C.N.R.S.
 
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     REDIRE     
FEW III dicere
REDIRE, verbe
[T-L : redire ; GDC : redire ; DÉCT : redire ; FEW III, 68b : dicere ; TLF : XIV, 574b : redire]

A. -

"Dire à nouveau, répéter qqc., ou dire qqc. par ailleurs" : Et s'ay toudis, quel dolour que j'endure, Desir d'amer et voloir de souffrir ; Car Loiautez et Amours m'ont en cure, Et d'autre part me redist, sans mentir, Raisons qu'il vaut miex mille fois perir Com vrais amis, par pure loyauté, Que recevoir merci par fausseté. (MACH., L. dames, 1377, 60). GONTIER. (...) L'en m'a dit huy pour verité Que sire Audri par povreté S'en est alez hors du pais (...). ITIER. On le m'a dit pour voir aussi (...). GONTIER. On m'a redit qu'une grant somme De deniers a pris de Moussé Et que par mer s'en va troussé De marchandise. (Mir. march. juif, c.1377, 197). Par ma foy, vassaulx, il vous muet de grant orgueil ou de grant niceté de ainsi passer par devant damoiselles sans les saluer, combien que l'orgueil et la niceté puet bien estre en vous tout ensemble. Et atant se taist. Et cilz qui ne l'oit ne entent, ne lui respond mot. Et celle, comme courroucie, lui redist autre foiz : Comment, dist-elle, sire musars, estes vous si despiteux que vous ne me daigniez respondre ? Et cilz ne lui respond mot : Par foy, dist-elle, je croy que cilz jeunes homs dort sur son cheval, ou il est sours et muet. (ARRAS, c.1392-1393, 24). Madame, qui pas bien ne l'entendit de prime face, lui demanda qu'il disoit, lors ly redist si hault que le seigneur de Saintré l'entendit (LA SALE, J.S., 1456, 274). Il n'est ja mestier que je vous redye vostre gouvernement : vous savez mieulx quelle vous estes que nul aultre. (C.N.N., c.1456-1467, 420). ABBÉ. (...) Touteffoys, je me veulx bouter A l'aventure de luy dire ; Et puis son cas, sans arrester, Soubdain je vous viendray redire. (LA VIGNE, S.M., 1496, 404). TRESORIER. Il fault au marrelier redire Que tantost le dernyer cop sonne. (LA VIGNE, S.M., 1496, 544). Je te pry, garde mon secret Sur ung faict que je te vueil dire Et ne le vueilles pas redire A personne qui soit en vie. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 279).

B. -

"Dire (ce qu'on trouve à reprendre), critiquer"

 

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Y avoir à/que redire : L'ESCUIER. (...) Un parement vous apport, sire : Gardez s'il y a que redire. Essaiez le premiérement S'il vous est bon (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 66). Pourroit on penser ne dire Ou eslire, Ymaginer ne descrire Vie de si grant deport Que je n'y truis courrous n'ire N'à redire Fors jouer, chanter et rire, Honneur et tres bon acort ? (MACH., Les lays, 1377, 457). Si ensuivra de ceste rigle la ..%IIe.. des deux vertus que nous avons dit que elle vouldra singulierement avoir, c'est assavoir chasteté, de laquelle elle sera par ceste maniere de vivre tant reamplie et ramenee a tel purté qu'en fait n'en dit, semblant, attour, contenance, maintien, estat, regart, n'aura riens ou il ait a redire ne reprochier. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 47). Chacun ne fait riens que espier Pour veoir ce en nous a que redire. (Sots triumph., c.1475, 38). CLAUDE. (...) Mais quoy ? Le mauvaix garnement Dit maintenant ce qu'il veult dire Pour me destruyre entierement : Dont j'ay le cueur tout remply d'ire. L'USURIER. En son cas a trop a redire, Foy que je doy monsieur sainct George ! Le contraire vous veulx produyre : D'argent doibt une playne forge. (LA VIGNE, S.M., 1496, 521).

 

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N'y avoir (rien) que redire (à qqc.) : Mais elle est faite par tel si Que qui une autre y meteroit De folie s'entremettroit, Car en l'eure seroit perie Avec ce dont seroit chargie, S'on ne pooit de chascun dire : "C'est ce ou il n'a que redire." Mais se tele gent y venoient, Comment que molt cler semé soient, Toudis leur seroit au devent La nacelle pleinne de vent Et d'aviron pour eaus nagier, Tant qu'il fussent en ce vergier. (MACH., D. Lyon, 1342, 190). Elle y mist de biaus parlers tant Qu'elle mena l'entention Dou fait a declaration, De point en point, de tire a tire, Si bien qu'il n'i ot que redire. (MACH., J. R. Nav., 1349, 186). Vëoir n'oÿr ne puis riens qui destourne Moi ne mon cuer, quel part que face tour, Qu'a vous tousdis ma pensee ne tourne Et que vostres ne soie sans retour ; Si que de loing voi vostre cointe atour Et vo gent corps ou il n'a que redire : Pour ce tousdis ma pensee a vous tire. (MACH., Voir, 1364, 112). Panthasellee aux blondes treces, Ou il n'avoit riens a redire (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 141). Et lors Cleriadus la prent et commence une basse dance merveilleusement bien et Meliadice, de l'autre part, le suivoit si bien que il n'y avoit que redire (Cleriadus Z., c.1440-1444, 255). Il mect après la main au ventre et a son devant, ou il n'avoit que redire (C.N.N., c.1456-1467, 320). Tout est prest, n'y a que redire, Et tous noz gens abillez sont. Devisez ce que nous ferons Et de par nous sera acomply. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 498). DOYEN. (...) Premier fault que si bien propose Mon cas qu'il n'y ait que redire. (LA VIGNE, S.M., 1496, 414).

 

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Ne (rien) trouver que redire (à qqc.) : Les .II. balades que vous m'avés envoies sont si bonnes que on n'i saroit trouver que redire. (MACH., Voir, 1364, 600). L'an de l'Incarnacion courant Mil .IIIIcIIIIxx. et huit, Des jours il estoit dix huit De ce beaul joly mois de may, Ung dimanche aprés dimay, Ceste notable Passïon Fust par grande devocïon Achevee du tout d'escripre Sans riens y trover que redire Ne d'y avoir faulte d'ung mot. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 269). Je le feray sans demeurée, Puis qu'il vous plaist, sire Adrien, Et sy le conduiray sy bien Que n'y trouverez que redire. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 50). Cestui a traicté sur la theoricq des planectes assez grandement et commenté sur autres livres de astrologie, où il monstre bien qu'il en a veu et pratiqué, car, en ce qu'il a dit, nul ne treuve à redire que peu advient souvant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 129 v°).

 

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Ne rien y connoistre à redire : Quant je considere ces testes Entassees en ces charniers [au cimetière des Innocents], Tous furent maistres des Requestes, Au moins de la Chambre aux deniers, Ou tous furent portepaniers ; Autant puis l'un que l'autre dire, Car d'evesques ou lanterniers, Je n'y congnois riens a reddire. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 133).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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