A. -

[D'une pers. ou d'une chose] "Qui a de la valeur (en partic., pour une pers., par son courage)" : Mes anchois que riens je rescripse, Voel qu'on voie la sienne et lise : Tres chiers et grans amis, voelliés savoir que ja de lons tamps m'est venu a congnissance par personnes dignes et vaillables de croire et qui assés congnoissent les meurs et conditions de vous, li quel sont bel et bon et agreable et moult me plaisent, car il s'acordent assés as miens. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 57). Saint Vivian, més nous aport Et veillez octroier cueur vaillable A resister contre le deable (Prières saints R., t.2, 1400-1500, 417). Vaillable, fort, puissant : validus (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 267). ...car la gloire du père est quand le fils fait oeuvres vaillables et louables. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, c.1437-1464, 62). Et Dieu le veult, pour ce qu'en son service Sur toutes riens suis vailable et propice. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 375). Ainsi honnesteté fist vaillable et louable ceste utilité de la chose publique, sans laquele honesteté n'eust esté l'euvre prouffitable. (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 213). SAINCT MARTIN. Monsieur, je vous conseilleroye Que ce don, qui est moult vaillable, A quelque povre miserable Vous le donyssez pour le mieulx (LA VIGNE, S.M., 1496, 509).

Rem. Doc.1345, 1370, 1419, 1453 ds GD VIII, 130c. WAUQUELIN, Manequine C.T., a.1448, 110.

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Vaillable à qqn. "Qui vaut pour qqn, qui est profitable à qqn" : A tous vaillable voirement Fu elle [la rédemption] surhabundanment [var. superhabundanment, surhabundaument]. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 338). Et tel mysteriel encens Te present [dit l'un des rois mages à Jésus], et avec entens Que l'oudeur te soit vaillable Tant com es en cest estable Qui sac a commin ne sent pas (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 85). ...tel chose porroit advenir que la paine et le peril en coy, pour l'amour d'eulx, nous mettons, nous sera vaillable au double (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 127).

B. -

"Valide, efficace" : ...car la confession ainsi malicieusement faicte ne seroit pas vaillable (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 19). Et jusques ad ce que durant ledit an, Jehan de Bourgongne, conte d'Estampes, ou monditseigneur de Bourgongne pour lui, auront moustré ou fait moustrer au Roy ou à son conseil, les lettres dudit don fait à monditseigneur de Bourgongne par feu monditseigneur de Berry. Lesquelles veues, se elles sont trouvées souffisans et vaillables, sommièrement et de plain, et sans quelconques procès, nous, duc de Bourbonnois et d'Auvergne, serons tenus de les baillier et délivrer audit conte d'Estampes ou à monditseigneur de Bourgogne pour lui, lesdiz chastel, ville et chastel de Gien- sur-Loire, comme à lui appartenans par le moyen et transport que lui en a fait monditseigneur de Bourgogne, sans ce que de la part du Roy l'en puist ne doibve alléguier au contraire aulcune prescripcion ou laps, depuis le decès de feu monditseigneur de Berry. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 172). ...toutes les rentes (...), tant vaillables que non vaillables et tant receues que à recevoir... (Comptab. Dieppe M., 1475, 115). ...fossez A fons de cuve grandement renforcez De boulovars, divers emparemens, Et d'autres effors rudes et vehemens, Tant qu'en effect pour entree vaillable, Elle n'estoit batable ou assiegable Que par la ville. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 250).

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Vaillable à qqc. : Mes quant tu dis que lis vaillable A maus est et medicinable, Je veil aussi que mon amy Soit medicinable com li. (GUILL. DIGULL., Le Dit de la fleur de lys D., 1338, 297). Je te prie, mon cher maistre, puisque tu m'as monstré que l'omme ne peult estre saulvez sans rendre a Dieu ce que on lui doit, que tu me monstres toutes les chouses de nostre foy et que faire debvons pour nostre salut et comment elles sont vailliables a nostre salut et comment la grant misericorde de Dieu peult saulver l'omme, comme Dieu ne pardonne point le pechié a l'omme s'il ne rend ce qu'il doit a Dieu a cause de satisfacion. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 205).

V. aussi valable