A. -

"Ce que l'on doit, dette" : En tel deu nous trebucha Que pur homme de le paier (...) Ne fu souffisant (Mir. st Val., c.1367, 142). DEUXIESME ESCUIER. (...) Conmandez leur [aux pelerins] sanz detrier Paier leur deu. ZOILE. Seigneurs, il me fault mon treu Ainçois que plus avant ailliez (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 287). ...[elle] fut donnée en mariage a ung bon gentil compaignon, qui tout devoir faisoit de paier le deu que voluntiers demandent femmes sans mot dire, quand en cest aage et tel estat sont. (C.N.N., c.1456-1467, 470).

B. -

"Ce qui est dû, devoir, obligation" : Et furent semées lesdittez parolles contre le dû et contre verité, pour ce qu'il y avoit aucunes gens environ monseigneur le duc de Normendie qui n'eussent jamais voulu qu'il se fust gouverné par l'oppinion du duc de Bretaigne ne du conte Dampmartin (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 199).

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Faire son du : Or fay sagement ton deü... (MACH., F. am., c.1361, 214). ...quant ja failli sera jour Ou que soit les enterrerons, Et je cuide que nous ferons Nostre deu. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 369). ...je n'ay pas fait mon deü Envers vous si com je deüsse (MACH., Voir, 1364, 60). DIEU. Nous avons fait nostre deu : R'alons nous ent. (Mir. Amis, c.1365, 63). Et vraiement, se je fais mon deü En vous servant et se d'amour entiere Vous aim et sers, j'ai bien aperceü Que de mon cuer serés la tresoriere, Qu'Amours le veult (MACH., L. dames, 1377, 236). GOBIN. (...) Tenez, mon seigneur : est ce ycy L'escrin que demandez avoir ? (...) LE BOURGEOIS. Tu en as bien fait ton deu, Que c'est celi que je demande. (Mir. march. juif, c.1377, 204). TROISIESME POVRE. Je mesprendroie malement, Puis que s'aumosne ay receu, Se n'en faisoie mon deu ; Pour ç'a genouz me vueil ci mettre Et pour li Dieu (...) prier. (Mir. st Alexis, 1382, 320). Et le lendemain vindrent ensemble a Saint Ylaire, et la fist on le service divin. Et la fut le jeune conte en estat de chanoine, comme leur abbés, et fist son deu comme il appertient. Et lors vindrent les barons, et lui firent hommage tuit cilz qui faire lui deurent. (ARRAS, c.1392-1393, 32).

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Le du (du mariage). "Le devoir conjugal" : Est il homme pour accomplir le deu a quoy il est obligé par mariage ? (C.N.N., c.1456-1467, 498). Quolibet, mettez le cas que le seigneur commande aucune chose a son serf, et a celle heure la femme demande le deu de mariage, distinction ou le serviteur a contrait le seigneur consentant ou ignorant ou contradisant. Au premier cas, il doibt rendre le deu, car se le seigneur a concedé et ottroyé le principal, c'est le mariage, il s'entent qu'il a accordé les choses de mariage. (Sacr. mar., c.1477-1481, 50). Nous avons veu de naturele impuissance de habiter ensemble, il nous fault veoir de castration. Tous ceulz qui sont en ce cas sont inhabiles a contraire mariage qui ne sont convenables a rendre le deu. (Sacr. mar., c.1477-1481, 78).

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Payer le du de nature. "Mourir" : Or estoit tout viel et de long eage ; si lui convint payer le deu de nature, dont ce fut perte encore et grief (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 223).

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Payer le du de toute condition humaine : Pluiseurs cours d'ans estaient ja passez depuis que le saint homme avoit payé le deu de toute condition humaine. (MIÉLOT, Vie st Josse J., c.1449, 43).

V. aussi devoir2