C.N.R.S.
 
Famille de *marrjan 
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     AMARRIR     
FEW XVI *marrjan
AMARRIR, verbe
[GD : amarrir ; FEW XVI, 535b : *marrjan]

I. -

Empl. trans. Amarrir qqn. "Remplir de chagrin, affliger qqn" : Car il ont, a Saint Thierry, Faicte la foire brehaingne, Qui est de Saint Bertremy. Maint marchant ont amary Et robé sa propre gaigne, Mercerie, draps de layne, Chevaulx, c'est chose certaine ; Fiertre, bras et crucefy De l'eglise ont sans deffy Appliqué a leur demayne. Les Bretons ont fait campaigne (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 211).

II. -

Empl. intrans. "Se lamenter" : Jusques a trois jour paissés que ne le vaut venir. Florie fuit en chambre ou il n'ot qu'amarir, Et dit : "Per Mahommet, ma vie doie hayr, Car li guersons dou cuec [l. cuer ?] ne me daingne cherrir !" (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 80).

III. -

Part. passé en empl. adj. "Affligé, triste" : Gamaus s'est retournés, dolans et amaris, Et jure Mahommet a qui il est subgis Que tous cheux fera pendre qu'en le bataille a pris. (Belle Hélène Const. R., c.1350, 684).

REM. Substitution de préf. (es-/a-).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Edmonde Papin

 Article 2/13 
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     AMARRISON     
FEW XVI *marrjan
AMARRISON, subst. fém.
[FEW XVI, 535b : *marrjan]

"Amertume, affliction" : Ne creez point qu'il ait eslit Rien qui ne soit a son honneur, Car certes j'en avroye au cueur Grant doleur et amarrison (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 105). [Seul ex.]

REM. Cf. A. Tobler, Z. rom. Philol. 20, 1896, 412. V. amarrir.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 3/13 
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     ESMARRIR     
FEW XVI *marrjan
ESMARRIR, verbe
[T-L : esmarrir ; GD : esmarir ; AND : esmarir ; FEW XVI, 535b : *marrjan]

S'esmarrir. "Se troubler, s'inquiéter, être troublé, être inquiet" : Et quant la bonne dame (...) et avoit veu Don Henry plourer, lors son cuer de tous poins s'esmarist (LA SALE, Reconf. De Fresne H., 1457, 30).

 

-

Part. passé en empl. adj. "Troublé, inquiet" : Belzebus, trop est esmarie La pensée de celle femme, Mére Dieu, qui si nous diffame... (Mir. enf. diable, c.1339, 5). Jamais ma paix ne sera faite Sanz vous, doulce vierge Marie, Dont je suis forment esmarie. (Mir. enf. diable, c.1339, 10). ...Par le salut d'Ave Marie Dont onques ne fus esmarie Ne n'en perdis la dinité De ta royal virginité (Mir. parr., 1356, 30). ...[Judith tranche la tête à Holopherne] sanz estre esmarrie ; La teste en enveloppa [d'un cincelier, le rideau d'un lit]. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 226). Presimes nous humanité Conjoincte à la divinité Es flans de no mere Marie, Qui de ce fu moult esmarie (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 80). MARIE. Doulces amies, tant m'enflamme Le visage quant me souvient De mon doulx filz dont tant me tient, Point n'en devez estre esmaries. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 178).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 4/13 
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     MARRAGE     
FEW XVI *marrjan
MARRAGE, adj.
[GD : marage2 ; AND : marrage ; FEW XVI, 535a : *marrjan]

"Affligé" : Quant Nogier l'entendit si en fut mult marage ; Jhesu Cris at jureit qui le fist à s'ymage, Qu'ilh prenderat venganche de trestout le hausaige (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.3, a.1400, 451).

 

-

"Qui provoque douleur et affliction" : Alixandres ses fis, qui fu de jovene eage, Fiert et frappe en l'estour, caple(,) fait mult marage ; Ilh detrenche ces tiestes, piés et bras, et visage. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.1, a.1400, 601). [La lecture sans la virgule après caple semble préférable à celle de Scheler et de GD, pour des raisons de prosodie.]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 5/13 
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     MARRANCE     
FEW XVI *marrjan
MARRANCE, subst. fém.
[T-L : marrance ; GD : marance ; FEW XVI, 535a : *marrjan]

A. -

"Affliction"

 

Rem. Doc. 1359 (Reims, anui et marrence) ds GD V, 160c.

B. -

"Faute, manquement à une règle"

 

Rem. Doc. 1374 (Amiens, aucun meffait ou marance a l'encontre des ordonnances), 1400 ds GD V, 161a.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 6/13 
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     MARREMENCE     
FEW XVI *marrjan
MARREMENCE, subst. fém.
[T-L : marrimence ; GD : maremance ; FEW XVI, 535a : *marrjan]

"Tristesse, affliction" : Rins n'a lassiet des gens chi, dont grant marimenche Nos poroit avenir (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.1, a.1400, 583). Et li capitle dest qu'ilh resuiront les damaiges al evesque : dont il avient grant mariemenche. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.6, a.1400, 603).

 

-

"Erreur" : Octaviane oit nomm trestout sens maremenche (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.1, a.1400, 610). ...et Philippe, li rois, regnat solonc l'un .XLIX. ans, solonc l'autre .XL. ans, solonc l'autre .XVII ans ; ch'est grant differenche et marimenche. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.4, a.1400, 304).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 7/13 
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     MARREMENT     
FEW XVI *marrjan
MARREMENT, subst. masc.
[T-L : marriment ; GD : marement1 ; AND : marrement ; FEW XVI, 535a : *marrjan]

A. -

"Chagrin, douleur, affliction" : Monlt y ot doeul et marriment (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 175). Or sont mis en le chartre, à doel et à tourment. Rois Julien d'Aufrique ot au coeur marrement (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 155). Signour, pour quoy menez ycestui merrement ? (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 975). A l'ostel sont venu, faisant grant marrement. (Tristan Nant. S., c.1350, 96). «Qui esse ? dist le roy, dont vient tel marrement ?» (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 362). ...Leurs chapperons ballient, sy ont grant merrement Qu'il [l'épervier] ne retourne point pour leur demainement (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 45). Dame, deportez vous huimais, Je vous pri, de tel marrement Que sachiez ne puis nullement Le dueil que faites endurer (Mir. st Alexis, 1382, 314). Helenus moult grant marrement En menoit (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 68). Et s'aulcuns en ont marrement, C'est bien drois, car tout clerement Voit l'en par ce malvais example Que le roial pourpris bien ample, Qui encor est vers a tous lés, Sera laidement defoulés, Sy qu'il sechera presque tous. (Pastor. B., c.1422-1425, 89). Biellement le conforte et li dist bassement Qu'elle soit a se pais et laist tel marement (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 197). Sire Tallebot, y dit voir, Faire n'en fault tel marrement. Guerre est pour perdre ou avoir, C'est l'eur qui ne fault ne ne ment. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 571).

B. -

"Confusion, bouleversement" : Ton vestement et ton habit, Il te contient et es dedens. Tu feroies grans marremens [var.merremens, Tu feroies bien hors du sens], Se disoie qu'il te portast Ou que de rien te gouvernast. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 191).

C. -

P. méton. "Bruit marquant la confusion" : Li rois oÿ le noise et le grant marement Que firent li paiien (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 227). Kalefin a ses tentes menoit grant marement (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 786).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 8/13 
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     MARRI     
FEW XVI *marrjan
MARRI, adj.
[T-L : marrir (marri) ; GD : marir (marri) ; GDC : marri ; AND : marri1 ; FEW XVI, 535a : *marrjan ; TLF : XI, 436a : marri]

A. -

"Affligé, triste, contrarié" : Pour ce te pri que tu me croies, Car je te jur seur ma crëance, S'estre vues en ma gouvernance, Qu'a tous besoins te porteray, Aiderai et conforteray, Trés loiaument et de bon vueil, Ne jamais laissier ne te vueil, Sain, malade, lié ne mari, Ne que la femme son mari. Or pren cuer et te reconforte, Biaus dous amis, car je t'aporte La santé dont tu as desir ; Et vraiement, je la desir. (MACH., R. Fort., c.1341, 71). ... pour la mort de mon mari, Dont en cuer sont triste et marri... (Mir. femme, 1368, 202). ...cil Englès (...) rencontrèrent pluiseurs François qui estoient mari et fourvoiiet le samedi, et qui avoient celle nuit jeu sus les camps, et qui ne savoient nulles nouvelles de leur roy ne de leurs conduiseurs. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 189). Desqueles accus[ac]ions il se repentoit m[oult] fort, comme triste et marry d'avoir fait icelles (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 114). Je ne di pas Que ceulx qui font d'amours un droit trespas Et y passent en prenant leurs repas, Sans arrester en ce perilleux pas Et hault larris, Doient vivre ne dolens ne marris, Mais passent temps en esbas et en ris Et s'en tournent gras, gros et bien nourris, Quoy qu'ilz promettent. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 180). Riens ne vault m'en desconforter Ne d'estre dolent ou marry (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 217). Souvent, aux yeulx plain de larmes, aloit regrettant s'amye, en disant : "O tres noble jovenencelle, que ores suis pour vous dolant et marry..." (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 31). Item, et a Noel Jolis, Autre chose je ne lui donne Fors plain poing d'oziers frez cueilliz En mon jardin - je l'abandonne : Chastoy est une belle aulmosne, Ame n'en doit estre marry - : Unze vings coups lui en ordonne, Livrez par les mains de Henry. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 127). Helas, helas, les grans doleurs ! Onc femme ne fut si marrie ! (Pass. Auv., 1477, 183). Il ne savoit s'il en devoit estre joyeulx ou marry (COMM., I, 1489-1491, 214). Ce dict jour dont, totallement guery, De Grenoble partit alaigre et sain, Et fut disner joyeux et non marry A Sainct Rambert, et coucher a Morain. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 321). LA FEMME D'YPOLITE. A Dieu cil ou est mon desir, Le bon des bons ! Quant je remir Ceste piteuse departie, Bien doys estre triste et marrye, Quant de leur bien j'ay souvenir (Myst. st Laur. S.W., 1499, 151). La venue duquel esbaÿst fort ceulx de Valenciennes et du pays, lesquelz furent fort estonnez et marris de l'avoir perdu. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 378).

 

-

À coeur mari : ...chascuns s'esmerveille Et pleure de ceste merveille, Car onques mais esté parole N'avoit d'elle laide ne fole. L'andemain, devant son mari Vint li pueples a cuer mari Et li doi prestre plein d'outrage, D'inique pensee et de rage, Pour mettre Susanne a la mort Sans conscience et sans remort. (MACH., C. ami, 1357, 8).

 

-

Avoir le coeur mari : ...je n'avray autre mari, Qui que en ait le cuer marri, Que vous (Mir. femme roy Port., c.1342, 162). Une dame sans villenie D'un chevalier estoit amie, Si li donna un anelet (...) Par si qu'adès le porteroit Et que jamais ne l'osteroit De son doy, s'elle ne l'ostoit. Et li chevaliers, qui estoit Tous siens, bonnement li promist, Et la dame en son doy le mist. Or avint qu'elle avoit mari Qui ot le cuer triste et mari ; Car l'anel a recongnëu Pour ce qu'autre fois l'ot vëu. Si l'ala tantost demander A la dame et li comander Qu'elle li baille en la place Seur peinne de perdre sa grace. (MACH., J. R. Nav., 1349, 235). Ses crins tiroit et batoit sa poitrine Et pour s'amour seur lit ne soubs courtine Ne pot dormir. Alchioine trop ot le cuer marri Pour la dolour qu'elle ot de son mari Qui dedens mer par fortune peri, Si qu'en plourant Dist a Juno pluseurs fois : "Je te pri, Riche deesse, oy mon dolent depri." (MACH., F. am., c.1361, 163). Li roys en son païs revint, Où si fort malades devint Qu'il jut en son lit moult griefment, Sept semainnes entierement. Et en la fin il fut garis, Dont maint eurent les cuers marris ; Car pour eaus mieus esté eüst Se Dieus adonques pris l'eüst, Pour la traïson, qui celée Fust, qu'il avoient pourpensée. (MACH., P. Alex., p.1369, 255).

 

-

[De soi-même] Marri ! "Pauvre de moi !" : Devant qu'il meure ? Helas, marrye ! Est il si pres de prandre mort ? (Pass. Auv., 1477, 187).

 

-

Empl. subst. : Embrasse moy, ma doulce amie, Et baise la pouvre marrie ! (Pass. Auv., 1477, 265).

 

-

MÉD. [Des esprits] "Attristé, assombri" : ...trop grande sollicitude seche les corps humains en donnant desolacion aux esperiz de vie, et les esperitz ainsy desolés et marris sechent les os. Soubz ceste premiere doctrine se doivent comprendre les mellencolyes et marrissons, lesquelles samblablement font grand dommaige au corps humain, car par ce moyen le corps devient maigre et froit, le ceur est serré, l'entendement et engin obscuré, rayson parturbee, et la memoire anichilee. (Rég. santé corps C., 1480, 1-2).

B. -

"Contrarié, contrit, fâché" : Roy Menelaus, qui ert mari Heleine, durement marri Fu de ce (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 68). La pouvre fille, en cest estat, marrie, Dieu le scet, et desolée, part de sa cruelle et fumeuse mere (C.N.N., c.1456-1467, 69). Sa mere, toute enragée, forcenée et tant marrie qu'on ne pourroit plus, la voyant ainsi deshonorée, si prend a la tanser (C.N.N., c.1456-1467, 69). ...elle n'estoit en riens contente, mais trestroublée et marrye en estoit. (C.N.N., c.1456-1467, 70). ..a pou que le cueur ne luy faillit, tant fut marrye et desplaisante (C.N.N., c.1456-1467, 133). Si la trouva toute marrie et courroucée, voire bien fort plorant de dueil (C.N.N., c.1456-1467, 239). ...ne fault pas dire que aucunes damoiselles ne furent bien marries d'avoir perduz les instrumens de monseigneur le curé. [Il a été châtré] (C.N.N., c.1456-1467, 406). Elle, tant marye qu'on ne pourroit plus, a peine s'elle daignoit respondre. (C.N.N., c.1456-1467, 410). ...me semble bien que n'en devez estre marrye, actendu que vous cognoissez que c'est ma maniere de vivre (C.N.N., c.1456-1467, 561). Et usuriers seront marris Se les laines ne sont fort chieres. (Rapp., c.1480, 63). LA FEMME. Jamais ne le voy [mon mari] si marry Sinon quant je parle a vous, juif[z]. Ne dictes mot. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 108). Et devez savoir que alors que le duc de Berry se partit de Poictiers, le roy estoit allé en pelerinage à Nostre-Dame du Pont en Lymosin, et avoit laissé à Poictiers sondit frere Mons. de Berry. Et, quant le roy sceut la departie de sondit frere, il en fut merveilleusement marry, et tost après sceut la conspiration que les seigneurs de son royaulme avoient faicte contre luy, lesqueulx s'en estoient tous retournés en leurs païs pour faire leur amast et tachoient de attraire à eulx tous les autres seigneurs du royaulme. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 164).

 

-

À chere marrie. "Avec contrariété, irritation" : LE JUGE. Je faiz assez bien mon debvoir De vous dire vostre folie ; Je m'en vois a chiere marrie, Et me desplaist bien, monseigneur, Pour quoy vous en avrez doleur Et grant rudesse. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 97).

C. -

"Décontenancé, troublé"

 

-

De courage marri. "Ayant perdu la raison" : Et lors lesdiz Guillars chaudement et de courage merry demanderent ausdiz supplians qui avoit ce fait, qui par ylec avoit charié. (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1429, 140). ...illec eschauffé, mal meu et tempté de l'ennemi, tira ung espée qu'il avoit, et en cuida donner du plat audit Ylaire ; mais de male aventure elle lui tourna en la main et le frappa de courage marry ung seul cop sur la teste (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 398).

 

-

Faire qqn marri. "Semer le trouble en qqn, le décontenancer" : Or te despesche de ce que je t'ay dit, ou aultrement je te feray marris (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 42). Je le feray le plus marry, Par la vertu bieu, qu'il fut oncques (Fr. arch. B., c.1468-1480, 45).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 9/13 
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     MARRIR     
FEW XVI *marrjan
MARRIR, verbe
[T-L : marrir ; GD : marir ; AND : marrir ; DÉCT : marrir ; FEW XVI, 535a : *marrjan]

I. -

Empl. trans. "Troubler, contrarier qqn" : Et il ne les prist pas [les deux filles], mes commença seditions et courrouça et marri les Atheniens, lui qui estoit estrange et venu hors la cité. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 213). [Éd. 1488 ds GD V, 177a] Si lui poyse [à la reine], dont [Achille] a eü Courage de la marrir si [en exigeant, pour faire cesser la guerre, sa fille en mariage] ! (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 116).

 

Rem. Doc.1390 ds GD V, 177a.

II. -

Empl. pronom.

A. -

"Se désoler, s'affliger, se fâcher" : Pas ne cuidoye, par ma foy, Quant Honneur vous eut fait octroy Que je vendroye avecques vous, Que fussiez tous deux si escous. L'un se mocque, l'autre se marrit, L'un est pensifz, l'autre s'en rit, L'autre n'a point de pacïence ; Vous semblez n'avoir pas scïence. (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 112). De t'escouter quasi je me soubris, Quoy que le cueur j'aye plain de tristesse ; N'ai ge bon droit se de toy me marris, Quant contre moy d'arguer tu ne cesse ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 166).

B. -

"Se décontenancer, s'égarer" : Chils poëtes, qui tant fu sages Et qui cognissoit les usages Des herbes et des medecines, Des bois, des pieres, des racines, Et qui savoit, sans lui marir, Autrui consellier et garir, Ne s'est sceüs garir lui mismes, Ains baise les bors des abismes (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 93).

 

Rem. STAVELOT, Chron. B., a.1447, 15 (marissans).

C. -

"S'écarter de sa situation présente (qui n'est pas satisfaisante), se préoccuper de changer en qqc. (?)" : Et quant il eust ainsy fait hommaige au roy le roy le arraisonna moult debonnairement et luy dist : "Baudoin, il seroit temps que vous vous mariissiez [var. marissiez] car il vos apartient femme de haulte lingnye. - Sire, dist Baudoin, de cela n'ay je talent car certainement je n'auray femme se elle n'est aussy riche de terre et d'argent comme je suis." Et lors luy respondit le duc de Bourgoigne qui illec estoit : "Baudoin, mon doulx amy, il vous conviendra donc querre femme bien longuement car vous ne la trouverez pas soubz le firmament aussy riche que vous..." (Baud. Flandre P.-M., c.1443-1452, 48). [Forme difficile à rattacher au verbe marier]

III. -

Part. passé en empl. adj. V. marri
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 10/13 
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     MARRISON     
FEW XVI *marrjan
MARRISON, subst. fém.
[T-L : marrison ; GD : marisson ; AND : marrisson ; FEW XVI, 535a : *marrjan]

"État de celui qui est marri" : Trop ay au cuer grant marrison. (Mir. st J. Cris., c.1344, 298). Toute joie m'est marison (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 166). Le cueur donc qui est en prison, En douloureuse marrison, Languissant, sans nulle desserte, Peut bien demander garison De ses douleurs, sans mesprison, Par semblant et voie couverte. (Narcissus, p.1426, 287). ADRIANUS. Alons doncques sens demorance ; Sy garderay de marrison Mes ploiges, qui sont em prison, Car le retour leur ay promis. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 119). ...trop grande sollicitude seche les corps humains en donnant desolacion aux esperiz de vie, et les esperitz ainsy desolés et marris sechent les os. Soubz ceste premiere doctrine se doivent comprendre les mellencolyes et marrissons, lesquelles samblablement font grand dommaige au corps humain, car par ce moyen le corps devient maigre et froit, le ceur est serré, l'entendement et engin obscuré, rayson parturbee, et la memoire anichilee. (Rég. santé corps C., 1480, 1-2). C'est bien doulente marrison Et pondereuse a soustenir, C'est bien tenebreuse prison, Bien douloureuse a soustenir ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 384).

Rem. DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 194.

 

-

Mener marrison. "Être dans la tristesse" : S'il ont mené grant marison, plus sont liet sans comparison (Pastor. B., c.1422-1425, 140).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 11/13 
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     MARRISSEMENT     
FEW XVI *marrjan
MARRISSEMENT, subst. masc.
[T-L : marrissement ; GD : marissement ; AND : marrissement ; FEW XVI, 535a : *marrjan]

"Chagrin, affliction" : Machaut m'amet ["m'accuse"] que je poy laidement Et que j'ay fait ordure en nostre lit ; Maiz s'a il fait, sache certainement. Machaut m'amet que je poy laidement. Pour le connoistre ot tel marrisement Qu'il en chia par tout sanz contredit. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 43). Mon cueur est marry tellement D'aspre dueil et courroux de rage, Avecques ung marissement, Qu'il m'est advis certainement Que je n'ay force ne couraige. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 56). Helas ! tout mon marrissement Est à cause de mon mary. (Colin loue dép. Dieu T., c.1485, 145).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 12/13 
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     MARRISSER     
*FEW XVI *marrjan
MARRISSER, verbe
[*FEW XVI, 535b : *marrjan]

"S'affliger, se désoler" : Ne vous marricez point, car quant je m'en iray, s'il vous plaist venir, je vous jure ma foy que je vous y meneray (Doolin de Mayence V, P2., a.1500, 128).
 

DMF 2020 - Compléments 2017 Hiltrud Gerner

 Article 13/13 
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     MARROYER     
*FEW XVI *marrjan
MARROYER, verbe
[T-L : marriier ; GD : marier2 ; *FEW XVI, 535a : *marrjan]

Empl. pronom. "S'affliger" : Chascuns a chascun octrie Son pechié, dont je me marroy. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 174).

Rem. Ou lire marvoy, v. marvoyer ? Dans le ms Paris BN fr 840, f° 68 r°, on lit marvoy.
 

DMF 2020 - Compléments 2017 Robert Martin

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