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Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) - ATILF - CNRS & Université de Lorraine - http://www.atilf.fr/dmf
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     JOUE1          JOUE2     
FEW IV 5b *gaba
JOUE, subst. fém.
[T-L : jöe ; GDC : joe ; DEAF, J374 jo‰ ; AND : joe1 ; DÉCT : jöe ; FEW IV, 5b : *gaba ; TLF : X, 740b : joue]

A. -

"Partie latérale de la face s'étendant entre du nez à l'oreille, du dessous de l'oeil au menton, joue" : D'un des bras les met sus sa roe Plus legierement qu'une aloe ; De l'autre les fiert en la joe Si fierement Qu'elle les trebuche en la boe, Et puis elle leur fait la moe. Einsi Fortune tous ceaus doe Qu'elle entreprent. (MACH., R. Fort., c.1341, 39). La teste a pelée a moitie ; D'un oueil rit, de l'autre larmie ; L'une joe a couleur de vie, L'autre est com morte ; S'une de ses mains t'est amie, L'autre t'iert mortel anemie ; Un piet a droit, l'autre clopie, La droite torte. (MACH., R. Fort., c.1341, 42). Lambert Luux est jugiet à estre mis en l'eschièle de le ville (...) et, quand il sera ostéz, on li donra l'ensengne de le ville en une de ses jauwes (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1360, 646). De la painture de la face dist saint Jerome ou livre de Garder vesvage : «Quel chose fait en la face de une christienne pourpre et ceruse, dont l'un fait avoir les goes et les lievres vermeilles et l'autre le col blanc ?» (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 374). ...et ainsi est de la dent ou regart de la joe. (ORESME, E.A.C., c.1370, 441). Et cellui lui compte comment Anthoine a le grip d'un lyon en la joe, et la grant fierté et la grant puissance de lui (ARRAS, c.1392-1393, 159). Et fort estoient esbahiz du gipp de lyon que Anthoine avoit sur la joe, mais moult prisoient le beau corps et les beaulx membres de lui et de Regnault. (ARRAS, c.1392-1393, 187). Lors lui perça de sa dague la langue et les deux joues (LA SALE, J.S., 1456, 298). Et incontinent que ledit cry fut fait, plusieurs marchans de Paris y porterent grant foison de vivres aux champs devant Saint-Anthoine, lesquelz vivres furent incontinent moult bien recueillis par lesdiz de l'ost qui y vindrent de toutes pars et achetoient iceulx vivres ce qu'on leur faisoit, par especial pain et vin, car lesdiz de l'ost estoient tant affamez, les joes velues et si pendans de maleureté qu'ilz avoient longuement enduré que plus n'en povoient, et la pluspart estoient sans chausses et soulers, pleins de poux et d'ordure. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 123). Ha, mon enfant, Quel restaurant - me font voz joes affeblies ! Elles sont toutes reffroidies, Fort onnyes, Car remplies - on les a d'onteuse liqueur. (Pass. Auv., 1477, 255). Mais quel deablë as tu mengé ? Ton visaige si est changé. Mort bieu, que vecy grosses joues, Ce c'estoit pour faire la moue, Si sont ilz belles et nourries. Fay l'en de moy ces mocqueries ? Plus n'y joeray par tous les saincts. (Tr. Men., c.1480-1500, 292).

 

-

Loc. Tourner la joue (à qqn). "Se détourner (de qqn)" : Mais quant Fortune, La desloial, qui n'est pas a tous une, M'ot si haut mis, com mauvaise et enfrune, Moy ne mes biens ne prisa une prune ; Eins fist la moe, Moy renoia et me tourna la joe, Quant elle m'ot assis dessus sa roe, Puis la tourna, si cheï en la boe. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 83).

 

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Bailler à qqn sur la joue./Ferir qqn en la joue. "Giffler, frapper qqn" : De l'autre [de l'autre main, Fortune] les fiert en la joe Si fierement Qu'elle les trebuche en la boe, Et puis elle leur fait la moe. (MACH., R. Fort., c.1341, 39). Ne veulliés pas resister au mal qu'on vous fera, mais s'on te fiert en la joe dextre, presente s'il est besoing la senestre. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 200). Et tel son bruyt au jour d'uy magnifeste A qui demain mort baille sur la joue. (LA VIGNE, S.M., 1496, 166).

 

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Loc. Malgré ses joues. "Mal gré qu'elle en ait"

 

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, gloss. (signale en a.fr. malgré le nez / malgré les dents).

B. -

P. ext. "Chez l'animal, partie latérale de la tête" : ...il leur estraindra le col et les joes de fort chevestre et de aspre frain (FOUL., Policrat. B., VI, 1372, 140). Aprés levera la teste du cerf d'avecques le col. Coupe le coul bien pres des joes de la teste tout en tour, et trouvera une jointe, si boute son coutel par mi et coupe les nerfs darriere (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 181).

 

-

Joue (de boeuf) : Item, nota que le meilleur chaudeau qui soit c'est de la joe de beuf lavee en eaue .II. foiz ou .III., puis boulir et bien escumer (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 173). La char d'une joe de beuf trenchee par lesches et mise en pasté, et puis, quant le pasté est cuit, couvient gecter de la saulse d'un halebran dedens. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 231). Et d'autre part mectez cuire une piece de giste de beuf, ou de la joe, sans sel. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 276).

C. -

P. méton. "Intérieur latéral de la cavité buccale" : Ou corps qui est eu de fievre, se suffocacion soudaine vient sans ce qu'il appere aucune tumeur es joes, c'est mortel chose [Trad. le lat. fauces]. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 75). Or avoit il le roi de France esté malade par avant en la joe ; mes, gari de cely mal, maintenant aprés le partement de ces ambassadeurs lui reprist arriere en la bouche. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 308). Derriere celle langue vers le palastre, soubz les joes [lat. fauces] et amigdalles est uvulla pandante a appareiller l'aier par son aydement (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.3).

 

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"Mâchoire" : Et de la joë d'un asne que il trouva gesant a terre tua mil des Philistiens (VIGNAY, Le Miroir historial C, 1333, III, 495).
 

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FEW Ø, lat. jugare
JOUE, subst. fém.
[GDC : joe ; FEW, Ø lat. jugare]

"Chacun des supports (d'une porte, d'une fenêtre, d'un étai...)" : ...8 joyes pour le degré de la maison ou demeure maistre Anthoine Blegier (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1411, 204). ...led. planchié a esté fait montant XIIII marches ou environ, lequel fut revestu de noel, de joes dessus coulombes, d'enjoeemens et de huisseries. (Comptes Archev. Rouen J., 1412-1413, 80). Et, pour donner assault par mine, quant vous verrez vostre opportunité, vous convient avoir cent cinquante piez de chièvre, seize joues de pont, vingt et quatre eschielles doubles grans et fortes à quatre rencs pour soustenir quatre hommes d'armes de front, qui ayent de XXXVI à quarante piez de long, et que chascune eschielle ait trois pouliettes au bout d'en hault (BUEIL, II, 1461-1466, 48).

Rem. Doc. 1426, 1446, 1458 et 1470 ds GDC X, 45a. Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 714.
 

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