C.N.R.S.
 
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     ACCOINTANCE     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTANCE, subst. fém.
[T-L : acointance ; GDC : acointance ; AND : acuintance ; DÉCT : acointance ; FEW XXIV, 77b : accognitus ; TLF : I, 376a : accointance]

I. -

"Relation, rencontre entre des personnes"

A. -

"Relation"

 

1.

"Familiarité, intimité, amitié" : ...par le moyen et acointance de Jehennete, fille de Jaquemart Le Guiterneur (...) elle s'en ala en la [compaignie] d'icelle Jehennette veoir les jeux que les menesterelz fesoyent ès hales. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 265). ...ladite Alips livroit audit Robinet tout l'argent qu'il lui demandoit à avoir, par l'affinité et acointance qui estoit entre eulx deux, et que à lui qui parle elle n'eust baillié denier ne maille, parce que elle n'avoit aucune congnoissance à lui qui parle, sinon par le moyen dudit Robinet. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 490). Et sachiez qu'il a deux moult saiges et vaillans chevaliers a filz, qui sont voz cousins germains, que le roy des Bretons aime moult. Par l'ayde et accointtance de ces deux vous ferez appeller Josselin du Pont le Leon par devant le roy, et lui mettrez sus de fait comment il fist la trahison de quoy le nepveu du roy vint courir sus a vostre pere. (ARRAS, c.1392-1393, 50). Et [l'amant] cerche et quiert, Et ce qui plus plaist a sa dame enquiert, Et de savoir son plaisir la requiert, Et si fait tant que l'acointance acquiert De ceulx qui sont D'elle prouchains, ou qui vers elle vont, Et qui sa grace et sa priveté ont, Et qu'elle hante ou qui plaisir lui font (CHART., D. Fort., 1412-1413, 171). Je ne prise point telz baisiers Qui sont donnez par contenance, Ou par maniere d'acointance ; Trop de gens en sont parçonniers. (...) Mais savez vous lesquelz sont chiers ? Les privez, venans par plaisance ; Tous autres ne sont, sans doubtance, Que pour festier estrangiers. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 226). Je le retiens pour ma plaisance, Espoir, mais que leal me soit, Et se jamais il me deçoit, Je renie son acointance. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 483). Sire, l'acointance de vous et de moy me plaist moult, s'y m'en conseilleray volentiers et vous responderay selon l'acord de mes hommes. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 202). Cest enfant pour cause d'un pou d'acointance et d'acoustumance porte la mort de ceste femme tant familierement ; que eust il fait s'il l'eust amee ? (RIPPE, Andrienne, a.1466. In : Chrestom. R., 208). Ce fut Marie en qui vint reposer L'Esperict Sainct, par lequel, sans instance, Je puis Jesus, son fils, bien exposer, Car elle en eust la divine accointance. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 437). ...tant que finablement Cela fut cause du bon appoinctement, De l'amitié, de la doulce acoinctance, De la parfaicte et bonne congnoissance, Qui tost aprés, sans aguet de desroy, On vit regner par grant benivolence Entre le pape et le vertüeux roy. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 231).

 

-

Au plur. : De tieulx gens en y a a tas, Qui en povreté sont entrez Et mesmes de clercs bien letrez. La y vont plusieurs a potences. On prise pou les accointances De tel gent, ce n'est que merdaille (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 100).

 

-

P. métaph. : Mais Dieu voiant ta grande humilité, Tu fus celle qui premiere reçus La reverence angelicque et conchus Son chier enfant, gardant virginité : Divinité et nostre humanité Prindrent ensemble amiable accointance (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 480).

 

-

Loc.

 

.

Avoir accointance à qqn. "Être en relation de familiarité, d'intimité, d'amitié avec qqn" : Et ceulx qui avoient accointance A moy si prenoient grant plaisance A ouyr de mon livre lire. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 158). Mon amy, il fault que vous me faictes ce plaisir d'escripre en mon nom lectres à tous les roys, ducs, contes, seigneurs à qui j'ay acointance que, à ce besoing, me vueillent aider. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 350). ...nostre clerc trouva d'adventure a Romme ung de ses compaignons d'escole du temps passé, (...) qui fut tresjoieux de l'avoir trouvé, pour l'accointance qu'il avoit a luy. (C.N.N., c.1456-1467, 283). Cirus, les biens qui en toy sont, qui croissent avec tes ans et croistront tousjours, souvent m'ont fait desirer te veoir et te servir et par ce moyen avoir a toy familarité et acointance (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 204). S. PIERRE. (...) Je ne sçay ne congnois Jesus Ne n'ay a luy quelque acointance. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 318).

 

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[Même sens] Avoir l'accointance de qqn. : On luy fist très bonne chiere, car on le desiroit à veoir et la cognoissance et aquointance à avoir (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 176). ...il n'est pas vraysamblable un tel povre varlet estre si riches comme d'avoir presté XX frans à telz gens, dont il n'a aucune cognoissance ou accointance (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 396). Mais, qui peut s'acointance [de Eür] avoir Ja ne faudra a grant avoir (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 70). Premierement parle des seigneurs ytaliens qui desiroient avoir l'acointance du mareschal pour les grans biens que ilz ouoyent dire de lui (Bouciquaut L., 1406-1409, 293). "Perdre ?" dist Jaquet, qui tres joyeux estoit d'avoir l'acointance du seigneur de Saintré (LA SALE, J.S., 1456, 291). ...tant avoit de bonne accointance de monseigneur l'official de Roen qu'il luy seroit amy (C.N.N., c.1456-1467, 499).

 

.

Vouloir/désirer l'accointance de qqn : Vous pri, com cils qui aimme et vueil Vostre acointance, Que vous me menez jusqu'au sueil Ou je verray le dous acueil De ma dame (MACH., R. Fort., c.1341, 121). Le roy (...) charga au seigneur de Roy que vers Gerart retournast, pour luy dire et pryer que de la ville ne se volsist deppartir devant ce qu'il l'euist veu et parlé a luy, car moult desiroit son acointance (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 136). Ces choses dictes, Artabazus, qui jadis avoit presenté a Cirus le faulcon, se leva et dit qu'il avoit bien fait d'avoir ceste deliberacion introduite ; car du temps que Cirus estoit ancoires enfant, il avoit desiré son acointance (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 251).

 

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Avoir accointance (dans un lieu) : Jennesse tost se tira devers eulx, Aprés elle m'en alay tout honteux, Car jennes gens perdent tost contenance Quant en lieu sont ou n'ont point d'acointance (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 5). ...je n'eu pas si tost accointance ne entrée ceans que je ne priasse une des belles filles qui y soit (C.N.N., c.1456-1467, 177). Ceulx que telz princes auront ainsi avec ce conseil chasséz et deboutéz et qui par longues années auront servy et ont accointance et amytié en sa terre (COMM., II, 1489-1491, 229).

 

2.

P. méton. "Marques de familiarité, d'intimité, d'amitié ; compagnie" : Parle au saige homme saigement, Parle au riche courtoisement, Soies a touz de belle acointance (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 205). Si me plaist tant sa tres douce acointance Qu'à li amer dou tout en tout m'encline (MACH., L. dames, 1377, 109). LE BOURGEOIS [un marchand ruiné]. N'ay que donner a moy n'autruy, Ne nulz n'a m'acointance chiére, Ains me tourne chascun la chiére (Mir. march. juif, c.1377, 189). Des bigotz ne quiers l'acointance, Ne loue leur oppinion, Mais me tiens, par affection, Des amoureux de l'observance ! (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 159). VRAY RAPPORT [à Faulx Parler]. Faulse langue venimeuse, Trop mordant, trop dangereuse (...) Ton acointance est doubteuse, Ta voullenté rigoreuse, Ta façon suppeçonneuse Et soingneuse De narrer chose enuyeuse Et qui ne puet plaire. (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 84). Sa seur est la belle Constance De biau port, de doulce acointance (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 7). Saroye je estre en plus noble arroy Que d'avoir sy belle acointance ? (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 255). Et là se esgareroient bien les princes, car l'accointance d'ung fol jamais ne prouffita à la longue (COMM., I, 1489-1491, 116).

 

-

[Dans un cont. allég.] : MAY. En le queuwe gist toudis le venin. Mais ton voisin [Mars], dont l'accointance est dure, Fier, froid et rude au chetif qui l'endure, Et toy aussy [Avril], qui guaires mieux ne vaulx, Pluye, gresil, neige, vent et froidure Donnés souvent, quand vostre printemps dure (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 608).

 

3.

En partic. "Relation sentimentale, amoureuse" : Quant le roy l'entendi se dist par argüance : "Vassal, ce dist Yon, laissiés ceste acointance, Car s'il vouloit ma suer aveuc de ma tenance (...) Voulentiers lui donroie du tout a sa plaisance..." (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 269). Tant est belle, plaisans et douce, De corps, de mains, d'ieux et de bouce, Que mieuls m'en vault la penitance Que de nulle aultre l'acointance. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 75). Se josnes suis, je maine folle vie, Car ça et la quier nouvelle acointance (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 194). Son beau corps gent, joliz et droit, Sa fresche couleur que portoit, Sa douce acointance amoureuse, Sa loiauté qui tant valoit, Sa belle beauté gracieuse. (Cent ball. R., c.1388-1396, 39). Icelle damoiselle trouva acointance d'amours a ung Englois gascon... (LE BOUVIER, Chron. Ch. VII, C.C.J., c.1451-1455, 154). Avez vous dont oublié le bon tempz que par l'espace de .II. à .III. ans nous avons ensamble sy amoureusement mené ? Vous souvient il plus de l'acointance de nous deux ? (Comte Artois S., c.1453-1467, 116). ...le conte fut mal content quand il sceut la tresfiere et dure response de celle dont il desiroit l'accointance et joissance (C.N.N., c.1456-1467, 155). ...combien qu'il eust conclu et deliberé de soy retirer de l'amour et accointance de celle qui luy escripvoit (C.N.N., c.1456-1467, 480).

 

-

P. personnif. : Amour le veult, qui a fait l'alëance Dont j'espoire que sa seur acoinctance Fera mon bien a veue d'oieil prosperer (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 243). ...Bel Acueil a fait grant aliance Encontre moy (...) Ung de ses gens, appelé Acointance, M'assault tousjours (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 172).

 

-

Loc.

 

.

Avoir l'accointance de qqn, avoir accointance à qqn : Quant Paris ala querre Heleinne, Dont il endura moult de peinne, Il y ala en esperence D'avoir s'amour et s'acointence (MACH., C. ami, 1357, 94). L'AMANT. De ma vie estoie en balance Se n'eusse vostre acointance, Je vous di voir. THEODORE. Sire, je vous fas assavoir Qu'aussi avez vous m'amistié Pour une amoureuse pitié Que de vous ay. (Mir. Theod., 1357, 77). Et vraiement trop se mesfont Chil, qui a nostre gieu entendent, Qui a vaintre et a mater tendent Les dames et les damoiselles Et a l'acointanche avoir d'elles (Echecs amour. K., c.1370-1380, 209). S'il a esperance Et humble souffrance Et a sa dame acointance (CHART., L. Plais., c.1412, 152). Moult fort en son ceur le prist enamer, desirant avoir s'acointance (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 28).

 

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Faire avoir l'accointance de qqn : Ce noble penser maintegniés, Car c'est l'amoureuse ordenance De Loiauté que tant prisiez ; Et pour faire s'obeïssance, Vous fera avoir l'accointance De vo dame et les douceurs chieres De s'amour, par douces prieres (Cent ball. R., c.1388-1396, 46). ...Amour mercier, Qui me fist avoir l'acointance D'une si loyalle Princesse, En qui puis mettre ma fiance Et le tresor de ma liesse. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 48).

 

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Donner accointance à qqn : ...s'il avient Que nul d'amours si vous requiere Par ma foy, seur, il vous convient, Ains que cil vostre cueur acquiere, Que de son fait fort on s'enquiere Sans lui donner grant accointance (VAILLANT, Oeuvres D., c.1445-1470, 118).

 

4.

Au fig. [À propos d'une chose]

 

-

De male accointance. "Avec quoi le rapport que l'on peut avoir est mauvais" : JUDAS. (...) Peccune de malle accointance, Peccune a malle heure mollee, Peccune de sang vïollee De qui traÿson me charga, Maudit soit cil qui te forga Et qui en trouva la maniere (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 289).

B. -

"Rencontre"

 

1.

"Action de faire connaissance avec qqn, d'entrer en relation avec lui ; rencontre" : Mon tres chier seigneur, je vous remercy de la tres grant honneur qui m'a aujourd'uy esté faicte de vostre noble lignie, et aussi de ce que vous celez si bien ce que vous m'avez en convenant a nostre premiere accoinctance. Et sachiez de certain que, se vous le tenez desormais ainsi, que vous serez ly plus puissans et ly plus honnourez qui oncques feust en vostre lignaige. (ARRAS, c.1392-1393, 42).

 

-

Loc.

 

.

Faire l'accointance. "Faire connaissance" : LE JUGE. (...) Mon plaisir seroit tresbien De l'avoir [Nathalie] pour femme et espouse, S'il luy plaisoit, sans aultre pose, Car je ne sçay femme ou pays Mieulx a mon grey et bon advis, Qu'elle seroit, se sa plaisance Estoit de faire l'acoinctance (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 172).

 

.

Faire avoir accointance de qqn. "Faire faire connaissance avec qqn" : Oncques ne vis maison (...) De plaisans gens si largement remplie ; Je te feray avoir d'eulx accointance (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 2).

 

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[Même sens] Donner à qqn (l') accointance (à qqn) : Et qui nous donna l'acointance A femme de si sote vie Et tant excessive en despance ? (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 209). S. JEHAN. Par quoy, je suis congneu des gens, Des serviteurs et chamberieres En plusieurs façons et manieres. Pour ce, Pierre, n'ayés doubtance, Je vous donneray acointance Et feray que serés congneu Comme moy. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 303).

 

2.

P. méton. "Démonstrations d'amitié (à l'occasion d'une rencontre, d'une entrevue, de retrouvailles), civilités, cérémonial d'accueil d'un hôte" : Chi doi conpengnon Si me font supplicatïon, Que je leur face courtoisie. Pour ce que ne les connois mie Et sont du royalme de France, Je croi, que trop plus d'acointance Je leur doi fere et de bonté, Que s'il fussent de cest regné (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 218). D'un douls regart amoureusement tret Se doit amans en coer moult resjoïr, Car, quant il voit dame ou desirs l'atret, Qui bellement le daigne conjoïr Et sur li ses yeux ouvrir Liement, par maniere d'acointance, Gais et jolis et liés s'en doit tenir, Rices d'espoir, wis de toute ignorance. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 153). La furent les aquintances douces et courtoises (FROISS., Chron. D., p.1400, 60). [Jean de Hainaut accueille la reine d'Angleterre en exil] ensi se porterent les premieres acquintances entre la roine (...) et messire Jehan (FROISS., Chron. D., p.1400, 61). La furent les aquintances de ces deux rois et de ces deus roines moult grandes (FROISS., Chron. D., p.1400, 239). [Edouard III et sa femme se rejoignent à Louvain] si furent moult belles et moult amoureuses les aquintances dou roi et de la roine (FROISS., Chron. D., p.1400, 296). Les veilles font les nouvelles, En paroles gracieuses Et accointanses joyeuses (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 405). ...apprez toutez acointancez, le conte d'Urgel prist congié, mais ce ne fu mie sans avoir prié de soupper avecquez luy celuy en qui l'onneur flourissoit (Comte Artois S., c.1453-1467, 29). Et, quant le conte de Boulongne y vint, la contesse avecquez ceulx qui pour lors furent venus allerent a l'encontre du noble conte ; la y eult de bellez et doulcez acointancez et le recoeil y fu moult gracieux et tant amiable que plus n'eust peu estre entre le pere et la fille... (Comte Artois S., c.1453-1467, 142). Après pluseurs parolles d'accointances, le bon macquereau va faire une grand premisse touchant les biens et les honneurs que son maistre luy vouloit (C.N.N., c.1456-1467, 155). "...s'il luy plaist, il fera mes accointances devers vous." Pour abreger, accointances furent faictes (C.N.N., c.1456-1467, 478). En ceste manière qu'avez oye, s'assamblèrent ces deux princes à Brusselles, là où les chières et les conjoïssemens furent grans entre eux, samblablement et entre tous les seigneurs et barons d'un costé et d'autre, qui firent leurs accointances et cognoissances ensamble. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 212).

 

3.

"Rencontre belliqueuse, combat" : Roy Gregoires at fait crier sens oblianche Que cascun s'aparelhe et fache porveanche, Por faire aux annemis lendemain acointanche (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.1, a.1400, 592). Moult furent joyeulx les chevaliers et nobles hommes qui la estoient quant ilz veirent que la paix estoit faitte des deux champions, et disoient qu'ilz n'avoient oncques veu ne oÿ parler de plus terrible acointance entre deux sy prouchains amis. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 312).

C. -

P. méton.

 

1.

"Personne avec qui on est en relation, que l'on connaît" : Le cappitaine de Crathor estoit ung homme qui avoit beaucoup de vieilles acointances ; et peu de choses se faisoient ou païs qu'il ne le sceust. Il ne voulut pas estre surpriz où il estoit, et fit de si grandes dilligences qu'il sceut la venue de cincq cens hommes du duc Baudouyn, qui venoient pour secourir le chastel. (BUEIL, II, 1461-1466, 131). Des ennemys estrangiers, quant le dedans est uny, on s'en deffend ayséement. Ilz n'ont nulles intelligences ne accointances. (COMM., II, 1489-1491, 229).

 

2.

"Personne aimée" : A Louvyés, quant je fu couché, Regret m'amena souvenance De Rouen et de l'acointance, Ou mon ceur est si ataché. (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 158).

 

-

[Comme terme d'affection] : LA MERE. (...) Ma portee, mon enffance, Mon amour, mon acointance, Ma sustance, O tres doulce geniture. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 10).

II. -

"Connaissance (de qqc.)"

A. -

"Notification, information" : Mains à unc certain jour dont li fait acointanche, Soit par-devant Melant pour luy faire aliganche (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 610). Deposeis et mors est par mavaise acontanche Nostre evesque Alixandre, qui tant ot de valhanche [Éd. : «Fausse information ou dénonciation, calomnie»] (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 651).

B. -

"Connaissance (d'un fait)" : Mesmes Entendement (...) qui m'avoit suy une foiz de loing, l'autre de pres, selon ce que Dieu m'en donna l'acointance (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 3).

C. -

"Indice, marque, manifestation" : Quant li dus entra ens, dont je fai devisanche, Trestous se sont levés pour luy faire honouranche Et vinrent contre luy parfait [l. par fait] de varianche Ains n'i ot de hayne monstrée nulle acointanche (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 313).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

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