"Infortuné, malheureux" : O povreté malheürée, C'or fusses tu si enmurée Que nul ne te sçeüst jamais ! ([Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 113]). On m'appelle par non "Quetis maleürés." ([Tristan Nant. S., c.1350, 182]). JUDAS. Ha ! Mort, car me fay defenir ! Je sui meschant maleürez, Et trahiste, faulx parjurez ! ([Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 159]). Car, se il estoit ainsi, il convendroit que nous deïssions d'un homme que il est beneuré et aprés que il est maleuré et depuis aprés que il est beneuré ([ORESME, E.A., c.1370, 132]). "Hai, chetive gent maleuree (...) qui estez en servage par vostre coardie !..." ([Chev. papegau H., c.1400-1500, 7]). Se vostre bonté n'y pourvoye, Force sera que par eulx [les ennuis] voye Finer ma vie maleuree. ([FREDET. In : CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 269]). Lamente tres piteusement, Jherusalem, cité louee. (...) Complains et pleures sans sejour, Dolente cyté maleuree. ([GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 322]). [Ex. passim] O malheurée et très infortunée France pour cely temps ! ([CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 37]). ...je suis la passeroute des maleureuses [var. maleurees] cristiennes et de toutes les chetives du monde nobles femmes la porte banniere ([CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 89]). Maintenant suis seulle, esgaree, Hors de chemin, en grant dangier, Et sus toutes fort malheuree ([MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 195]). Et il acommença a prescher de la maleurté de ceste vie et dist que ceste vie est maleuree et subgecte aux adventures ([BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 139]). L'AME JUDAS. Ha, mauldicte ame maleuree, Enraigee et desesperee, Banye du regne des cieulx ([MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 347]). [Ex. passim] |