I. -

Empl. intrans. [Des cheveux] "Friser" : Et s'aucuns [cheveux] trop cours en demeurent, Qui entour les oreilles cueuvrent, Pour ce que on ne les puet lier, Entour les temples balier Les véissiez et volester, Reflechir et habiliter, En crespissant en contremont. (LE FÈVRE, Vieille C., a.1376, 129).

II. -

Empl. trans. "Friser (les cheveux)" : Calamistrum : esclice a crepir lez cheveus. Calamistrare : crespir (Abavus IV, R., c.1350, 268). [aussi Abavus V, R., 1388, 268] Crespir cheveulx, faire crepe : crispo (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 50).

-

Se crespir les cheveux. "Se friser les cheveux" : Eschieve les jennes hommes mal enthaciés qui se crepissent les cheveulx, les flaireurs de muglias ou de souris sauvages, comme pestilences et venins contraires a chasteté. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 386).

III. -

Part. passé en empl. adj.

A. -

[De cheveux, de poils]

1.

"Frisé, crépu, bouclé" : ...Les mains crombes soubz les aisselles mises, Sourcieux brullés et les cheveux crepis, Pourrys, poussieux, qu'on ne poeult estre pis (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 734). ...la barbe de son grenon luy cheoit et tumboit jusques a la ceinture, et le poil du menton estoit tout crespy et regrelé comme soye de sangler. (Beufves Hant. I., c.1499-1503, 75).

-

P. méton. [D'une pers.] "Qui a les cheveux bouclés, frisés" : Elle estoit crespie et tressonnee et, au bout de ses tressons, avoit deux fermaulx d'or, une sainture et bource et sa couronne sur sa teste. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 593).

2.

P. anal. "Qui a la peau ridée" : Si n'estoit elle pas crespie, Laide, envieillie, n'acropie, Aincois estoit fresche et nouvelle, Blanche com lis, plaisant et belle. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 99-100). Mais ainsi qu'il la devoit acoler, il regarde au ray de la lune son viaire, qu'elle avoit jausne et faitié, viel et crepi, les joes pendans aval, les levres rebrachees et le nez escourcié. Plus laide chose ne vey mais homme ne plus contrefaicte. (Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 163). Changons propos, dist Transeline. Si dist a Berte une sienne amie, vielle, laide et crepie : Qu'en dittes vous ? (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 135). SARRA. ...Conment se pouroit achever Que aprez que je suis enviellie Et que je suis toute crepie Et mon seigneur est moult anchien, Que je presisse le moiien De faire euvre de volupté ? (Myst. process. Lille K., t.1, a.1485, 164).

Rem. Cf. G. Roques, R. Ling. rom. 65, 2001, 614.

B. -

[D'un fruit] "Ridé" : Et adont on le vendenge ainsi comme on fait les vignes, et puis le seche on au soleil tant quil est tout noir et tout crespis. (MANDEVILLE, Voy. L., p.1360, 325).