C.N.R.S.
 
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     CHER     
FEW II-1 carus
CHER, adj.
[T-L : chier ; GD : chier1 ; GDC : cher ; AND : cher1 ; FEW II-1, 439b : carus ; TLF : V, 660a : cher]

I. -

Au propre

A. -

Empl. adj.

 

1.

"Couteux, onéreux, dont le prix est élevé" : ...si comme se un achete a juste pris une chose et asséz tost aprés elle soit plus chiere et la vende plus, il gaaigne sauve justice. (ORESME, E.A.C., c.1370, 291). Anthoine estoit sur un hault coursier liart, vestu d'un jaque de veloux cramousi, tout broudé de perles et de pierrerie riche et chiere, l'espee ou costé, le chappel de perles ou chief, un gros baston ou poing (ARRAS, c.1392-1393, 165). Chars avoient il assés, mais toutes aultres coses lor estoient si chieres et si court tenues, qu'il n'en pooient recouvrer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 135). De frans citrons et de bons coignz, O lesquelx pevent estre joignz Camphre et sandaulx, qui sont moult chiers, Et pommes d'aigres grenadiers (LA HAYE, P. peste, 1426, 121). Et pour ce, tous biens furent tres chiers en karesme (Journal bourgeois Paris T., 1435, 311). ...par ma foy, c'est trop, ad ce que le blé est cher (C.N.N., c.1456-1467, 291). Et à ceste cause ne vint point de bois à Paris par la riviere et fut bien chier, comme de sept à huit solz par le moulle (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 105). En ladicte année, durant le voyage de Sainct Claude, fut le blé moult chier universellement par tout le royaulme de France (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 111). ...Lui qui buvoit du meilleur et plus cher (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 102).

 

-

Cher comme cresme. "Dont le prix est très élevé" : LE DRAPPIER. Certes, drap est chier comme cresme. (Path. D., c.1456-1469, 66).

 

-

Cher à avoir. "Que l'on ne peut avoir qu'à un prix très élevé, difficile à se procurer" : ...et disoient que or et argent estoit si chier à avoir et au conquerir que marchandise en estoit toutte morte et perdue (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 41).

 

-

Prov. : La chose qui est chiere est toudis desiree. (Bât. Bouillon C., c.1350, 334). Tant pri'on que chose est acquise, Tant plus est chere, et plus est quise, Tant la quiert on qu'on y parvient, Tant plus commune, et mains requise (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 52).

 

.

Il n'y a que la premiere pinte chere. "Il n'y a que le premier pas qui coûte" : TOST VERSEE [à la fille qui résiste]. Laissez, laissez tout ce regret. Il vous convient faire grant chere. Il n'y a, notez ce decret, Que la premiere pinte chere. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 26).

 

2.

"D'un montant élevé ; trop élevé" : Sus, mes seigneurs et bons amis, Faison au jour d'uy bonne chere ! Nulle despence ne soit chere (Pass. Auv., 1477, 88).

 

-

Cher cens./Chere rente

 

Rem. Sur cher cens, cf. FEW II-1, 440b : "Orl. cher-sens "cens, lorsque l'héritage censuel est chargé de cens annuel à peu près de ce qu'il peut valoir par an" Trév 1771". Sans doute faut-il lire chief cens ds l'ex. suiv. : Et demain reçoif le chier cens C'on nous y doit. (Mir. nonne, 1345, 342).Cf. aussi cheres rentes ds l'ex. suiv. (mais sans doute à lire cheves rentes ; v.chef) : Item, doit la bourgoize sans mary qui est a son pain et a son feu et toutes autres personnes demourans en icelle ville ou autre part aussi bien que les bourgois, de quelque estat ou condition qu'ilz soyent, puis qu'ilz tiennent terres ou heritagez en la loy, en la ville ou aux champz, et quiconques tient maison, masure ou jardin enmy la ville en front de rue, les onze verges doient une rente et s'appellent les cherez rentes. (Comté Porcien R., 1459, 299).

 

-

Cher coust : ...a son pourchaz et a ses chers coustz et despens il la fist marier tresrichement (C.N.N., c.1456-1467, 158).

 

-

Cher temps. "Période où les prix sont très élevés, période de disette" : ...car on ne puet adont labourer les terres pour trop grant moisteur, et pour ce y a il chier temps ou pays (MANDEVILLE, Voy. L., p.1360, 251). C'estoit pour mettre et garder fromens pour ung chier temps que icellui Joseph avoit prophetizé estre a venir ou royaume d'Egipte (Voy. Jérus., c.1395, 67). ...ne onques famine ne chier temps, de son resgne, n'i demorerent (FROISS., Chron. D., p.1400, 159). Et premierement, touchant le fait et utilité de la terre durant ladicte année mil quatre cens soixante, au regart et en tant que touche le terrouer et finaige du royaulme de France, il y creust compettamment de blez, qui furent bons et de garde ; et n'en fut point vendu, au plus chier temps de ladicte année, que vingt quatre solz parisis le septier, mais il n'y creust que bien peu de fruict. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 3). Quant vous veez les loups venir querre leur proie prez des villes ou dedens les villages, sachiez que c'est grande apparence de chier temps. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 97). TESTE LIGIERE. Le chier temps nous a ruez jus. (Sots, c.1480-1500, 271).

B. -

Empl. adv. "À prix élevé" (synon. chèrement)

 

-

Acheter cher

 

.

Prov. : La chose chier achatee Est souvente ffoiz mieux amee (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 525).

 

Rem. Morawski, 1103a.

 

-

(R)acheter qqn cher. "Se procurer les services de qqn à prix élevé" : ...ceulx qui sont plus tenus de servir se font plus chier achater, et convient traire par largesse les pluseurs a faire leur devoir ou loiauté ne les povoit mener. (CHART., Q. inv., 1422, 51). ...et ceulx qu'il avoit chasséz et deboutéz en temps de paix et de prosperité, il les rachatoit bien cher quand il en avoit besoing (COMM., I, 1489-1491, 67).

 

-

Estre / couster cher à qqn. "Entraîner pour qqn de grandes dépenses" : Perrin qui l'avisa un petit, print sa mesure, puis lui dist : "Avez vous de l'argent ?" - "Oÿl, Perrin, mais qu'il ne me fust trop chier." (LA SALE, J.S., 1456, 51). ...il luy devoit faire plus mal de l'avoir perdu qu'il ne faisoit audit Thomas (...) car il luy avoit cher cousté. (C.N.N., c.1456-1467, 395). Pour luy, seigneur, rien ne m'est cher. De bon cuer, certes, la luy donne [cette toile] (Pass. Auv., 1477, 237).

 

-

Valoir cher. "Être d'un prix élevé" : Le bled de cest an a vallu Beaucoup plus chier qu'il ne vauldra. (LA VIGNE, S.M., 1496, 271).

 

-

Se vendre cher. "Se vendre à un prix élevé" : ...et se vendit chier le vin creu es bons terrouers d'entour Paris, comme de dix à unze escus chascun muy (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 3).

II. -

Au fig.

A. -

[Valeur positive] "Précieux (tout comme une chose à prix élevé est précieuse)"

 

1.

[D'une chose]

 

a)

"À quoi l'on tient, qui est apprécié, qui est de choix, qui est précieux" : C'est desirs qui tout set embler, Qui fait honte honnour ressambler, Qui change vil chose pour chiere. (ACART, Prise am. H., 1332, 15). ...or mengiez : Vez cy viande riche et chiére (Mir. ev. arced., c.1341, 130). Li rois tint court pleniere en son paveillon chier (Bât. Bouillon C., c.1350, 33). Un pou d'estrain soubs un degré A seulement pour soy coucher, Ne autre lit paré ne chier (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 97). Mais savez vous lesquelz [quels baisers] sont chiers ? Les privez, venans par plaisance ; Tous autres ne sont, sans doubtance, Que pour festier estrangiers. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 226). Et pour cela que sa matière Triacale, plaisant et chière, Ministre au cuer joie et léesce (LA HAYE, P. peste, 1426, 133). Aprez s'ensuit autre mistière à faire autre pomme mains chière Que celle d'ambre qui est dicte, à quoy faire prenez alipte, Qui musquée soit et bien forte (LA HAYE, P. peste, 1426, 149). ...trois pommes de chier fruit (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 997). ...ou vous l'avez mengée, ou vous l'avez cachée quelque part ; je vous promectz qu'oncques si chere lemproye ne fut pour vous. [La femme a envoyé à son amant la lamproie que son mari lui avait demandé d'apprêter] (C.N.N., c.1456-1467, 262). Mais les fleurs en odeurs fines, Par ce qu'elles sont voisines Aux chardons, leurs couleurs chieres Gardent saines et entieres. (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 85). Pour manger de ces morceaulx chiers, On en feroit bien ung mauffait. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 95). Les roses sont belles et chieres, mais les espines sont ameres. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 136).

 

-

Estre cher à qqn. "Être précieux pour qqn, agréable à qqn" : Ce sont euvres nobles et chiéres Et plaisans a Dieu (Mir. st Alexis, 1382, 300).

 

b)

Avoir / tenir qqc. cher

 

-

Avoir qqc. cher. "Considérer qqc. comme précieux, tenir à qqc." : ...qui bien a chere L'estude de saincte escripture... (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 103). N'ay que donner a moy n'autruy, Ne nulz n'a m'acointance chiére, Ains me tourne chascun la chiére (Mir. march. juif, c.1377, 189). Tout son povoir [de Dangier] ne peut garder Que, sur tous autres, n'aye chier Vostre gent corps, tresgracieux (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 230). Mon cuer ce que plus chier a, pert (CHART., L. Dames, 1416, 232). Bon renon est son tresor, son avoir Et la chose que Proesce a plus chiere (CHART., B. Nobles, c.1424, 400). ...quant un roy ou ung prince est prisonnier et qu'il a paour de mourir en prison, a-il riens si cher au monde qu'il ne baillast pour sortir ? (COMM., II, 1489-1491, 225).

 

.

Avoir qqc. pour chose chere : Et doit avoir pour chose moult chiere et moult amable quant il puet trouver .I. petit nombre de telz amis. (ORESME, E.A., c.1370, 490).

 

.

Avoir cher (de) + inf. "Tenir à + inf." : Et j'aroye trop chier de la faire comme j'ay dit (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 90). ...sy at plus chier aleir la que aultre part. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 124). Et demanda a trois d'eulx ou a quatre, Pour les faire joyeusement debatre Entre les dames, Que lui deissent verité, sur leurs ames, Sans en mentir pour hommes ne pour fames, Si chier qu'ilz ont d'eschever honte et blasmes, Comme loyaulx (CHART., D. Fort., 1412-1413, 164).

 

.

Avoir qqc. si / aussi cher (que / comme) : ...et luy fut dit et deffendu de par le duc de Glocestre que il ne s'en ensonniast plus, si chier comme il avoit sa vie, des besoingnes du royaulme d' Angleterre, mais s'en alast demourer à Yorth ou là environ (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 43). Aussi chier ont que la loy fonde Que ilz fussent decapitez (DESCH., M.M., c.1385-1403, 163). Et atant leur povez dire seurement que vous prenez une fille de roy, mais plus avant ne leur en descouvrez, si chier que avez l'amour de moy. (ARRAS, c.1392-1393, 35). ...le roy Artus luy mande que, si chier come il a son corps et son honneur, qu'il... (Chev. papegau H., c.1400-1500, 88). Garde bien (...) que tu les lui trenches tous deux rasibus, et n'y fay faulte, si cher que tu as ton corps (C.N.N., c.1456-1467, 404).

 

.

Avoir qqc. plus cher que... "Préférer qqc. à" : LE FOL. (...) J'ay plus chier lait cler et humage Que burre mol. (Mir. parr., 1356, 28). Par Mahommet, nous aurions plus chier Qu'eüssiez tousjours paix sans guerre (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 21). Li jone chevalier et esquier d'Escoce, qui amoient les armes, et qui se desiroient a avanchier, furent tout resjoy de ces nouvelles car il avoient assés plus chier la guerre que la paix. (FROISS., Chron. D., p.1400, 07).

 

.

Avoir qqc. si / aussi / plus cher (à / de) + inf. : J'ay plus chier a avoir le chief Yci coupé (...) Qu'envers Jhesus tant me mefface Que le renie. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 366). ...j'aroie assés plus chier, S'il aloit par souhaidier, Brief estre oïs, que longement languir (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 25). Je dy que telz choses ne sont pas à souffrir, et plus chier je aueroie à mourir que de longuement vivre en ce dangier, ne de veoir le roy estre demené ainsi que ses oncles le demainent. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 31). ...le dit Jehannot dist à la dicte Thomasse qu'elle alast aprester à souper pour Jehan Chavant, pere du dit Jehannot, qui estoit viez et impotent, la quelle lui respondi qu'elle avoit plus chier aler avec les autres jeunes femmes pour dancer. Et lors le dit Jehannot lui dist que, s'elle y aloit, qu'il la feroit couroucie (Doc. Poitou G., t.7, 1405, 74). Si dit que tout son temps a volu honorer Dieu, ses sains, justice et le Roy, et quant au cas, averoit plus chier estre mort que avoir fait un tel cas (BAYE, I, 1400-1410, 284). Pour ce donnons estroit commandement Aux officiers de nostre Parlement Qu'ilz le traittent et aident doulcement En tout affaire, A son besoing, sans venir au contraire, Si chier qu'ilz ont nous obeir et plaire, Et qu'ilz doubtent envers nous de forfaire En corps et biens (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 15). Ma dame, j'avroie aussi chier morir que de moy offrir et estre reffusé (LA SALE, J.S., 1456, 35). Et vous gardez d'en faire plus, si chier que vous avez a moy courroucer ! (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 215).

 

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Avoir qqc. aussi cher que + subj. : En nom Dieu, j'ay aussi cher que je ne face neant que je face (C.N.N., c.1456-1467, 483).

 

-

Tenir qqc. cher. "Considérer que qqc. est précieux, tenir à qqc." : Sire, tenez, recevez ce fermail de par Hermine, la fille de nostre roy, qui vous prie que vous le portez pour l'amour d'elle. Et Uriiens le prent liement, et le fist attachier sur sa cotte d'armes, et lui dist : Mon amy, grans mercis a la damoiselle qui tant d'onneur me fait. Sachiez que je le tendray moult chier pour l'amour d'elle. (ARRAS, c.1392-1393, 99). Qui a faulcon, oisel ou chien Qui le suit, ame, craint et doubte, Il le tient chier et garde bien Et ne le chace ne deboute (CHART., B. Dame, 1424, 345). La doulce maison fut treslargement troublée, quand en la garenne que plus chere tenoient lesdictz parens, [avoit] osé lascher les levriers et limiers ce desplaisant mal (C.N.N., c.1456-1467, 32). La damoiselle, bonne et sage, voulant garder son honneur, que aussi cher elle tenoit que sa propre ame... (C.N.N., c.1456-1467, 73). ...elle eut bien la constance de longuement (...) deviser avecques celle qui luy faisoit tort de la rien au monde que plus cher tenoit (C.N.N., c.1456-1467, 178). ...chose eue en dangier est trop plus cher tenue que celle qu'on a a bandon (C.N.N., c.1456-1467, 415). ...l'arbre qui rend fruit est à aimer et à tenir chier (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 13).

 

.

Tenir qqc. à cher : ...tu doibz demorer emprès ceste Foy et la tenir a chiere (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 179).

 

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Estre cher tenu. "Être très apprécié" : ...par ce temps nulz n'osoit faire apprendre ses enfans nul des VIJ. ars qui sont apris par le noble art de rethorique, tant grammaire comme musique, phisique, philosophie, geometrie, theologie, ne les autres nobles sciences, s'ilz n'estoient nobles. Et pour lors estoient les sciences chier tenues et prisiees plus qu'elles ne sont ores. Et les haulx princes veoient plus cler en leurs affaires par les sciences qui lors estoient aprinses en temps deu, que s'ilz feussent innocent des sciences, et sentoient en brief le vif des conseulx que on leur monstroit. (ARRAS, c.1392-1393, 16).

 

Rem. Dans tous ces tours, cher peut s'accorder comme attr. de l'obj. ou rester invar. comme adv.

 

c)

Empl. adv.

 

-

Aimer qqc. plus cher (que). "Préférer qqc. (à qqc.)" : Plus chier ameroient la mort Qu'a leur seigneur faire tel tort (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 12). Compaignie d'homme ! dit madame ; j'ayme plus cher morir mille foiz, s'il m'estoit possible. (C.N.N., c.1456-1467, 140). ...mieulx nous vauldroit, et plus cher l'aymerions, de perdre la plus part de noz biens temporelz que le prouffit espirituel (C.N.N., c.1456-1467, 141). ...vous estes celle et la seulle vivante que je veil obeyr, et ayme trop plus cher la mort en vous obeissant qu'en ce monde vivre, voire estre perpetuel (C.N.N., c.1456-1467, 167). Ilz sauront, je l'ayme plus cher, Ave salus, tiby decus, Sans plus grans lettres enserchier : Tousjours n'ont pas clercs l'au dessus. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 105). ...j'aimeroie plus chier vostre mort, que par vous y eust faute (Faits Lalaing K., c.1470, 14).

 

-

Aimer plus cher + inf. que : ...il aymeroit autant ou plus cher morir que son maleureux cas fust cogneu. (C.N.N., c.1456-1467, 94). ...la tresbonne fille et entiere, amant plus cher morir que perdre son honneur, ne s'en effraya gueres (C.N.N., c.1456-1467, 116). J'aymeroys plus cher mourir Que d'endurer tel vitupere (Jen. filz de rien T., c.1475-1500, 307).

 

-

Il vaudroit plus chier que. "Mieux vaudrait que" : ...mais je ne suis pas homme de court et vauldroit plus chier qu'il y allast homme qui sceut mieulx parler et remonstrer au Roy les choses que je ne feroye. (BUEIL, II, 1461-1466, 140).

 

.

Si cher que. "Aussi précieusement que" : ...monseigneur (...) mande venir vers luy ses maistres d'hostel, auxquelx il charge si cher qu'ilz luy veulent obeir que son mignon ne soit servy d'aultre viande (C.N.N., c.1456-1467, 81). ...vous en allez tost, et ne vous trouvez jamais devant moy, si cher que vous amez vostre vie ! (C.N.N., c.1456-1467, 311).

 

-

Empl. subst. Faire au plus cher. "Faire au mieux" : A tant je termine la premiere partie de nostre sermon ou nous avons oy sus figure poetique faicte au plus cher et au plus brief, au plus vray que j'ay peu, la maniere de la concepcion nostre glorieuse Dame (GERS., Concept., 1401, 407).

 

2.

[D'une pers.]

 

a)

"À qui l'on tient, qui est aimé, estimé"

 

-

(Estre) cher à qqn. "(Être) aimé de qqn" : Noz peres nous sont chiers (JUV. URS., T. rever., 1433, 87).

 

-

"Estimé, honoré" : ...gardant que nul tant cher Soit si hardy a ces tables toucher (SAINT-GELAIS, Enéide VI, B., c.1500, 344).

 

b)

[Dans des loc. verb. où cher est attr. de l'obj.]

 

-

Avoir qqn cher. "Tenir à qqn, l'aimer" : Car sachiez je vous ay plus chier Que nul homme qui soit en vie. (Mir. st J. Cris., c.1344, 270). Moult arons nostre dame chiere (Gris., 1395, 32). Pour quoy Nature, noble mère, Comme triste de la manière, Ne peut ores jouer ne rire Quant elle voit ainsi destruire Ses beaulx enfans, qu'elle avoit chiers, à centaines et à milliers (LA HAYE, P. peste, 1426, 170). Nobles parens, tant vous ay quier ! (TAILLEV., Moral. D., 1435, 89).

 

.

S'avoir plus cher à + inf. "S'estimer plus à ... plutôt qu'à ..., préférer + inf." : ...je m'aroie assés plus chier A taire et en requoi muchier Que ja villains euïst dou mien Cose qui li fesist nul bien. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 48).

 

-

Entretenir qqn cher. "Tenir à qqn, l'aimer" : Et il, du sang d'Assaracus venu, Sera nourry et cher entretenu Par Ylia, sa mere doulce et belle, Contre Fortune malveillante et rebelle. (SAINT-GELAIS, Enéide VI, B., c.1500, 361).

 

-

Garder qqn (ou un animal) cher. "Tenir à qqn (à un animal), l'aimer" : Pour l'amour du bon roy ne faiz rien qui desplaise Au maistre a qui je suis et me garde si cher Qu'il me fait pain et cher pour mon vivre trencher, Coucher dedens sa chambre pres du feu chaudement. (BRÉZÉ, Dits chien Souillard T., c.1483-1490, 58).

 

-

Tenir qqn cher "Tenir à qqn, l'aimer, l'estimer" : Entre les princes bien venu Estoit, amé et chier tenu (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 16). Lors plus que onques mais le roy l'ama et le tint chier (LA SALE, J.S., 1456, 71). ...avoit en son hostel une sienne seur (...) et faisoit compaignie a sa femme, qui beaucop l'amoit et tenoit chere (C.N.N., c.1456-1467, 357). ...[un chevalier] avoit espousé une tresbelle et bonne dame qui de tout son cueur l'amoit et tenoit cher (C.N.N., c.1456-1467, 423). ...lequel conduisoit les afferes de son pere au partir de Troye et par lui et, par les bonnes ellections qu'il lui donna, conquesta il Turnus et sa terre en Itallie, et, ce veu, par Astanyas qui lui succeda, le tint moult cher et le nommoit Polydomor et estoit prebtre en leur loy. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 40 r°). Cestui eult esmerveillable science et predist par la science des estoilles aux Rommains choses estranges, par quoy il fut moult aprecié et tenu cher. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 54 r°).

 

.

Empl. subst. Estre le cher tenu : ...estoit l'intencion de leur guide de les mener a l'hostel de la dame dont il estoit le cher tenu (C.N.N., c.1456-1467, 477).

 

.

Se tenir plus cher de qqc. "Être très fier de qqc., être heureux de qqc." : Vous vous devez tenir plus chiére Pour tant que vous un fil avez. (Mir. enf. diable, c.1339, 15). Et quant Gieffroy entendy ces mos, si lui souvint du tablel qu'il avoit trouvé sur la tombe du roy Elinas, et lors scot au cler qu'ilz estoient il et ses freres, descenduz de sa lignie, si s'en tint plus chiers. (ARRAS, c.1392-1393, 268).

 

c)

[Qualifiant, de façon plus ou moins stéréotypée, un nom de parenté, un titre...] "Aimé, estimé" : Ainsi l'ay a Dieu en convent Et a sa doulce mére chiére. (Mir. enf. diable, c.1339, 5). ...sa noble serour Marie, fille de Jehan, roy de France, duchesse de Bar, marquise du Pont, avoit supplié d'avoir la dicte hystoire à mon dessusdit seigneur, son tres chier et amé frere (ARRAS, c.1392-1393, 1). Sire, d'estre t'espeuse chiere, Non mie ta povre meschine, Tant seulement ne sui pas digne (Gris., 1395, 37). Vez cy vostre fille treschiere Et vez cy vostre petit filz (Gris., 1395, 97). Vive la bonne Phelippe de Hainnau, la roine d'Engleterre, nostre chiere et redoubtee dame, car elle amena et aporta entre nous et en Engleterre, honnour, pourfit, grace et tranqillité. (FROISS., Chron. D., p.1400, 788). ...par l'adviz de nostre trés cher et trés amé ainsné filz le duc de Guienne (BAYE, II, 1411-1417, 79). ...sa servante treschiere (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 2). Beneist soit mon cher espoux, de qui j'ay gardé et entretenu la leçon (C.N.N., c.1456-1467, 578). ...pour l'acompaigner et lui aider à secourir son tres cher et amé frere monseigneur Charles de France (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 197). Mon amy cher Vouldroiz toucher (Pass. Auv., 1477, 151). Car j'ay douleur insacïable, Trop durable, Essecrable De mon chier enffant (LA VIGNE, S.M., 1496, 491). Très cher et amé cousin, pour ce que puis nagueres, par l'advis et deliberation de nostre très chier et très amé oncle le roy de Secille, de Jherusalem et d'Arragon, et noz très chiers et très amez freres les ducz de Guienne et de Bourbon et autres de nostre sang et Grant Conseil, a esté deliberé que nous ferions et porterions l'ordre de Mons. Saint Michel, et de nostre compaignie et fraternité le nombre de XXXVI chevaliers... (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 240). En vengeance de monseigneur le duc de Guienne et de vous, Monseigneur mon maistre, qui avez perdu vostre très cher et parfait amy... (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 286).

 

-

Empl. subst. : ...je, a la requestes d'aucunes mes tres chieres, ay... (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 78).

 

d)

En partic. [Dans des formes allocutives]

 

-

[Avec des noms marquant une relation familiale, amicale, comme marque d'affection] : ...reposez vous maishuy, M'amie chiére. (Mir. st J. Cris., c.1344, 289). Si dirent l'un a l'autre : Mon cher frere, desormais seroit bien temps que nous alissons cherchier les adventures par le monde, car a cy plus demourer ne povons nous gueres conquester loz ne priz. (ARRAS, c.1392-1393, 145). Mon chier enfant, dit la mere qui est en la doloreuse prison de purgatoire, en peine et en tourment, mon chier enfant, entens a moy, regarde moy, escoute moy ! Avise comment la main de la justice de Dieu est sur moy mise, qui par droit me tient en ce feu, en ceste flambe, en ceste tres angoisseuse affliction ; avance toy, mon chier enfant, qui jadiz estoyes la joye de tout mon cuer, haste toy pour moy secourir (GERS., Déf., 1400, 226). Mes tres chieres voisines et compaignes, en ceste vocation, vous voyez... (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 80). Mon chier filz doulx et amÿable, Retenez mon enseignement. (LA VIGNE, S.M., 1496, 153). Vous cheres gens qui estes icy Si aucun mal par rigueur icy Auez faict ne dict en present De bon cueur vray tout loyaument Tout present Iesus mercier Et sainct Martin glorifier (Myst. st Martin K., a.1500, 378).

 

-

[Avec des titres, comme marque de sympathie et de respect] : Il fait bien a amer, par foy, Mon seigneur chier. (Mir. st J. Cris., c.1344, 267). Mon cher seigneur, pendre le fault, En my ceste sale bien hault (Mir. st J. Cris., c.1344, 297). ...ouquel hostel ilz trouverent ledit messire Olivier qui se levoit de son lit, auquel il qui parle, en la presence d'icelles femmes, fist requeste telle : Très-cher sire, je vous requier tant comme je puis que vous veuilliés entreprendre le fait d'un povre homme prisonnier ou Chastellet, qui est mary de ceste femme-cy (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 536). Par foy, mon tres chier seigneur, dist Remondin (ARRAS, c.1392-1393, 35). Treschier sire, il vous fault venir... (Gris., 1395, 40). Je vous rans graces humblement, Cher sire, d'un si tresgrant bien. (Pass. Auv., 1477, 95).

 

Rem. Treschier sire : les attestations sont particulièrement fréquentes.

 

-

[Comme en-tête de lettre] : Cy-après ensuit la teneur de certaines lettres closes envoyées par noble homme mons. Le Begue de Villaines, chevalier et conseillier du roy nostre sire, à mons. le prevost de Paris : à mon très-chier et grant ami messire Jehan de Foleville, conseillier du roy et garde de la prevosté de Paris. Très-chier et grant ami, le roy m'a commandé que je vous die de par lui, comment sur quanque vous le doubtez, que vous faciez mettre à question Le Breton, son chevaucheur (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 523). Très cher et amé cousin, pour ce que puis nagueres (...) a esté deliberé que nous ferions et porterions l'ordre de Mons. Saint Michel, et de nostre compaignie et fraternité le nombre de XXXVI chevaliers... (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 240).

 

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[À un dignitaire de l'Église] (Tres) cher (sire) en Dieu : Chiers en Dieu, sur ce que nous est ja tard par relacioun créable reportéz, que l'Evesque de l'esglise cathedrale de Landaf (...) est a Dieu commandéz... (Lettres agn. L., 1393, 62). [Autres ex. ds ce texte, p. 61, 152, 172, 440 ; très chier sires en Dieu, p.132 et 428]

 

e)

Empl. adv. Aimer qqn cher. "Aimer qqn affectueusement" : Mon chier seigneur, s'a fait celui Jehan ["c'est Jehan qui a fait cela"] que vous si chier amez (Mir. st J. Cris., c.1344, 273). ...ma Dame (...) que j'amoie en ce monde plus cher. (HAUTEV., Compl. B., c.1441-1447, 29). Sur tout que doubtez corrocier Monseigneur, lequel j'ayme chier. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 73).

B. -

[Valeur négative, p. allusion au prix à payer] "Qui coûte, qui est difficile à obtenir, qui est pénible ; qui est lourd de conséquences"

 

1.

"Qui est difficile à obtenir"

 

-

[D'une pers.] Se tenir cher. "Rester d'un abord difficile, garder ses distances" : Et ossi mon honneur vouloit - ce m'est advis - que a celle premiere fois je me tenisse chiere et non habandonnee. Car dame qui se laisse endormir de la premiere requeste de son amy, doit avoir honte en soy (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 152).

 

2.

"Pénible ; lourd de conséquences"

 

a)

"Pénible" : LE MARCHANT. Oncle, bien soiez vous venant. Qu'est ce ? quel chiére ? L'ONCLE. Mon nepveu, bonne, non pas chiére. (Mir. march. larr., c.1349, 98). Je ne me puis plus comporter ["me soutenir"], Tant est ma malladie chiere. (LA VIGNE, Munyer T., 1496, 222).

 

-

À cher coust./De trop cher coust : ...Pour un homme a qui adrecié As t'amour et ton cuer du tout, Qui te sera de trop chier coust Se bien tost tu ne t'i prens garde. (Mir. nonne, 1345, 343). Si sçay trop mieulx qu'en doit valoir le pris Ne d'en parler ne doy estre repris, Car a chier coust l'ay a l'essay apris (CHART., D. Fort., 1412-1413, 165).

 

b)

"Pénible, lourd de conséquence" : DEUXIESME SERGENT. Malassis, c'est un fol musart, Si compére sa foleur chiére. (Mir. st Ign., 1366, 87). Par ce moyen noz faiz esprouverons Et de sa terre l'empereur priverons, En luy faisant des maulx plus chiers que cresme [que le prix de la crème]. (LA VIGNE, S.M., 1496, 228).

 

3.

Empl. adv.

 

a)

"Péniblement, cruellement" : Nous l'en ferons si chier douloir Que... (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 301).

 

b)

"Au prix de lourdes conséquences"

 

-

Acheter / comparer / payer... cher qqc. "Subir les conséquences de qqc." : Onques n'acheta si chier fait Conme cestui. (Mir. st J. Cris., c.1344, 273). Et va le ruissel aprochier, Si sachés qu'i l'acheta chier. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 186). Car se tout nous advisons tart De la vilonnie qu'i avons prise, Ne tardera, ce croy, l'emprise De celle honte sy vengier Que vous l'acheterés bien chier. (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 32). Filz a putains, mar le pensat ! vous le comparreiz chiere. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 33). Or montons sus ce mont, amie, Si verras ce que t'ay promis A l'aide de Dieu, mes amis, Car de plus avant approuchier Nous le pourrions comparer chier. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 67). ...car avec ce que amours livre de soy de maintes divers amertumes, la paour de perdre honnour et qu'il soit sceu leur demeure ou cuer, qui chier achater leur fait celle plaisance. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 115). ...et recordons a noz cueurs le fait de la maleureuse bataille d'Agincourt, dont nous avons chier comparé et encore plaignons la douloureux infortune (CHART., Q. inv., 1422, 35). [E]lle [Vieillesse] est d'annuy si fort brodee, Dieu scet que l'ay cheire achaptee (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 543).

 

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Comparer / vendre qqc. cher à qqn. V. vendre "Faire subir à qqn les conséquences de qqc., faire expier qqc. à qqn" : PREMIER CHEVALIER. (...) [Barlaam] tellement l'a atourné [vostre filz] Qu'a la loy du tout l'a tourné Des crestiens. LE ROY. Se je le tien en mes liens, Par Mahom, chier li venderay. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 275). La doulceur m'est chier comparee (CHART., L. Dames, 1416, 215). ...le blasme qu'il luy pourchassoit luy seroit cher vendu. (C.N.N., c.1456-1467, 49). ...la verité est telle que je vous ay dicte, qui vous sera quelque jour prouvée et cher vendue (C.N.N., c.1456-1467, 236). Adonc jura que avant qu'ilz l'ayent occiz, il leur vendra cher sa mort (Doolin de Mayence V, P., 1501, 32).

 

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Cher vendu. "Obtenu au prix de sacrifices, de souffrances" : Cest enfant m'est trop chier vendu (Mir. enf. ress., 1353, 59). Mais par avanture tu me diras, o ame devote, que doncques l'amour de Dieu est trop plus chiere vendue, s'il fault ainsy garder tous ses commandemens, et trop forte a garder. (GERS., Concept., 1401, 410). Et qui va la sa plaisance cerchier, Le bien qu'il a lui est vendu trop chier. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 180).

 

Rem. Cher rendu ds CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 287 : chier trouveroit rendu mon desplaire ; lire vendu ?

 

-

[D'une chose] Estre / couster cher (à qqn). "Faire subir (à qqn) de lourdes conséquences, avoir (pour qqn) des conséquences pénibles" : Et comment diable, dist Gieffroy, mes deux freres et moy avons tant fait que nous avons treu du soudant de Damas et de ses complices, et ce mastin puant, qui est tout seul, tendroit le pays de mon pere en patiz ! Par mon chief, mal le pensa, car il lui coustera moult chier, car ja n'y lerra autre gage que la vie. (ARRAS, c.1392-1393, 239). Pour ce n'ay vouloir de cerchier Un mal plaisant au mieulx venir, Dont l'essay puet couster si chier. (CHART., B. Dame, 1424, 325). Faulse beaulté qui tant me couste chier, Rude en effect, ypocrite doulceur, Amour dure plus que fer a macher, Nommer que puis, de ma deffaçon seur, Cherme felon, la mort d'un povre cueur, Orgueil mussé qui gens met au mourir (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 83). De jurer ay esté bien beste ; La demande certes m'est chere. [Il s'agit de la demande adressée par Hérodiade à Hérode de faire mettre à mort Jean-Baptiste] (Pass. Auv., 1477, 96). Estes vous venu cy prescher La loy chrestienne aux gens Par mahom il vous sera cher Avant qu'il soit gueres de temps (Myst. st Martin K., a.1500, 217). Remettez sus chiens et oyseaulx, Aussi toute gaudisserie, Jusquez ad ce que Ode d'Airie Aura remis sus jeulx nouveaulx, Lesqueulx ne seront trouvez beaulx ; Mais il pourront bien chier couster : Ung grant mal est bon à hoster. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 165).

 

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(Estre) cher vendu (à qqn) : Tous ensemble. Vele la, vele la tout estendu, Dont le deul nous est chier vendu. (Vig. Trib., c.1480, 232).

 

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[D'une pers.] Se vendre cher. V. vendre "Faire subir de lourdes pertes" : ...certes se rien vaulsissiez, Si bons princes ne lessissiez, Qui deffendirent Le champ et bien chier se vendirent (CHART., L. Dames, 1416, 284).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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