C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/empeindre 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     EMPEINDRE     
FEW IV impingere
EMPEINDRE, verbe
[T-L : empeindre1 ; GD : empaindre2 ; AND : empeindre1 ; DÉCT : empeindre1 ; FEW IV, 589a : impingere]

A. -

Au propre

 

1.

"Frapper" : Li roys fery Aigre siques sa lance voula en pieces, et Aigres lui en telle maniere que le aubert lui desrompy et lui bouta le fer jusques le costé, mais en char ne l'adesa point, et nonpourquant il l'empaint de si grant vertu, que cengles et estriers derompirent, et froissierent li dui archon (Bérinus, I, c.1350-1370, 288). Et a ce coup, le conte l'empaignit de telle force que Aigres cheÿ du cheval tout estourdis, et Moreau s'en foÿ droit a la porte du chastel. (Bérinus, II, c.1350-1370, 143). Et Paris le ferit en l'espaule senestre, si que la piece du fer ne l'aubert ne le peut garentir qu'il ne luy mist le fer du glaive dedans la cher bien en parfont, et cy l'empeint de si grant force qu'il l'en leva de la celle, ou il estoit, volsist ou nom. (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 108). ...sy ne fist ainsy le conte d'Artois qui fort estoit a merveillez, ains l'empaindy sy rudement que maistre et destrier reversa en ung mont sy acertez que sez gens le cuiderent mort (Comte Artois S., c.1453-1467, 12).

 

2.

[Du vent] "Frapper avec violence, pousser" : ...et soustenoyent le mast et la vergue qu'il ne pendoit d'un couste ne d'autre, mais demorast tousjours ferme en soustenant le faiz et l'escrif de l'anthene et du voile remply de vent et maintesfoiz horriblement enpaint. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 539). Il fu dit que la nef, pour tenir son chemin vers orient, doit estre empainte du vent d'occident pour avoir vent en poupe. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 590-591).

 

3.

Empl. pronom. S'empeindre en (la) mer. "Se laisser pousser (par le vent) en pleine mer, prendre la mer" : Alchioines les ont appellés mains, Car vraiement, Les maronniers qui en mer sont empeins, Quant d'eaus voient ces oiselès prochains, D'avoir fortune ou tempeste certeins Les font souvent. (MACH., F. am., c.1361, 168). Et le conduisy le roy jusques au Limacon ; et a l'entrer en la mer s'entrebaisierent les deux freres. Lors dreca on les voiles et se firent desancrer et s'empaignent en la mer a moult noble compaignie, pourveziz comme pour la guerre, pour la doubte des paiens. (ARRAS, c.1392-1393, 143). Et se partent les barons de lui et vindrent a la mer, ou ilz trouverent leurs vaisseaulx tous prestz, bien avitaillez de ce que mestier leur estoit, et entrerent ens et s'empaignent en mer. (ARRAS, c.1392-1393, 144). En haulte mer, en petit d'eure, Fumes empains (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 46). En mer s'empaint, voile levee (COUDRETTE, Mélus. R., c.1401-1402, 158). Ly marinier en mer s'empaignent Et au partir trestouz se saignent. (COUDRETTE, Mélus. R., c.1401-1402, 230). Tost furent empains en mer (Bouciquaut L., 1406-1409, 232).

B. -

Au fig. Empeindre qqn. "Pousser qqn" : ...Fortune est Nature sans raison, c'est a dire un naturel mouvement ou une inclinacion qui nous empaint et meut aucunefois a faire aucunes choses sans deliberacion et sans raison aucune qui nous meuve (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 31). Mais regarde de rechief ou te boute et empaint ce maudit orgueil (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 17).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Fermer la fenêtre