C.N.R.S.
 
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     CROUPIR     
FEW XVI *kruppa
CROUPIR, verbe
[T-L : cropir ; GD : cropir ; GDC : cropir/cropissant ; AND : croupissant ; FEW XVI, 417a : *kruppa ; TLF : VI, 549a : croupir]

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

[D'une pers., d'un animal]

 

1.

"S'accroupir" : Et, quant il [le lièvre] s'en ira a son giste, il prendra aucune voye, ou petite ou grant, la quele il ira batant une grant piece, et puis se croupira et lavera et limera ses piez, son visaige et ses oreilles, puis ira oultre ou revenra sus soy, et fera ses malices et soubtilitez. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 222).

 

-

Part. passé "Être accroupi" : On me deveroit bien tenir à quetiveil Se toute jour aloie croupis en ce maisiel (Hugues Capet L., c.1358, 6).

 

2.

P. ext. Croupir qq. part. "Rester immobile, inerte, attendre interminablement qq. part" : ...cure n'avoit Du sejour ne croupir en vile : Il se partoit et n'ust que mile Hommes d'armes avecques li (DESCH., M.M., c.1385-1403, 366). ...nuls ne voloit a euls entendre, ne il ne pooient avoir point d'audiense. Mais les faisoit on la croupir et seoir au palais ou ailleurs, tant que il estoient tout lasset et tout hodet (FROISS., Chron. D., p.1400, 622). Et se Plaisance n'estoit, Le pouoir d'Amours faudroit. Qui seroit Cellui qui plus dicteroit Balades nouvelles ? Nul homme ne danseroit, Ains aux cendres crouppiroit. (CHART., L. Plais., c.1412, 152). Yver fait champs et arbres vieulx, Leurs barbes de neige blanchir, Et est si froit, ort et pluieux, Qu'emprés le feu couvient croupir (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 130). SATHAN. Comment donc l'entendez ? J'ay mes chevaulx, mes hacquenees, De ses putains habendonnees, Estans au bourdeau pour l'argent. LUCIFER. Faiz tu chevaulx de telle gent ? Tu ne dois pas crouppir en peaultre. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 823). De demourer et cropir icy tant Ennuy, soucy mon esprit entretaille. (LA VIGNE, S.M., 1496, 192).

 

Rem. GRÉBAN, Pass. J., c.1450, gloss. ; Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], gloss. Cf. aussi Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss. (crout pour croupt, croup[i]t ?) : Le mastin resamblez qui crout sur son fumier (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 436).

 

-

Au fig. : De croupir en mortex pechies Obstinés et desesperes... (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 85).

B. -

[De vin laissé en tonneau] "Reposer" : ...si advient aucune fois par accident de froidure ou gelée ycellui vin nouvel cueilli estre vert cru et mal proffitable, comme cellui qui n'est mie en boiçon ; mais, lui laissié en tonneaulx croupir au long d'iver, à la gellée, avient souvent que celle verdeur se tourne en bon vin et en meureté couvenable (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 30).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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