerdes se leva de sa place, print sa hache qui estoit près de luy et tyra vers ledit de la Gastine, et de laditte hache luy bailla sur son armet tel coup qu'il le getta tout mort à ses piedz. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 293).

REM. «L'armet comprend une calotte couvre-nuque et une visière. La tête est étroitement emboîtée ; l'armet ne peut se coiffer par l'encolure : on doit ouvrir sa partie inférieure, dont les deux pièces sont réunies d'abord par des charnières, puis par des pivots. Le poids de ce casque repose non sur la tête, mais sur les épaules, comme pour le heaume» (M. Beaulieu, J. Baylé, Le Cost. en Bourg. de Ph. le Hardi à Ch. le Téméraire, 1956, 167). On peut, avec GDC VIII, 184c, faire état d'ex. plus anc. : : Ce estoit une grande biauté que de euls veoir, les armes, hiaumes de quoi on s'armoit adont, banieres et pennons resplendir au solel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 383). Tous li mondes est empechiez De guerres, et plus sont renté, Tant mains aiment leur parenté Et plus queurent sus l'un a l'autre A armés et lances sus fautre... (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 15).Mais ni l'un ni l'autre ne sont probants : il peut aussi s'agir du mot arme.