C.N.R.S.
 
Famille de spissus 
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     DESPAISSIR     
FEW XII spissus
DESPAISSIR, verbe
[GD : despaissir ; FEW XII, 199b : spissus]

"Rendre moins épais, rendre moins dense (ici diminuer l'intensité d'une bataille)"

Rem. FROISS. (éd. Kervyn) ds GD II, 620b ; sans équivalent ds FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 266 (v. aclaroyer).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 2/10 
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     EMPAISSIR     
FEW XII spissus
EMPAISSIR, verbe
[GD : empessir ; FEW XII, 200a : spissus]

"Rendre épais, plus épais"

Rem. Gloss., Paris B.N. lat. 4120, c.1400-1500, ds GD III, 60a (increpesco [increbesco], enpessir).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 3/10 
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     ÉPAIS     
FEW XII spissus
ESPAIS, adj. et subst. masc.
[T-L : espès ; GD : espois ; GDC : espes ; AND : espés1 ; DÉCT : espès ; FEW XII, 198a : spissus]

A. -

[Idée de densité]

 

1.

"Dense, opaque"

 

a)

"Où il y a peu ou pas de lumière" : Et ainsi est ceci prouvé par .III. raysons prinses de .III. differences qui sont pesant et legier, cler et espés, mol et dur. (ORESME, C.M., c.1377, 594).

 

-

[D'un espace couvert de végétation] "Où n'arrive pas beaucoup de lumière, dense, obscur" : Si m'embati en une pleinne De ronces et d'espines pleinne ; Et enmi avoit un buisson Moult espès, dont j'eus grant frisson, Car uns lions, hure levée, En sailli, qui de ma pensée Me geta, sans plus demourer, Car je cuiday que devourer Me deüst. (MACH., D. Lyon, 1342, 169). En un bois si espés si avant s'enbaty Que sa resne abaissa et du col li cheÿ ; Adont est [le cheval Baiart] ahocquiés a ung arbre poury, Adont tira si fort que la bloucque ronpy ; Baiart escuest la teste et lors son frain chaÿ. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 433). Il m'est avis, plus avant vois, Plus truis espès et hault ce boys. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 107). Et Victruvius ou secont livre De Architectura recite comment en un bois espés, parce que le vent faisoit les branches freer une a l'autre, feu fu engendré (ORESME, C.M., c.1377, 436). Et s'ilz eurent de la paine assez, eulx et leurs chevaulx, ce ne fait mye a demander, car tant estoit la brosse espesse que les branches et les espines leur esgratinerent tous leurs visaiges et derompirent tous leurs chevaulx (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 40).

 

.

Pays espais. "Pays fourré" : Aussi avient il moult de foiz que, quant le cerf aura fuy par mi les fortz, il se lassera et li grevera le sallir et le rompre le fort boys, quar le fort pays et espés desront le cerf. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 202). Et, quant il aura estoupé toutes les tesnieres, il doit mettre ses levriers au dessoubz du vent et des genz en deffenses environ le buisson, espiciaument la ou il a fort païs et espés, quar il fuit voulentiers le couvert. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 244).

 

-

[D'un espace construit] "Sombre, noir" : ...car qui aroit une escarboche ruby qui fust aussy grans com une nois de core, et le metist en un lieu espés ou il venist nulle clarté du monde, il reluyroit aussy cler com feroyt une grande chandeille qui aroyt la flamme aussy grande com un oef de gelyne (MANDEVILLE, Lap. M., c.1350-1390, 173). ...et li chartriers avoit torteseais espris ["allumé des torches"] partant qu'ilh faisoit espes en la chartre. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.3, a.1400, 84).

 

-

Empl. subst. Au/en plus espais de qqc. "À l'endroit le plus dense de qqc." : ...et cils clers Qui me samble gais, jolis et apers, Fu atapis ou jardin et couvers En plus espès dou brueil qui est tous vers. Si sailli hors, Quant il ot bien oy tous nos descors. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 117). Et quant vint le jour, Pierre se mist en boys bien espés devers la mer affin qu'ilz ne fussent veuez de nully et que on ne povoit ouyr nouvelles d'eulx. (Belle Maguel. C., 1453, 29). Et quant messire Jaques veit le varlet en dangier, il se ferit au plus espès de la presse, l'espée au poing, et mit le corps et la vie en adventure pour secourir celluy qui l'avoit osté de dangier (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 240).

 

-

[De l'air] "Obscurci par la brume, dense" : ...l'air devient espés (...) aucunesfoiz par les parties seiches et terrestres, par les fumosités qui se meslent avecques l'air (CORBECHON, Propriétés, 1372, XI, 1, 183 r°). Le second signe en vérité De future mortalité Si est quant l'air, moult pur de soy, Appert souvent, contre sa loy, Caligineux, obscur et trouble, Pour la vapeur espesse et double Qui est en lui multipliée (LA HAYE, P. peste, 1426, 52).

 

-

[D'un nuage] "À la fois sombre et gros" : Ainsi que Berinus et sa compaignie estoient en mer, il advint une vespree que une espesse nue se leva, et fu li airs troublez et oscurs, et fist un lait temps et hideux, si qu'il ne sceurent quel part il aloient. (Bérinus, I, c.1350-1370, 208).

 

-

[De la vue] "Trouble" : Quant li cheval a espesse veüe et trouble, fetes moudre voirre et a .I. cornet li soufflés en l'ieul tant que il soit gueris. (Chir. chevaux P., c.1325-1350, 375).

 

-

En partic. [De la nuit] : Lors a tantost reprins sa voie Le bon moine a la nuit espesse, Lié et bault de ceste promesse. (Tomb. Chartr. Souvain S., c.1337-1339, 36). La nuit est ja noire et espesse (Mir. mère pape, c.1355, 392). Li jours passa et la nuit vint Moult espesse, dont il avint Qu'il furent tuit esvanuy, Et le Caraman s'en fuy. (MACH., P. Alex., p.1369, 167).

 

b)

[D'une substance]

 

-

[D'un liquide organique] "Visqueux, trouble" : Aussi qui a réplétion Et veult faire purgation D'umeurs grosses et desplaisans, Espesses, crues et pesans, Se peut baignier en eaue chaude, Sans mesprendre ne faire fraude, Avant son corps purifier, Pour les humeurs subtilier (LA HAYE, P. peste, 1426, 86). Et se la porre qui va a l'estomac est opilé, l'orine est coulouree espesse, jaune et l'egestion tainte (GORDON, Prat., c.1450-1500, VI, 6). La seconde reigle est que la seignié compete au corps ayant habundance de sanc, laquelle chose est cogneue par l'espesseur de l'orine, car l'abondance de sanc fait l'orine espesse et de colere subtile. (Rég. santé corps C., 1480, 163-164).

 

.

"Consistant" : ...aussi quant le sperme est trop espes, il ne peut bien estre espandu (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 88).

 

-

[Du lait] "Pâteux" : Comme ce lait est espés, On le tailleroit au coutel. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 74). Il [ce lait] n'est pas ainsin que tu dix, Mes il y a eufz a foisom, C'est ce quil fait la liaisom Et quil l'a ainsin fait espés. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 74).

 

-

[D'un mélange culinaire] : ...et autant comme ilz prennent de ces gruyaulx ou recoppes autant mectent ilz d'avoine avec, et meslent tout avec ung petit d'eaue, et ce demeure ensemble espaiz comme paste (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 173). Blanc mengier de chappons pour malades. Cuisiez le en l'eaue tant qu'il soit bien cuit. Puiz broyez amandes grant foison et du braon du chappon, et soit bien broyé, et deffait de vostre bouillon, et passé parmy l'estamine. Puiz mectez bien boulir tant qu'il soit bien lyant et espaiz. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 217).

 

.

[D'un vin ; semble qualifier un vin rustique et nourrissant] : ...vin groz et espes (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 273).

 

2.

[De plusieurs éléments, ou d'un élément collectif] "Dru, serré" : Doncques en est ly air tout plain [de mauvais esprits] ? De terre jusqu'au ciel amont, Aussi espès entre nous sont ? (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 68). Entrués que ces paroles et detriances couroient, et que chil Genevois se requelloient, descendi dou chiel une plueve si grose et si espesse que mervelles fu a comsiderer, et conmença a esclitrer et a tonner, et sambla proprement que li mondes deuist finer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 728). Si m'assis derriere une treille Drue de fueilles a merveille, Entrelacee de saulx vers, Si que nul, pour l'espesse fueille, Ne me peüst veoir au travers. (CHART., B. Dame, 1424, 336). Predist aussi de ce qui fut veu l'an mil nonante V, ès nones d'avril, feria quarta, luna XXV, c'est assavoir une apparance de discours de plusieurs estoilles espesses, comme gresle cheans sur terre, dont il prenostica l'inumerable nombre de gens qui furent en la croisée tantost après. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 v°). ...vivres vindrent de toutes pars a grant habondance, tellement que sur le marchié les chars et cheriotz estoyent si espés qu'on ne s'i povoit tourner (LA VIGNE, V.N., p.1495, 295). Et ainsi qu'ilz entrerent en laditte ville, survint une neige si espesse qu'on ne congnoissoit pas l'un l'autre. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 170).

 

-

Empl. adv. "De manière drue, dense, rapprochée" : Pour ce soffrerent tuit de mort la grant destrece, Quar li Vendre se mirent avec aux brelle mesle Et touz jourz esplevoient plus espés ne fait gresle. (Gir. Ross. H., c.1334, 122). ...plus espés voulloient les saiettes que gresle par l'ayr, et tant de gens vont la mourir que les chemins estoyent tous empeschés des corps mors. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 165). Cestui recite (...) qu'il vit (...) une merveilleuse multitude de oyseaulx incongneux en l'air (...) qui tenoient d'espasse de plus de ung mil de Almaigne de long et ung quart en large, et voloient moult espées, tant que l'air, au droit d'iceulx où ilz passoient, estoit obscurci grandement (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 151 v°).

B. -

[Idée de dimension]

 

1.

[Dans un élément à trois dimensions, ce qui s'oppose à long et à large ; épais] : Et vous les assauterez A ces murs où il sont montez ? Il sont haus, larges et espès, Et s'a bonnes tours près à près, Bien garnies d'artillerie Et de gens qui ont la maistrie De bien traire (MACH., P. Alex., p.1369, 81). Troys dimensions ou mesures sont longitude et latitude et spissitude ou parfondesce, et selonc ce, un corps est lonc et lé et espés. (ORESME, C.M., c.1377, 46). Lors quant Remond ouy ces mos, si boute la table ensus de lui, et entre en sa chambre, espris de yre et de jalousie, et prent son espee qui pendoit a son chevez, et la ceint, et s'en va ou lieu ou il savoit bien que Melusigne s'en aloit tous les samedis, et treuve un fort huis de fer, moult espez, et sachiez de vray que oncques mais n'avoit esté si avant. Lors, quant il appercoit l'uis, si tire l'espee et mist la pointe a l'encontre, qui moult estoit dure, et tourne et vire tant qu'il y fist un pertuis (ARRAS, c.1392-1393, 241). Sachés que illec a belle, bonne, forte, et grande maison, et bien close de bons murs, haulx et espès comme forteresse (Voy. Jérus., c.1395, 70). Mais moult furent les pierres dures, Dont celle tour fu maçonnee, Quant si forte fu ordonnee Que .L. coubdes avoit D'espeus le mur, et, qui la voit Ancor, tout soit elle destruite, Peut veoir que de pierre cuite, Dure et fort a ciment seellee Fu la tour jadis grant et lee Et aussi haulte, com je dy, Car, endroit l'eure de midi, .VII. lieues loings l'ombre apparoit. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 152). De marbre bis et blanc nays Fist faire les murs environ, Qui un traict d'arc ou environ Orent de hault, quant parfais furent (...) Grosses tours haultes et espesses Ou moult ot nobles fortereces (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 58). Gens d'esperit, ung petit estourdiz, Trop demourez, car il [le pauvre Villon] meurt entandiz. Faiseurs de laiz, de motés et rondeaux, Quant mort sera, vous lui ferez chaudeaux ! Ou gist, il n'entre escler ne tourbillon ; De murs espoix on lui a fait bandeaux. Le lesserez la, le povre Villon ? Venez le voir en ce piteux arroy (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 68). Et, ainsi qu'il arriva au logeis du cappitaine, il le vit avecques ses gens d'armes en une rue du logeiz et tous ses gens armés, à cheval, la lance sur la cuisse, et devant eulx une grant barrière bien espesse faicte de charrettes liées les unes aux aultres. (BUEIL, II, 1461-1466, 247). TESTE CREUSE. Lardé, dea, lardé. SOTIN. N'en doubtez, De gros lardons, gros et espais. (Copp. lard., a.1488, 170). Aussi feït faire quattre moyneaulx tout de fer bien espès en lieu par où l'on povoit tirer à son aise, et estoit chose bien triumphant, qui cousta plus de vingt mil francs. (COMM., II, 1489-1491, 291). Aprés ce fait, mestier est qu'entendons Que les seigneurs et notables preudoms D'icelle ville, mesmement les plus saiges, Pour recompense, haulx loyers et guerdons, Firent au roy de tres gracïeulx dons Et par exprés de plaisantins frommaiges Qui sont si grans, si espés et si larges Que peullent estre grans meulles de moulins (LA VIGNE, V.N., p.1495, 193).

 

-

[D'un vêtement] "Grossier" : Il le regarde [un pourpoint de satin] emprés le sien, Qui esyoit plus espés deux fois. S'estoit ung pourpoint de chamoys Farcy de bourre sus et soubz, Ung grant villain jacque d'Anglois Qui luy pendoit jusqiues aux genoulx. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 191).

 

-

Empl. subst. Espais. "Épaisseur"

 

-

N mesures d'espais : Ou chief devant furent six tours, Par aultre nul ne poeult passer, Si for qu'on ne les poeult casser ; Les murs de deux toises d'espès, Et les fist fonder Herculès (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 188). Est il homme qui voie si cler que fait une beste apellee lins, qui vit parmi une paroy de quatre piés d'espoisse [var. d'espés] ? (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 60). Et [Mélusine] fist bastir entre le bourc et le chastel une forte tour, grosse, de tieules sarrasinoises, a fort cyment. Et estoient bien ly mur de la tour de XVJ. a XX. piez d'espez. Et la fist faire si haulte que les guettes qui estoient dedens veoient de tous coustez qui venoit devers le fort en la ville. (ARRAS, c.1392-1393, 67). Item, feves nouvelles doivent premierement estre cuictes jusques a bayennes, puis purer, et apres boulir dedens la puree grosses souppes de deux doyes d'espaiz et de pain brun (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 200). ...et envelopoient Sarrasins les pierres qu'ils trayoient d'estoupes d'ung doigt d'espois, ou ils semoient pouldre qui gectoit feu pour esprendre l'eschaffault (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 240). Il est ung pyramidal copé lequel a 4 pyez de large et autant d'espez par le gros bout, et par l'aultre il y a 3 pyez de large et autant de parfont, et si a 12 pyez de long. (NIC. CHUQUET, Géométrie H., 1484, 157).

 

-

Au fig. empl. adv. "Fortement" : Je serois tencé bien espaix. (Arq. P., c.1500, 424).

 

2.

[D'une pers., d'un aspect de la pers., d'un animal]

 

-

[D'une femme enceinte] : ...par la voulennté divine, A conceu ung filz de hault signe, Elle ja venue en vieillesse. Ja le siziesme mois l'apresse tant qu'elle est bien grosse et espesse, Que chascun sterille cuidoit. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 52).

 

-

[D'une partie du corps] "Charnu" : LE COUSTURIER. Que je voye Se vostre corps est droictement Pour porter ung bon vestement. Ouy ; voz hanches sont espesses (Coust. Esop. T., c.1500, 162).

 

-

[D'un animal] "Gros" : Ilz ne sont pas plus hauz que un dain, mes ilz sont plus espés et plus gros. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 67).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 4/10 
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     ÉPAISSEMENT1          ÉPAISSEMENT2     
FEW XII spissus
ESPAISSEMENT, subst. masc.
[T-L (renvoi) : espessement ; GD : espessement1 ; FEW XII, 199a : spissus]

"État de ce qui est serré, concentré" : Spissitudo (...) : espessement (Aalma R., c.1380, 391).

 

-

"Densité, abondance" : "O vous, my treschiers compaignons et amis, aprés grandes nuees se doibt apparoir cler et net temps. Ce dich je pour la grant tribulation et especement de guerres et malinvolence et la voie de fait, qui ja par moult lonc tamps a esté entre nous et vous..." (WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre Hé., a.1440, 318).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 5/10 
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     ÉPAISSEMENT1          ÉPAISSEMENT2     
FEW XII spissus
ESPAISSEMENT, adv.
[T-L : espès (espessement) ; GD : espessement2 ; GDC : espessement ; AND : espessement ; DÉCT : espessement ; FEW XII, 199a : spissus ; TLF : VII, 1289b : épaissement]

"En masse serrée, en grande quantité, en grand nombre" : Lors me souvint de ces oiseaus, (...) Qui sus .I. arbre bien souvent S'assemblent moult espessement, Et la chantent par grant doulceur En louant Dieu leur createur (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 314). Il veoient le grant desroy Des annemis Dieu qui traioient à eaus, et pierres leur gettoient Fort et dru et espessement, Et si très felonessement Que ne le vous saroie dire. (MACH., P. Alex., p.1369, 154). Spisse : espessement (Aalma R., c.1380, 391).

 

-

"Souvent" : Crebro : espessement ou souvant (Aalma R., c.1380, 89).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 6/10 
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     ÉPAISSESSE     
FEW XII spissus
ESPAISSESSE, subst. fém.
[T-L : espessece ; GD : espessesse ; AND : espessece ; FEW XII, 199a : spissus]

"Épaisseur" : Item, nulle mesure qui soit justifiie al aywe, ne doit ne ne puet passeir al essay, s'elle n'est plus grande de patron environ del spexheiche de dois gros tournois. (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 121).

 

-

[À propos d'une préparation médicinale] "Épaisseur, consistance" : A fivrez cotidianez, R. rachinnez de rafle et les cuis en asil, puis les coleis, et pren .II. parties de ceste coction et le tirce de miel, puis le cuis si que ilh venge al espeshece de miel, et che donne beure a malade. (Méd. nam. H., c.1400-1500, 206).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 7/10 
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     ÉPAISSETÉ     
FEW XII spissus
ESPAISSETÉ, subst. fém.
[T-L : espesseté ; GD : espoisseté ; AND : espesseté ; FEW XII, 199a : spissus]

"Densité" : Et l'espesceté ou obscurté de la terre empeesche que telles lumieres ne leur effés ne penetrent ou percent et entrent et ataingnent jusques vers le centre (ORESME, C.M., c.1377, 258). Spissitudo (...) : espessetez (Aalma R., c.1380, 391). Condensitas (... ) : espessetés (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 82). Spissitas (...) : espessetés (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 471). Espesseté : condensitas (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 213). Condensitas (... ) : espesseté, espesseur (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 90).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 8/10 
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     ÉPAISSEUR     
FEW XII spissus
ESPAISSEUR, subst. fém.
[T-L : espessor ; GDC : espesseur ; AND : espessure ; FEW XII, 199a : spissus ; TLF : VII, 1289b : épaisseur]

A. -

[À propos d'un corps solide]

 

1.

"Une des trois dimensions d'un corps solide, épaisseur" : "Et tenoit la lemelle de son coutel par sa pointe, que il n'en y avoit pas hors de ses dois la longueur de l'apesseur d'un gros tournois." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 88). Si comme il fu dit ou premier chapitre du premier, superfice est une quantité ymaginee longue et laee sanz quelcunque profundité ou espesseur, mais est indivisible selon profundité et divisible selon lonc et selon lé. (ORESME, C.M., c.1377, 588). A peine croiroit a nul feur Nulz homs le large et l'espesseur Et le hault, qui ja estoit fait (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 151). Spissitudo (...) : espesseur (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 368). Herodotus et plusieurs historiens gregoys le recitent, mais Orose dit que, selon la mesure de geometrie, les murs d'icelle tour [de Babel] avoient d'espesseur L couldées et avoit icelle tour XX pans et en chacun pan V portes et si haulte qu'elle passoit les nues. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 15 r°). Cestui predist aussi le grant yver qui fut si vehement, que la mer en certain lieu fut trouvée gellée et glacée de XIII couldées de espesseur. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 105 r°).

 

Rem. Doc.1399 ds GDC IX, 543a.

 

2.

[À propos d'un corps rond ou sphérique, d'un cercle ou d'une sphère] "Diamètre" : Et pour ce les arrache l'en ça et la a toute la racine pour donner espace aux autres et donner espoisseur (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 120). ...et y a eu tel coup de bonbarde qui par force et fureur a getté et desmenti les pierres par le dedens a l'espoisseur de XXVI piés (BARBATRE, Voy. T.-C. P., 1480, 161). Et selon aucuns la terre a de tour XXmIIIIcXXVII lieues ytalliennes (...) et de terre jusque au firmament a dix mil XLVI foiz autant que la terre a d'espesseur, et du firmament jusques au Soleil n'a estoille, qui ne soit plus grande que toute la terre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 59 v°).

 

3.

"Propriété de ce qui est épais, qui a de l'épaisseur" : En toutes maladies, les parties qui sont entre le nombril ou l'espanil avoir espoisseur est bonne chose (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 62). ...leur benoit corps glorifié sentiront tant agile, mouvant, sain et legier, nonobstant la solideté et espesseur du corps et membres (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 49). ...et ce, pour la grant espesseur de la montaigne. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 79).

B. -

[Correspond à espais "dense"]

 

1.

[À propos d'un corps compact, liquide ou gazeux] "Densité" : ...et cestui ne met pas ces causes propres, maiz ne met que la rareté et tenveur du corps, et la dempsité ou espoisseur sont cause de sterilité es hommes (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 143). Je respon en soustenant l'opinion d'Aristote qui est plus vraisamblable et plus raisonnable en ce que n'est l'opposite, et di, quant au premier, que les estoilles sont la plus dempse ou la plus espesse partie de leur ciel et non pas de dempsité ou espesseur qui soit de telle nature ou de telle maniere comme est l'espesseur des corps de cibas, laquelle est quant ou la ou plus de matiere est en moins de quantité, mais est d'autre guise qui ne peut pas bonnement estre exprimee (ORESME, C.M., c.1377, 434). Condensitas (... ) : espesseté, espesseur (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 90).

 

-

MÉD. [À propos de l'urine] "Degré d'opacité" : La seconde reigle est que la seignié compete au corps ayant habundance de sanc, laquelle chose est cogneue par l'espesseur de l'orine, car l'abondance de sanc fait l'orine espesse et de colere subtile. (Rég. santé corps C., 1480, 163-164).

 

Rem. FEW : spissus : «Mfr. espesseur f. "densité, opacité (d'un corps, du brouillard, etc.)" (...) "degré de consistance d'un liquide" (seit Mon 1636)...».

 

2.

"Condensation" : ...dist Ysidoire que la nue est une espesseur de l'air qui est assemblee de fumees qui sont traictes de la mer et de la terre (CORBECHON, Propriétés, 1372, XI, 4, 185 v°). En une maniere, quant sont mineraulx, ilz [les emplâtres] sont cuitz premierement en huylle jusques a espesseur, aprés sont adjoustés les mustillaiges comme en dyaquilon et sans mustillaiges comme est emplastrum nigrum. (PANIS, Guidon, 1478, tr.II, doct.1, chap.4).

 

3.

[De la végétation] "Densité" : Et ceulx que tu vois si estrois Dont deux y a sanz plus [des chemins], non trois, Qui aient autelle estreceur, Ou d'abres a plus d'espesseur Et dessoubz de flours et verdure Plus qu'aillours qui en tout temps dure (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 39).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 9/10 
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     ÉPAISSIR     
FEW XII 199a spissus
ESPAISSIR, verbe
[T-L : espoissir ; GDC : espessir ; AND : espessir ; FEW XII, 199a : spissus ; TLF : VII, 1291a : épaissir]

"Devenir plus épais, plus dense" : ...plus legier est aler de l'yaue en l'air en atenviant que de l'air en l'yaue en espoissant [mais on attendrait *espoississant]. (VIGNAY, Le Miroir historial C, 1333, II, 217). Et se nous voulons faire orgeat, ostes l'escorche de l'orge et le laves en plusieurs eaues doulces, puis la cuyses autant que chair de vache, puis le broyes trestout en ung mortier, et puis destrempes en lait d'amelles, et le coules, et le cuises à petit feu tant qu'il commence à especir (GORDON, Prat, c.1450-1500, IV, 4). Doncques medicine incarnative, aggregative ou consollidative selonc Avicenn est celle qui desseiche et espessit la humidité qui est entre les deux superficies de la playe en telle maniere que soyt convertie a conglutinacion et inviscacion et se joingne l'ung avec l'autre. (PANIS, Guidon, 1478, tr.VII, doct.1, chap.6).

 

-

[De nuages] "S'accumuler, s'épaissir" : Adont vi le temps obscurcir Et les nues si espessir Qu'a peine y veons nulle goute (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 47).

 

.

[Du temps qu'il fait] "Devenir brumeux" : ...ilz nagerent a souhait selon la conduite des estoilles jusques a la minuit que le temps se commença a espessir et le vent a lever (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 126).

 

Rem. Passage correspondant dans Percef. Compl. R., c.1450 [c.1340], 94 (...ilz nagerent a souhait a la veue des estoilles jusques a la minuit que le temps commença a espessir et le vent a lever).

 

-

[D'une troupe] "Devenir plus nombreux"

 

.

Venir espaissir avec qqn. "Grossir l'escorte de qqn" : ...et [Remondin] voit la tour haulte et grosse entre le bourc et le fort, qui les surmonte de haulteur de plus du hault d'une lance, et oït les trompeurs qui trompent de plus en plus quant ilz appercoivent les gens qui venoient avecques Remondin espessir : Comment, dist Remondin a l'ancien chevalier, que puet cecy estre ? (ARRAS, c.1392-1393, 77).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 10/10 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     RAPAISSIR     
FEW XII spissus
RAPESSIR, verbe
[GD : rapessir ; FEW XII, 200a : spissus]

"Donner plus d'épaisseur à (un mur)"

REM. Doc. 1473 (Tournai) ds GD VI, 598c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

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