C.N.R.S.
 
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     ACQUITTER     
FEW II-2 quietus
ACQUITTER, verbe
[T-L : aquiter ; GD : aquiter ; GDC : aquiter ; AND : acquiter ; DÉCT : aquiter ; FEW II-2, 1472-1473 : quietus ; TLF : I, 567b : acquitter]

I. -

Empl. trans.

A. -

Acquitter qqc.

 

1.

"Libérer"

 

a)

Acquitter un pays. "Libérer, reconquérir" : La volt roy Blanchandin une guerre lever, Contre les mescreans se volt sy bien prouver, Par le vouloir de Dieu qui le volt conforter Et par le hardement que Dieu lui volt donner, Que le païs de Gresse volt le roy acquitter. (Tristan Nant. S., c.1350, 579). Princes, je di, a tout considerer, Que l'en devroit a ce siege tirer, Car lors seroit Picardie acquittée. Mais qui laira la chose demourer En nonchaloir et sanz y labourer, Nous n'aurons paix aux Anglois de l'année. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 95). ...ce nous sera petit de chose à delivrer le pays de luy et de ses gens, quant nous arrons acquitté [délivré du paganisme] les terres de deça et miz à le foiz crestienneté (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 10).

 

b)

"Affranchir, libérer, exempter [d'une dette]" : Vous me faictes une requeste que ses terres, qui pour le present sont moult chargiez et ensonniez envers Lombars (...) les acquitte et delivre et nettoie de toutes debtes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 149). ...et que nostredit trésor soit aussi acquictié des rentes dont il est chargé (Ch. VI, D., t.1, 1406, 294).

 

2.

"Payer [ce que l'on doit]"

 

a)

[Le compl. d'obj. désigne ce que l'on doit] : ...car, pour eschever la mort, avoit-il promis et juré, par sa foy et serement, servir iceulx Engloiz en acquittant sa raençon. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 98). Mais je faiz veu de bon courage Que une fois luy tauldray la vie S'il ne vient acquiter son plaige. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 32). ...pour acquicter la pension à eulx deue sur l'abbaye de Monseigneur saint Antoine, veuil que mandez au dit tresorier, que incontinent porte ou envoie par homme seur ausdiz religieux tout ledit reste en desduction de ce qui leur peult estre deu de tout le temps passé jusques à present (Lettres Louis XI, V., t.4, 1471, 293).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : Trop estes vers moy endebtee, Vous me devés plusieurs baisiers, Je vouldroye moult voulentiers Que la debte fust acquittee. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 232).

 

b)

[Le compl. d'obj. désigne une marchandise] "Payer un droit sur cette marchandise" : ...sans acquicter sa denrée (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 387). Dit oultre que oud. paiage lesd. paiagiers, quant il passe blé, contraignent les marchans à acquitter leur dit blé au muy (Doc. 1438. In : Ph. Mantellier, Hist. de la communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire, t. 3, 1869, 66). ...quant aucunes marchandises appartenans à marchans forains sont mises en garde en ladicte ville et ellez ne sont vendues ou transportees dedens ladicte vegille Saint Michel, heure de nonne, il est deu nouvel acquit, non obstant qu'ilz ayent esté aultreffoiz acquictees et de tant d'annees qu'ilz y sont ilz doibvent nouvel acquit par chacun an, desquellez derrees et marchandisez. (Comptab. Dieppe M., 1474-1479, 121).

 

-

Empl. pronom. à sens passif : ...se aucun porte poisson fres et salé en une carette, l'en doit .XVI. d. de la carette, VI d. pour le frais et XII. d. pour le salé, excepté harens et maquereaulx, qui s'acquittent par nombre, ut supra. Et se il y a harens et maquereaulx en une carette et poisson avec, ou frez ou sallé, le harenc et le maquerel s'acquittent par compte, et le poisson paiera plaine coustume. (Commerce marit. Rouen F., Pièces justif., 1396, 245).

 

-

Empl. abs. : Et (...) si en ung peage il passe ung marchant qui n'aquite, on confisque toute sa marchandise. En beaucoup de lieux [ainsi] est-il. Et toutteffoyes il ne fraude que cellui à qui est le peage ou les fermiers... (BUEIL, II, 1461-1466, 12).

 

-

Part. passé. Acquitté d'entree : ...que les vins venus es dis .II. mois, qui avoient païé d'entrée, comme dessus est dit, et estoient encore à vendre fussent quittes et ne païassent aucune chose quant euls estoient revendus, (...) de puis les .II. premiers mois dessus dis, dont les lignes sont signées acquitté d'entrée, et sont les vendeeurs premierement nommés. (Commerce marit. Rouen F., Pièces justif., 1361, 123).

 

-

[Dans le cont. métaph. d'une joute] : Dont il regarde aprés l'autre chevalier et voit qu'il estoit tout prest de jouster, sy dist a Lyonnel : "Certes, sire chevallier, le passage n'est point encores aquittié se vous ne me furnissiez d'une lance." (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 304).

 

c)

"Rétribuer, rémunérer" : ...le Roy vouloit bien que (...) les conseilliers et officiers soient paiez et les autres charges acquittées. (FAUQ., III, 1431-1435, 16).

 

d)

Au fig.

 

-

"Racheter" : Pour acquiter nostre servaige Et pour rainbre nostre heritaige Prinst le filz Dieu obeïssance. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 230). ...souvent, c'est le meilleur souffrir paciemment aucuns meschefs au plaisir de Dieu, et pour ses pechés acquitter, ou pour plus grande gloire recevoir (GERS., Passion I G., 1403, 468).

 

-

"Compenser" : Dieu vueille sauver ma galee Qu'ay chargee de marchandise De mainte diverse pensee En pris de Loyaulté assise (...). Pour acquitter joye empruntee L'envoye, sans espargner mise ; Riche deviendray, quelque annee, Se mon entente n'est surprise ; Conscience n'auray reprise De gaing a tort (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 170).

 

3.

"Accomplir [ce à quoi on s'est engagé], satisfaire [à une obligation]"

 

-

Acquitter une promesse, un serment, un voeu... : Et dist li rois : Voués tout chou qu'il vous plaira ! De quanques voerés, mes cors l'aquitera Mes que finer en puisse, mes cors s'en penera ! (Voeux héron G.L., c.1346, 94). D'un biau fil gracïeux la dame s'acouka. Lÿon d'Anwers ot non quant on le baptisa. Ensi le franque dame le sien veu aquita. (Voeux héron G.L., c.1346, 94). ...que son hommage, Foy, serement, fraternité Avoit vers le roy acquité. (MACH., P. Alex., p.1369, 255). Dès si tost que li oy promis, Je me trouvay en santé mis : Si vueil acquitter mon voyage Et faire le pelerinage (Mir. emper. Romme, 1369, 246). Or vaz, mais tien moy convenant Et ce que m'as promis acquitte. (Mir. st Lor., 1380, 175). ...pour honneur acquerir et leur naturel devoir acquiter (CHART., Q. inv., 1422, 15). PYLATE. Puisqu'il est donc Gallillïen, En tant qu'il touche celle marche, C'est a Herode, le tetrarche. A moy riens je n'y ay que veoir. Mais, pour acquicter mon devoir Et monstrer que amour a vous ay, Tres voulentiers luy envoyeray, De tous ces cas icy chargié (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 287). Et je vous prommés lealement, comme bon chevallier et leal, que quant j'avray acquitté ma promesse, je vous revenray veoir, se je ne suis mort ou prins, car sans la veue de vostre personne, je ne pourroye longuement vivre. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 118). ...necessité avecq amours m'ont conduite tant qu'il m'ont ceans amené, ou il me faut tenir aucune espace de temps pour aidier a aquitter la penitance de mon amy. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 65). ...j'ay acquitté mon serment envers le Blancq Chevalier (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 339). Homme ne peut a la mort contredire. Riens ne nous vault despiter ne mauldire : Soyons joyeulx ou nous despitons d'ire, Car il nous fault acquiter ce debvoir. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 9). Aprez le soupper, le Roy fist venir tous ses barons en sa salle et dist, oyans tous : "Vecy le Jouvencel qui est venu de par le Roy, son souverain seigneur, à mon secours et à mon aide ; et je lui ay promis qu'il espousera ma fille. Et, pour acquicter ma promesse, véez-la cy preste de la fiancer et demain au plus matin l'espouser, s'il plaist à Dieu." (BUEIL, II, 1461-1466, 181). Plus prouffitable a sa vie lui eust esté de demourer a Romme, mais plus honneste et vertueuse chose lui sembla de retourner pour acquitter son serement que de demourer vivant a deshonneur et en la reproche de ses vertus. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 174).

 

-

Acquitter sa foi, sa loyauté : Plus n'a ly homs vaillant que sa foy acquittee (Tristan Nant. S., c.1350, 402). Haa, madame, ne pensez jamés telle chose comme de prendre ["d'épouser"] ung povres homs pain querant et laisser ung riches roys. Jamés ne le vous conseilleroye pour ma loyaulté acquicter. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 122). Aussi les deux de bon cuer le volurent, Et bien firent quant si bon juge eslurent Sans respiter, Qui en haulx fais se scet bien delitter Et en honneur loyauté acquiter, Et a Phebus de vertu heriter (CHART., D. Fort., 1412-1413, 194). Bien a cil sa foy acquictié, (...) car tant a osé Qu'il a corps et vie exposé, Sans estre lasche ou reposé, Comme vaillant, Encontre ceulx qui assaillant Venoient France (CHART., L. Dames, 1416, 222). ...pour acquiter sa loyaulté et faire le deu de son office il [Jean Jouvenel] eust beaucop a souffrir (JUV. URS., Nescio, 1445, 481). En aprés il me convint jurer que je me vendroye rendre vostre prisonnier quant je seroye guery de mes blescheures, mais pour acquitter ma foy je y suis venus. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 267). Et un peu que j'aye besoignié avec mes gens, incontinant seray devers vous, pour acquicter ma foy. (LA SALE, J.S., 1456, 260). Lesquelles choses le duc de Bourgoingne signiffia à pluiseurs bonnes villes, en les requérant, de par le roy et le duc de Guienne, qu'ilz le voeillent aidier et eulx joindre avec luy ; et, en ce faisant, eulx et chascun d'eulx acquiteront leur loyaulté, et en seront recommandez toute leur vie, en les promectant de les aidier et conforter de tout son povoir, et de ce leur baillier ses lettres (LEFÈVRE ST-RÉMY, Chron. M., t.1, c.1462-1468, 150).

 

-

Acquitter sa conscience : Et ceste presente oppinion je Tristran du Bos dy en la presence de vous messeigneurs, laquelle en ma conscience je tien estre vraie et ne le dy par faveur ne par aucune haine desordenee qui a ce me meuve, ains le dy pour aqquitier madicte conscience et pour conseiller le roy mon souverain seigneur comme je y sui tenus. (Vote soustr. obédience M.P., 1398, 28). Vostre cueur est trop endurcy Et de desconfort si noircy Qu'i vous fait troubler la prudance, Mais tout congneu et esclarcy, Vous faillez, je le vous dy cy Pour en acquicter ma conscience. (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 43). Aquitez vostre conscience, Et gardez aussi vostre honneur, Ne laissez mourir en douleur Ce qui avoir vostre aide pense. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 409). Pour acquicter ma conscïence, Je garderay obedïence (FLAMANG, Vie Pass. st Didier S., 1482, v.2599). Et vous, Nachor et Joathan, Scribes rempliz de science, Pour acquiter la conscience Envers nous, faictes que Jesus Soit rendu coulpable et confus Par la maniere qui est dicte. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 240).

 

4.

"Satisfaire [à un besoin, une tendance]"

 

-

Acquitter sa gorge. "Se livrer à la médisance" : Et se delictent Quant les plus grans secrez recitent Des lieux ou ilz vont et habitent. A l'envy leurs gorges acquictent ; Ja säoulees Ne sont tant qu'ilz ont defoulees Les dames par maises goulees (CHART., L. Dames, 1416, 279).

 

-

Acquitter sa jeunesse à + inf. "Employer sa jeunesse à" : Je souloye ma jonnesse acquiter A joyeuses escriptures dicter (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 2).

 

-

Empl. pronom. à sens passif. (Il faut que) nature s'acquitte. "Il faut satisfaire aux exigences de la nature"

 

.

[À propos du deuil que la mort inévitablement provoque] : Je sçay bien qu'il fault que nature S'aquite, mais aiez cuer fort, Car il n'est si biau reconfort Con de son dueil laissier aler, Puis c'on ne le peut amender (Mir. Berthe, c.1373, 224). Sire, je vous prie ou nom de tous les dieux que vous vous cessez de parler a ceste povre damoiselle pour le present. Elle a au jour d'hui perdu son pere. Il fault que Nature s'aquitte. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 424).

 

.

[À propos de l'instinct sexuel] : Cil cuide bien faire de glace Chastel, qui une femme emmure Adfin que de son corps ne face Pechié, villanie, n'ordure. Sa ribauldise trop murmure Contre chasteté, double ou quitte Par mon ame, crez moy, j'en jure, Il fault que nature s'acquitte. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 212).

 

.

[À propos de la nature envisagée comme puissance curative, l'expérience des médecins pouvant en favoriser l'action] : Se cestuy mal par folle nourriture M'est sourvenu, avoir doy pascience. Mais s'en moy vient par lealle Nature, Qui s'aquicte par vraye experience, Ceulx y doyvent emploier leur science, Qui conjoings sont a ycelle substance (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 104).

B. -

Acquitter qqn (de qqc./qqn). "Libérer, affranchir"

 

1.

[...d'une somme à payer, d'une dette] : ...jà soit ce que icellui Robinet, quant il se volt partir de ladite ville de Honnefleu pour aler demourer en la ville de Dieppe, pria et requist lui qui parle que lesdiz coings il lui volsist laissier, et il le acquitteroit de l'argent qu'il devoit à ladite Alips. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 490). ...par laquelle dame, afin de contenter iceulx marchans, lui fu baillié une petite sainture de soye noire, clouée dessus à petis cloux d'or, avec le gobelet d'argent dont cy-dessus est faicte mencion ; et par icelle dame lui commandé que il vendist icelles choses, et en acquitast sondit seigneur et elle aus marchans à qui ilz povoient devoir. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 360). ...de laquelle somme de IX c salus d'or ledit de Mailly a quitté et quitte et a promis de aquittier et garandir lesdis de Dicy, de Douzonville (FAUQ., II, 1421-1430, 281).

 

-

En partic. [Dans le domaine de la fauconn.] : Et si puis de lui raconter [de l'épervier] Que deça mer ne dela mer, Pour la grant noblesce de luy, Il ne doit treü a nulluy, Maiz a tous paages est quitte Et les autres oyseaulx aquitte. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 317).

 

Rem. Du fait de sa noblesse, l'épervier n'est pas soumis à droits de douane ou d'octroi, et les oiseaux transportés avec lui bénéficient du même privilège (cf. note de l'éd.).

 

2.

[...d'une situation de dépendance : servage, emprisonnement, captivité, menace] "Délivrer" : Une autre faiz une esgaree Trouvai, de fain moult aggravee, Que je menay sans laidenger A nostre fosse pour menger. Et puis .IIIc. soulz li donnay, Dont son mari, emprisonney Pour doibte du prince, acquitta Et .III. enfanz en respita Qu'il avoient d'estre venduz. (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 270). Et de tous servages l'aquite, Tant qu'il le donne franc et quitte. (MACH., D. Aler., a.1349, 310). Tu as trop plus a ffere que ne cuides assés, Car il te convendra ton pere delivrer, Et la mere ton pere hors de prison getter, Et ta mere ensement de paiens aquitter (Tristan Nant. S., c.1350, 319). Et le bastart vint fere a son ante enclinee Et dist : "Dame loyaulx, bien estes aquittee Au felon traïsteur dont estiés encoupee..." (Tristan Nant. S., c.1350, 571). Jë occis Malaquin et lui tolis la vie, Et la dame aquittay qui est de ma lignie, Dont elle fut forment en son ceur resjouÿe. (Tristan Nant. S., c.1350, 604). Noz amez et feaulx, vous savez comme par les traictez que feismes pieça avecques le feu seigneur de Belleville, nostre cousin, pour le recouvrement de la place de Montagu, qui estoit si neccessaire pour la seurté de tout nostre pais de Poictou, nous lui promismes le acquictez envers ses freres, enffans de son feu pere, et aussi envers nos amez et feaulx conseilliers le sire de La Forest et maistre Jehan Merichon (Lettres Louis XI, V., t.5, 1475, 350).

 

Rem. Dans le dernier ex., il s'agit bien d'un inf. et non d'un subst. aquitté comme il est dit ds W. Bartzsch, Der Wortschatz des öffentl. Lebens im Fr. Ludwigs XI., 1937, 115 et ds FEW II-2, 1472a, s.v. quietus.

 

3.

[...du péché, de la mort d'enfer] : ...il t'aquita De mort d'enfer par ton baptesme (MACH., C. ami, 1357, 72). ...Diex devint homme, Qui de tout ce [du péché originel] l'omme acquitta En quoy par delit s'endebta Quant mort la pomme. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 267). Aussy cela donq sa purgacion Deveroit faire, en depravacion Il [le luxurieux] convertit, pour tant qu'adversité, Dont de pechié pouroit estre acquité (...) Honnit du tout (BAUDOUIN, Instruct. vie mortelle B., c.1431-1439, vers 4634).

 

4.

[...d'une obligation, d'une promesse, d'une dette morale] : Einsi Amours la dame acquite Vers l'amy, tant qu'elle est bien quitte (MACH., D. Aler., a.1349, 253). Il me suffist d'estre acquitee ; Sire, je me depars a tant. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 108). Et comment vous pourray je jamais servir a la milesme partie de ce que a vous suis tenus ? Mais, ma tres vraie dame, j'en feray ce que je pourray, et Dieu qui sceit mon vray penser et mon desir me acquictera du surplus. (LA SALE, J.S., 1456, 73). ...nostre bon cordelier fut acquicté de sa promesse par soy rendre devers la patiente a l'heure assignée. (C.N.N., c.1456-1467, 34). Mais il [le garant], non se deffiant de la constance de son amy, disoit et acertenoit que nulle doubte n'avoit de son retour et qu'il le viendroit acquitter. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 173).

 

5.

[...d'une charge] "Dispenser" : ...Mais pour si grande dignité [d'archevêque] Pour Dieu que ien soye acquité Pere sainct et ie vous supplie Car en moy tant de sens na mie Que ie sache ne que ie puisse Gouuerner si grande prouince Pour ce mettez en un meilleur. (Myst. st Martin K., a.1500, 292).

II. -

Empl. pronom. réfl.

A. -

S'acquitter de qqc.

 

1.

"Payer [une somme due, un droit, un tribut]" : Et li ont dit : "Amis enten a no lengage ; Il te faut aquiter a nous de ton passage. " "Seigneur," di li varlès, "et ou le prenderai ge ? Par Dieu, je n'ai sur moy or ni argent ne gage..." (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 6). ...il en a païé audit Tanquere pour son courtage dix frans et de l'autre partie il s'est acquittié. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 490). Car pour celuy enfant, je pourrai m'acquitier De mon treu que je doy par chascun an au princier, Le fort roy de Palerne, mon seigneur droitturier ; Ung crestïen luy doy par chascun an bailler Et par ce je puis bien par tous ces pors aller Sans quelconque subcide nesunement paier Et telle marchandise qu'il me plait avouer Vendrë et achapter tout a mon desirier. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 491). Ilz (...) se furent acquitez de ce que on leur avoit presté (Bouciquaut L., 1406-1409, 128).

 

2.

"Se libérer [d'une obligation], remplir [un engagement]"

 

a)

S'acquitter de/en/à + subst.

 

-

[...d'une promesse, d'une tâche] : Et pour vostre plaisance assouffir et la matere dou dit songe acroistre et moi acquiter envers vous en toutes coses si avant que ma poissance et entendemens poeent durer et estendre, je sui apparilliés que dou faire. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 151). Et, s'elle doit estre sauvée, Diex en fera sa voulenté ; Et si nous serons acquicté De nostre fait. (Mir. roy Thierry, c.1374, 280). Et, qui de tel fait bien s'acquite, Il n'a mie charge petite (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 54). ...la damoiselle de Flor de Mont est venue devant le Chevalier du Papegau, et si luy prie pour dieu qu'il luy soviengne de sa dame et qu'il s'aquitte de la promesse qu'il luy a faicte. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 43). Moy et mes XII pers nous estions voués En ce benoist sepulcre, la ou Dieu fut passez, Ou nous sommes, beau sire, du voyaige acquictez. (Galien D.B., c.1400-1500, 4). Aprez que monseigneur maistre Jehan Bienassiz se fut bien et grandement acquitté de sa charge, monseigneur de Chamblay commença à parler au Jouvencel en ceste manière... (BUEIL, II, 1461-1466, 31). Helas, vous [Vertu] estes commise de par Dieu a l'entretenement dez mortelz, pour les garder dez morsures des serpens et enveniméz aspiz qui par si grant envie lez assaillent, querans leur finable confusion. Plaise vous faire vostre devoir et vous acquiter en ceste commission. (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 142). ...et que Dieu, qui l'avoit conduict au venir, le conduiroit encores à son retour ; mais pour ne s'estre point bien acquitté à la refformation de l'Eglise, comme il devoit (COMM., III, 1495-1498, 145).

 

-

[...d'un objet]

 

.

"Le remettre à qqn, en remplissant ainsi une obligation" : Et alors messire Enguerrant se approucha de Saintré pour soy acquictier du ruby. (LA SALE, J.S., 1456, 119). ...en tesmoing de toutes ces parolles je me acquicte vers elle [votre dame] de ce ruby qu'elle vous a fait loyalment gaynier (LA SALE, J.S., 1456, 120). Et alors tous a genoulz l'empereur remercierent, puis s'aquicterent a grans honneurs les ungs aux autres de leurs pris (LA SALE, J.S., 1456, 268).

 

.

"En faire bon usage" : David y estoit Qui bien s'aquictoit De son monocorde (FLAMANG, Vie Pass. st Didier S., 1482, v.9898).

 

-

Au fig.

 

.

[...d'un bien moral] "En rendre compte" : Ne me chaut des biens de fortune, Car tous ne lez pris une prune ; Mais autres biens qu'en moy avoie, De quoy acquitier m'en devoie, Ay perdus veritablement, Par resister trop foiblement. J'ay perdu ma dame Prudence, J'ay trop mal gardé Attemprence, Puis ay perdu Force et Justice. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 109).

 

.

[...du coeur d'un amant] "En prendre soin" : Pour ce, vueilliez vous acquittier De mon cueur que vous ay donné, Humblement vous en vueil prier, En le gardant en loyauté, Soubz clef de Bonne Voulenté ; Comme j'ay fait, de ma puissance, Le vostre que tiens enfermé Ou coffre de ma souvenance. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 52).

 

b)

S'acquitter de/à + inf.

 

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S'acquitter de : Par ta foy, me sçay je acquitter De bien une lettre dicter ? (Mir. abbeesse, 1340, 65). LA DAME. (...) J'ay a parler a vous. (...) De nouvelles Que vous diray bonnes et belles, Mais qu'il vous plaise. LE BOURGOIS. Oïl, dame, par Saint Niçayse. Je vueil que vous les me dictez ; Faites ; si vous en acquittez De les moy dire. (Mir. enf. ress., 1353, 10). "Amour, toute la compaignie," S'a dit Raison, "si vous supplie Que vous vous veulliés acquiter D'une aventure reciter." (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 217). Qui scet le bien, Diex ne l'en quitte Se du demonstrer ne s'acquitte (Pastor. B., c.1422-1425, 100). Je vous requier que je m'aquite Envers vous d'en ouÿr le compte (CHART., D. Rev., a.1424, 310). Faulcette confite En plaisant parler, Laissez la aler, Car je la despite ! (...) Et quant on s'aquitte Plus de l'amender, Pis la voy ouvrer (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 389). ...après que pluiseurs parlemens orent par luy esté faiz sur l'estat de l'universelle Église et aultres besongnes, il se party de Paris pour aller en Angleterre, où il s'acquicta d'appaisier à son povoir les deux roys de France et d'Angleterre (LEFÈVRE ST-RÉMY, Chron. M., t.1, c.1462-1468, 278). Pourtant me veul estre acquitant De le servir et honnorer (FLAMANG, Vie Pass. st Didier S., 1482, v.7517).

 

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S'acquitter à : JHESUS. Pais soit en cest hostel partout Et a tous ceulx qui ens habitent ! LE SEIGNEUR DES NOPCES. Je requiers a tous qu'ilz s'acquitent A faire chiere planctureuse. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 151). ...nous voulons savoir de vous si vous acquictez a faire ce a quoy vous estez tenues. (C.N.N., c.1456-1467, 223). ...le bysayeul de vostre noble mere (...) ne considera pas et [ne] doubta le dangier où il estoit prisonnier en estrange royaulme, mais s'acquita chevaleureusement à vengier de sa personne son noble pere le Roy de France (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 60).

 

c)

S'en/s'y acquitter

 

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S'en acquitter : Sus rachine de toute honneur Se doit uns vrais amans fonder, Et recongnoistre se si meur Sont tel qu'il s'en puist aquiter. Et chils qui cuide avant aler, Qui se voit ou se sent meffés, Si visce le font reculer, Car tout vaint coers qui est parfés. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 22). Mais or voy je bien que il ne vous plaist plus, et pour ce je m'en aquite et vueil faire le contraire. (MACH., P. Alex., p.1369, 230). Une chose dire vous vueil Qui me fu yer en secret dite, Et pour ce vers vous m'en acquite. (Mir. Berthe, c.1373, 164). De telle debte s'endebta C'onques puis ne s'en acquitta (Mir. Clov., c.1381, 272). Messires Jehans de Hainnau fu promoteres de ce mariage et s'en aquita bien (FROISS., Chron. D., p.1400, 157). ...et concluant à ce que la Court, quant elle sera appellée au Conseil sur le fait de l'union de l'Eglise (...) elle s'en weille acquiter telement que l'en puisse avoir brief union (BAYE, I, 1400-1410, 135). Se autre chose faire ne puis, De mon povoir je m'en acquicte, Advis m'est que vers Dieu je suis Par ce point de voulenté quicte. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 132). ...le serpent s'en acquitoit [de son service], et aussi le senglier, ausquielz on ne faisoit pas grant dommaige et s'en acquiterent (JUV. URS., Loquar, 1440, 347). Il s'en est tant bien acquitté que jamais ne luy sarions desservir. (C.N.N., c.1456-1467, 42). Et ordonna distribuer quinze mil escuz d'or ; mais celuy qui eut la charge en retint une partye et s'en acquitta mal, comme le roy sceüt depuis. (COMM., I, 1489-1491, 142). ...et suys bien seür que ledict seigneur de Contay s'en acquicta loyaument envers son maistre (COMM., II, 1489-1491, 143). MORS. La sentence n'est pas petite, Juge, je vous en remercie. PHEBUS. Ainsi par escript m'en acquitte. (Cene dieux, c.1492, 122). Puisque parler me fault par indivis, Tresvoluntiers je m'en acquiteré Et pour entrer le premier en devis, En rien qui soit je ne m'espenteré (LA VIGNE, S.M., 1496, 156).

 

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S'y acquitter : Il n'y eut gueres esté sans faire son devoir ; et si tres bien s'i acquitta (C.N.N., c.1456-1467, 76). Messeigneurs, nous avons ouy ce qu'il a pleu au Roy nous mander par ces trois notables hommes qui sont ici venuz, (...) qui ont grandement parlé à tous les estaz du payz, premièrement à messeigneurs de l'Eglise, et à messeigneurs les nobles et au commung. Je croy que chascun estat se y acquictera. (BUEIL, II, 1461-1466, 80).

 

d)

Empl. abs. "Faire son devoir" : ...puisque il estoient la dedens venu pour aidier et consillier la ville, il convenoit que il s'aquitassent, ensi que il fissent (FROISS., Chron. D., p.1400, 358). Doulcement vers lui [le herault] se traÿ Pour s'acquiter et devoir faire, Le Herault. Disant : "Mon seigneur, je vous prie !..." (CHART., D. Her., p.1415, 422). O felle dame, la plus rebelle et la moins piteable qu'onquez nasquist de mere ! Puis que acquittier me fault, quant vostre gros courage ne se daigne ploier ne amollier aux continuelles supplicacions de vostre trop leal amant, je me cesse atant de vous en parler (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 135). Pour ce, Messeigneurs, je di que nous sommes yci la pluspart des nobles de ce pays et sommes tous nobles et, pour faire ce que nobles gens doivent faire, nous devons aller à la guerre. Je vous pri que nous advisons aucune bonne chose à faire pour le bien du Roy et de la chose publique du payz et pour nostre honneur et affin que on die que les nobles se acquictent. (BUEIL, II, 1461-1466, 81). Mais qui s'acquite Acquiert tousjours, ou tost ou tard, merite (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 68).

 

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En partic. "Accomplir le devoir conjugal" : Licite est [l'oeuvre de chair] quant l'omme ou femme s'aquite Pour ligne avoir, pour paier le truage Que l'un a l'aultre doit rendre en mariage (BAUDOUIN, Instruct. vie mortelle B., c.1431-1439, vers 4850).

 

e)

S'acquitter + adv. ou compl. circ. "Faire [son devoir], remplir [une obligation] (de telle ou telle manière, dans telle ou telle circonstance)" : ...voirement on s'acquittoit petitement, quant on n'y mettoit tel siege, que ilz [des pillards] n'y peussent issir hors de leur fort (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 190). ...[à Crécy] li grant signeur et moult de vaillans gens s'aquiterent vaillanment et monstrerent tout estat et fait de proece (FROISS., Chron. D., p.1400, 733). Soiés seure, ma doulce amie, Que je vous ayme loyaument. Or, vous requier et vous supplie, Acquittiez vous pareillement. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 32). Au fort, puis qu'il estoit mortel, Me demourra pour tout chatel Le loz d'avoir amé un tel. Ainsi s'acquicte Mon triste cuer que Mort despite. (CHART., L. Dames, 1416, 229). ...pour servir le roy et me acquiter loyalment je suis desnué de tous biens (JUV. URS., Loquar, 1440, 366). Au fruit cognoist on l'olivier Et aux armes qui bien s'aquitte : Qui a bel a jeu n'en fait quitte. (TAILLEV., Prise Luxemb. D., 1443, 169). Prestement enterrer la fault Par honnorable sepulture : C'est le cours d'umaine nature ; Par ce point nous acquiterons. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 30). Ta conscience te dira Que tu le peulx bien faire ou doys. Si ton cueur peu ne grant d'ire a Vers le crime, et le perdoys, Tu peu assez laver tes doys, Car pour ce ja n'en seras quite. A priser est qui bien s'aquite. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 62). Franchement [sans rien payer], il [le chrétien] c'est acquité ; Il s'en peult aller franchement. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 133). Se Bourré ne feust allé à sa mere qui est morte, vous eussiez desja les mille et cinq cens frans de reste, mais je l'attens icy d'icy à ung jour ou deux ; et, incontinant qu'il sera venu, je me acquiteray en la plus grant diligence que je pourray. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 279).

 

f)

S'acquitter envers/vers/devers/à/de qqn : Et a moi acquiter je pensay, Si qu'einsi mon lai commensay. Quant il fu fais, je le tramis, Si com je l'avoie promis ; Et tout ainsi comme dit ai Vers Esperance m'acquittai (MACH., Voir, 1364, 4336). Et regardoient coumment entre yaux et par honneur il se pooient acquitter de la comtesse, à qui il avoient juret feaulté (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 368). ...il s'estoit mal acquittez et portez envers la fille de sa cousine germaine, madame Ysabel d'Angleterre (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 73). [Messire Hervis du Lion] fist le message dont il estoit cargiés : point n'i ot de defaute, et s'aquita deviers le roi d'Engleterre de tous poins (FROISS., Chron. D., p.1400, 600). Je me vodroie acquiter deviers ma dame et deviers le roiaulme d'Engleterre loiaument (FROISS., Chron. D., p.1400, 784). ...voz loyaulx subgetz [du roi], qui se acquictent loyalment envers vous (JUV. URS., Loquar, 1440, 324). Espoir ! je vous congnois assez, De voz promesses me lassez (...). Vous ne vous acquictez pas bien Vers moy, quant ung peu ne cassez Les soussis que j'ay amassez (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 471). Sachés, sire, par mon sermant, Que si la chouse vet avant, Je tiens noustre loy pour destruyte Et pour ce enver vous m'aquicte. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 156). Ce non obstant, pour m'acquicter Envers Amours plus qu'envers elle [ma chère Rose] - Car oncques n'y peulz acquester D'espoir une seule estincelle : (...) Ceste ballade luy envoie, Qui se termine tout par erre. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 82). Quant au fait de voz ennemiz, gardez l'onneur du Roy, tant en ses saufconduitz que ès vostres meismes, que injustice ne leur soit point faicte ; car le Roy veult soy acquitter envers tous et premièrement à ses subgectz, à ses amiz et aliez, et aprez à ses ennemiz. Et Dieu veult qu'on face raison à chascun. Et, pour ce, ne veult pas le Roy que nul ayt cause de soy plaindre de luy. (BUEIL, II, 1461-1466, 28). Et desiroit fort le duc de Bourgongne se acquicter envers les Angloys, avant se separer d'eulx pour les alliances et promesses qu'ilz avoyent ensemble (COMM., I, 1489-1491, 52). ...et me sembloit que, si je ne faisois riens, au moings je me acquittois vers eulx qui estoient assembléz par mon moyen. (COMM., III, 1495-1498, 199).

 

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Empl. pronom. réciproque : Et, quant il fu devers lui [le roy Amydas] (...) il [le Jouvencel] fut très fort blasmé qu'il n'avoit amené messire Jehan Helphy [un prisonnier libéré]. Et disoient les plusieurs qu'il estoit sien sans reproche nulle ; les autres disoient qu'il avoit fait comme ung gentil chevalier de ce qu'il en avoit fait, et qu'il n'estoit riens en ce monde qui vaulsist bonne foy et equité. Ainsi se acquitterent ces deux chevaliers l'ung à l'autre honnestement ; et monstra le Jouvencel grant franchise et qu'il avoit grant honneur à lui ; car le butin estoit grant. (BUEIL, II, 1461-1466, 241).

B. -

S'acquitter de qqn

 

1.

"S'occuper de qqn, en prendre soin" : Maigne le Ghiotte (...) amise avoit estet que d'un sien enfant dont elle s'akouka en 1 bos (...) et qui fu trouvés mors, ne s'estoit mies bien acquittée (Arch. Nord, 1397, B 10349, f° 14 v°, IGLF). ...nostre gouge fist ung beau filz dont le pere adoptif s'acquicta tresgrandement et de la mere aussi. (C.N.N., c.1456-1467, 147).

 

2.

"Se considérer quitte envers qqn de ce qu'on lui devait" : Et puis qu'einsi est que je voy clerement, que vous volez dou tout mon deshonnour et mon damage, je m'aquite de vous et m'en desiste des ores en avant. (MACH., P. Alex., p.1369, 229).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

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