"Blâmable, deshonorant" : ...un homme de basse condition [Jehan Coustain], que fortune dérisoirement avoit monté, et lequel, après estre enyvré de ses dons [du duc Philippe], dont n'estoit digne, l'a mené à fin si confuse que son nom n'est digne d'entrer en bouche. Car d'autant sont pires et impropérables ses oeuvres sur autres délinquans, comme sa toute pauvre vile condition estoit mal propre et toute indigne de son eslèvement extrême (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 234).
 

"Sur le ton du reproche"

REM. CHASTELL., Vérité mal prise D., c.1460, 59 (improperamment).
 

"Reproche, blâme"

REM. CHASTELL., Vérité mal prise D., c.1460, 145 (improperacion).
 

I. -

Adj. "Honteux" : Et mon ame, au limbe des peres, Vit les grans peines improperes Que plusieurs dampnéz enduroient (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 465). [Éd.1507]

Rem. GD IV, 558b.

II. -

Subst. "Reproche, opprobre, honte, déshonneur" : La viendra la faulce vipere Yssante de polu repere Plain d'amertume et puant souffre, Me voulant donner impropere, Affin que alors ma faulte appere. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 497). Chascun scet bien qu'en tel lieu son grant-pere Fut mis a mort en tresgrant vitupere, Dont aujourd'huy c'est honte et impropere Aux successeurs. (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 69). Dont, comme nostre Saint Pere avoit attaint l'orrible cas et de qui estoit meu et procedé ung tel impropere en l'eglise crestienne, fit prendre et incarcirer ledit d'Alect [auteur d'une fausse bulle permettant au comte d'Armagnac d'épouser sa soeur] (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 258). ...et dont n'y aura ne ciel, ne terre après, qui ne s'oppose contre vous et qui ne vous blasme et scandalise et qui ne noircisse vos noms et vos titres de perpétuel impropère (CHASTELL., Livre paix K., 1468, 354).

Rem. CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 137 ; 336 ; Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 96 ; 228 ; t.4, 228 ; FLAMANG, Vie Pass. st Didier S., 1482, v.5903. Mer des hist. (éd.1488) ds GD IV, 558b. Cf. aussi DEAF I, 143, improperie. Dict. encyclop. du Moy. Âge, t.2, 1997, 770 (texte chanté le vendredi saint, reproches adressés par le Christ à son peuple pour son ingratitude).

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Proceder d'impropere. "Être conçu dans la honte, l'opprobre" : Dame Ruth aussy fut la mere D'Obeth, procedant d'impropere Et par voye non legitime (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 67).
 

Improperer qqc. à qqn. "Reprocher qqc. à qqn" : ...car nul ne doit improperer ou reprouchier a un homme ce que il est aveugle se il est tel de nature et de nativité ou par cause de maladie ou par une plaie. (ORESME, E.A., c.1370, 200). ...pour lequel cas il face doubte que en l'advenir on ne lui impropere et reproche ledit cas en jugement (Lettres rémission René II P.D.H., 1475, 91). Ainsi fut ce chien ensepulturé en terre benoiste par ledict curé (...) ...son evesque (...) le commença a blasmer et luy dire parolles rigoureuses (...) et luy impropera ce qu'il avoit faict de son chien, en disant que ce estoyt contre la religion crestienne et que il seroit pugny (TARDIF, Facéties Pogge D.H.-P., c.1490, 126).

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Improperer à qqn que. "Reprocher à qqn comme une chose honteuse que" : Prince, l'on m'a par tout improperé [à moi, Venise] Que pour avoir mes renffors emparé, Sur l'un je pille et dessus l'autre j'emble, Par quoy chaschun est bien deliberé De m'estoquer, s'on voit rien esgaré (LA VIGNE, Ball. Bruyt Commun B., 1509, 177).

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Improperer qqn. "Blâmer qqn" : ...après que les princes furent destituez, Notre-Seigneur les improperoit et redarguoit par le Prophète, disant, qu'ils impéroient et seigneurissoient par austerité et par ce ne povoit leur regne avoir longue durée. (ORESME, Monnoies W., c.1365, LXXVII).