A. -

"Passer outre, aller plus loin ; aller au delà de" : Jetter la vois [la lettre] en my la sale Du roy (...) Et puis si m'en iray ma voie Oultre passant. (Mir. st J. Cris., c.1344, 294). Adont entra en une forest, que je ne vous sçay mie nommer, et Aigres print a cheminer parmi le bois grant aleüre, car moult desiroit qu'il fust oultrepassez, mais il en estoit assez plus loing qu'il ne cuidoit. (Bérinus, I, c.1350-1370, 265). Atant s'en volt oultrepasser, quant Denis le print par le frain et lui dist : "Maistre, je vous pry, de quanque je vous puis prïer, que vous me dïez qui le tresor du roy a prins". (Bérinus, II, c.1350-1370, 38). Elevata est nubes de tabernaculo federis, et profecti sunt filii Israel (...) : La nue est eslevée du tabernacle d'aliance, et les enfans d'Israel sont oultre passez (Mir. emp. Julien, 1351, 186). Amours compasse Ses faiz comme la dance basse : Puis va avant et puis rappasse, Puis retourne, puis oultrepasse. (CHART., L. Dames, 1416, 270).

Rem. Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 2904.

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"Franchir" : Le bras de mer il lui couvint Oultrepasser (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 42).

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Empl. pronom.

Rem. LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 7956.

B. -

"Aller au delà d'une limite, dépasser" : Ay je sens desvé Ou j'ay esté enfantosmée, Qui ne puis estre oultre passée Celle chappelle ou ore entray ? Par Dieu, encore me mettray En essai se pourray passer. (Mir. nonne, 1345, 326). Dont cueilly du fruit en la forest et en menga tant que sa fain lui fut oultrepassee. (Bérinus, I, c.1350-1370, 326). Et, si il se surmarche, c'est a dire qu'il mete le pié darriere sus celui devant sanz oultrepasser, encore n'est ce pas bon signe. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 166).

Rem. LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 8246.

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Au fig. : Si n'y avoit il qui cachier Les peust a la pointe d'achier, Maiz ilz casserent L'ordonnance et oultrepasserent (CHART., L. Dames, 1416, 284).

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"Calomnier outrageusement (?)" : Helas que ie suis en malayse Beau frere de ce que nottez De mon pere ne me puis traire [l. taire] Qui ainsi est oultrepassez (Myst. st Martin K., a.1500, 223).

C. -

"Surpasser" : ... et pour mettre fin au present chappitre, je vous en raconteray une par la quelle porrés jugier, non point sans cause mais justement, que encore ne avés oÿ de pareille, car c'est une oultrepassé de toutes les histoire que on lit communement des sains de Paradys. (Lég. st Dominique T., c.1500, 289). Vostre parole est bien veritable, car sur tout ce qui est dit, ceste histore est une oultrepassé. (Lég. st Dominique T., c.1500, 291).