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JONCHER, verbe |
[FEW V, 66b : juncus] |
A. - | "Tromper" : C'est ung poeson ; mais quoy ? Il noue. Ne me jonche point. Quel preudomme ! ([Myst. Viel test. R., t.6, c.1450, 175]). Et vous fera du tout brouer ["tomber"] Par joncher et enterver ["interroger"] ([VILLON, Ball. jarg. S., c.1455-1460, 127]). [Interprétation différente ds VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 331 : il s'agirait d'un subst. jonchier "paille des cachots et des interrogatoires avec torture"] Joncheurs jonchans en joncherie, Rebignez bien où joncherez Qu'Ostac n'embroue vostre arerie ["votre postérieur"] ([VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 335]). |
| - | Inf. subst. : MICET. Je presuppose Que j'en viendray a mon attainte. GOURNAY. Par quel moyen ? MICET. Par une faincte. Par ung beau joncher evident, Luy diray que... ([Myst. Viel test. R., t.6, c.1450, 98]). |
B. - | "Plaisanter avec qqn" : Et me mist on en telle game Que la dame et la chamberiere Me jonchierent. L'une par derriere, L'autre devant me regardoyt, L'une farsoyt, l'autre lardoyt ; J'estoye fort en grace d'elle ([COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 282]). |
| - | Empl. abs. : Aprés surviennent fringuereaulx Dancer, joncher, patheliner, Lesquelz on fournit de morceaulx Et de dragees aprés disner. ([COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 169]). |
REM. FEW V, 67a, n.8 : sans doute issu de joncher1 ; joncher le sol, c'est en cacher l'aspect véritable, d'où l'idée possible de tromperie. H. Lewicka, La Dér., 1960, 14-15 et 80. |
DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 |
Robert Martin |
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