C.N.R.S.
 
Famille de pascere 
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 24 articles
 
 Article 1/24 
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     APAISSEMENT     
FEW VII pascere
APAISSEMENT, subst. masc.
[GD : apaissement ; FEW VII, 697b : pascere]

"Approvisionnement de bouche"

REM. Flave Vegece, a.1500 (que les pasquis et pastures des bestes, le charroy et subvection du froment, et autres especes de victuailles, avec eaue, bois, et appaissement soient renduz seurs de l'assault et incursion des ennemys), ds GD I, 315b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 2/24 
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     APPAÎTRE     
FEW VII pascere
APPAISTRE, verbe
[T-L : apaistre ; GD : apaistre ; FEW VII, 697a : pascere]

I. -

Empl. trans. Appaistre qqn. "Nourrir qqn, le repaître (au fig.)" : Pour apaissre et paistre Iacob sou sergent, et Israel son heritaige. Et il les ait peust et appassut en l'innocence et en la simplesse de sou cuer (Psaut. lorr. A., 1365, 82).

II. -

Empl. pronom. S'appaistre de qqc. "Se repaître de qqc. (au fig.)" : C'est trop bien dit, pour quoy ne le fait on ? Pour ce que foulz de parole s'apest ; Sentence est rien sanz mettre a fin l'arrest. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 389).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 3/24 
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     APPÂT     
FEW VII pascere
APPAST, subst. masc.
[GDC : apast ; FEW VII, 698a : pascere ; TLF : III, 277a : appât]

A. -

"Nourriture servant à attirer un animal pour le prendre" : Ainsi que le poisson a l'ain Est pris a l'apast d'un achet (LA VIGNE, S.M., 1496, 297).

B. -

Au fig. "Ce qui attire, séduit" : L'autrier je ne scay quelz apas Tu fys, dont bien fort me trompas, Car tes sos regars contrefais Sy tres follement furent fais Que j'en fus presque a mon trespas. (Poés. lyr. court. XVe I., c.1454-1456, 108).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 4/24 
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     APPÂTER     
FEW VII pascere
APPASTER, verbe
[GDC : apaster ; FEW VII, 698a : pascere ; TLF : III, 277b : appâter]

Empl. trans.

A. -

Au propre

 

1.

"Nourrir qqn (de qqc.)"

 

-

[Dans un contexte métaph.] : La femme qui est alaictee De la mamelle et appaictee De noblesse et sapience, Celle a une haulte science, Et c'est plus excellent tresor Que n'est de fine pierre en l'or (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 392).

 

2.

"Attirer qqn (avec qqc.)"

 

-

[Dans un contexte métaph.] : Lors, elle, voulant par la doulceur des fruicts du sien jardin me appaster (...). Commença lors entre les autres arbres des siens fronctiers à ung poerier hault et fueillu droit se tirer (SAINT-GELAIS, Séj. honn. J., c.1490-1495, 117).

B. -

Au fig. "Pourvoir qqn" : Est il pape, empereur ne roy Qui mesme les autres apaste Ne prince aussy qui en desroy Ne mecte la main a la paste ? (CHAST., Temps rec. D., 1451, 80).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 5/24 
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     APPÂTIS     
FEW VII pascere
APPASTIS, subst. masc.
[GD : apastis ; FEW VII, 698b-699a : pascere]

A. -

"Pâturage ; domaine" : ...il vint en ung moult grant appastiz a l'entour duquel estoit assemblé grant plenté de mousse (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 326). Ilz rencontrerent cinq ou six compaignons de guerre qui emmenoient des bestes chevalines et aucuns bons hommes des apatis du dit Artault (Arch. Nord, 1496, B 1708, f° 8, IGLF).

 

-

Courir (sur) les appastis. "Investir un domaine" : SATHAN. J'ay admené Adam et Eve Qui sont ja du siecle transsiz (...). LUCIFER. Laissez les moy, la ilz sont bien ; Ilz y ont, je croy, beau poser. Deables, ne vueillés reposer, Rendissez moy, grans et petiz, Courez moy tous noz appatiz : Le monde est tout nostre donné. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 30). Fermez vos guez, dame Thetis, Que les trouppeaux grans ne petiz Ne boivent pour l'eure presente ; Pallas, deffendez les patiz Qu'on ne coure vos appatiz (GRÉBAN (S.), Epit. Ch. VII, A., p.1461, 313). LUPARDIN. Ilz seront tous mis a l'espee, Sans espargnier grans ne petis. JULIEN. Nous courrons sus leurs appatis. Puis que la chose est la venue. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 339). Les Romains font grans assamblees Pour courir sus nos appatis. Ilz nous vendront prendre aulx emblees Dessoubz nos tois et appentis. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 341).

 

.

Au fig. : Et la perdis tout l'apetis De chanter, car dame Viellesse Couru adont tout l'apatis De ma joye et de ma liesse Dont il convendra que je laisse Le ditter et le rimoyer (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 137).

B. -

"Nourriture" : Esperance paist les quetifs, Assez promet et peu contente ; Les grandz et haultains appetis N'ont cure de ses appatis (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 577). Tous sont pourris et corps et biere Tous a la terre transgloutis Et pris comme son apatis. (LA MARCHE, Chev. délib. L., 1483, 36). [Ou est-ce apatis ?]
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 6/24 
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     MAUPËU     
*FEW VII pascere
MAUPËU, subst. masc.
[T-L : maupëu ; *FEW VII, 697b : pascere]

"Personne mal nourrie" : L'en y paye toutes ses debtes, On y repaist les maupeus [l. maupëus], L'en y revest les desvestus (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 264).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 7/24 
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     PACIENCE     
FEW VII pascere FEW VIII patiens
PACIENCE, subst. fém.
[T-L : paissance ; GD : pacience/paissance ; FEW VII, 696a : pascere ; FEW VIII, 17b : patiens]

"Nourriture, repas" : Mon cher maistre doulz et humain, Prenez en grey la pascïence ; Il me poise en ma conscïence Qu'il n'y a biens plus largement. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 547).

 

-

Prendre (la) pacience. "Prendre son repas, manger" : Sire, j'ay ma vïande preste Et bien préparé mon manoir. S'il vous plaist d'y venir manoir, Ce jour prendrez la pacïence (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 184). [aussi v. 15905 et 31247] [Var. ms. P] ...et s'il vous plaist vous viendrez prendre la pacience au disner au [an "en"] l'ostel de telz biens qui y sont (Gérard de Nevers M., c.1451-1464, 116). ...je pensoye a la grant pacience que vous prendrez. Avez vous point desgeuné... ? (LA SALE, J.S., 1456, 291). [Aussi p.274, 275, 286] Sire, j'ay ma vïande preste Et bien preparé mon manoir. S'il vous plaist me venir vëoir Et y prendre la pacïence, Selon ma petite scïence Je vous tiendray honnestement, Et vous pry amoureusement Que je ne soye point esconduyt. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 429). Sire, prenez en pacïence : Voicy du vin bien assorty Et d'un petit poisson roty : C'est toute la provision. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 940).

 

Rem. GD V, 681b. Aussi Mystère de Saint Remi, c.1520-1528, éd. J. Koopmans, 206. V. patience. L'ex. suiv. illustre le passage de patience à pacience : ...auquel lieu, pour sa reffection e de sez gens, ne trouva seullement que ung peu de pain et du laict dont il, pour ce soir se contenta et eut pacience, nonobstant qu'il estoit fort travaillé. (Lettres rémission René II P.D.H., 1477, 108).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 8/24 
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     PAISSÉE     
FEW VII pascere
PAISSEE, subst. fém.
[GD : paissee ; FEW VII, 696a : pascere]

"Droit de faire paître le bétail qq. part"

REM. Doc. 1421 (Bourgogne, paisee) ds GD V, 699b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 9/24 
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     PAISSEMENT     
FEW VII pascere
PAISSEMENT, subst. masc.
[T-L : paissement ; GD : paissement ; FEW VII, 696a : pascere]

"Action de paître, pâture" : Pastus (...) : paissemens (Aalma R., c.1380, 301).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 10/24 
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     PAISSIS     
*FEW VII pascere
PAISSIS, subst. masc.
[*FEW VII, 696a : pascere]

"Pâturage" : A Colin Hasekin pour ses paissis au lés devers Prayelle de ce terme, 4 lb. blans (Comptes Mons P., t.1, 1330, 237).

REM. Cf. GD VI, 64c : peisseis (sans doute même mot).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 11/24 
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     PAÎTRE     
FEW VII pascere
PAISTRE, verbe
[T-L : paistre ; GDC : paistre ; DÉCT : paistre ; FEW VII, 695a : pascere ; TLF : XII, 798a : paître]

A. -

Au propre [À propos d'animaux]

 

1.

Empl. trans.

 

a)

Paistre herbe. "Manger, brouter l'herbe" : Herbe vert ou fleur de genestre Me puet o les bues faire paistre, À son plaisir, Et morir, Sans mentir. (MACH., Les lays, 1377, 436). Cogneut avec ce, ledit deposant, que, IIJ ans a ou environ, autrement du temps n'est record, et en passant par la conté du Perche, trouva enmi les champs une jument qui paissoit herbe en un champ, laquele n'avoit aucune garde, laquele il print, et icelle mena en la ville de Chasteaudum, et illec la vendi la somme de XXXV s. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 108).

 

-

Paistre pré

 

.

[Dans un cont. métaph.] : Et on dist, et c'est vrai, que force paist le pré [comprendre ainsi : qu'il y faut de la force, de la persévérance pour paître toute l'herbe d'un pré ; à force de persévérance on arrive à bout des difficultés] Et qui a forche il boute. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 64). Le forche paist le pré, cecy set on assés. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 195).

 

Rem. WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre Hé., a.1440, 214/23.

 

b)

Paistre (un animal) "Mener (un animal) au pâturage pour qu'il se nourrisse" : Il fist toute l'ost là endroit arrester en uns blés, pour leurs chevaus paistre et recengler (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 63). O la tresbelle entre les femmes puis que tu te ignores et que tu ne te veulx congnoistre va ten, ys de la compaignie des bestes et va derriere apres les tropeaux de tes bestes, tu paistras les boucs. (CIB., p.1451, 199). Quel forrage Pour paistre moutons en greve ! (Pipée R., c.1470-1480, 214). ...il oy crier sondit filz en une terre où il paissoit sesditz pourceaulx (Doc. Poitou G., t.12, 1480, 373).

 

-

[Dans une comparaison] : Certainement les princes ont a coustume a aucuns eslargir pluseurs choses en la façon que paisçons les pourceaulx, c'est que nous les devourions quant seront engrecéz. (PICCOLOMINI, De curialium miseriis epistola L., c.1458-1477, 90).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : "...Pierre, me aimes tu ?". Et a chascune foys que il respondoit oÿ, il adjoustoit : "Paix ou gouverne mes brebis, mes aigneaux", c'est a dire tous crestiens, en trois manieres : par doctrine, par correction ou discipline, et par exemple (GERS., P. Paul, a.1394, 487).

 

2.

Empl. intrans. [D'un animal] "Brouter, manger de l'herbe (au pâturage)" : ...et s'avint Que par les champs les bestes mues Gisoient toutes esperdues, Es blez et es vignes paissoient, Tout partout ou elles voloient, N'avoient signeur, ne pastour, N'homme qui leur alast entour, N'estoit nuls qui les reclamast, Ne qui pour siennes les clamast. (MACH., J. R. Nav., 1349, 151). ...Et toutes trois nous en alames Vers Paris, le pastour de Troie, Qui gardoit s'aumaille et sa proie, Bues, vaches, moutons et brebis, Qui vont paissant par ces herbis. Mercurius nous y mena Et le pastour arraisonna, Qui s'esbatoit de sa holette Tous seuls en une sentelette. (MACH., F. am., c.1361, 209). ...[il] trouva d'aventure enmi les champs une jument assez basse qui paissoit aus champs (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 273). Et sur ce mont maynnent leurs avoirs menus a paistre, pour la grant bonté des herbes qui y sont. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 78). ...ung laboureur avoit perdu son veau qu'il avoit mis paistre dedans un pré (C.N.N., c.1456-1467, 88).

 

3.

P. ext.

 

a)

Empl. trans. Paistre (un animal) "Nourrir (un animal)" : Je l'eus [le lion] si juene et si petit Que pour fain, ne pour appetit, Ne pour destresse qu'il eüst De famine, il ne se sceüst Rapaistre ne mangier par li ; Si vos qu'il n'i eüst celi Ne celle par tout ce vergier Qui riens li donnast a mengier N'a boire, se ne li donnoie ; Si que jour et nuit le paissoie, Sans fallir, de ma propre main Toutes les fois qu'il avoit fain. (MACH., D. Lyon, 1342, 226). Lors faut que li contes li dongne [au faucon] Le cuer de l'oisel, c'est sa chasse, C'est ce pour quoi il vole et chasse. (Ainsi le paist, ensi le lurre Dou cuer de l'oisel sur le lurre.) (MACH., Voir, 1364, 724). ...ledit de Saint Laurens est tenu faire et païer par chacun an, tant pour lui que pour ses hommes dudit fieu, une mine de seigle du pris de XII d. t. pour paester les chiens du roy quant il vient en son manoir d'Oessel. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 52). Ce que Apollo aussi est en l'ostel du roy Ameteus receus et qu'il le fit son pasteur et garde de ses bestes, c'est a dire, et non autre chose quant a ceste exposicion, que les bestes ne sont norries ne peues fors par les herbes que le soleil leur livre. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 534).

 

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio T., c.1354-1377, gloss.

 

-

Paistre et nourrir au doigt. "Paître et nourrir avec soin" : Et pour ce qu'on dit que cremour N'est pas volentiers sans amour, Et il me crient tant comme il puet, Et croy qu'Amours a ce l'esmuet, Et si l'ay longuement au doy Peü et norri, je le doy Mieus amer c'une beste estrange ; Car volentiers fui et m'estrange Des bestes qui ne sont privées, Pour ce que condicionnées Sont de si divers esperis Qu'il y a tout pleins de peris. (MACH., D. Lyon, 1342, 227).

 

b)

Empl. intrans. [D'un animal] "Se nourrir (aux champs, aux bois...)" : LE FOL. (...) Je vi quant ma mére fut née Qu'elle menoit les truies paistre Dedans le chapperon d'un prestre... (Mir. parr., 1356, 17). Item, cogneut que, quatre ans a ou environ, en passant par un bois qui est en la conté du Perche, trouva oudit bois et vit sept ou huit pourceaulx, n'est record lequel, qui paissoient esdiz bois, à sept lieues de la ville de Nogent, et qui estoient sanz garde (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 109). Mais que j'ay veu depuis six ans Paistre de grues parmy les champs Qui toutesfois s'en sont vollees. (Rapp., c.1480, 59).

 

-

[Cont. métaph.] : Certes, dist elle, le pourpoint Si te fust bien taillie a point, Se tu a point fusses taillies ; Mais a toi tient qui apointiez N'es pas a droit selonc son point, Quar trop es cras et as trop d'oint Dessous l'elë et trop es drus, Trop reveleus et trop pëus. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 122). Vous estes ministre et pasteur Des povres berbis esgarees Qui, par quelque faulx seducteur, Des bons pastis sont separees Et de mal paistre preparees Au dangier, dont souvant advient Qu'elles sont du loup devorees, Quant ainsi dessus elles vient. (LA VIGNE, S.M., 1496, 258).

 

.

[Par dérision, d'une pers.] : Pour ce sui sy vostres, par saint Sevestre, Qu'avec les bues me poés faire pestre A vostre guise. (MACH., Voir, 1364, 552). En celui temps ne paissoit ou jardin de justice de France telle vaquerie [p. allus. à Jean de la Vacquerie, premier président du Parlement de Paris] comme à present ! (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 140 v°).

 

-

[Pour marquer l'idée d'une situation inverse de la normale (c'est le monde à l'envers)] : Par me foi, dist Jourdain , je croi que li oison Menront les auwez paistre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 876). Les oisons mainnent les oes paistre. (Path. D., c.1456-1469, 194).

 

c)

Empl. pronom. "Se nourrir" : ...les povres chiennés famis Qui dessoubz la table sont mis, Aucuneffoiz se peuent paistre Des mïettes qui de leur maistre Dessoubz la table leur descend. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 166).

B. -

P. ext. [À propos de personnes] "Nourrir"

 

1.

Empl. trans. Paistre qqn. "Nourrir qqn" : ...mon enfant chier : Ne vous sçay lever ne couchier, Ne si ne vous sçay de quoy paistre. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 61). ...touz jours estoit diligens Des povres paistre et soustenir. (Mir. roy Thierry, c.1374, 287). Les .VIJ. euvres de misericorde sont paistre les povres, donner a boire au povre, vestir le povre, herbergier le povre, visiter le povre malade et l'enchartré, conseillier le povre et ensevelir le povre. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 254). Mains sont vngs des membres plus hardiz et plus entremettans de ce qui est neccessaire au corps que tous les ault[r]es membres car premierement l'en en promet foy l'en en peest le corps l'en en fait les oeuures de vaillance le principal labour d'oeuure de homme et le plus neccessaire et est le plus entremettant de dessus le corps. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 505). ...son maronnier, qui moult de biens et d'ayde lui avoit fait tant en elle paistre comme en elle reconfortant (WAUQUELIN, Belle Hélène Const. C., c.1448-1452, 54). Feu, boys, charbon, fins souffres, salpestres, Brayes et guestres pour fonder ostz champestres, Et pour gens paistre durement a la foulle, Cherz, charïotz, brouettes, huys, fenestres, Cordes, chevestres, soubbassemens silvestres En mains sequestres redigea on par roulles (LA VIGNE, V.N., p.1495, 133).

 

Rem. L'ex. suivant (à interpréter prob. "fournissant la nourriture nécessaire pour vivre") s'analyse plus difficilement (constr. à compl. d'obj. interne ?) : La descendi du ciel manne saintie Non descroissant, paissant le neccessaire, Et ce fait fu pour touz amans atraire A bonne Amour servir (Mir. st J. Paulu, c.1372, 150).

 

-

"Repaître" : [Le géant Polyphème] quanqu'il attaint il cravente Pour paistre sa gueule senglente : Quant les hommes prent, il les tue, Puis les deveure et les mengue, Si que li sans aval degoute Parmi sa barbe goute a goute. (MACH., Voir, 1364, 620).

 

-

Bien/mal peu. "Bien / mal nourri" : Il avoient trop de meschié ; Trop avoient de dures fins, De durs lis, de mauvais coussins ; Souvent estoient mal peü. Nulz ne scet, s'il ne l'a veü, Ce qu'il leur couvenoit souffrir. (MACH., D. Lyon, 1342, 210). Et s'on t'aportoit a cautelle Ceste viande bonne et belle Et puis tu en mengasses trop, Tu t'ociroies a un cop, Qu'on te donroit a la traverse Après d'une autre si diverse Et si anuieuse a mengier Que tu n'en porroies mengier. Einsi seroies deceüs, Mal gouvernez et mal peüs. Si qu'amis, pren ta soustenance, Mesure et poise en la balance Tant la mauvaise com la bonne. (MACH., C. ami, 1357, 61). ...il n'avoit pas grant quantité De gent qui fussent bien haitiez ; Einsois estoient mal traitiez, Lassé, foulé et travillié, Mal peü et mal abillié, Pour le chaut et pour la bataille. (MACH., P. Alex., p.1369, 95). Nos chevaus n'ont paille ne fein, Si que eaus et nous morrons de fein. Et s'est li soudans près de ci, Qui amenra, je vous le di, Par Vc. fois Vc. mil hommes, À si po de gens que nous sommes, Et seront fres et bien peüs ; Si que, sire, trop deçeüs "Seriés de ci demourer, Pour nous tous faire devourer. Car po de chose est, sans doubtance, De nous encontre sa puissance, Meesmement en son païs..." (MACH., P. Alex., p.1369, 102).

 

-

[Cont. métaph.] : Quant la dame malcontente et plaine d'ingratitude de son Espous immortel et de son mari mortel aussi est bien peue et saoulee de viandes delicieuses de ce monde et paree de biaus ornemens es quelz elle se delitte fort, elle chiet souvent ou pechié de peresse et de negligence de soy meismez. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 278).

 

-

Paistre sa faim de. "Apaiser sa faim avec" : Nompourquant li fols retourna Et set jours entiers sejourna Devant la dolereuse porte, Qu'il n'est homs qui riens li aporte. Sa soif estanche de son plour Et sa faim paist de sa dolour. Mais la puet assez demourer, Assez puet braire, assez plourer Et pleindre soy tant qu'il vorra, Que jamais ne la reverra (MACH., C. ami, 1357, 91).

 

2.

Empl. intrans. ou pronom. "Se nourrir" : EVE. Des autres [fruits] avons la jouÿssance Par voulenté divine et pure, Et en pouons prandre a plaisance Pour paistre et substanter nature. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 53).

C. -

Au fig.

 

1.

Loc. fig. Faire/mener/envoyer qqn paistre (comme on le ferait d'un animal)

 

-

Faire paistre qqn. "Moquer qqn, le tourner en ridicule, le tromper, le mener comme une oie ou un mouton" : DACIEN. Seigneurs, je cuit qu'il nous fait paistre : En touz ces tourmens rien n'aconte, Par enchantement les surmonte Et mes paroles tient a foles. (Mir. st Lor., 1380, 181). Tu me cuidois bien faire paistre. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 535). Et fait l'en, las, atendre et pestre Cellui qui... (VAILLANT, Oeuvres D., c.1445-1470, 146). Tu nous cuides bien feyre pestre De nous dire tieulles frivolles ? Cuides tu que par tes paroules Nous croyons ainsi de legier ? (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 186). Par le sang bieu, il vous fait paistre ! (Path. D., c.1456-1469, 162). Mais me cuides tu faire paistre ? (Copp. lard., a.1488, 178). Par bieu, elle me fait bien paistre, Je croy que c'est le chien au prestre : Elle est malade quant el veult. (P. Jouh. D.R., a.1488, 37). Laisse vostre faulce loy Qui vous fait nuyt et jour bien paistre Mais Jhesu Crist nostre doulx maistre De bon cueur vueil tout jour amer (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 85).

 

Rem. Myst. process. Lille K., t.1, a.1485, 8/184.

 

.

Faire paistre qqn en ses lacs. "Attraper qqn dans son piège, le tromper" : LUCIFFER. Va y tost et luy dis [à saint Martin] combien De maulx le jour il peult commectre Et que tout son fait ne vault rien, De tant misericordieux estre. BURGIBUS. Si en mes las ne le foys paistre, Je suis contant que l'on me bate. (LA VIGNE, S.M., 1496, 483).

 

Rem. Cf. DI STEF., 630c-631a.

 

-

Mener qqn paistre. "Tromper, duper, abuser qqn" : MATHEUS. (...) Nous avons veü nostre sire En corps tout vifz cy en presence. THOMAS. (...) Je n'aray ja en ce creance, Et fut mille foix mieulx mon maistre, Sui ge beste pour mener paistre ? (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 267). Par Dieu, elle [ma femme] me menroit pestre Bien souvent, et dit bien et bel Des nues que se sont pel de veel. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 343).

 

-

Envoyer/chasser qqn paistre (au champ). "Chasser qqn, se débarrasser de qn, envoyer qqn promener" : ...[il] trouva maniere d'avoir d'elle son argent, ses bagues, ses joyaux, et tout jusques a la chemise ; et puis l'envoya paistre (C.N.N., c.1456-1467, 14). Consydera aussi de la battre ou injurier de parolles que c'estoit peine perdue ; si s'advisa a chef de piece qu'il la chassera paistre en sus de luy (C.N.N., c.1456-1467, 419). On pert et ne sait on comment ; Que celuy qui cuide estre maistre Par maleur et par aultrement, Bien souvent on l'envoye pestre. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 571). CLAUDE. Mieulx luy vauldroit qu'il fust a naistre, L'usurier parjure, faulsaire ! Aux champs je l'envoyeray paistre Puisqu'a tort il me veult deffaire. (LA VIGNE, S.M., 1496, 521).

 

-

Faire qqn le foin paistre. "Tromper qqn, le mener comme un sot" : ...il [Dieu] sommet Ton corps, ton honneur, ta puissance, Ta gloire, ta magnificence, Ton roiaume, ta dignité et Toute ta felicité A mort et a destruction, Pour ce qu'as fait oblation Aus ydoles et sacrefice Et as laissié si digne office Com d'aourer le roy celestre Qui ton pere fist le feinc pestre. Tout ce verras isnellement Parfait, se Daniel ne ment. (MACH., C. ami, 1357, 33).

 

2.

Paistre qqn

 

a)

Paistre qqn de. "Rassasier qqn de" : ...tout garist son dous regart Qui paist d'amoureuse vitaille Mon cuer et dedens li entaille Sa biauté fine par tel art Qu'autre n'est de quoi il me chaille, Et des biens amoureus me baille Tant qu'il n'est joie qui me faille (MACH., R. Fort., c.1341, 24). Et en riens n'as recongneü Les biens dont elle t'a peü (MACH., Voir, 1364, 222). De paine et de june le paix. (THOMAS MAILLET, Prov. Alain H., c.1375-1400, 68). C'est ce qui de joie me pait, Ce me norrit, ce me refait, C'est ce qui en mon cuer ne lait Doleur, tristece ne pesence (MACH., Les lays, 1377, 369). Car se je amoie assés plus Que je ne fais Et s'heüsse plus que nus Pris en tous fais, Si suis je norris, refais Et pourveüs Largement, et bien peüs De ses bienfais. (MACH., Les lays, 1377, 433). Mes amys, esjouÿssez vous En Dieu qui tout bon cueur conforte, Car la nouvelle vous apporte Qui plus de joye vous doit paistre. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 858).

 

-

Part. passé : De desconfort, de martyre amoureus, De griés soupirs, d'une crueuse ardure, De pleins, de plours, d'un mal tres dolereus Pleins et peüs de triste nourriture, Vuis et geüns d'amoureuse pasture, Vit en morant, dame, li cuers de mi En desirant vostre douce merci. (MACH., Bal., 1377, 542).

 

-

Paistre qqn de vent. "Entretenir qqn de vaines promesses" : Mais toutesfoiz j'en suis trop bien vengee, car telx folz, menans si large vie, communement meurent pauvres et sont paissuz de vent. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 331). "...Les grans seigneurs", dist Magnificence la chambriere, "aujourduy plus delictent en leur seigneurie qu'ilz ne font au bon gouvernement de la chose publique, qui leur est commise de Dieu, quant ilz encline[n]t les oreilles aux maistres dessusdiz et conseilliers, aux heraulx, faiseurs de bourdes, mahommes et chambrieres. Et sont paissuz de vent des le matin jusques au seoir, cuidant de blanc que ce soit noir..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 533-534).

 

-

Se paistre (de qqc.). "Se nourrir (de qqc.)" : Elle [Souffissance] n'avoit besoing de riens, Ne li failloit chose nesune ; Hors estoit des mains de Fortune Et de son perilleus dangier. De po se paissoit au mengier, Car plus refaite estoit d'un ouef Que ne fust un autre d'un buef. (MACH., J. R. Nav., 1349, 181). Et telz sont ceulz qui se paissent ou mangüent du gaaing des foles femmes incontinentes et tous telz gens. (ORESME, E.A., c.1370, 240).

 

.

"Se satisfaire de qqc." : De ceste parole me pais (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 358).

 

b)

Paistre qqn. "Graisser la patte à qqn" : Il n'est finance nulle, tant soit grande, que gens d'armes n'exillent et mettent à fin, car qui voelt avoir leur service, il faut que il soient pascu , ou autrement, il ne font cose qui vaille (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 182).

 

-

Paistre qqn de gras morceaux : Et si les juges sont preudommes et cognoissans leurs sofismes [des avocats], et vouldront proceder a sentence diffinitive, lors les advocaz propouseront erreurs, privileges, estaz, escriptures et evasions, et parlant moralment, civiles interlocutoires, par lesquelles quatre ou cinq ans passeront, voire aucunesfoiz XX ou XXX, avant que le principal, qui sera comme oublie, puisse venir en place, c'est assavoir du pauvre defendant qui paistra l'advocat de graz morceaux et de son propre sang, comme le pellican fait ses petis pellicains. Et tant le paistra que riens ne lui demourra. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 465).

 

3.

Paistre qqc. "Nourrir qqc." : Car il n'est qu'un Dieu seulement Par lequel li quatre element Sont fait, dont toute creature Prent soustenence et norriture. Cils Dieus qui tout paist et gouverne Le centre dou ciel et le cerne, Le soleil tient haut en ardure Et la lune bas en froidure, C'est li sires qui si bien nombre Qu'il scet des arainnes le nombre (MACH., C. ami, 1357, 48).

 

-

[Un argument] : Sophistique, par qui on paist Argument par divers sophisme... (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 129).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 12/24 
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     PARPAÎTRE     
FEW VII pascere
PARPAISTRE, verbe
[GD : parpaistre ; FEW VII, 697b : pascere]

"Laisser manger son saoul [l'oiseau de proie]" : Et quant il ara un peu mengié contre terre, si li oste la char et le descharne et monte sus ton cheval loing de lui, puis siffle et l'apelle et le parpés [var. GD V, 786b : parpais] suz ton poing. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 226).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 13/24 
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     PASCITIF     
*FEW VII pascere
PASCITIF, adj.
[*FEW VII, 699b : pascere]

MÉD. "Qui nourrit" : Les causes de la congestion sont en ce quant la vertu pascitive du membre ou quel paist le membre ou est l'apposteme ne peut digerer la viande qui luy est envoyé par plainne et par parfaicte digestion, demourent en luy superfluités et se accroissent pou a pou jusques que le membre soit replect et estendu jusques que l'apposteme soit faicte. (PANIS, Guidon, 1478, tr.II, doct.1, chap.1).
 

DMF 2020 - Synthèse Claude Thomasset / Danièle Jacquart

 Article 14/24 
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     PASCU     
FEW VII pascere
PASCU, adj.
[GD : pascu ; FEW VII, 700a : pascere]

"Nourri"

REM. FROISS., Chron. K., X, c.1375-1400, 304 ds GD VI, 18b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 15/24 
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     PAST1          PAST2     
FEW VII pascere
PAST, subst. masc.
[T-L : past ; GD : past1 ; DÉCT : past2 ; FEW VII, 697b : pascere]

A. -

"Nourriture, repas" : Et aussi facéz moudre X ou VIIJ quarters de frument, VJ quarters de feves et poyses et VIIJ quarters d'orge, d'aveins, pour past a chiens (Lettres agn. L., p.1412, 407). Tous ensemble nous vivons soubz la vertu du soleil et tous nous aspirons et auxi respirons, nous avons ung chascun un maisme past et ung meisme boire. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 267).

 

-

"Nourriture comme appât" : Ces chouses pourroit l'en dire pour ceulx qui sont en mariage, qui ressemblent le poisson estant en la grant eaue en franchise, qui va et vient ou il lui plaist, et tant va et vient qu'il trouve une nasse ou borgne, ou il a pluseurs poissons qui se sont prins au past qui estoit dedens, qu'ilz ont sentu bon et flairant. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 3). [Autres ex. p.6 et p.98]

B. -

"Repas offert, banquet d'accueil, comme droit d'entrée dû par chaque nouveau membre d'une communauté professionelle" : ...nul ne peut estre bouchier taillant à estal, se il ne poye 6 liv. p. pour son past une seule foys c'est assavoir 30 s. p. à la dicte eglise de Saincte-Geneviève et 30 s. à l'euvre de la dicte eglise de Saint-Maart et le remenant aus diz bouchiers pour boire ensemble. (Industr. Paris F., 1301-1400, 345). Item, et pour son past [le nouveau mesureur de grains] donra a disner a ses compagnons et pour son entrée, et aussi pour avoir son run de la rivière, il paiera quarante solz parisis (Mét. corp. Paris L., t.1, 1416, 242).

C. -

P. ext. "Prestation en nature ou en argent, gratification" : Et, al cause de sa reception, ilh doit (...) à cascun de ses coneskevins, II stiers de bon vin ; aux saingnours qui sont de leur conseilh, atretant ; et, à leur clers, à leurs changeur sermenteis et à leur chambrelains, à cascun d'eaux, I stier ; (...) et doit, à tout le colleige devant nommeit, unck paist suffissant de vin et de viandes. (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 96). ...et au jour que on lui fait la livrée [du bois pour son moulin], il est tenu donner un disner au verdier et aux sergens de ladicte forest, lequel disner est nommé un paast au verdier. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 242). Item, qu'ilx ne reçoivent past pour la garde de leurs baillies. (BAYE, II, 1411-1417, 233).

 

Rem. Est-ce le même mot ds l'ex suiv. ? "Gratification, d'où faveur accordée (?)" : ...et qui n'a lettres de past, sy faut il payer la gabelle partout (Voy. Jérus., c.1395, 3).Ou rattacher à passer ; mais la forme fait difficulté (forme de subj. ?).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 16/24 
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     PASTER     
*FEW VII pascere
PASTER, verbe
[*FEW VII, 698a : pascere]

"Manger" : Nous avons beau temps, Car nous vivons selon le temps De viandes delicieuses, Delicates et precieuses, Et en avons a grant foyson ; Et du vin nouvel de moyson Buvons du meilleur (...). Nous pastons et avons du pain (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 501).

REM. Cf. T-L VII, 466 : pastoiier2 et GD VI, 35a : pastoier1.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 17/24 
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     PASTICHON     
*FEW VII pascere
PASTICHON, subst. masc.
[GD : pastichon ; *FEW VII, 698 : pascere]

"Petit pâturage"

REM. Doc. 1401 ds GD VI, 33c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 18/24 
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     PÂTIS     
FEW VII 698b pascere
PASTIS, subst. masc.
[T-L : pastiz ; GD : pastis ; FEW VII, 698b : pascere]

"Lande ou friche où l'on fait paître les bêtes, pâturage" : ...et est sousfert celui heritage estre communs pestiz (VIGNAY, Le Miroir historial C, 1333, IV, 647). ...et peut prendre en chacun arbre tous les fours à édiffier sur ledit tenement. Pasturage à toutes telles bestes comme il voudra mettre pasturer au pastis de ladicte forest (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 36). Vous estes ministre et pasteur Des povres berbis esgarees Qui, par quelque faulx seducteur, Des bons pastis sont separees Et de mal paistre preparees Au dangier, dont souvant advient Qu'elles sont du loup devorees (LA VIGNE, S.M., 1496, 258).

Rem. Ex. d'a.fr. et doc.1404, 1409 et 1451 ds GD VI, 34b. Renart contref. R.L., 1328-1342, gloss. ; DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 244 (T-L VII, 465) ; MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, gloss. ...

 

-

P. métaph. : Je suis Misericorde qui cy habite, se tu veulx estre sauvé de ceste tempeste, va a la maison des freres Prescheurs de Boulongne et la trouveras l'estable de penitence, et la creche de continence, et les viandes [le pescis, ms. pestis] de doctrine. (BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 713). [Var. ds VIGNAY, ms. BNF fr. 241, a.1348]
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 19/24 
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     RAPAISSER     
*FEW VII pascere
RAPAISSER, verbe
[*FEW VII, 697b : pascere]

"Repaître, rassasier" : DIEU. Usuriers, deables t'enmenra (...) tu l'as justement gaangnié [l'enfer]. Quant veoies un mehaignié, Povres, enfans, hommes et fames, Contraiz de braz, de piez, de james, Ja ne feussent tant mehaignié Que par toy fussent rapaisié D'un seul repas de ta viande (Jour Jug. R., c.1380-1400, 249).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 20/24 
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     REPAISSEMENT     
FEW VII pascere
REPAISSEMENT, subst. masc.
[T-L : repaissement ; GD : repaissement ; FEW VII, 697a : pascere]

"Action de nourrir, de se nourrir ; nourriture" : Oncques n'y jeu Bertran ne dormi nullement, N'a table ne se sist pour son repassement (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 417).

REM. Même mot ds l'ex. suiv. ? : ...le brant avalz dessant ; Sus le chief Clariant cheyt si radement Que dressy as espaulle le duc tranche et porfant. Li cop cheyt a terre sans nulz repaissement. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 6).Par ironie, "sans bénéfice pour la victime" ? Ou repassement "sans que le coup puisse être renouvelé" ?
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 21/24 
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     REPAISSIER     
FEW VII pascere
REPAISSIER, verbe
[T-L (renvoi) : repaissier ; GD : repaisser ; FEW VII, 696b : pascere]

I. -

Empl. trans. "Rassasier" : Tout est passé, bon temps est trespassé, Le pas passé a ["a passé"] qui nous repassa (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 96). Ouvrés le poing, estendés vostre main, Pour secourir les pouvres disetteus, Comme Busa, la dame au coeur piteux Qui repaissa dix mil en l'ost romain (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 677).

II. -

Empl. intrans. "Se rassasier" : ...et ne tint à gueres qu'il ne trouva les Françoys en ung village qui repaissoient. (GRUEL, Chron. Richemont L., c.1459-1466, 89).

REM. Ex. déb. XIVe s. ds GD VII, 50b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 22/24 
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     REPAÎTRE     
FEW VII pascere
REPAISTRE, verbe
[T-L : repaistre ; GDC : repaistre ; DÉCT : repaistre ; FEW VII, 697a : pascere ; TLF : XIV, 844b : repaître]

A. -

Au propre

 

1.

Empl. trans. "Nourrir, rassasier qqn / un animal" : Miex le vaulsist avoir vendu Et pris de l'argent pour repestre Lez povres (Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 102). La [Daniel] fu sis jours, que creature Pain ne vin ne autre pasture Ne li donna, n'aus set lions, Plus familleus qu'alerions, Ne fu riens donné la journee, Par quoy sa char fust devouree - Et si leur donnoit on sans faille Tous les jours deus pieces d'aumaille Et deus moutons pour eaus repaistre. Mais ce jour n'orent point de maistre. (MACH., C. ami, 1357, 41). ...c'est assavoir de l'abondance du harant, par lequel toute Allemaigne, France et Angleterre, et plusieurs autres pais sont repeuz en Quaresme (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 249-250). Pour quoy devons premièrement Considérer soigneusement Que, quant un homme est conçéu Dedens sa mère et repéu, Entièrement, sans dire fable, D'une matière abhominable (LA HAYE, P. peste, 1426, 66). Mon hoste, trouvez l'achoison De bien loger monsieur mon maistre Et que nous ayons a foison Du foin pour noz chevaulx repaistre. (LA VIGNE, S.M., 1496, 201).

 

-

Repaistre sa vie. "Se nourrir" : En vostre hostel me hebergiez, Et me soiez si secourable Que du relief de vostre table Je puisse ma vie repaistre (Mir. st Alexis, 1382, 344).

 

-

Repaistre de : Garde qu'en ton mengier ait bonne Et qu'adès petit a petit Tu reteingnes ton appetit, Car nature est bien repeüe De moult petit et soustenue. (MACH., C. ami, 1357, 61). ...tel soing avez de moy pris Que de voz drapz m'avez vestue Et de voz vivres repeue. (Mir. emper. Romme, 1369, 289). ...une poulaille dont nous repeusmes nostre oyseau. (Abuzé D., c.1450-1470, 64). ...celuy qui repeut cinq mille hommes de V pains d'orge et de deux poissons (C.N.N., c.1456-1467, 488).

 

-

[Dans un cont. métaph.] Repaistre qqn / son coeur / son desir... (de) : Lors estoit mors d'amoureuse morsure Mes cuers et poins de joieuse pointure Et repeüs de douce nourreture Par Dous Penser Qui ma doleur faisoit toute cesser Et garison me faisoit esperer. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 75). Car long seray de vo douce figure, Helas ! dolens, et n'aray creature Qui me conforte Ne qui me doint joieuse norriture Ne repaisse d'amoureuse pasture Ne qui sache la tres douce pointure Que mes cuers porte. (MACH., Compl., 1340-1377, 259). Mais quant je sui - et serai - long de vous, et il me souvient de la tresdouce pasture et sade nourreture dont vous m'avés si doucement nourri et repeu, se j'ai - et arai - po de joie et de leesce, nulz ne s'en doit mervillier. (MACH., Voir, 1364, 368). Et Dieu le reconforte, car il est son servant ; et le repaist des doulz metz de son saint Paradis, c'est de pures et sainctes pensees des choses qui sont ou ciel (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 23). La haulteur de la verité theologienne qui est ung ray de la souveraine lumiere esclarcissant l'entendement et comme ung appareil de viandes royales delicieuses repaissant et refectionant le desir affectueux de la creature raisonnable (Somme abr., c.1477-1481, 98). D'aucuns Gaingne pain est nommee, Car par el est gaingnie le pain Dont repassus sont tous cuer humain (Pèler. vie hum. C., c.1480-1500, 294). Et nous repeut du pain des anges (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 298).

 

2.

Empl. intrans. ou pronom. "Se nourrir, se rassasier" : Je l'eus si juene et si petit Que pour fain, ne pour appetit, Ne pour destresse qu'il eüst De famine, il ne se sceüst Rapaistre ne mangier par li ; Si vos qu'il n'i eüst celi Ne celle par tout ce vergier Qui riens li donnast a mengier N'a boire, se ne li donnoie (MACH., D. Lyon, 1342, 226). Nous avons respu en ce lyeu Bien grandement (Pac. Job M., c.1448-1478, 205). Il fust trop bien temps de respaistre (Pac. Job M., c.1448-1478, 206). ...en grand haste vindrent repaistre en ung petit village ; et après le disner, qui fut et court et sec, monterent a cheval et de plus belles s'en vont querans les lievres. (C.N.N., c.1456-1467, 474). Veez cy viande pour bien repaistre, Ma mere, et prenés en gré. (Pass. Auv., 1477, 106). Le roy, la royne de Vïenne partirent Et en vollant allerent la autour Tant qu'ilz vindrent a un petit destour Dit Villeneufve, ou illec descendirent Pour y repaistre et disner, ce qu'ilz firent. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 142). Et, après laditte monstre faicte, Mons. de Crussol dist au roy : "Sire, entendés vous pas bien que en ceste monstre il y a plus de dix mil qui ne sauroient faire dix lieues à cheval sans repaistre ?" (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 207). Et, après qu'il eut repeu legyerement audit Vaudoué, conclurent ensemble d'eux detracquer et departir par divers chemins (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 175).

 

-

(Se) repaistre de : Et il, trés dous savoureus Espriviers, gens et amoureus, Prist entour li a colier, Et je a merencolier, Pensant qu'il estoit familleus ; Car il n'estoit pas sommilleus De querir se trouver peüst Oysel dont il se repeüst. (MACH., D. Aler., a.1349, 272). Il s'anuite, dont moult m'ennoy : Ne puis aler en avant, lasse ! Et si n'ay de quoy me repasse Nis un tout seul morsel de pain (Mir. Berthe, c.1373, 188). ...ci sommes en desconfort Et en adversité si fort Que nous ne savons ou aler, (...) Ne n'avons de quoy nous repaistre. (Mir. fille roy, c.1379, 53). ...l'ange luy monstra Ung pain cendré dont il repeut. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 36).

 

3.

Part. passé en empl. adj. Repu. "Qui a assouvi sa faim jusqu'à satiété" : Daniel se mist en estant Et si menja de ce mes tant Qu'il fu saous et repeüs Et de l'amour Dieu embeüs. (MACH., C. ami, 1357, 43). Si comme meilleur est estre repeü et asasié que n'est mangier, et estre sain que acquerir santé. (ORESME, E.A.C., c.1370, 408). ...la personne oiseuse et bien repeue a grant peine puet garder chasteté. (LA SALE, J.S., 1456, 24). Quand la brigade fut tresbien repeue, la cloche sonne XIJ heures, dont ilz se donnerent grans merveilles, tant plaisamment s'estoit le temps passé à ce soupper. (C.N.N., c.1456-1467, 65). ...est venu Jehannot, l'arbelestier du roy, chasser à Gardane à la grosse chasse, et à l'environ, en la compaignie de cappitaine de Bourbon, (...) lesquels y ont demouré deux jours et deux nuytz, tousiours chassent à mes despens, lesquels ay tenus bien ayses et bien repeuz, eulx et leurs chevaulx (Comptes roi René A., t.3, 1478, 281). ...nostre enffant chier, Bien nourri, pensé et repeux. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 35). Repeu suis de tous entremetz (Colin loue dép. Dieu T., c.1485, 154).

B. -

P. anal. au fig. "Nourrir, satisfaire, combler" : ...longuement, com douce mere et tendre, M'a repeü De ses dous biens au mieus qu'elle a peü (MACH., J. R. Beh., c.1340, 86). C'est celle ou sont tuit mi plaisir ; C'est ma main destre ; C'est celle qui me puet garir Et faire en joie revenir, Se de son regart mon desir Deingnoit repestre. (MACH., R. Fort., c.1341, 48). La doucement m'a repeü De tous les biens qu'elle a peü, Et d'aligence. C'est celle qui a descreü Mon mal, et ma joie acreü (MACH., R. Fort., c.1341, 121). Mais Dieu le voult, (...) qui repaist humaine creature De son saint corps ; et si en fait peuture A tout vray cuer qui l'ayme (Mir. ev. arced., c.1341, 144). Dame, ce m'a moult embeli Qu'il s'est de mal faire retrait Par vostre saint et doulx attrait, Qui l'a de grace repeu En tant conme il vous a veu. (Mir. march. larr., c.1349, 111). YTIER. Sire, tenez, or mengiez fort : Vezci de quoy. AMIS. Je ne pourroie, Ytier, par foy ; Le reposer m'a repeu. (Mir. Amis, c.1365, 53). Las ! Amours me soloit estre Douce, courtoise et po fiere, Et de ses dous biens repaistre, Com vraie amoureuse mere. (MACH., L. dames, 1377, 68). Souvent me fais, bien l'ay aperceü, Pleindre mes jours et enhaïr mes nuis, N'encor ne m'as nulle fois repeü Des biens dont tant sui familleus et vuis, Que tant desirer me fais Qu'il me vaurroit mieus morir à .J. fais Qu'einsi languir en desirant mercy. Certes, trop ay en toy dur anemy. (MACH., L. dames, 1377, 162). Si qu'Amours m'a trop deceü, Que j'ay creü, Quant repeü Ne pourveü N'a de pité m'ardeur agüe, Eins ha ma joie descreü (MACH., Lays, 1377, 292). Las ! qu'ay je dit ? ja n'iert perdue Ne retenue, Car à .VC. doubles rendue M'est, sans plus, par douce esperance Dont fine amour est soustenue Et repeüe, Quant de la belle ay la veüe Qui me point d'amoureuse lance. (MACH., Lays, 1377, 333). Ha ! sire Dieu, se de ta grace Ne me confortes et repais, Ne puis de conscience en pais Contempler ta benignité (Mir. st Alexis, 1382, 322). Repeus serés de douls langaiges (Poés. lyr. court. XVe I., c.1454-1456, 77). SAINCT MARTIN. (...) Veulx tu vengence sur moy prendre De tes dieux s'on les a deffaiz ? Saichez, s'ilz estoyent parfaiz, Que pas ne fussent desrompus ; Mais pour ce qu'ilz sont imparfaiz, Tu voy qu'ilz ont les corps rompus. Trop mallement vous ont repeux De bon salut en les servant, Ains vous ont du tout corrompus Tant que d'eulx chascun fut servant. (LA VIGNE, S.M., 1496, 448).

 

-

Repaistre ses yeux de qqc. "Se délecter de qqc." : ...elle repaissoit ses yeulz de fois a autre quant elle osoit. (LA SALE, J.S., 1456, 141). Laissez Venus cropir a la fenestre, Et pour voz yeulx d'autre gibier repaistre, Puisqu'a tant vient tant par mons que par plains, Marchez avant, roy qui portez le ceptre. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 154).

REM. Forme repoüs : Scheler, Gloss. Geste Liège, 257 (v. 4598).
 

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 Article 23/24 
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     REPAS1          REPAS2     
FEW VII pascere
REPAS, subst. masc.
[T-L : repast ; GDC : reâst ; FEW VII, 699a : pascere ; TLF : XIV, 856b : repas]

A. -

"Nourriture" : Et apres leur second labeur et aux jours de feste aient autre repas (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 136). ...car dur giste et petit repast, et mal assez leur faisoit compaignie (Bouciquaut L., 1406-1409, 269).

 

-

"Portion" : Mais je scé bien que du mengier Et du boire, je ne doubt pas, A il eu povre repas En ces set ans. (Mir. Theod., 1357, 115).

 

-

[Pour un animal]

 

Rem. Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 2717.

 

-

[Cont. métaph.] : Je n'ay repast que de Foiblesse, Couchant sur paille de Destresse, Suy je bien payé maintenant De mes jennes jours cy devant ? (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 535).

 

-

P. métaph. "Nourriture spirituelle" : LE .II. SERGENT. Labourons tandis qu'il est temps, Querons de l'ame le repas, Car nous avons de grans moyens Des merites sainct Nicolas. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 159).

B. -

"Ensemble des aliments que l'on prend à un moment donné de la journée, repas" : Mais le reppast estoit sobre comme il affiere a femme vesve (CHR. PIZ., Avision T., 1405, 157). Charles de sa coustume ne preignoit de repas qu'il n'eust treze povres en l'onneur des treze appostres de Nostre Seigneur (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 190). Il prenoit deux repas le jour seulement. Il parloit et buvoit peu. Il avoit gravité honeste, familiarité atrempée et diligence efficacieuse. (BAUDE, Eloge Ch. VII, V., p.1484, 129). Et mengent si peu que merveilles, car en six jours auront assez d'un pain que ung Crestien mangeroit bien a ung repas (Pèler. D., 1486, 401).

 

-

Prendre son repas : ...pour noz vies conforter Nous fault prendre nostre repas. Alons diner isnel le pas (Mir. st Ign., 1366, 94). Noz empereur m'ont envoié Dire vous soiez avoié Qu'a eulx vegniez isnel le pas, Mais qu'aiez pris vostre repas, Non autrement. (Mir. st Alexis, 1382, 289). Qu'il soit bien serviz et sa paix gardee, et quant il vient a l'ostel pour prendre son repas, que tout soit prest et ordonnee, tables et dreçoirs selon l'estat (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 174). Et, par Dieu, non feray Que n'ayez prins vostre repas Tres bien. (Path. D., c.1456-1469, 78). L'OSTE. (...) Mais, se je voys ung peu le pas La bas, poinct ne vous desplaira Tant qu'ayez pris vostre repas. (LA VIGNE, S.M., 1496, 204).

 

.

[Dans un serment] : BERITH. Rendre le veulx mauldit et langoureux Ains que jamais je preigne mon repas. (LA VIGNE, S.M., 1496, 353).
 

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 Article 24/24 
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     REPUE     
FEW VII pascere
REPUE, subst. fém.
[GDC : repeue ; FEW VII, 697a : pascere ; TLF : XIV, 927a : repue]

A. -

"Repas" : ...le Roy a octroyé à ceulx de la dicte ville d'Arras que aulcuns gens de guerre ne puissent logier es fauxbourgs de la dicte ville, synon es hosteleries pour leurs gistes ou repeues (Hist. dr. munic. E., t.1, 1477,,, 433). Parmy Thurin, grandes solempnitez Furent requises et mises en avant, Franches repeues, grosses urbanitez, Recueil joyeux, doulces humanitez, Sans les personnes qui furent au devant (LA VIGNE, V.N., p.1495, 160).

 

-

Repue franche. "Repas qui ne coûte rien" : En demonstrant leurs grans humilitez Parmy Thurin, grandes solempnitez Furent requises et mises en avant, Franches repeues, grosses urbanitez, Recueil joyeux, doulces humanitez, Sans les personnes qui furent au devant (LA VIGNE, V.N., p.1495, 160).

 

Rem. Repues franches K.V., c.1480.

 

-

"Nourriture des chevaux"

 

Rem. Doc.1332 ds TLF (IGLF). Doc.1342 et 1350-1358 ds GDC X, 547c.

B. -

"Halte, étape pour prendre un repas, pour nourrir les chevaux... ; p. ext. halte, étape" : Si ne nous assemblerons point jusques au lieu de la repeue, où les deux guides qui sont partis nous doivent trouver. (BUEIL, I, 1461-1466, 104). Et puis monterent à cheval, quant l'eure fut venue, et partirent de la ville et chevaucherent en l'ordonnance, ainsi que cy-dessuz a esté pourparlé, jusques au lieu de la repeue (BUEIL, I, 1461-1466, 105). Et qu'il renvoye à la repeue vers vous deux ou trois hommes, dont il en y ait ung bien entendu, qui vous rapporte des nouvelles de ce qu'ilz auront trouvé sur le paiz. (BUEIL, I, 1461-1466, 185). ...les dessusdiz biennaux ne peurent recouvrer feu et ainsi ne peurent faire bruler ledit boys ne se chauffer, mais chargerent ledit vin au mieulx qu'ilz peurent et remistrent lesdiz suppliant et Joyron ledit fagot des espines en leur charrete, esperans eulx en chauffer à leur prouchaine repue qu'ilz feroient à leur retour. (Doc. Poitou G., t.12, 1476, 55). ...le Roy a octroyé à ceulx de la dicte ville d'Arras que aulcuns gens de guerre ne puissent logier es fauxbourgs de la dicte ville, synon es hosteleries pour leurs gistes ou repeues (Hist. dr. munic. E., t.1, 1477,,, 433). Vous n'estes pas que a une lieue D'Orleans, comme je puis entendre ; Ferons icy une repeue Puis a Orleans yrons descendre. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 421). Ilz avoient en hayne plusieurs chanoynes qu'ilz avoient prins ce jour, à la première repeüe, et en tuèrent cinq ou six. (COMM., I, 1489-1491, 131). Et se les jours estoyent froitz ou chaulx Ou se les voyes trouvoit trop desrompues, Selon cela pourgettoit ses repeues. Bien regardoit, ainsi comme j'ay sceu, Se le pays estoit plain ou bossu, Et s'au chemin avoit bois ou rivieres, Villes, chasteaulx, pour estre bien receu, A celle fin qu'en ce ne feust deceu ; Selon les lieux, les pays, les frontieres Faisoit repeues demyes ou entieres, Qui est ung point, ainsy comme je croy, Qui grandement a servy l'ost du roy (LA VIGNE, V.N., p.1495, 147). Auquel lieu de Bonny semblablement furent congneuz, et leur fist on bonne chiere. Et, après laditte repeue faitte, ledit conte de Dampmartin passa la riviere de Loyre audit Bonny et s'en allerent au giste à Lezé. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 175).
 

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