C.N.R.S.
 
Famille de assentire 
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 10 articles
 
 Article 1/10 
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     ASSENTAMMENT     
FEW XXV assentire
ASSENTAMMENT, adv.
[GD : assentement ; FEW XXV, 522b : assentire]

A. -

"En étant d'accord ou complice" : Fauciose (...) : assentamment en mal (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 167).

B. -

"Convenablement"

 

Rem. Doc. 1377 (ladicte piece de terre ne pourrons labourer ne coultiver, ne assentement fumer ne amender) ds GD I, 436a.
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 2/10 
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     ASSENTE1          ASSENTE2     
*FEW XXV assentire
ASSENTE, subst. fém.
[GD : assente ; *FEW XXV, 623a : assentire]

"Consentement, accord" : ...se eulx ou aultres ne le faisoient par nostre congié et acence [l. acente] [Correction de GD I, 436a] (Ordonn. rois Fr. S., t.5, 1369, 223).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 3/10 
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     ASSENTER     
FEW XI sentire FEW XXV assentire
ASSENTER, verbe
[GD : assenter ; FEW XXV, 522a : assentire]

I. -

Empl. intrans. ou pronom. [En rapport avec assentire]

 

-

S'assenter à qqn/qqc. "Consentir, acquiescer" : ...li losengeur, flateur et assenteur, quant les voloirs perchoivent de lor signeurs, plus tost à aus k'à verité s'asentent. (ARKEL, Art d'amour P., t.1, c.1350, 299). CIRIACUS. Allons ensamble. SISCINNIUS. Je le veuil. MARCELLUS. Pareillement je m'y assente. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 111).

 

-

S'assenter à + inf. : Chiers sire, et s'il avient que la dame s'asente A garder nostre enfant, si li achetés rente, Bours, villes, ou chastiax, se vous en trouvés vente, Donnés li plus que n'ait li prince de Tarente. (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 68).

II. -

[En rapport avec sentire] "Percevoir, entendre" : Or dont, ame devote, met icy ton entente, Car, se tu veulz garder de cest oysel la sente, Tu porras desservir en la vie presente, Oyr le chant du chiel, savoir comme on l'ascente. (Livre Rossignol. N., c.1400-1420, 53).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 4/10 
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     ASSENTIEMENT     
FEW XXV assentire
ASSENTIEMENT, adv.
[AND : assentement]

"Convenablement" : Et s'oÿ tenir parlement Moult bel et assentiement, Comment on les devoit tenir (MACH., D. Aler., a.1349, 293).
 

DMF 2020 - Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 5/10 
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     ASSENTIMENT1          ASSENTIMENT2     
FEW XXV assentire
ASSENTIMENT, subst. masc.
[T-L : assentement1 ; GDC : asentement1/asentiment1 ; AND : assentement ; FEW XXV, 522b-523a : assentire ; TLF : III, 678a : assentiment]

A. -

[À propos de pers.]

 

1.

Assentiment (à qqc.)

 

-

"Adhésion de l'esprit à qqc." : Il entent par affirmacion assentement a ce que est voir ou appert voir et par negacion d'assentement ou non acort a ce que est faulz. (ORESME, E.A.C., c.1370, 332).

 

-

"Consentement à qqc. (ici au péché, à la tentation)" : Et puet estre que, se sermon Ou aucun bon enseignement Eust ëu au commancement Sathan, avant qu'il eust pechie [l. pechié] Et qu'il eust este enseignie [l. enseignié] Com les hommes presentement, Voulente [l. voulenté] ou assentement A pechie [l. pechié] n'eust onques donne [l. donné] Et ne s'i fust abandonne [abandonné]. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 120). Car au premier vient en la pensee une simple pensee, et puis une forte ymaginacion, et puis après une delectacion, mauvais mouvement et assentement. Et ainsi le mauvais Ennemy petit a petit y entre du tout quant on ne lui resiste point au commencement. (Internele consol. P., 1447, 302).

 

2.

"Accord, consentement" : Si s'acordoient bien chascuns que on feist roy, mes n'i avoit nu qui son assentement vosist doner a l'autre. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 17.4, 27). Lez amis tout par ordre li ont plevi leur foi [à Lucrèce], et si ont conforté son courage doulent et li ont dit que elle n'i a point puis que elle le fist enforcié, et que la volunté fait le pechié, non paz le corps, et que la ou il n'a point d'assentement il ne peut avoir culpe. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 58.9, 97). Se aucun en aura porté peage ou vente hors de la ville de Dijon sanz l'assentement du peageur ou du ventier, il en paiera LXV s. s'il en est provéz. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 22). Nul religieux ne doit plevir ne empruncter sans l'assentement de la maire partie du chappitre et sans le congié de son abbé. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 38).

 

3.

Loc.

 

-

De/par l'assentiment de qqn. "Avec l'accord, le consentement de qqn" : En celle année, le roy de France morut a Aucerre, et fut enterré en l'eglise Saint Colombe de Sens. Et de l'assentement des François, l'archevesque de Sens fut envoyé en Angleterre pour ramener Loÿs, le filz du roy, pour le mettre ou royalme son pere (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 271). ...et pour ce je ne vueil faire chose que ce ne soit par le gré et l'assentement de vous tous. (Bérinus, I, c.1350-1370, 149). "...Dame[s]," dit li hiraus, "par vostre asentement Vourai donner le pris selonc m'entendement, Mais vous le porterés et s'en ferés present Au chevalier qui l'a deservi vraiement..." (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 82). Et ainsi ces .II. (...) de leurs gens y avoient Et leurs estas et leurs conrois, Par l'assentement d'aucuns roys (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 5). Caÿphe et vous, Anne, beau sire, Esse de vostre assentement Qu'on me traicte si durement Par devant vostre synagogue ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 375). Dieux immortelz par voz assentemens, Faictes ce lys duquel point je ne mens, Tant refragant vivre en perseverance (SAINT-GELAIS, Séj. honn. J., c.1490-1495, 255).

 

-

D'un assentiment/de commun assentiment. "D'un commun accord" : En ce tempz, sainte Eugene en habit d'homme pour garder sa virginité conversa lonc tempz avecquez moisnes, et aprez la mort de l'abbé, d'un commun assentement, elle fut esleüe pour estre abbé. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 245). Si que d'assentement commun Tuit furent en acort comme un (MACH., C. ami, 1357, 36). Et dient tous d'un comun asentement que ilz se recordent bien que d'iceulx Brun et Raoulet ilz ont, par plusieurs et diverses fois, acheté plusieurs menues robes, comme petites costes, chauses et chapperons (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 160). Dont respondirent tous, d'un assentement : Par ma foy, monseigneur, on ne lui pourroit donner nom qui mieulx lui afferist, selon l'estat de lui. (ARRAS, c.1392-1393, 47). Lors sans demeure et tout d'un commun assentement s'agenoillerent devant le trone de la majesté divine toutes les Vertuz (GERS., Concept., 1401, 396). ...et pour pourveoir de commun assentement au gouvernement, à la garde et conservacion de ce royaume (FAUQ., I, 1417-1420, 317).

 

-

[De deux pers.] Estre d'un assentiment. "S'entendre, s'accorder" : Et li a l'empereur cranté Que james ne le grevera, Cent mille livres li baudra. Lors furent d'un assentement Et s'entramerent molt forment. (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 359). Puis que doi coer sont d'un assentement Malavisés est qui y met discorde, Car toute amour nourist leur sentement (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 63).

 

-

En partic. [Dans le domaine pol., milit.]

 

.

De/par l'assentiment du peuple/de tous. "Par l'approbation, le vote de..." : Et einsi de l'assentement de tous Numitor regna des lors an avant. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 6.2, 10). ...et si dedia cilz edilez la maison de Concorde a tres grant envie des noblez, si que Cornelius Barbatus, li tres grant evesquez, fu constrains par l'assentement du pueple aler avant luy en la dedicacion (BERS., I, 9, c.1354-1359, 46.6, 87).

 

.

Par l'assentiment commun. "Avec l'approbation générale" : Or ça, Jouvencel, vous voyez que par le commun assentement de tous voz amiz et compaignons (...) estes esleu, par le bon sens et conduitte de nostre guerre qui est en vous, à estre nostre chief (BUEIL, I, 1461-1466, 117).

 

.

Sans l'assentiment et commandement du peuple. "Sans un ordre du peuple" : Mais certes sanz l'assentement et commandement du pueple nie je que il en aucune maniere puissent par aucun avoir esté obligié par chose qui le tigne (BERS., I, 9, c.1354-1359, 9.4, 15).

 

.

Estre d'assentiment à qqc. "Être complice de" : Les chefs de ceste route angloise estoient le comte de Huntindon et Cornuaille. Et s'estoient joints avec eux au partir du siège aucuns des Bourgongnons, comme Butor de Croy, Aubelot de Folleville, le Bailly de Fouquesolle, le bastard de Divion et aucuns autres ; mais ne sçay s'ils estoient d'assentement à l'emprise des Anglois ou non. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 98).

 

-

Estre de l'assentiment de qqn. "Avoir la même opinion" : Il n'en y a pas de cent ung ["un sur cent"] Qui feust de vostre assentement, Pour quoy dit on communement Qu'il [Dieu] est coursé, qu'il est iré ? (Moralité cincq pers. B., 1484, 47).

 

-

N'estre pas d'assentiment au coeur. "Ne pas approuver" : Et dit que le doyenné lui fut donné à la requeste de mons.. de Berry, combien que l'abbéesse n'en fut pas bien d'assentiment ou cuer. (Ch. VI, D., t.1, 1390, 102).

 

-

Estre d'assentiment que. "Être d'avis que" : Et si fu l'ire rommainne si grant encontre eulz que, comme le conseil se traitast de trameitre a Lucerie colonie rommainne, grant partie du senat estoit d'assentement que elle fust destruite pour la haine que il avoient contre ceulz qui deux fois avoient esté pris (...) mais touteffois la sentence contraire vainqui en debat (BERS., I, 9, c.1354-1359, 26.3, 47).

 

-

Estre d'assentiment + prop. inf. : Par despit du faulx truant, [Job] Je veulx et suis d'assentement La pigle estre habandonnee Par toute icelle contree Et sur tous ceulx, je le devise, Qui tenent la loy Moÿse (Pac. Job M., c.1448-1478, 254).

 

4.

"Volonté" : Mais toutesvoies, se il a opinion et non pas science et la suspicacion ou opinion ou assentement n'est pas fort contre ce a quoy l'appetit trait, mais est foible et remis, aussi comme ont ceulz qui doubtent ; donques li devroit il estre pardonné (ORESME, E.A., c.1370, 366).

B. -

[À propos de sons] "Accord" : Rethorique fait a droit parler ciaulx Qu'elle introduit en tous cas proprement ; Et Musique est le doulz assentement De sons, de voix (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 23).

 

-

(Chanter) d'un assentiment. "En harmonie" : Ensemble d'un assentement Nous fault d'un motet le recort Chanter (Mir. parr., 1356, 58). Et rossegnol si s'escroissoient Au chanter d'un assentement (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 41). Mais je veux tout présentement Que nous tous d'un assentement Disions présent une chanson (Myst. ste Barbe P., 1493, 70).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 6/10 
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     ASSENTIR1          ASSENTIR2     
FEW XXV assentire
ASSENTIR, verbe
[T-L : assentir1 ; GD : assentir1 ; GDC : asentir1 ; AND : assentir ; FEW XXV, 521a-522b : assentire ; TLF : III, 679a : assentir1]

I. -

Empl. trans.

A. -

Empl. trans. dir.

 

1.

Assentir qqc.

 

a)

"Approuver qqc." : Ma dame reverent et chiere, Digne de loange et d'onnour, Excellent en toute valour Que cuers porroit ymaginer, Yeus vëoir, oreille escouter, (...) Desirs, voloirs, cuers asentir (MACH., R. Fort., c.1341, 83).

 

b)

Assentir + inf./prop. sub.

 

-

[Inf.] "Permettre que" : Si tu assens l'appetit preceder, Si que Raison ne puisse succeder, Riens ne feras qui doye proceder A fin de grace. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 80).

 

-

[Prop. sub.] Assentir que/estre assentant que. "Consentir que" : ...biax trés dous filz, mes cuers est asantans Que je praingne congié de vous jusques au tans Que vo premiére amour sera presque faillans, Car trés bien amerés, et par les faus semblans Qu'elle vous mousterra vous sera decevans. (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 96). ...se Pitié n'assent Et consent Que j'aye briefment confort, Mon doulx frere, je n'actent (...) Plus nulle rien que ma mort ! (GARENC., Poésies N., 1389-1415, 85).

 

-

Au passif empl. impers. Il est assenti que + sub. "Il est convenu que" : Comme pour le bien qui en pourra avenir, ait esté assentu par entre nostre très chier et très amé pière de France et nous, que à certain jour et lieu nous assemblerons pour entreveoir et parler, à certain nombre de gentz... (Ch. VI, D., t.1, 1397, 136).

 

c)

Empl. abs. "Consentir" : S'on leur presche de pardonner, Ilz sont prestz de mercy donner ; Et, s'on leur parle de partir Aux povres, prestz sont d'assentir ; S'on leur conseille faire jeune, Jamais leur vouloir n'y repugne (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 135).

 

2.

Assentir qqn/son coeur à qqc. "Faire que qqn/son coeur donne son accord à qqc., l'accepte" : A bon droit Ce dist Congnisance la sage : Amours vous devoit le passage [à vous l'amoureux] Parmi son resgne ; or vous y voy Sentans le plus de son envoy Car bien scay que vous les sentez Et vostre cueur y asentez. (Livre amour. all. F., c.1398-1430, 23).

 

-

Estre assenti que. "Accepter de, être d'accord pour" : "Signour anffan, moult estez malbaillis ; Or vous prie que chescun de vous soit assantis Que vous cornez ceu cor d'olliffan qu'est massis ; Qui plux hault cornerait et plus loing soit oys De Bourge est l'annez et prince et marchis..." (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 182).

B. -

Empl. trans. indir.

 

1.

Estre assentant à qqn. "Être d'accord avec qqn" : ...vous plese assavoir que eir nous viendrent lettres de Londres d'un de noz bienvoillantz, faisantz mencioun q'il est overtement dit (...) que nous deussons estre consentantz et assentantz a celles seignurs rebelx, qi sont ore trespassés (Lettres agn. L., 1400, 113).

 

2.

Assentir à qqc. "Consentir à qqc. (qui demande un effort), l'entreprendre" : [Un père s'adresse à son fils qui veut devenir chevalier] Tu ez niches et negligens, Sy vaut mieux en escuerie Faire niceté ou folie Qu'en chevalerie, c'est cler, Car on le poeut trop mieux celer. Bien say que tu as corps assez ; Mais sens et boine volentez Fait moult a telle oeuvre assentir (Dit prunier B., c.1330-1350, 70).

 

-

"Accorder du crédit à qqc." : De che dist aussi Aristote ou .VIIIe. livre de Thopiques : "Qui fait question en tenchant, dispute mauvaissement, et aussi fait chilz qui ne veult assentir en respondant a che qu'on voit estre vray clerement..." (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 145).

II. -

Empl. pronom.

A. -

S'assentir à qqn

 

1.

"Se rallier à qqn" : A l'issue de cest an alèrent à Romme devers nostre saint père le pape, les ambassadeurs du roy Charles (...). Lesquelz ambassadeurs firent de par ledit roy toute obéyssance audit pape Martin (...). Car par avant, ledit roy Charles s'estoit assenti à Benedict (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 231).

 

2.

"Être d'accord avec qqn (à propos d'une idée)" : Et ne convient pas soy assentir a ceulz qui disoient que homme doit seulement sentir et savoir choses humaines, ne homme mortel ne doit savoir fors seulement choses morteles. (ORESME, E.A., c.1370, 523).

 

3.

"S'entendre avec qqn" : Je saip bien qu'il est tempz paisséz certennement Que deusse estre allér querre en certain maintenant Cely qui fist jaidis de moy l'angenrement, Et ma tres doulce mere que oncque ne vy noiant. Jou ait trop demouréz, ains m'est trop longuement ; A ceu duc me volrait asantir vistement, Pués yrait le voiaige commancier bonnement (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 415).

 

4.

[D'une femme] "Se donner à [un homme]" : Lors le base [sic] et acole, là devient si joïeus Que delès un busson qui estoit nentilleus, Abati la roïne ; onques n'en fu honteus. Et la dame en souffri moult liëment les jeus ; Au roy c'est assentie, tant fu ches cors piteus. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 380).

B. -

S'assentir à qqc.

 

1.

"Consentir, acquiescer à qqc., approuver qqc." : A ce tuit s'assentoient (MACH., D. verg., a.1340, 41). Et par Assent entre cele male Glotonie quant jeo me assente a toute ceo qe le malveise desir desire, et puis le face en fait, q'est le principale de cele male compaignie. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 49-50). Persuasion est raison vraysemblable non pas evidente, et induit a soy assentir a la conclusion (ORESME, E.A.C., c.1370, 107). ...grandement liés me sentoie Et a tous deduis m'assentoie De quoi Venus m'amonnestoit. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 87). A ce qu'elle voelt je m'assens (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 93). Or appert donques comment par philosophie l'en peut estre enduit a soy assentir a aucune chose que nous tenons de la foy. (ORESME, C.M., c.1377, 404). ...le roy d'Ausay l'a demandee a femme, mais elle ne s'i est pas voulu assentir, pour ce que autrefoiz avoit esté mariez. (ARRAS, c.1392-1393, 150). Les vielz se assentirent a ambition pour surmonter l'un l'autre par arrogance, et les jeunes aprindrent a corrumpre leurs meurs ensemble par faulte de doctrine et par dissolue compaignie. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 66).

 

-

Estre assenti à qqc. "Être d'accord avec qqc." : Et quant la menue gent virent que li grant baron estoient assenti a la voulenté du roy, sy virent bien que leur deffense n'y vauldroit riens, si firent aler leur femmes avec les autres. (Bérinus, I, c.1350-1370, 117). "...Pietre vous renderons ains qu'i soit le tiers dy, S'a mon conseil voulez estre touz assenty." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 328).

 

-

[La chose à laquelle on consent, précédemment exprimée, est reprise par le pron. y] Y assentir : "...Sique par grant amour vous pry Que ce don donner me voeulliez Qu'en ce voiage point n'allez, Car tart seriez au repentir." Cil ne s'i vault point assentir ; Alez y est, n'est revenu. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 93). Ce ne vueil je mie debatre, Dame des cieulx, ains m'i assens. (Mir. prev., 1352, 260). Et se nostre dit neveu ou ses dites gens ne se y voloient asentir, faites en toutes manières qu'il soient délivrez au dit lieu de Poitiers (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.2, Pièces diverses, 1368, 404). ...ce ne fu pas par vertu de l'obligacion reelle, car il n'en y avoit point, com li sires du fief ne s'i feust assentiz ; mais estoit par vertu de l'action personele, par laquelle ledit Bernart estoit tenuz, par laquelle l'en meist à execucion la dite action es biens dudit Bernard, combien qu'ilz ne feussent obligiéz (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 131). D'uy en quinze jours sanz faillir Femme a marïage prendray. Saichiez que plus n'y attendray Puis que le mien cuer s'i assent (Gris., 1395, 19).

 

2.

"Se fier à qqc." : A paroles jamais nul ne s'assente : On ne tient pas toudis ce qu'on convente. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 25).

 

3.

"Se résoudre à qqc." : Veu que mesmes au monde venons nudz Et que trop peu y sommes retenuz, Huy nous voyans presens, demain absens, Et sy n'en est guere de devenus Jusques au temps d'estre vieux et chenus, A cestuy cas bien je ne m'assens. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 3). Quant morte sera ta charongne Puante, quier qui ta char ongne D'aulcune odorante liqueur : Homme ne vouldra, car ly cueur Ne pourroit durer a sentir Tel odeur, ne s'y assentir. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 38).

C. -

S'assentir (à) + inf. "Consentir, se décider, se résoudre à..." : Trop voulentiers mon cuer s'assent Obeir au pape Inocent. (Mir. st Guill., c.1347, 18). "...Chiers sire, et s'il avient que la dame s'asente A garder nostre enfant, si li achetés rente, Bours, villes, ou chastiax, se vous en trouvés vente, Donnés li plus que n'ait li prince de Tarente." (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 68). Car Doulç Penser nuit et jour me presente Les biens de vous, c'est bien drois que m'assente A vous amer, obeïr et servir. (FROISS., Orl., 1368, 96). Et je, qui cuiday vraiement Que fust homme de bon affaire, M'assanti a son vouloir faire (Mir. st J. Paulu, c.1372, 133). Mais savoir devés vraiement Que jamais ne m'assentiroie, Par parler ne par nulle voie, A amer nul homme vivant, Se ne le cognissoie avant. (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 342). Priez à Dieu qu'à moy garir s'assente. (MACH., L. dames, 1377, 206). ...tu es si prez de mon lignaige, posé que je me voulzisse assentir a toy avoir, que l'eglise ne s'i vouldroit pas accorder. (ARRAS, c.1392-1393, 305). Comment au marquis, nostre sire, Pourrïons deprïer et dire Qu'a soy marïer s'assentist, Qu'a vis nous est qu'en avenist Grant bien a lui et au commun. (Gris., 1395, 10). Du pecheür Dieu ne veult mie La mort, maiz aime mieulx la vie, A celle fin qu'il se repente Et qu'a tout bien faire s'assente. (COUDRETTE, Mélus. R., c.1401-1402, 236). Et par mon lengage apperceurent Que pour le sens Et la doulceur qu'en elle sens, A estre tout sien me consens ; Maiz a lui dire ne m'assens, Et si avra Tost un an qu'Amours m'en navra. (CHART., L. Dames, 1416, 300).

 

-

[Dans une tournure factitive] : Assés legierement fit Tanaquil assentir Lucume a lesser son paÿs et a se departir de Tarquine, meesmement car ce n'estoit pas son paÿs se n'estoit devers mere, si que lui et sa fame ont pris leur biens et s'en alerent a Rome. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 34.7, 59).

D. -

S'assentir que/à ce que + sub. "Permettre que, consentir à ce que" : Ne ne vous devez assentir Que vos cuers se doie envaïr A moy, pour vous amer, haïr. (MACH., D. Lyon, 1342, 192). ...tant me preecha et monstra de belles raisons que je m'asenti enssi que par demi volenté, que il fesist son plaisir (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 152). ...de ceste parolle estoient tout esmervilliet et s'asentoient assés à ce que on le cruist. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 176). Sy vueil mectre toute ma paine A vous servir joyeusement, (...) Esperant tel avancement, Et se vo voullenté s'assent Que tant de bien me soit donné, Je seray de bonne heure né (LANNOY, WERCHIN, Ball. P., 1404, 349).

 

-

"Se résoudre à" : En la fin il s'assenti pour le mieulx qu'il le diroit a l'empereur, si vint a lui et lui dist tout priveement que une partie de son tresor estoit emblé, et si ne savoit par ou ne comment. (Bérinus, I, c.1350-1370, 383).

E. -

Empl. abs. "Donner son accord, être d'accord" : Car la volenté de home par sa franche liberté peut suspendre son fait ou accion et actendre et deliberer et faire autrement, non obstant que l'entendement se assente et cuide les premisses. (ORESME, E.A.C., c.1370, 374). Or doncques, et puis qu'encore je ne m'assens droit cy et que de tous noms je fay novel regret, l'en me peut demander se le nom de bien servi ne lui seroit point de sorte [au roi Charles VII défunt] (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 317).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 7/10 
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     DESASSENTIR     
FEW XXV assentire
DESASSENTIR, verbe
[T-L : desassentir ; GD : desassentir ; AND : desassentir ; FEW XXV, 523a : assentire]

Empl. pronom. "Refuser son assentiment, se rebeller" : Bien nous sarra conduire et mener noblement, Et chastier nous hommes, sé nuls se désassent. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 150).

Rem. JEAN D'ARKEL, Ars d'Amour, c.1350, ds GD II, 537a.

 

-

Se desassentir à qqn. "Refuser son assentiment à qqn, se rebeller contre qqn" : Mais je m'en vois dessassentant A Fals semblant, qui me presente Tous biens al oill, et puis j'en sente Tous mals (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 153).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 8/10 
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     ENTRASSENTIR     
*FEW XXV assentire
ENTRASSENTIR, verbe
[AND : entreassentaunt ; *FEW XXV, 523a : assentire]

[Sur assentir]

Rem. Cf.  ; AND : entreassentaunt.
 

DMF 2020 - DMF/AND 2015 Robert Martin

 Article 9/10 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ESSENTER     
FEW XXV 522a assentire
ESSENTER, verbe
[FEW XXV, 522a : assentire]

Empl. trans. "Choisir" : Et on vous puet molt bien entre les haus conter Et entre les plus sages que on porroit trouver Vous porroit on bien prendre, eslire et essenter (BRIS., Restor paon D., a.1338, 93).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Jean-Loup Ringenbach

 Article 10/10 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     OBSENTIR     
*FEW XI sentire *FEW XXV assentire
OBSENTIR, verbe
[*FEW XI, 471a : sentire (?) ; *FEW XXV, 521b : assentire (?)]

Empl. intrans. "Consentir à" : ... car elle aymoit tant saincte povreté qu'elle eubt mieulx amé que on l'eust escorchié toute vive qu'elle eust obsenti seullement à la pensée de ce faire (PIERRE DE REIMS, Vie ste Colette U.A., 1447, 161).

REM. Formé sur le verbe sentir ou, moins probablement, sur assentir "consentir".
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Willy Stumpf

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