A. -

"Intégralité, totalité, état d'une chose qui est dans son entier" : ...et toutes choses ainsi données (...) seront realment et de fait rendues et bailliées au dit roy d'Angleterre (...) en mesmes l'entiereté, comme ilz furent au roy d'Angleterre depuis LXX ans en ença (Traité Brétigny D., 1360, 276). Le entiereté de vertu est quant, par la garde de la pensee [au] pardedens, les membres du corps sont ordonneement gouvrenéz. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 244). Integritas (...) : entieretés (...). Integritudo (...) : entieretés. (...) Integralitas (...) : entieretés (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 247). Integritas (...) : entiereté (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 177).

B. -

"Intégrité, état d'une chose qui ne souffre d'aucune restriction" : Que proufite entiereté ou integrité de parole laquele l'entendement de l'escoutant ne puet sievir ? (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 26). Et soit entre eulx telement le entiereté de dilection permanente du premier temps, que che soit ou millieu comme rousee doulchement distillant (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 269). L'entiereté de science de Dieu donques demeure immuable (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 168). Vous m'avez dit que vous (...) savez vraiment que, vous absent, je ne me pourroye contenir ne garder l'entiereté de nostre mariage. (C.N.N., c.1456-1467, 565).

C. -

En partic. "Intégrité, virginité" : Gravité ou honnesteté me fait congnoistre une vierge quant chasteté va devant, et qu'elle ne va gueres en publicques, et qu'elle est amanieree en viaire, et que les signes de entiereté precedent les signes de virtus. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 401). ...se jadis tu as esté pecheresse tu es ja reparee aussy comme vierge, si comme l'amour de ton Espous a acoustumé de rendre aus corrompues entiereté et aus entiers conserver leur chasteté. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 355). Et ja soit ce que virginite [l. virginité] soit tresbonne et surmonte les autres, touteffois elle ne les exelle point, senon que entierete [l. entiereté] de pensee y soit gardee. (MIÉLOT, Spec. hum. salv. L.P., 1448, 126). Si me fist jurer et promectre que quand nature me forceroit a rompre et briser mon entiereté, je eleusse un homme sage. (C.N.N., c.1456-1467, 573). Mon treschier et tressingulier amy, qui avez gardé et moi aprins et enseigné a garder mon entiere chasteté et ma chaste entiereté. (C.N.N., c.1456-1467, 578).