C.N.R.S.
 
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     VOIX     
FEW XIV vox
VOIX, subst. fém.
[T-L : voiz ; GD : vois ; GDC : voiz ; DÉCT : voiz ; FEW XIV, 638a : vox ; TLF : XVI, 1275a : voix]

A. -

Au propre "Organe de la parole (situé dans le larynx) qui, par l'air expiré, produit les sons articulés, les sons musicaux ; exercice de cet organe, aptitude à l'utiliser"

 

1.

"Organe de la parole" : Egar ! com muée as la vois ! (Mir. st J. Cris., c.1344, 271). ...la voix et la parolle (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 355). Et li pueples qui là estoit, Qui tous drois sur ses piez estoit, Respondi à X. mille vois : "Alons, alons ; g'i vois, g'i vois." Li messagier les mercierent Tres humblement et s'enclinerent Vers eaus, et puis se departirent. (MACH., P. Alex., p.1369, 55). Semblablement en choses qui sont en oïr, ceulz qui se esjoïssent et delitent superhabundanment et trop en melodies de vois humaines et de sons faites par instrumenz, nul ne les dit pour ce desactrempés. (ORESME, E.A., c.1370, 220). De crier je me rons la voys. (Retraict T., c.1490, 221).

 

-

Par la voix de qqn. "Par l'intermédiaire, par l'organe de qqn" : Ce jour, les deputez de l'Université de Paris, par la voix de maistre Jaques de Touraine, ont requis avoir response sur la requeste autrefois faicte à la Court (FAUQ., III, 1431-1435, 98).

 

2.

"Aptitude à utiliser cet organe" : Quant aucune douleur vient soudainement ou chief, et le pacient pert tantost la voix, et fait son par la bouche aussi comme un homme qui ronfle, se fievre ne survient, il est mort en sept jours. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 95). J'en pers sens, memoyre et la voys. (Gent. moun. T., c.1500, 365).

 

3.

"Exercice de cet organe, manière de l'utiliser, parole"

 

a)

La voix de qqn : La voix du liseur soit simple et clere et adonnee a toute maniere de prononchier, ne trop basse ne trop haulte (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 22).

 

-

À voix de crie. "Par annonce de crieur, par annonce publique" : ...furent criées et publiées les choses devant escriptes à voix de crie par Pierre Bunot, sergent et crie de Lion, aux deux boutz du pont de Saonne, lieux à ce faire acoustumez (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 299).

 

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Par voix de crié(e) : ...par vois de criee publiquement faicte (Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 605). ...j'ay adjourné par vois de crié (...) ledit messire Jehan de Chalon a comparoir personnellement... (Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 607). ...par voix de crié... (Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 613).

 

-

À la voix de qqn. "Quand qqn parle, donne un ordre" : Comment les deux parties sont hors des pavillons pour faire leurs debvoirs a la voiz du mareschal, quant gettera le gand. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 221).

 

-

À sa voix. "Par sa parole, le plus fort possible" : ...sy s'escrie a sa voix : ... (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 218).

 

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La voix du Saint-Esprit : Elle fait la sourde oreille a la vois du Saint Esperit (GERS., Pent., p.1389, 76). ...et aussy que les finances de ce royaume ont esté ou temps passé levées en moult grant quantité et despendues moult excessivement, à quoy est necessité de remedier, et pour ce se soient miz ensemble d'un commun accort et comme par la voix du Saint Esperit lad. Université et aussy la ville de Paris (BAYE, II, 1411-1417, 99). ...vostre parolle est la voix du Sainct-Esperit (BUEIL, II, 1461-1466, 4).

 

b)

De voix. "Par la parole" : Je te pri de cuer et de vois Que de la penance ou je vois, Faingnant le fol, c'on n'ayt avis Qui je sui (Mir. parr., 1356, 30). Mére, aler vueil a ce bourgeois Qui de cuer, de bouche et de vois, Me prie si devotement. (Mir. march. juif, c.1377, 215). Recevez en gré les recors Que mon cuer de voiz et de bouche Vous presente ci (Mir. st Alexis, 1382, 334).

 

-

"Oralement, par la parole (et pas seulement en pensée)" : ...aucune foys lez Anemis cognoissent lez disposicions dez honmes, et non mie seulement cellez lezquelles sont proferees de voys, mez aussi et celles qui sont encore dedans la pensee (Songe verg. S., t.1, 1378, 375).

 

-

De sa voix. "Par la parole, en s'adressant à qqn" : Beaulx doux Jhesu (...) Je suis du larron l'esperite, Quil te criay mercy en croix, Et me respondix de ta voix Que aujourduy avec toy seroie En grant lïesse et en grant joie, En ta gloire de paradix. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 240).

 

-

Par la voix de qqn : Et peut estre que par ma voys Pourés sa grace deservir. (Poés. lyr. court. XVe I., c.1454-1456, 152).

 

c)

À / d'une voix. "Ensemble" : Michiel, disons cy d'une vois Ce rondel cy (Mir. marq. Gaudine, 1350, 158). Quant il ot dit sa volenté, Et chascuns l'ot bien escouté, Tuit deïrent à une vois : "Gentils sires et nobles roys, Ne le crees contre vos gens, Car il se ment parmi ses dens. C'est uns Angles deshonnourez, Faus, mauvais, traïtres, couez..." (MACH., P. Alex., p.1369, 251). ...a une voix tous les christïens dirent : ... (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 225). ...quand ilz furent près, trestous a une voix par son nom l'appellerent (C.N.N., c.1456-1467, 63). Maistre Jehan n'eut pas sitost finé son dire que plus de vingt femmes, toutes a une voix, commencerent a crier (C.N.N., c.1456-1467, 224). Las, tout le peuple a une voyx Cria que morir le failloit. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 122).

 

-

Tout d'une voix. "D'un commun accord" : Les IJ. sont au roy d'Arragon, Qui ce traitié tiennent pour bon, Qu'acordé l'ont tout d'une vois. (MACH., P. Alex., p.1369, 176).

 

-

D'une / par une voix. "Unanimement" : Apres ce aus nobles parlerent, Et sagement leur exposerent, Doucement et de bel arroy, Toute l'entencion dou roy. Lors, par une vois, respondirent Tantost, que plus n'i atendirent, Que volontiers le serviroient Et son commandement feroient (MACH., P. Alex., p.1369, 54). D'une voix trestous les Juïfz T'en demandent estre remis En ta premiere liberté. (Pass. Auv., 1477, 173).

 

-

À une voix. "Avec la même aisance" : Latin, picquart, flament, françoys, Il parloit tout a une voix. (Vig. Trib., c.1480, 232).

 

d)

[Avec une caractérisation]

 

-

Voix + adj. : A Dieu te commant ; je m'en vois. Mais einsois de ma clere vois Te diray une baladelle, De chant et de ditté nouvelle, La quele tu emporteras, Et en alant la chanteras, Afin que tes cuers s'i deduise (MACH., R. Fort., c.1341, 105). Et elle respondi en l'eure D'une vois serie et seüre Que j'eüsse bonne aventure. (MACH., D. Lyon, 1342, 185). Quant montez fu, il m'est avis Qu'il tourna par deça son vis, Et d'une vois bele et jolie, Pleinne de tres grant melodie Et d'un amoureus sentement, Prist a chanter joliement : "Eu païs ou ma dame maint Pri Dieu qu'a joie mi remaint..." (MACH., F. am., c.1361, 243). Et puis, quant la messe fu dite Jusqu'a l'offrende a voiz haultaine, Alastes offrir premeraine (Mir. femme, 1368, 230). Et avecques ce il a grosse voiz et parle estroit a loisir et ordeneement (ORESME, E.A., c.1370, 256). PREMIER ANGE. (...) Or sus : disons a voiz clére. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 67). Chantez, non pas a voiz secrée, Anges, mais c'on vous puist oir (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 67). Quant la vois oy si serie, Son nom li pris à demender. "J'ai non", dist elle, "fol s'i fie. Ce n'est mie pour bien user : Longuement y pouez muser..." (MACH., App., 1377, 648). ...Et li Desirs plus asprement, Qui m'esprent, M'assaut que s'onques joy N'eüsse, car souvent di Pour ma douce dame : "aymi" À vois esplourée. (MACH., Ch. bal., 1377, 587). Et pour ce à vois esplourée Te pri, ne te chaille D'autre amer, quar, qui que bée À m'amour qui t'est donnée, En vein se travaille. (MACH., Lays, 1377, 421). J'ay oy dire que li angles, Li saint, les saintes, les archangles, De vois delie, seinne et clere, Loent en chantant Dieu le pere, Pour ce qu'en gloire les a mis Com justes et parfais amis, Et pour ç'aussi que de sa grace Le voient adès face a face. (MACH., Prol., c.1377, 10). ...de une voix pleurante (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 75). L'ermite, a voix humble et casse, les yeulx vers la terre enclinez, de Dieu salue la compaignie. (C.N.N., c.1456-1467, 100). Jeunesse je veulx mespriser Et despriser, Pour mieulx suyvre vie virtueuse. Pour ce me suis voulu tirer, Pour m'adviser, A Jhesus, qui a voix gracieuse. (Pass. Auv., 1477, 118).

 

-

À / en haute / basse / pleine voix : La doulce vierge (...) Humblement saluer m'en vois De cuer devot a basse vois. (Mir. nonne, 1345, 325). ...Eins demenoient joie et feste Sans sentir le chaut ni l'odour Dou feu ne de sa grant ardour. Dedens la flame benissoient A haute vois Dieu et looient, Chascuns par lui et tous ensamble. Un angle y avoit, ce me samble, Qui pardessus le feu ambloit Et fil de Dieu estre sambloit. (MACH., C. ami, 1357, 22). ...elle dist a haute vois : "Adieu, ma dame, je m'en vois. Ne fais ordenance ne lais, Fors tant que mon fin cuer vous lais, Si que sans cuer me partirai..." (MACH., F. am., c.1361, 150). Et dit mon cueur a basse vois : ... (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 154). Alors le pouvre conjuré, en levant ses yeulz sur elle, en basse voiz ly dist : "Oÿ bien, ma dame, volentiers." (LA SALE, J.S., 1456, 34). ...la nonnain n'attendit pas l'autre hurt, mais ouvrit sa fenestre et dist en basse voix... (C.N.N., c.1456-1467, 107). Jehan, mon nepveu, las, que dy je ? J'ay müé le dit du juge De mon bon filz que pent en croix, Lequel a dit a haulte voix Que tu soyes mon filz, moy ta mere. (Pass. Auv., 1477, 221). Chascun en parle à voix plainne (Prisonn. desconf. C., c.1488-1489, 40).

 

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Crier / s'écrier à haute voix. "Crier, s'écrier fort" : Adont a haute vois s'escrie Susanne : "Aïe ! aïe ! aïe !" Et li faus vieillart deputaire Contrë elle prirent a braire. (MACH., C. ami, 1357, 7). Quant Susanne son jugement Vit et sa mort apertement, A haute vois, sans detrier, Les mains jointes, prist a crier : "Sire Dieus, qui es pardurables, Justes juges et raisonnables, Tu scez les choses reponnues, Les alees et les venues..." (MACH., C. ami, 1357, 10). ...A haute vois cria et dit Contre sa loy et son edit : "Il n'est plus de dieu vraiement Que le Daniel seulement Qui l'a geté sain et en vie Dou lac ou mis fu par envie." (MACH., C. ami, 1357, 44). Quant le Caraman vit comment Nos gens se tiennent fermement, Et qu'autrement ne chasseront Ne de là ne se partiront, À son pooir se ralia Et à haute vois s'escria : "Avant, signeurs ! se bien ferons, Certes nous les desconfirons ; Il sont lassés et ne sont gaires, Sonnez cors, trompes et naquaires, Afin que chascuns se ralie." (MACH., P. Alex., p.1369, 166). Et si crioit à haute vois : "Adieu, biau pere, je m'en vois ; Car je voy bien que je sui morte Sans raison ; mais ce me conforte, Que garde n'ay de l'anemy, Car Dieux ara pitié de my." (MACH., P. Alex., p.1369, 261). ...et, en après ce, il s'encommença à fouir en alant droit vers l'eglise Saint-Eustace, criant à haulte voix : Prenez le larron ! (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 7). ...les ames de purgatoire (...) nous crient maintenant a haulte voix : Ceulz au monde sont bieneureux Qui les cuers ont doloreux. (GERS., Déf., 1400, 241). ...à haulte voix crioient : Sauveur, filz de David, benoit soies tu qui viens au nom de Notre Seigneur. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 59). Festes moy crïer a voix aulte Que tous venant a la justice. Et celle faulce laronesse, Prenés la moy toute premiere. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 203). Et, en le batant par lesdiz carrefours, comme dit est, le monde crioit à haulte voix au bourreau : "Batez fort et n'espargnez point ce paillart, car il a bien pis desservy !" (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 82).

 

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À voix hautement : Par le monde vous en yrez, A voix haultement prescherez Que... (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 160).

 

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(Dire) d'une voix bassette : Et quant je vi qu'il fu a point D'aler vers li, n'atendi point, Einsois m'alai recommander A li et congié demander. Se li dis d'une vois bassette Et de maniere assez simplette : "Moy et mon cuer vous recommant, Ma dame, et a Dieu vous commant, Com cils qui vivre ne porroie, Se par amours ne vous amoie..." (MACH., R. Fort., c.1341, 147). Je fui yer en tel frenesie Que je cuiday bien enragier, Pour une nonnete jolie Que je requeroie d'amer. Mais toudis, pour moy refuser, Me disoit d'une vois bassete : "Alez, à Dieu ; l'aumosne est faite". (MACH., App., 1377, 648).

 

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De / en voix casse(e). V. cas2 "D'une voix brisée" : Il respont a la volee. Et parle de vois cassee Sans pourpos (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 251).

 

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De / par vive voix. "À l'aide de la parole (et non par écrit)" : ...toutes les choses dessusdites, concordaument par vive voiz, nous ont rapporté et tesmoingné ainssi avoir esté dites (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.1, 1335, 241). ...par devant Regnault de Saint Quentin, clert, tabellion juré de le court de Beauvés, a che commis (...) par commission et commandement a lui fais, de bouche et de vive vois (Cartul. Beauv. L., 1370, 659). Aucuns prelas ont grant multitude d'officiaux, lezquelx ilz appellent, en aucunes parties, prevoz dez clers, lezquelx officiaux font conmunement lez cytations de vive voys contre toutes personnes, de quel estat qu'elle[s] soient (Songe verg. S., t.2, 1378, 173). Et le dit Jehan Duval des adjournemens et intimacions par lui faiz fist relacion de vive voix en court ; et Perrot Hortie, Jehan Gaschet, Pierre de Valée et Jehan de Melin le tesmongnerent et deposerent par leurs seremens. (Doc. Poitou G., t.6, 1392, 101). ...par vive voez a esté trouvé et suffisamment infourmé par pluseurs gens nobles, notables et disgnes de foy (Cartul. Laval B., t.2, 1395, 353). Apres que le saint pere eust esté informé souffisament tant par vive voix comme par signe evident... (PIERRE DE REIMS, Vie ste Colette U.A., 1447, 36). ...l'on treuve tous les jours, pour la preuve de mon escript, comme aussy et mesmes par vives voix, tesmongnans aucunes parties de mon recit (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 26). ...ceulx respondirent plainement, de vive voix, que riens ilz n'en feroient. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 291).

 

.

"Par l'interrogatoire" : Item, que doresenavant le premier examen des criminels sera fait en autre lieu que en la chambre de la question en laquelle l'en a acoustumé faire les tortures et gehaines. Et après icelui premier examen fait, se lesdits criminels depposent ou confessent le crime dont ilz seroient detenus, ilz pourront estre menez en lad. chambre de question pour faire leur procès de vive voix et les exposer auxd. tortures et gehaines selon la discretion des juges. (Echiq. Normandie S., 1497, 161).

 

-

Voix de : Plus ne me tient pour valleton, Mais pour ung viel usé rocquart : De viel porte voix et le ton ["j'ai la voix d'un vieillard"] (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 70).

 

e)

Donner à qqn voix de parler. "Donner à qqn la possibilité de parler, lui donner la parole" : Sy luy commanda à lever et luy donna voix de parler (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 162).

 

-

Rompre la voix de qqn. "Couper la parole à qqn" : Pardonnés moy si je romps vostre voix (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 18).

 

4.

En partic. "Organe du chant, aptitude à émettre des sons modulés, aptitude à chanter" : Sa harpe acorda sans delay Et joua son dolereus lay Et chanta de vois douce et seinne, De si grant melodie pleinne, Qu'a sa vois, qu'a ses instrumens, Fist cesser d'enfer les tourmens ; Car les infernaus s'esjoïrent De la douceur, quant il l'oïrent. (MACH., C. ami, 1357, 82). Plus douce que voix de seraine, De toute melodie plaine Est sa voix ; car quant elle chante Mon cuer endort, mon corps enchante (MACH., Voir, 1364, 720). ...dont (dont), de voix solempnelle, Chantons par vertus deïffique. (LA VIGNE, S.M., 1496, 573).

 

-

Musicien de voix. "Chanteur (p. oppos. à l'instrumentiste)" : Si avoit-il [grand plaisir] à musiciens de bouche ou de voix, et pour ce avoit chappelle de grant nombre de jeune gent (BAYE, II, 1411-1417, 231).

 

-

À haute voix. "En chantant fort" : Sus ! reprenez a haute vois Vostre chant (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 68).

 

-

À sous voix. "En baissant le son" : Et elles dictes chanteront A soubz voix vigilles de mors. (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 73).

 

-

LITURG. Dire et chanter à haute voix. "Célébrer la messe en chantant certaines parties de l'office et en récitant fort et distinctement les autres parties" : ...faire dire et chanter a haulte voix par ses religieux assemblé[s] on cuer ou en la nef de sadicte eglise, chascun jour a tousjours mais perpetuellement, a l'eure que celui qui dira la grant messe en ladicte eglise sera revestus jusques a mettre la chasuble pour celebrer ladicte messe et avant l'introite d'icelle (Trés. Reth. L., t.3, 1454, 348).

B. -

P. méton. [Pour désigner une personne qui fait usage de cet organe, surtout comme sujet d'un verbe d'énonciation]

 

1.

"Personne qui fait usage de cet organe, qui parle" : ...sans conseil d'autre vois (BRIS., Restor paon D., a.1338, 117). Mais à li vint, sans demourer, Une vois qui li prist à dire, Quatre fois ou V. tire à tire : "Fils, entrepren le saint passage, Et conqueste ton heritage, Que Dieus aus sains peres promist, Et où pour toy son corps tout mist." (MACH., P. Alex., p.1369, 10). ...elle estant au dehors d'icelle chambre, ouy que sadite marrine, et une voix qui lui sembloit estre voix d'omme, parloient ensamble moult fort et estrivoient l'un contre l'autre (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 291). ...ilz oyent une voix crïer moult haultement (Chev. papegau H., c.1400-1500, 3). Alors trompectes de sonner, et voix de peuple crier tellement que grand temps fut passé avant que cesser. (LA SALE, J.S., 1456, 119). ...j'entendiz la voix qui ceste joieuse nouvelle apporta aussi plainement que je faiz vous (C.N.N., c.1456-1467, 100). ...en ceste maniere causa sa gracieuse response, combien que voix tremblant la pronunçast (C.N.N., c.1456-1467, 565). O charité moult precïeuse [Jésus], O souverain bien virtüeux, Vous estes la voix amoreuse ; Vous estes mon Dieu glorïeux ! (Pass. Auv., 1477, 216). ...et ung fut oy parler voix humaine en labourant (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 71 r°).

 

2.

"Personne surnaturelle qui parle" : Certes g'y vois La ou m'a endicté la vois. (Mir. Theod., 1357, 91). En ce regardant une vois Me dist : "Dans abbes, ce que voiz Ce sont les noces vraiement Theodore" (Mir. Theod., 1357, 122). LE PAPE. (...) Biaux seigneurs, avez vous oy Une voiz qui m'a esbahy Trop malement ? (Mir. st Alexis, 1382, 355). Ceste famme ouy une vois entre elle et la paroiz : "fy ! fy ! fy !" Elle en eust tel[le] paour que tantost s'en ala a confesse et se corriga. (GERS., Pent., p.1389, 77). L'autre en samblabe vice ouy une autre vois en disant : "Fais, meschante, ce que tu fais, tu en auras bien ton paiement". (GERS., Pent., p.1389, 77). ...et fut oye une voix en l'air, par laquelle les hommes plus hardiz furent moult espoventés. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 121 r°).

 

3.

La voix de. "Personne qui est l'expression de qqc." : Toutes choses selon leur maniere de parler dient : "Il nous a fait et n'avons pas fait nous mesmes." Car il est Dieu, la voix de nature, par quoy toutes choses sont belles, le tesmoingne disant qu'il est tres bel. (Somme abr., c.1477-1481, 101).

 

-

La voix de Dieu. "Celui qui parle au nom de Dieu (le prophète Jean-Baptiste)" : ...je luy donrey charge et faiz D'aler Herodïas tempter, Pour faire la mort actempter A Jehan baptiste, de Dieu voix. (Pass. Auv., 1477, 92).

C. -

P. méton. "Ce que cet organe produit (son, parole)"

 

1.

"Son"

 

a)

"Son articulé" : Toutesvoies, il me semble que aucunes bestes mues se delictent en voiz ou en melodies autrement que en raportant au tact ou au goust. (ORESME, E.A.C., c.1370, 221). ...on ne veoit riens, mais on y oyoit coups de marteaulx et de maillés, et amez braire et plourer, cris et horribles voiz getter par desesperation. (Déclar. Hyst. S., a.1449, 178).

 

-

"Forme phonique (d'un mot, d'un vers...)" : ...Ou le premier ver porés prendre, Car d'otel taille et d'otel fourme Est li darrains (...), D'otel matere et d'otel vois (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 156). ...quant le mot ne moustre pas sa signification, mais sa voix seulement, si come cest mot ou qui a belcoup des entendemens (...) ...quant un mot ne parle pas de sa voix seulement, mais de son entendement, si come ou alez vous. (DonatOxf., p.1400. In : Th. Städtler, Zu den Anf. der frz. Grammatikspr., 1988, 133). Terme de equivocque est quant une seule diction ou voix signiffie diverses choses, comme ceste diction nuit signiffie "porter dommage" et "privation de jour" (MOLINET, Art rhétor. L., c.1482-1492, 249). Platte reditte est quant deux dictions sont mises en rime l'une contre l'autre et sont pareilles en voix et en signification. (MOLINET, Art rhétor. L., c.1482-1492, 250). ...Selonc les voix Du rimoyer. (Traité rhétor. L., c.1482-1500, 257).

 

b)

"Son musical" : ...la substance de voiz articulee et non articulee, c'est a dire brisee et de diverses notes variee, de melodieuses pointures (...) l'aournent. (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 114). ...car Aristote dit ou livre de Problemes que le chant qui est de consonancies ou d'acors et de voix moiennes et proceines est melleur que ne est celui qui est d'acors plus distans ou plus lointains (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 189).

 

c)

"Cri" : Sont acqueilhant ung cerf, sy ont hueit et crieit, et Jehan entent la voix. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 232).

 

-

"Cri d'un animal" : Quant des chiens perdites la vois, Mon seigneur, ou tournastes vous ? (Mir. femme roy Port., c.1342, 167). Mon seigneur, j'ay oy la vois De l'aloete. Il est grant jour. (Mir. nonne, 1345, 328). Et aussi le lyon ne se esjoïst point en oïr la voiz du buef pour la voiz, mais pour le buef mengier (ORESME, E.A., c.1370, 221). La perdris prent son nom selon la voix (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 203).

 

Rem. "Aboiement du chien", BRÉZÉ, Chasse T., c.1481-1490, 29.

 

d)

P. ext. "Son quelconque" : Et lors que la vois fu oïe Dou cor, il se sont aresté, Et tout pour combatre apresté, Car bien sevent c'a celle entente Sonnoit li cor sans point d'atente. (FROISS., Méliad. L., t.3, 1373-1388, 270). Et pour ce disoient les Pithagoriens que il font tres grant son lequel il appelloient voiez pour ce que les cielz sont choses vivez et qui ont ame selon leur opinion et de Aristote meisme, laquelle fu reprouvee ou quint chapitre. (ORESME, C.M., c.1377, 470).

 

2.

"Ensemble de sons produits par une personne qui parle, parole" : Et quant il me vint aprochant, Il m'appella en chevauchant, En galopant d'uns pas menus, Tant qu'il fu près de moy venus. Et si tost com j'oy sa vois, Erraument devers lui m'en vois, Car de lonc temps le congnoissoie. Et il, en signe de grant joie, Me salua de Dieu le pere Et de sa douce chiere mere (MACH., J. R. Nav., 1349, 159). Et en toutes concupiscences dire la vois ou parole que euls disoient de Helene, c'est assavoir, qu'elle fust traicte arriere. (ORESME, E.A., c.1370, 173). Car mon corps tout anienti Devint, si qu'a pou nel veoient La gent, mais ma voix ilz oyoient, Qui trop durement leur plaisoit Pour le voir qu'elle leur disoit. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 25). Cy vient une nue en laquelle est oye la voix de Dieu le pere, et Jhesus devient blanc comme neige et sa face comme soleil. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 95). Pecheurs, pecheurs, oués ma voix ! Mes paraboules ont semblance D'un homme semenant. (Pass. Auv., 1477, 137). Du Messias la comune voix Est qu'il nous doit tous rachapter. (Pass. Auv., 1477, 155). Et pour ce, comme seneschal, Je te condempne pendre en croix, Entre deux larrons moyenal, A Mont Calvaire ; c'est ma voix. (Pass. Auv., 1477, 176). BURGIBUS. A ! Martin, escoute ma voix Et nocte mon enseignement Ou, sinon, soubdain je m'en voys Sans actendre plus longuement. (LA VIGNE, S.M., 1496, 484).

 

-

Au plur. : Helas, queulx pleurs Et queulx doleurs ouyr telz voix ! (Pass. Auv., 1477, 182).

 

-

Vive voix. "Témoignage de vive voix" : J'ai lettres de luy et vive voix, qui preuvent sa conspiration contre moy (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 418).

 

-

Faire voler sa voix au vent. V. vent "Émettre des paroles au hasard"

 

3.

"Désignation, nom" : Et toutes les deux [injustice especial et injustice total] ont convenience en une voiz et en .I. nom. (ORESME, E.A., c.1370, 281). Ceste nascion trouva les voiz et les noms des quelz... (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 229). Ceste division ou distinction n'est pas reale, mais vocale selon la voix, comme ire puet estre dicte proprement mouvement de ire, ou par methaphore, c'est a dire par translation et similitude (Somme abr., c.1477-1481, 172).

 

-

Prov. : Bien pou vault la voix qu'on n'escoute. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 192).

D. -

P. méton. [L'organe de la voix permettant de s'exprimer] "Expression de qqc. ; opinion exprimée"

 

1.

"Expression de qqc., ce qui est dit, suggéré"

 

a)

La voix de. "L'expression de" : Douce dame, vueilliez oïr la vois De ma clamour, qu'en souspirant m'en vois, Tristes, dolens, dolereus et destrois, Ne dou retour Ne say dire ne les ans ne les mois. (MACH., F. am., c.1361, 151).

 

b)

"Nouvelle répandue, bruit qui court" : Et à celle voix, à une mesme heure de l'approchement desdis ennemis, se departirent des eglises de Paris toutes les gens estans lors es sermons (FAUQ., II, 1421-1430, 323). Se nouvelle en est, je suppose Qu'il en ara oÿ la voix ["l'écho"]. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 84). ...la voix commence a courir Comment... (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 165). ...il seroit bon que la voix en fust espandue (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 218). Et courut tant celle voix qu'elle parvint jusques a la cognoissance des huit pucelles (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 5). Et faisoit-on courre la voix que... (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 174). [Autres ex. t.3, 31 ; 191 ; 444 ; t.4, 16] Et pour couvrir son cas, fist courre une voix en ses pays, qu'il avoit bulles de nostre dit Saint Père, par lesquelles pooit espouser sadicte soeur, et, sur ceste voix, commanda à ung chappellain de son hostel qu'il les espousast (ESCOUCHY, Chron. B., t.2, a.1465, 291-292). La voix cursoire entre le populaire (...) Disant que... (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 185). ...il a couru une voix par deça que... (Louis XI Anglet. C.P., 1471, 332). Mon souverain seigneur, il a couru une voix par deça que les Anglois ont eue une bataille en Angleterre, de laquelle le duc d'Iorc a esté maistre : qu'il en est au vray, je ne say (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 333).

 

-

Il est voix que. "Le bruit court que" : ...il est voix et commune renommée que ilz font obligier leurs creanciers au double de ce qu'ilz prestent (Trés. Reth. S.L., t.2, 1395, 393).

 

-

Il est voix et commune renommee que : ...et dient que il est voix et commune renommée oudit païs que icellui prisonnier avoit emblé ledit cheval et leine qui dessus icellui estoit (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 286). Et dit que il est voix et commune renommée contre ledit Charlot, que autrefois et longtemps a, ledit Charlot fu converti et baptisié en Espaigne, et depuis chevaucha longuement avec le duc de Lanclastre en Angleterre et aillieurs (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 22). ...elle qui parle, de laquelle voix et commune renommée est au pays d'environ que elle s'entremet de deviner, et advertir, et adviser les gens des choses qu'ilz ont perdues et adirées (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 303). Et aussy estoit voix et commune renommee qu[e]... (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 141).

 

-

Avoir la huee et la voix : [Les Vénitiens ayant promis de louer des galères au roi] Li roys les mercia moult fort De leur aïde et de leur offre, Qui vaut d'or fin tout plain un coffre, Voire par Dieu X. milions ; Car il n'est mie nez li homs Qui mieus li peüst recouvrer De nefs ; c'est legier à prouver. Je ne di pas que Genevois N'aient la huée et la vois, Et tres grant puissance seur mer, Ho là ! je n'en vueil nuls blasmer ! Car comparisons hayneuses Sont, ce dit on, et perilleuses. (MACH., P. Alex., p.1369, 49).

 

-

"Rumeur"

 

Rem. Scheler, Gloss. Geste Liège, 309 (v.37269 : che racompte la vois).

 

.

La voix (publique) du peuple. "La rumeur populaire" : Si estoit la voix du peuple comme les mouetes qui par leur cry denoncent les floz de la mer, car noz parolles, que tu appelles murmure, signifioient des lors le meschief qui pour ces causes estoit a advenir. (CHART., Q. inv., 1422, 38). ...soubz umbre du doulx manteau d'ypocrisie, faisoit des choses merveilleuses qui pas ne vindrent a congnoissance ne en la voix publicque du peuple (C.N.N., c.1456-1467, 97).

 

2.

"Bruit favorable, renom, réputation" : Mieux vaudroit mangier ses poys Et boyre yaue de fontayne, Que consentir chose vayne Ne pechier pour avoir voys. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 24). Et combien que les choses dessusdictes feussent et soient vraies et notoires, et que de ce feust voix et commune renomée, neantmoins ledit suppliant, qui est home de simple essence, voient l'inconvenient et peril en quoy il estoit ou povoit estre (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 119). On dit qu'as fait resusciter Mors, et aveugles veoir cler, Et d'aultres choses merveilleuses Qu'on dist estre miraculeuses, La voix en est partout commune, Je te pry qu'en m'en faces une (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 160).

 

-

Vive voix. "Brillant renom" : Ja n'eüst eü vive vois Ou monde s'il ne m'euïst prise (JEAN DE LE MOTE, Regr. Guill. S., 1339, 106).

 

3.

"Expression de l'opinion, opinion" : DOYEN. (...) Pour tant, sans aultre chose dire, Il fault que la ville on assemble Savoir mon si leur voix ressemble A la nostre en ce cas icy ; Et puis, quant nous serons ensemble, A effect nous mectrons cecy. (LA VIGNE, S.M., 1496, 396).

 

-

De la voix de. "Selon l'opinion de" : ...estre ars et mis en cendre Jugié me feusse de ma voys ["je me serais condamné moi-même à être brûlé et réduit en cendres"] (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 33).

 

-

La voix du peuple. "L'opinion publique" : Saches souvent la vois dou pueple Quel parole de toy il pueple. S'elle est bonne, ren Dieu loange ; S'elle est mauvaise, ne t'en vange, Car qui se vuet de tout vangier, Son pain ne puet en pais mengier (MACH., C. ami, 1357, 127). Et on dit un parler, et l'a on dit pieça, La voix du conmun peuple qui par le monde va, Que c'est la voix de Dieu, qui le monde crea (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 153). ...et leur souffisoit de se monstrer puissans pour acquerir la voix du peuple. (BUEIL, II, 1461-1466, 199). ...qui est la voix de Dieu que la voix du peuple (COMM., III, 1495-1498, 82).

 

-

Voix publique. "L'opinion publique" : Voix Publicque l'apreuve (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 68).

 

4.

"Droit de s'exprimer pour faire qqc."

 

-

Avoir voix à + inf. : Chescun qui a voiz a juger peut estre dit preteur. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 200).

 

5.

"Opinion, avis (favorable) exprimé dans un vote, suffrage" : ...et, attendu le nombre des voix que a eu maistre Guillaume de Gy au regart de ses competiteurs, il a esté institué oudit lieu et a fait le serment acoustumé (BAYE, I, 1400-1410, 51). ...et a esté esleu par plus de voix maistre J. Haguenin, advocat ceans (BAYE, II, 1411-1417, 104).

 

-

Donner (sa) voix à qqn. "Voter pour quelqu'un" : ...ledit monseigneur le Chancellier avoit donné sa voix à Joffron, attendu qu'il avoit don du Roy (BAYE, I, 1400-1410, 67). Mon seignieur, ne vous desdiray, Car je ly donne aussi ma voix. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 80). Quant a moy, luy donne ma vois, Il est suffisant et habille. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 269). OFFICIAL. Pareillement ma voix luy donne Në aultre que luy n'ay esleu. (LA VIGNE, S.M., 1496, 396).

 

.

"Opter pour qqn" : ...aucuns il [l'oncle du roi, appelé en consultation en vue du renouvellement du Parlement] réputoit dignes d'y estre admis et leur donna voix. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 99).

 

.

"Se rallier à qqn" : Li roys se parti de la court. Mais sa renommée qui court Par tous païs, par tous chemins, L'essaussa tant que les Hermins L'ont pour leur signeur esleü, Pris et nommé et receü, Nom pas en sa propre personne, Mais chascuns d'eaus sa vois li donne, À tous jours perpetuelment Et de commun assentement. (MACH., P. Alex., p.1369, 222).

 

6.

GRAMM. "Forme que prend le verbe selon que l'action est considérée comme accomplie ou comme subie par le sujet" : ...un verbe impersonnel passive vois (GramM1, c.1400-1500. In : Th. Städtler, Zu den Anf. der frz. Grammatikspr., 1988, 299).

E. -

P. anal. "Parole intérieure, appel intérieur, avertissement, inspiration, impulsion"

 

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La voix du sang. V. sang "Appel à la vengeance pour un meurtre"
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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