A. -

[P. oppos; à la partie centrale, médiane] "Partie latérale"

1.

[À propos d'une pers., d'un animal, d'un groupe] : Tu qui vues avoir mon cheval, Je te di qu'amont et aval, Sans faillir, au tiers pas s'arreste, S'on n'a toudis la verge preste Ou l'esperon à son costé Dont cent mille fois l'ay osté ; Dont il trebuche, quant il marche. (MACH., Compl., 1340-1377, 263). Et, après ce que l'on hot ralumee la chandoile, il qui palle, et plusours genz qui venerent au cri, vit une grant plaie qu'il havoit ou costey. (Echevin. Dijon L., 1341-1342, 30). Et le costé fendu avoit, Si qu'on veoit appertement Son cuer sans nul empeschement (MACH., Voir, 1364, 648). Juif traïteur, or savez Conmant fu par vous detranchiez Et a ces trois clos estaichiez En celle croiz, et haut penduz, Et conmant fu pour vous fanduz Ses costez de ceste grant lance. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 252). ...et a le visaige crasset, et assez grant nez, et la barbe et cheveux noirs et petiz, et n'a point de main du costé senestre, si comme il lui semble. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 465). Quant il voit le roy qui ainsi malmenoit sa gent, si lui gecte le dart par grant air et le fiert ou senestre costé telement que il le perce de part en part. (ARRAS, c.1392-1393, 105). Et Gieffroy (...) lui trenche les mailles du jaserant, et lui entra bien plaine paulme en la char. Et le sang lui raye tout aval, tant qu'il ot le costé tout rouge jusques au talon. (ARRAS, c.1392-1393, 264). Mais, avant que le jayant peust ravoir son coup, le fery Gieffroy de l'espee sur le costé tellement qu'il lui fist le levier saillir des poings, et en sailly une grant piece. (ARRAS, c.1392-1393, 264). Presnez gros nerfs de beuf tous cruz Et les nouhés et crochetés, Et que sy fort soient batuz Et derompuz et tourmentez Si que par dolz ne par costez Il ne demeuroit peaul entiere. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 80). Et puis les juifs sans grans demeure Luy myrent la lance au cousté Et puis après il l'ont bouté Si fort qu'il entre juqu'au fège Et tantoust en saillit ung roye A grant quantité sang et aygue (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 65). On descouvrit le saint fer de la lance Dont Jesucrist eut le costé percé. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 237).

-

[À propos de l'épée] Au costé/À son côté : Et doit avoir le veneur gros houziaux et de fort cuir contre les espines, ronces et boys, et doit estre vestu de vert en esté pour le cerf et en yver de gris pour le sangler, le corn au coul, l'espee ceinte au costé et le coutel pour deffere de l'autre part. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 193). ...[il] vit et apperçut ledit Jehan Eutasse l'ainsné qui estoit tout armé d'un jaques, une espée et taloche sainte à son costé (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 416). Anthoine estoit sur un hault coursier liart, vestu d'un jaque de veloux cramousi, tout broudé de perles et de pierrerie riche et chiere, l'espee ou costé, le chappel de perles ou chief, un gros baston ou poing (ARRAS, c.1392-1393, 165). ...en deux ans et IIII mois [Jherusalem] fut close de tours et de muraille, aussi bien que oncques avoit esté, et avoient les ouvriers l'espée à leur costé et portoient les matieres et besongnoient de l'autre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 48 r°). Et sur la teste la belle tocque d'escarlate et le riche affiquet, aussi son espee au costé, si tres bien acoustré que bien sembloit estre bon gendarme et homme d'entendement exquis. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 254). J'ay ma sallade bien godine, La hache et au costé l'espee (LA VIGNE, S.M., 1496, 183).

-

[Posture marquant le défi] Mettre / tenir ses mains à ses costés : [Les menus populaires]...cuident que on doie par tel maniere prononcer et asseoir son langaige, un pié avant et autre arriere, tenant les mains au costé (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 131). A ceste parolle mist dame Mehault ses mains a ses costez et en grant courroux lui respondy que voirement avoit elle aincoires une verde vaine (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 107).

-

Se tourner sur un costé : Je vous pri (...) qu'apertement vous couchiez Sanz sejourner. PIERRE. Sur ce costé me vueil tourner Pour savoir s'il m'en sera miex. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 240).

2.

P. méton.

a)

Au plur. "Les flancs de la mère, le ventre maternel" : Hé ! roÿne souvereinne, Qui seur toutes luis Plus cler que la tresmonteinne Es obscures nuis, Aussi l'iaue et li dous fruis De vie prist char humeinne Et fourme en tes costés vuis. S'est bien hors d'anuis Et de fortune mondeinne Cils que tu conduis. (MACH., Les lays, 1377, 408). Et c'est le plus gentil de sanc, car il est tout seul dé trois giestez et fut tailhiet dé costeiz sa mere, laquelle il resemble de toutte beaulteit. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 14).

-

Costés delivrer. "Accoucher" : Se Jhesu avoit fait mez costez delivrer, Ains yroie gaingnier a grant quailloz porter Que n'eusse a maingier pour l'anffan governer Et pour vous soustenir et de la mort tanser. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 13).

b)

En partic. [D'un cavalier] Estreindre les costés. "Raffermir son assiette" : ...les deux barons, qui furent de noble cuer et de haulte puissance, s'esloingnent l'un de l'autre, et joingnent les targes contre leurs pitz, et brandissent leurs lances, et estraingnent les costez, et s'embronchent les chiefs es heaumes, comme vassaulx duiz du mestier d'armes, et laissent courre les chevaulx tant comme ilz pevent. (ARRAS, c.1392-1393, 231).

c)

[Boucherie]

-

Costé de lard. "Pièce, flèche de lard" : En sellier dud. hostel. Cinq queues de vin vermeil (...) Item quatre costez de lart (Invent. test. Surreau Foville F., 1435, 90-91).

-

Costés (du cerf). "Les côtes et la chair qui les recouvre" (Éd.) : Or te faut lever l'eschine : met les costés sus le bout et enchise de ton coutel tout au lonc de l'eschine, d'un costé et d'autre, et la fai si estraite que il n'i ait que les neus de l'eschine entre deulz fantes, puis coupe parmi ta fente os et tout, de un costé et d'autre, tout au lonc, et que les costés s'entretiennent a l'os du bout de la hampe quant l'eschine en sera hors. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 54).

3.

En partic.

a)

"Partie droite ou gauche d'un membre du corps" : Les fruis masles sont ou dextre costé de la marriz, et les femelles ou senestre. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 86). ...fery le roy si durement en l'escu de la lance que luy brise l'escu et le haubert par delez le costé destre, et se la lance ne fust brisee, il eust cassé le roy trop mallement. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 4). Le quens Doldois, qui moult estoit plain d'ire et de maltalant, feri si le Chevalier du Papegau que ne luy valu ne escu ne haubert que il ne luy feist grant playe au costé senestre, mais il ne le remua oncques de la sela. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 40). ...la cause est pour ce que le cuer d'omme a plus grant vertu au costé destre que au senestre, pour ce sont les membres destres plus fors et plus mouvables que les senestres (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 226). Et avoit ledit duc de Bourgongne ung cop d'un baston nommé halebarde à ung costé du milleu de la teste par dessus l'oreille jusques aux dens, ung cop de pique au travers des cuisses et ung autre cop de pique par le fondement. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 41). Et, fut congneu manifestement que c'estoit ledit de Bourgongne à six choses : (...) la cinquiesme fut à une fistule qu'il avoit au bas du ventre en la penillere du costé dextre (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 41). Quant une femme enchainte porte son enffant plus sur le costé dextre et qu'elle mengue volentiers venoison et volille, et qu'elle oyt volentiers parler de tournois et de joustes, sachiez de vray qu'elle porte un filz. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 102). Mabelie qui mere alerresse estoit, dist que, quant la femme porte sur le costé senestre et appete dansses et sons d'instrumens, que elle aura une fille. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 102).

b)

"Partie latérale d'une troupe en marche ou en ordre de bataille" : Pompee en l'encontre du duc Perpenna en Espaigne mist premierement compaignons en embusche (...) et aprés, et luy et l'embusche tout ensemble les alerent acueillir et de front et par my les deux costez et les detaillerent tous en pieces (JEAN DE ROUVROY, Stratag., c.1425. In : Chrestom. R., 103). Li hoos prist le cemin de Cambrai. Chil qui cevauçoient devant et sus les costés, ardoient villes et hamiaus (FROISS., Chron. D., p.1400, 390). ...force leur est, s'ilz marchent [devant vous], de vous tourner le dos ou le costé ou qu'ilz viengnent tout droit à vous. (BUEIL, I, 1461-1466, 155). Aprez, on met une bataille, qui s'appelle avant-garde ; on met sur les deux costez deux esles (BUEIL, II, 1461-1466, 35). Ainsi chevaucha le Jouvencel, bien ordonné en sa bataille. Et, quand il regardoit devant, darrière et aux costez et y véoit tant de si belles gens et si bien arroyez, il lui sembloit bien que tout devoit estre sien. (BUEIL, II, 1461-1466, 86).

4.

[À propos d'une chose]

a)

"Mur, paroi d'une salle ou d'une construction" : ...à quatre bracées près de la maistre porte dudit chastel, et au costé senestre, avoit et a une faulce porte (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 195). Par foy, dist Gieffroy, se la forteresse est aussi forte de l'autre costé comme de cestuy cy, elle me fera grant ennuy avant qu'elle soit prise. (ARRAS, c.1392-1393, 198). ...Michau Laillier et J. Tarenne, qui sont marchans notables, ont prins ledit pont de St Michiel pour edifier chascun un costé à XXXIJ libvres à IJ vies seulement (BAYE, I, 1400-1410, 256). Lors que ceste dame regarda cellui seigneurieux edifice et maison royal pres que de cheoir, elle, qui leans avoit esté nourrie en abondance de biens et d'onneurs, descouvry de dessoubz son mantel l'un de ses bras, couvert et paré de fleurs de lis et de daulphins en quartiers, et estaioit le costé qui plus penchoit et par pesanteur s'enclinoit et tiroit grant partie du sourplus a tendre en ruyne, et contretenoit de cellui bras le plus principal pan de mur et qui portoit le branle du seurplus (CHART., Q. inv., 1422, 9). ...et quant ilz furent en la premiere salle, que moult estoit grande et toute tapissee, le dessus et les coustez, d'ung drap d'or de haulte lisse, a grantz personnages de la destruction de Troye, (...) vint ledict cappitaine que leur dit... (Jehan de Paris W., 1494-1495, 68). Semblablement fist en une des portes de Naples deux ymages l'un à dextre, l'autre à senestre, de telle efficace que les entrans par icelle porte du costé dextre avoient toute prosperité en leurs maisons en icelle cité, et si "a casu" passoient à la part senestre toute infelicité (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°).

-

[À propos d'un moulin]

.

"Paroi de la cage du moulin à vent sur pivot ou de la maison du moulin à eau" : Item doit le dit molin estre couvert aux costez et dessus des bonnes asselles de Danemarche entieres (Doc. 1405. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 584). ...pour quatre verges de fer appellez en flamenc "bouten", mis et employés es quatre costés d'icellui moulin pour icellui fortifier (Doc. 1426. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 584).

.

[Parfois le terme s'oppose à devant et derriere ; dans ce cas il ne désigne que les parois latérales] : ...la closture du comble, paroiz et costez du dit molin (Doc. 1388. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 584). ...icellui couvrir et enclore derriere contre les voilles de entier boiz d'Anemarche et du costé et devant les degrés d'assielles d'Anemarche fenduez en deux (Doc. 1421. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 584). ...pour avoir refait et renouvellé l'ung costé et paroit del maison du tordoir a Nieneve, lequel contre la roue courant dehors fu tout usé et pourroit contre le jet des eaues (Doc. 1444. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 584).

.

Costé derriere. "Façade arrière (du côté des ailes du moulin)" : ...le costé du dit moulin de riere appellé en flameng "den wyndweech" (Doc. 1426. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 584).

.

"Paroi d'une canalisation" : ...les costez fait d'aisselles de quesne de deux paux d'espez (Doc. 1400-1500. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 584).

.

Costé des eschelles. "Longue latte qui borde et relie les échelons du volant" : 4 sperres dont on fait les rieules et costés des eschelles du dit molin (Doc. 1402. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 584).

b)

"Partie latérale d'un vêtement" : ...[il] est vestu d'une robe de gris camelin, manteau sangle de mesmes, fendu au costé (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 463).

c)

"L'envers ou l'endroit d'un objet" : ...un chapperon double, mi-parti de brunette d'un costé, et de l'autre rouge et brunette (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 15). Et car l'ame oublie toute autre chose pour icelle heure, ceste oblivion puet estre dicte le plonc qui est en ung des costés de ce miroir ; car autrement l'ueil de l'ame perceroit oultre et verroit les choses terriennes, pour quoy il seroit empesché a veoir les celestiennes (GERS., Trin., 1402, 171). ... et fit faire monnoye où ledit duc estoit empraint d'ung costé et luy de l'autre, qui faisoit murmurer beaucop de gens. (COMM., III, 1495-1498, 15). Aux deux costez les vers presens dorez Estoyent escriptz en roleaux assurez (LA VIGNE, V.N., p.1495, 224).

d)

GÉOM. "Délimitation d'une figure géométrique" : Et aussi est ce simplement impossible que le dyametre du quarré soit conmensurable a son costé. (ORESME, C.M., c.1377, 208). Et n' i a force ou difference se les costés de ces figures [= triangles] sont equalz ou inequalz et aussi de leurs angles. (ORESME, C.M., c.1377, 638). L'ung d'iceulx costez ainsi divisé en 12, qui est le costé du dessoubz d'icellui quarré est appellé umbre verse ; l'aultre costé divisé, umbre droite. (NIC. CHUQUET, Géométrie H., 1484, 165).

B. -

P. anal.

1.

"Parenté"

-

"Parenté en ligne directe ascendante" : ...à cause de Katherine de Machecoul, sa femme, il deust estre heritier seul et pour le tout des biens, possessions et heritages de Marguerite de Bauçay, venans et descendens de la ligne et du costé d'icelle Marguerite (Doc. Poitou G., t.3, 1369, 382). ...sommes souffisanment informez que le dit Jehan Dobe est noble personne et que ses predecesseurs du cousté et ligne devers le pere, dont il est descendu sanz bastardie, furent nobles personnes (Doc. Poitou G., t.6, 1394, 173). Mais, de dont en avant, quant alcons des aydans deseurdis estoit mors, ly capitaines de cely coystie porkachoit tant az proismes des atres trois coystiez de cely noveal mort, ou del une des dictes coistiez, s'ilh ne les pooit tos avoir de son acort, qu'il les faisoit impetreir quaraintaines por eaz bouteir en sa werre, par tant qu'il ne s'en avoiient onk entremis do temps devant. Encors faisoiient ilh plus, por amis à acquiere ; car, alconne fois, ly propres faitueles impetroiient eaz meïsmes les quaraintaines, por leurs proismes de leurs atres coystiez atraire en leure werre, quant ly proismes do mort ne dengnoiient quaraintaines impetreir (HEMRICOURT, Guerres Awans B., c.1398, 28). Si en fut il beaucop pressé, tant des amis de son costé comme de ceulx de la femme (C.N.N., c.1456-1467, 420). Et print le dit populaire pour leur capitaine le comte de Warwyk, qui estoyt capitaine de Calais, pour et au lieu de Richard, duc d'York, qui vouloit et pretendoit à estre roy dudit royaulme, qui maintenoit à luy duyre et competter ledit royaulme d'Angleterre comme prouchain heritier de la lignée et du cousté du roy Richard. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 7). Et, par la sentence des nobles dudit pays, des juges et autres dudit Milan, fut dit et deliberé que tous les hommes, femmes et enfans du costé et ligne d'icellui gentilhomme et cellui de sadicte compaignie, quelque part qu'ilz seroient trouvez, seroient tuez et murdriz et leurs maisons et seigneuries demolies et gettées par terre et arrasées, mesmement les arbres portans fruiz à eulx appartenans desracinez et mise la racine dessus (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 32).

-

De son costé. "Du côté de sa famille" : Et li furent rendu et restitué tout li hiretage qui venoient de son costé, et par especial en la contree de Galles, et retourna bien la dame a quatre mille mars de revenue par an. (FROISS., Chron. D., p.1400, 107).

-

D'un costé. "Par un des parents" : Ce filz [illégitime] fut elevé, nourry et conduit avec les aultres ses freres d'un costé (C.N.N., c.1456-1467, 127).

-

De deux costés. "Par le père et par la mère" : Et dist Ogier : "Laissons les joustez : nous ne devons nyent joust[e]ir l'ung a l'aultre, pour le paraige qui est des deux cousteiz entre nous, car vostre peire fut filz de mon antain et vostre mere, qui est seure le roy Charles, et ma mere furent cusinez germainez." (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 106).

-

De quatre costés. "Par les quatre grands-parents" : Lie prestre est né de Normendie De quatre costés de lignie Qui moult ont amé les oyseaulx (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 288). Item, en cest an, le duc Phelippe de Bourgongne mist sus en l'onneur de Dieu et de monseigneur saint-Andrieu, duquel en armes il portoit l'ensaigne, une ordre et fraternité de vingt quatre chevaliers sans reproche, gentilz hommes de quatre costés. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 373). ...vous voulez tenir, fournir et accomplir [armes], en cas que vous trouverez chevalier ou noble homme de quatre costés sans nul reproche (Faits Lalaing K., c.1470, 107).

-

De tous costés : Et quant vous dittes, oultre, que le pere de la ditte dame estoit conjoint au duc Jehan de touz costés, et le dit conte seulement d'un costé, je vous respons que il souffiset que il fust conjoint du costé, seulement, duquel la duché descendoit. (Songe verg. S., t.1, 1378, 266). ...et le XIII jour de genvier fut consacreiz a pape le cardinal de Hostie, Lyon, le quart de ce nom, qui estoit de la nation de Romme de part sa mere de tous costeit, et de part de son pere Asculphin le roy de la nation d'Acquitaine (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 7). Symonides le Thebien fut en ce temps souverain philozophe et grant astrologien et florit en la cité de Thebes, noble de tous costés (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 37 r°).

-

Du costé son pere / du costé sa mere : Li privost sain Lambiert, Hirtaires li palasins, Fils al cuen de Savoie, et astoit Lymosins Del costie sa mere, car ses peires Seguins Oit moulhier à Lymoge, fils al cuen Huelins. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.3, a.1400, 414). J'ay tousjours honnoré mon pere En moy congnoissant gentil homme De son costé, combien qu'en somme Sois villain et de villenaille. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 43).

-

De costé. "Collatéral" : Le roy demande : quelx gens sont, qui ont la garde, et quelz gens, qui ont bail ? Response : pere et mere, ayeul et ayeulle ont gardes d'enfans soubz aagiéz ; freres et suers, oncles, nepveux, affins et parens de costé ont bail (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 216). ...par la coustume des nobles nulles filles ne heritent en eschoite de costé, puis qu'il y ait hoir malle ainsi prés comme elles. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 220). Les especes de adoption sont trois. L'une est des descendans, la seconde comme venans du costé, la tierce qui comme affinité legale puet estre dicte. (Sacr. mar., c.1477-1481, 60).

2.

"Parti, camp"

a)

[Dans un contexte d'hostilités] : ...grant nombre de gens d'armes estoient venu devant Paris, banniz et autres, du costé du duc de Bourgoigne, comme l'en dit (BAYE, II, 1411-1417, 266). Et, pour le fait débatre mieulx Furent partiz quatre des Dieux, Deux et deux de chacun costé, Comme ailleurs est trop mieulx noté, Dont Saturnus avecques Mars, Pour leurs faulx et mauvaiz regars Furent tous deux d'une partie Pour exillier humaine vie (LA HAYE, P. peste, 1426, 34). Et, durant ladicte journée, y ot grande occision de hommes et de chevaulx, dont plusieurs en furent tuez par les ribaulx pietons du costé dudit de Bourgongne, qui, de piques et autres ferremens les tuoient. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 66). ...et y assortit-on toutes les meilleures pièces (excepté les bombardes et autres grosses pièces, qui ne tirèrent point) et le demourant où elles povoient servir. Ainsi en y eut du costé de ces seigneurs beaucoup plus que de celuy du roy. (COMM., I, 1489-1491, 62).

-

Se tourner d'un côté ou d'autre. "Choisir son camp" : Et pour ce vous chastie je que vous ne deportez vostre ennemy la ou vous le povez mettre en subgection par honneur. Et, se alors vous lui faictes courtoisie, il vous sera tourné a tres grant honneur. Et se vous lui faisiez moins par traictié, posé que il se tournast tout d'un costé ou d'autre sans decepcion, si pourroient les aucuns dire ou penser que vous y eussiez aucune doubte... (ARRAS, c.1392-1393, 87).

-

Avoir de son costé : ...voyant qu'il ne vouloit croire de plusieurs choses Munyo Rufo, son astrologien et grant conseiller, ne aussi ses capitaines, et que ainsi vouloit guerroyer les Grecs qui avoient de leur costé de souverains astrologiens, cestui Marachus ayma mieulx aider aux Grecz (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 46 v°).

-

Estre du costé de : ...ledit suppliant fut adverti que ledit Hémond estoit de nostre costé (Ch. VI, D., t.1, 1412, 350). ...cestui Marachus ayma mieulx aider aux Grecz, qui estoient petit nombre, que estre du costé Xerxes, et le dist franchement à Xerxes que si grant ost estoit perilleux à conduire, car sa flote sur mer tenoit bien six lieues. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 46 v°).

b)

[À propos de personnes ou de choses nettement différenciées, en accord ou en opposition]

-

D'un costé et d'autre. "De part et d'autre" : Dont il avint un jour, le siege pendant, que a l'une des portes uns tres grans assaus se fist, et se traissent de celle part toutes les bonnes gens d'armes de l'un costé et de l'autre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 583). Chacun d'eulx cessa son dire et sa querelle, après pluseurs argumens et repliques d'un costé et d'aultre (C.N.N., c.1456-1467, 53). ...monseigneur, (...) quand il les vit rire en ce point, ne se peut tenir de les contrefaire. Et madamoiselle [son épouse], pour luy faire compaignie, ne s'i faignoit point. La veissez une merveilleuse risée, et d'un costé et d'aultre (C.N.N., c.1456-1467, 188). Et quant ilz furent au loigeis de Saintré, Saintré fist tout son pouoir et devoir de le reconvoier, et l'eust bien fait se les seigneurs de la court, tant d'un costé que d'autre, n'eussent Saintré oultre son grey retenu. (LA SALE, J.S., 1456, 121). Pendant laquelle tresve ne fut faicte aucune guerre de costé ne d'autre ; mais, durant icelle, chacun mist peine de sa part de soy fortifier. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 100). Aprez ces questions, fut parlé de mettre le siège au Sap et y eust beaucoup d'oppinions debatues de costé et d'aultre. (BUEIL, II, 1461-1466, 216). Et alors se changea tout ordre et tout conseil, car chascun se mectoit à en dire son advis, et ja estoit commencée une grosse et forte escarmouche au bout du villaige de Montlehery, toute d'archiers d'un costé et d'autre. (COMM., I, 1489-1491, 25). Estant ainsi ces deux batailles rengées l'une devant l'autre, se tirèrent plusieurs coups de canon qui tuèrent des gens d'un costé et d'autre. (COMM., I, 1489-1491, 33). Mercure a tout enregistré D'un costé et d'aultre, et je istray Du procès selon son registre. (Cene dieux, c.1492, 113). Et ce dit jour ne fut tiree artillerie de costé ne d'autre (LA VIGNE, V.N., p.1495, 255).

-

En costé l'un l'autre. "L'un à côté de l'autre" : Encore est assavoir que lidis Pierars et se femme ont lessiet et donnet a leditte eglize, cescuns d'iauls apriés sen trespas, cent s. tournois pour rechevoir une fois tant seulement ; et est pour avoir leur chimitere qu'il soient ensevelit en costé l'un l'autre en leditte eglise Saint-Nicholay. (Doc. 1388. In : Mél. L. Fossier, 1991, 228).

-

Des deux costés : LE DEUSIESME SOT MIRRE LORET. Dieu [garde] la belle assemblee Des deux costés et ou mellieu. (Tr. Men., c.1480-1500, 287).

-

De vostre costé. [De votre pays] : Il fault que vous faciez fonder un prioré de XV. moines et le prieur en tel lieu qu'il plaira a ma damoiselle et a son conseil, pour prier pour l'ame de ceulx qui sont mors, tant de vostre costé comme de ce païs, et de noz gens, qui pour vostre coulpe sont periz. (ARRAS, c.1392-1393, 168).

C. -

P. ext. (Idée d'espace situé de part ou d'autre, de direction de part ou d'autre)

1.

[Espace concr. ou direction spatiale]

a)

"Voisinage immédiat" : Item vous aurés trois cens hommes de cheval en une embuche vollant, que vous mettrés sur celle touche de bois qui est au hault des champs du costé que n'est pas le fumyer et au plus près (BUEIL, I, 1461-1466, 116). ...il y a une barrière à l'entrée du grant chemin, qui vient à l'entrée de la porte, qui est fossoyée de deux costés, là où ilz se pevent retraire (BUEIL, I, 1461-1466, 131). Quant vous y serez, vous envoyerez quarante hommes par dixaines descendre ou fossé ; et, par le costé de devers la ville, vous entrerez ou boullevart (BUEIL, II, 1461-1466, 124). ...et fut arrestée son impetuosité par les haulx rochiers du costé de l'empire, assez près de Saint Maurice en Aganois, c'est assavoir par le mont de Morcles. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 120 v°).

-

À costé (de). "À proximité (de)" : ...deux jacobins, ou au moins gens vestus en leur habit, le menerent chiez les Jacobins au Mans, et le treyrent à costé en un jardin, près un mur (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 436). Lequel roy d'Angleterre (...) amena seulement avecques lui, pour l'atendre au joignant d'icellui appentis, vint des lances de sadicte compaignie, qui ilec furent et demourerent dedens l'eaue à costé dudit pont par tout le temps que le roy fut et demoura en icellui appentiz. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 343).

-

Du costé de. "Aux environs de, dans la direction de" : [Une] rente annuelle et perpetuelle (...) sur une maison, assise a Paris, devant le Palaiz du roy nostre sire, du costé de devers l'eglise Saint Berthelemi (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1369, 407). ...pour l'incursion des gens d'armes de Lorreinne, d'Alemaigne, de Bourgoigne (...) qui ont esté (...) tant à Paris que dehors du costé de delà la riviere de Seinne (BAYE, I, 1400-1410, 339). Et, du costé de ladicte porte Saint-Denis, y ot ung archer de l'ostel du roy tué. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 96).

-

Au costé de. "À proximité immédiate de" : ...[il] la coucha sur un lit, et illec, ou au moins contre le chalis d'icellui lit, au costez et lez de la ruelle print elle depposant (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 122). ...Elle [son opinion] lui fut prestement contreditte D'un chevalier Vestu de noir, assez sus l'escolier, Sans broudeure, sans chayne et sans colier, Qui se sëoit au costé d'un pillier, Pensif et pale. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 178).

-

[Par rapport à un lieu donné] D'un costé...d'autre costé : Et près dudit Pietresancto est le pas de la Serve d'ung costé et le Roc Taillé, d'autre costé mareiz de mer bien parfonds (COMM., III, 1495-1498, 151).

-

(En) costé qqc. : Mains sont qui parlent saigement Et entr'eulx font lour jugement Coste le feu de lour maison (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340 [c.1450], 121). Je meurs de soif en couste la fontaine ; Tremblant de froit ou feu des amoureux (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 156).

-

À ce costé. "À cet endroit" : ...car il se trairoit vers la, pour ce que il savoit bien que le gallaffre de Bandas et ses complices se mettroient en mer a ce costé. (ARRAS, c.1392-1393, 214).

-

Sur le costé de + subst. "Près de" : Et lors le maistre escripsi ce fait au roy d'Armenie et au roy Uriien de Chippre, qui tantost rescripsi au maistre et au roy Guion, son frere, comment ilz se meissent en mer a toute leur puissance, et attendissent sur le costé du port de Japhe (ARRAS, c.1392-1393, 214).

-

Se mettre du costé de. "Se rendre près de" : Aussi j'ay escript à Mons. de Gaucourt, au president des Comptes et à ceulx de la ville de Paris et pareillement à ceulx de Rouen qu'ilz vous envoient des vivres la plus grant quantité qu'ilz pourront, afin que, se le duc de Bourgongne se vouloit mettre du cousté de deça, vous en eussiez assez. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 296).

b)

[De part ou d'autre de la mer, d'une rivière] "Bord, rivage" : Et, de l'autre costé de la riviere, du costé desdits Bourguignons, passa à nage ung Normant, qui ala copper les chables ordonnez à porter ledit pont, et, partant, ledit pont s'en ala aval l'eaue. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 97). ...le roy Amydas lui respondist (...) qu'il avoit ordonné gens pour les recueillir et faire loger en groz villaiges, qui estoient sur le costé de la mer, là où ilz seroient bien aises, et lui prioit qu'il vensist le soir à la ville (BUEIL, II, 1461-1466, 178). Le meilleur et le plus fertil païs de toutes les Espaignes est le païs d'entour ladicte Séville du costé de la mer miterenne et s'appelle l'Andelosie. (LE BOUVIER, Descript. pays H., p.1451, 129). En la rivière y avoit seullement une petite sentine, où il y avoit deux hommes pour passer ceulx qui vouloyent aller d'ung costé à l'autre. (COMM., II, 1489-1491, 60).

c)

"Lieu qui s'étend de part ou d'autre" : Celle cité siet en Espaigne, La mer d'un des costez la baigne (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 255). Si ce n'eust esté la brairie, Du costé devers la prairie, De nos gens qui crioient trestous: Qui disoi[en]t : " Pierre que faictes vous ?" (Fr. arch. B., c.1468-1480, 34). Cestui Nynus fist fonder une cité dicte Tayse qu'il nomma de son nom et avoit trois journées de long, comme dit Jonas le prophete, d'un costé à l'autre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 17 v°).

-

De l'autre costé : Et, quant ilz virent noz gens approuchier, si bouterent le feu dedens [un vaisseau]. Et, quant ilz le virent alumé, ilz esquipperent vers nostre gent. Mais ilz s'en sceurent bien garder, car ilz vindrent assaillir de l'autre costé, et, malgré eulx, ilz entrerent entre eulx. (ARRAS, c.1392-1393, 89). Par foy, dist Gieffroy, se la forteresse est aussi forte de l'autre costé comme de cestuy cy, elle me fera grant ennuy avant qu'elle soit prise. (ARRAS, c.1392-1393, 198).

-

Du costé de. "Vers" : L'Isle de Palmes, qui est la plus avant du costé de la mer occiene, est plus grande qu'elle ne ce monstre en la carte (GADIFER DE LA SALLE, Canarien, c.1404-1406. In : Chrestom. R., 62). Avisé fu et proposé en l'oost de France que il retourneroient a Saint Omer et venroient dou costé de Berghes et de Bourbourch (FROISS., Chron. D., p.1400, 833).

-

[Dans un espace donné] "Endroit quelconque" : Et ainsi elle poisera plus d'un costé que d'autre, et quant ce sera notablement il convendra que toute la masse de la terre se meuve tellement que le centre de la pesanteur de elle lequel estoit hors du centre du monde, pour la mutacion dessus dicte, vienne ou centre du monde. (ORESME, C.M., c.1377, 256).

-

D'un costé et d'autre. "De part et d'autre" : Mais nos galees les vont avironnant tout entour, et commencent a faire getter leurs canons moult horriblement d'un costé et d'autre. (ARRAS, c.1392-1393, 89).

.

[Dans une négation] D'un costé ne d'autre. "Nulle part" : Mais d'un costé ne d'autre ne l'aprochoit homme plus d'une toise excepté les sergens d'armes qui tout à pie environ lui aloient. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 72).

-

De tous costés

.

[Mouvement centrifuge] : Et furent despeschiez chevaucheurs, tant pour ceulx de la mer que pour ceulx de la terre, pour aller de tous costez. (BUEIL, II, 1461-1466, 165). En cest affaire y eult maistres d'ostelz Tous chevaliers crains, aymez et doubtez Qui eurent charge chelz le roy belle et bonne: C'est assavoir d'aller de tous costez Voir les pays, les logis, les hostelz (LA VIGNE, V.N., p.1495, 152).

.

[Mouvement centripète] : ...et tousjours luy venoient gens de tous costez, de France, de Flandres, de Haynnau, de Namur, de Lorraine, de Bar et d'aultres pays (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 163). Ilz se sentent assailliz de tous costez (ARRAS, c.1392-1393, 230). Mais d'autre part, il me couvient souffrir Tant de douleur et de dure destresse Par Fortune, qui me vient assaillir De tous costez, qui de maulx est princesse ! (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 63). Lors de tous costez le prenoient, faisans prieres et veux en leurs pleurs, que a tresgrant peine le peurent laissier. (LA SALE, J.S., 1456, 204). Et cependant se rallièrent les adversaires et fut assailly de tous costez le Jouvencel, qui estoit devant l'ostel du cappitaine, et eut fort à souffrir (BUEIL, I, 1461-1466, 108).

.

[Sans mouvement] "Tout autour" : Et lors chevauchent ensemble tout coyement et entrent en l'ost, et voient qu'ilz dorment de tous costez. (ARRAS, c.1392-1393, 228). Et le roy demeure et regarde les grans richesces que il voit de tous costez. (ARRAS, c.1392-1393, 303). ...le roy se part et s'en va sur son hourt qui a l'un des costez des lices estoit, tres richement tappissié de tous costez (LA SALE, J.S., 1456, 110).

d)

[Par rapport à une personne]

-

De costé. "À proximité immédiate" : Et a celle heure apperceut trois de ses enfans, l'un estant droit en armes appuyé sur sa hasche, effrayé et songeux, l'autre en vestement long sur ung siege de costé, escoutant et taisant, le tiers, en vil habit, reversé sur la terre, plaintif et langoureux. (CHART., Q. inv., 1422, 10).

-

De costé qqn. "À proximité de qqn" : Et en ladicte procession estoient mondit seigneur de Lyon et monseigneur le chancellier de costé lui. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 330). De costé luy, le bon roy sans faintise Meu et remply de grant devocion, Les cardinaulx en leur ordre requise, Et tout le peuple en autre stacion. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 237).

-

[Perception] De costé

.

Au propre "En biais" : ...si prochain se mist du prestre qui celebroit, qu'il le povoit en celebrant de costé percevoir. (C.N.N., c.1456-1467, 447).

.

Au fig. "Discrètement, subrepticement" : ...je n'ay pas seullement sceu par estrange rapport, mais a mes yeulx mesmes perceu ung aultre venu de costé qui me tost et rompt tout l'espoir que j'avoye en vostre service (C.N.N., c.1456-1467, 234).

-

(Laisser qqc.) à costé. "(Laisser qqc.) à l'écart" : "Vrayement, messeigneurs, il me semble qu'il sera bon de vous teurdre environ de deux lieues pour eschever et laisser à costé le chasteau d'Escallon ; et tendray bien autre chemin." (BUEIL, I, 1461-1466, 104).

-

Du costé de là où il est. "En face de lui" : Et Gieffroy chevaucha tant qu'il appercoit le fort de Sion qui seoit du costé de la ou il estoit, sur une haulte roche. Par foy, dist Gieffroy, se la forteresse est aussi forte de l'autre costé comme de cestuy cy, elle me fera grant ennuy avant qu'elle soit prise. Il me fault savoir se elle est aussi forte par dela. (ARRAS, c.1392-1393, 198).

-

D'un costé...d'autre : Et quant ceulx apperceurent le corps du jayant d'un costé et la teste d'autre, si furent tous esbahiz de sa grandeur, car il avoit XV. piez de long. (ARRAS, c.1392-1393, 247).

e)

"Direction, sens de part ou d'autre" : Aussi que d'un costé depart Mon clerc, je m'en vois d'autre part Ceci pour Dieu distribuer. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 264). Ainsi regente Fortune sans chemin ne sente : Puis d'un costé, puis d'autre vente ; Si a en telz faiz pou d'actente. (CHART., L. Dames, 1416, 283). "...et donnez bruit en aucuns endroits de la ville, affin qu'ilz ne saichent de quel costé tourner." (BUEIL, II, 1461-1466, 129). ...quant aucune tempeste levera en l'air, vous devez tantost faire du feu de quatre bastons de chesne en croix au dessus du vent et lui faire une croix dessus, et tantost la tempeste se tournera de costé et ne touchera a voz biens. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 96).

-

De quelque costé que + subj. : Et je vous mettray temprement en lieu ou nous pourrons bien acomplir nostre voulenté de cellui qui ce hontaige nous a fait, car, de quelque cousté qu'il ysse du païs de Bretaigne, il ne nous puet eschapper, car nous y avons bonnes espies qui le nous vendront annoncier quant temps sera. (ARRAS, c.1392-1393, 68).

-

Au plur. [Expression de la globalité] De / en tous costés. "Partout" : "Envoyez nous Susanne querre, La femme Joachin !" Grant erre Fu Susanne la amenee, De tous costez avironnee De ses parens, de ses amis, A ses deus mortels annemis, Et aussi devant tout le pueple. (MACH., C. ami, 1357, 8). LE BOURRIAU. Alumer vueil par telx effors Ce feu (...) Qu'il fauldra c'on se traie arriére De touz costez. (Mir. femme, 1368, 216). En alant pensez d' un chant dire Tel que touz nous puist esjoir Et si hault c'on vous puist oir De tous costez. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 262). Messire Thomas Trives et moy veions bien que nous estoions enclos de tous costez, et que ung oyselez ne se fust parti de Bourbourcq sans le dangier des François (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 37). La ot maint Sarrasin occiz et mort et renversé par terre. Que vous feroye je long compte ? Ilz se sentent assailliz de tous costez ; si ne se porent plus tenir, et se commencent a desfouchier. (ARRAS, c.1392-1393, 230). ...en la chambre de Parlement, aux jours des Plaidoiries, a telle tousserie de touz costez que à peinne le graphier (...) puet enregistrer au vray. (BAYE, I, 1400-1410, 90). ...ce bon laboureur gettoit ses yeulx de tous costez après son veau (C.N.N., c.1456-1467, 88). CROQUEPIE. Force est que [vous] vous deportés, Et qu'un petit vous supportés Vos sotz, quë avés assoctés A foloyer de tous costés. (Vig. Trib., c.1480, 227). En parlant a ces deux coquars Nous ont donné tans de brocquars Et de lardons de tous costez, Sans que nous en soyons doubtez, Il y fault pourvoir quoy qu'on face. (Copp. lard., a.1488, 173). LE SOT. Elle est allee faire labourer Sa mote pour mieulx reverdir, Ja mais ne s'en pourroit tenir, Quant ainsi sont atintelees, Qu'el ne soient tantost appellees De tous costez par my la ville. (P. Jouh. D.R., a.1488, 33).

-

De tous costés. "Complètement" : MAISTRE ALIBORUM. Je cuidoys estre plus scaichans, Mais je suis fol de tous costez. (Sots Magn., a.1488, 210).

-

[Dans une négation] De nul costé : ...nous estoions enclos de tous costez (...) et se ne nous apparoit confort de nul costé, et aux assaulx nous n'y poions longuement durer (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 37). ...aulcuns compaignons aventureulx (...) chevaulchoient sus le pays pour trouver aulcuns bons prisonniers. (...) et ce ne povoit-on leur clorre de nul costé ceste yssue ne ceste alée (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 191). Approchans de la cité, se tint ung conseil, present ledict duc, où aucuns advisèrent qu' il seroit bon de renvoyer partie de l'armée, veü que ceste cité avoit les portes et murailles rasées de l'an precedant et que de nul costé n'avoyent esperance de secours (COMM., I, 1489-1491, 145).

-

En partic. [À propos du regard, avec une idée de soupçon ou de complicité] À / de / sur / sus costé : Je ne me donnai de garde en regardant sur costé, et vi chevauchier une moult grant compagnie de moult nobles gens, qui vinrent tout droit vers mi (MACH., Voir, 1364, 402). Quant messires Renaus de Boullant en vei le manière et comment messires Gallehaus chevauçoit et regardoit de costet sur lui à le fois et point ne parloit, si entra en souspeçon. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 208). ...[le roi d'Angleterre] s'adreça sus mesire Jofroi de Cargni ; et la, en parlant a lui, li canga un petit contenance, car il regarda sus costé et dist : "Mesire Jofroi, mesire Jofroi, je vous doi, par vostre deserte, petit amer" (FROISS., Chron. D., p.1400, 873). A ceste parole s'est eslevé ung bruit et murmur entre les Vertuz, et en parlant les unes aux autres et approuvent l'oroison de Prudence, gectoient de costé leurs yeulz envers Justice qui bien vaincue estre sembloit. (GERS., Concept., 1401, 404). Son regart n'estoit jamaiz arresté ne eslevé vers lez cieulx, mais derriere et a costé gettoit ses yeulx effraiement, et n'avoit en sa maniere arrest, ne fermeité en sa contenance (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 5). Mais quant aucun regarde en gectant ses yeux par a cousté, ainsi que par mignotise, celle personne est decevant, et porchasse a vergonder (Comp. kal. bergiers, 1493. In : Chrestom. R., 266).

2.

[Espace figuré (point de vue ou aspect p. rapport à un autre ; mise en évidence d'une pers. p. rapport à une autre)]

a)

[Point de vue ou aspect p. rapport à un autre]

-

D'un costé...d'autre costé : D'un costé, doubtoit que, s'il estoit prins des Allemans, qu'ilz ne s'adressassent à luy pour grant somme d'argent, que ayséement ledit duc leur pourroit donner ; d'autre costé estoit en soucy, s'il estoit eschappé ainsi desconfit à la tierce foiz, s'il prendroit ses seigneuries de Bourgongne ou non. (COMM., II, 1489-1491, 159).

-

D'autre costé. "D'autre part, par ailleurs" : Moult suis lie de vo santé ; Et s'ay courroz d'autre costé De ce que pris vous avez loy Par laquelle vous tenez foy D'un home mort. (Mir. st Sev., 1362, 224). ...il ne povoit obtenir d'elle ung seul baiser. Il se confortoit d'aultre costé des gracieuses parolles qu'il eut au dire adieu (C.N.N., c.1456-1467, 316).

-

De costé. "Accessoirement" : Et tous les mois estoient paiiet de lors gages [les combattants du roi d'Angleterre], sans les grans coustages et frés qui li venoient de costé, a tenir ces signeurs d'Alemagne a amour, car il n'en fesissent riens, ne pour linage ne autrement, se li denier n'alaissent toutdis devant. (FROISS., Chron. D., p.1400, 297).

.

"Indirectement" : Li contes de Montfort, qui se veoit en posession dou tout ou en partie de la ducee de Bretagne et n'i sentoit nuls rebelles ne contraires dont il fesist trop grant compte, car petit a petit tout venoient a obeisance, entendi et senti de costé, par ses amis lesquels il avoit en France (FROISS., Chron. D., p.1400, 477).

b)

[Mise en évidence d'une pers. p. rapport à une autre]

-

De mon costé. "Pour ma part, en ce qui me concerne" : Oudit temps 1456, le pape, voulant pourvoir de quelque remède pour contribuer en quelque sorte, de son costé, à la destruction et ruine des mescréans Turcs et autres allans contre la foy de Jésus-Christ, donna et octroya des indulgences et pardons, exprimez en certaines bulles, en faveur de ceux qui combatroient contre eux, lesquelles bulles il envoya par toute la chrestienté. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, c.1437-1464, 57). ...et de mon costé feray tant adont, a l'aide de Dieu ou j'ay ma creance, que vous arez bon compte de voz ennemis et plaine victoire. (Comte Artois S., c.1453-1467, 39). Et le Jouvencel et moy ferons de nostre costé ainsi qu'il appartendra (BUEIL, I, 1461-1466, 83). "...Allez faire dilligence de vostre costé et je la feray bonne du mien. (...)" Et ainsi se despartirent et allerent faire ce qui leur estoit en charge, comme devisé avoient. (BUEIL, I, 1461-1466, 102).

-

Du costé de

.

Du costé de qqn. "De la part de qqn" : Mais pour acomplir l'euvre de justice, aucune chose est requise du costé de l'homme, comme l'exigence et la requeste des merites. (Somme abr., c.1477-1481, 179). Dit que par le moyen de la creue particuliere le Roy a eu XLIIIJ mil fr. de prouffit, combien que son contract et merché ne lui a pas esté tenu du costé du Roy (FAUQ., II, 1421-1430, 64). Si est force qu'elle obeisse (...). Toute defense du costé d'elle mise arriere, ce vaillant homme va passer temps a ce devant regarder (C.N.N., c.1456-1467, 90). ...selon la puissance que en ont mesdis seigneurs les cardinaulx de nostre saint pere le Pape et du saint concile, pourveu que pareillement sera fait du costé de mondit seigneur de Bourgoingne. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 234). Toutesfois souvent le roy d' Angleterre estoit requis et pressé du costé de ceste jeune princesse pour avoir ayde. (COMM., II, 1489-1491, 245).

.

Du costé de qqn/qqc. "En ce qui concerne qqn/qqc." : Et ne devroient point en toute bonne raison les officiers royaulx proceder a l'execucion desdictes lettres si non que on se informast aussi bien du costé de l'esglise comme au contraire, alias iudicium claudicaret . (JUV. URS., Verba, 1452, 373). ...mais a la verité il tenoit plus du costé de dame Folie que de raison (C.N.N., c.1456-1467, 449).

-

Mettre qqn en costé. "Mettre qqn en relief, faire ressortir qqn" : ...et pour ce que les pompes et richesses y furent extrêmes, et les personnes en très-grand nombre, et que aussi, par mettre l'un en costé et laisser l'autre, je méprenderoie envers le laissé, partant j'en laisse le reciter et le descripre plus avant sur une forme de gloire commune à tous. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 52).