I. -

Empl. trans. "Garnir, munir" : Pour III^c toises de menue corde pour enarmer les penneaux dessus diz (Comté Champ. Brie L., t.3, 1347-1348, 453). Et faisoit porter devant lui une espée toute engaïnnée et enarmée très ricement d'or et d'argent. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 128). ...baillier et delivrer cordes de poil, fers et lieges pour enarmer ycellui filley (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.2, 1388, 406).

Rem. Doc. 1439 (Valenciennes, enarmer les plantes d'espines pour le broutisch des bestes) ds GD III, 83c.

II. -

Empl. pronom. "Passer les bras dans les enarmes du bouclier ; d'où se préparer au combat" : Adont ala Henris cez frerez adouber, Il méismez aussy s'ala il enarmer ; Et quant il vit cez frerez ainsi abituer, Du gentil cuer qu'il ot, a pris à soupirer (Hugues Capet L., c.1358, 104).

Rem. Cf. FEW, p.252b, n.18 à propos de l'étym.

-

[Dans un cont. métaph.] Estre enarmé de : Ce sont les droites pleinnes armes Dou fin amant sans difference ; Mais enarmez est d'esperence. (MACH., R. Fort., c.1341, 67).

III. -

Part. passé en empl. adj. [D'un sanglier] "Pourvu de défenses" : ...combatre mieux aymeroye A tel homme, est il bien armé, Qu'a un cenglier bien enarmé (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 388).