A. -

"Faisceau"

1.

"Faisceau, botte"

Rem. FROISS., éd. Kervyn (mettre foin par torches en tonneauls), doc.1419 (.XVII. torques de fil de Coulongne), 1467 (cincq torques de fil de fer) et 1477 (torches de chanvre) ds GD VII, 776a-b, s.v. tourse¹.

-

"Cordée d'oignons (en guise de couronne)"

Rem. Baud. Sebourc B., c.1350, XXIV, 1051 (une torque d'oignons), T-L X, 407.

2.

"Poignée de paille tortillée" : Lors mist au roy Karlon un tyson en la main Et li a fait couronne d'une torche d'estrain. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 370). LE FOL. (...) Se je pouoie procurer Un chapel de torches de fain, Jamais n'aroie soif ne fain. (Mir. parr., 1356, 29).

-

"Poignée de paille qui sert à torcher (le derrière)"

Rem. LAGADEUC, Catholicon 1464, ds GD VII, 776b.

3.

En torche. "Tortillé"

-

Fumees en torche(s). "Fiente à demi formée que jette le cerf, le daim, le bouc sauvage, l'ours..." : Ilz [les ours] gietent leurs laisses aucunnes foiz en torche et aucunnes foiz en plateaus comme une vache, selon ce de quoy ilz auront mangié, quar, se ilz ont mangié raisins ou autres choses semblables qui soient moles, ilz gietent leurs laisses en plateaus, et, s'ilz ont mangié de glan ou de faine ou de semblans choses dures, ilz les gietent en torche (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 87). Aprés li vueill aprendre a conoistre et juger les fumees du cerf, quar aucunne foiz les getent en torche et aucunne foiz en plateaux, aucunnes foiz fourmees, aucunne fois aguillonnees, aucune foiz entees, aucunne foiz pressees et aucunne foiz debotees et en d'autres diverses manieres, comme j'ay dit devant. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 151). Et, s'il trueve les fumees en torche, et ce soit de mi jung jusques a la mi aoust, de grosse fourme et grosses torches et bien moullees, c'est signe qu'il est cerf de dis cors chassable. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 152).

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, gloss.

4.

P. anal. "(Type de coiffure, ressemblant à une queue de cheval ?)" : ...lors met sa cure A les cueillir et les adresce Pour les lïer en une tresce Et pour haste a la fois s'efforce De les lïer en une torche. (LE FÈVRE, Vieille, trad. De vetula H., a.1376, 207).

B. -

"Flambeau fait d'une mèche tordue ou d'un bois résineux enduit de cire, torche" : Et quant de sa chambre à mienuit pour soupper en la salle il venoit, lumière de XII. Torches devant lui avoit, que XII. Varlez portoient, et devant sa table ces XII. torches tenues estoient, qui grant clarté en la sale faisoient (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 78). Requis là où il a prins la cire trouvée sur lui, dit que quant monseigneur le Dalphin fu crestienné, il porta une des torches et lors concueilly, et assembla du degout de la torche qu'il portoit, ycelle cire. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 464). Les deux freres estoient dessoubz leur banniere, devant leur tente, en bon arroy et tres bien acompaigniez de noble gent, a grant foison de torches et de faloz espris, et y avoit aussi grant clarté comme se ce feust par jour. (ARRAS, c.1392-1393, 156). Au cirier furent prinses torches et flambeaulx a .III. sols la livre, et a .II. sols .VI. deniers de reprinse. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 190). ...accompaigné moult petitement selon son estat, c'est assavoir de IIJ hommes à cheval et de IJ à piet à une ou IJ torches (BAYE, I, 1400-1410, 206). Au jour d'ui, a la Court commiz Pierre Belle, huissier de ceans, au gouvernement et administration des IJ Chambres de ceans sur la provision aviser et faire ou faire faire de buches, chandoilles, torches (BAYE, I, 1400-1410, 212). ...ladicte cire fut une partie rendue a deux marchans a qui elle estoit et le demourant mis et emploié en torches a l'eglise dudit lieu de Boulon (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1425, 177). La salle si estoit escleree de grans torches et de tortis qui si fort escleroient que il sembloit que il fust grant jour. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 460). ...[ils] avoient torches et flambeaulx pour mieulx choisir par tout, et que rien ne leur peust eschapper. (C.N.N., c.1456-1467, 382). ...il appella son clerc et luy fist alumer arriere la torche (C.N.N., c.1456-1467, 447). Et y avoit pour luminaire porté devant ledit corps IIc torches de IIII livres de cire chascune piece, toutes armoiées en double aux armes de France, et estoient portées par IIc povres personnes, tous revestus de robes et chaperons de dueil. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 20). Et, après son oroison faicte, s'en revint au long du pont Nostre-Dame, et trouva à l'entrée de Marché Palu cinquante torches alumées qui le conduisoient autour dudit poile. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 28). J'ay chassé de nuyt a la torche En Poyto, France et Bretanhe, Et meinctenent suis en Aulvernge, Ou je n'y voy beste pour prandre. (Pass. Auv., 1477, 141). Le roy estoit bien acompaigné tant des seigneurs de France que d'Ytallie, et mist le feu a tout une torche dedens le dict brandon, lequel fut tantost plus grant et plus hault flambant que celuy de Greve a Paris. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 276).

-

[Comme objet symbolique]

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[de la vérité de la parole prononcée] Une torche au poing : Et, veue icelle, le principal malfaicteur et prononceur desdictes paroles fut condempné à faire amende honnorable, devant l'ostel de ladicte ville, au procureur d'icelle pour toute ladicte ville, nue teste, desseint, une torche ou poing, en disant par lui que faulsement et mauvaisement il avoit menty en disant lesdictes paroles, en priant et requerant icelles lui estre remises et pardonnées. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 103).

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[de la guerre sans merci] : Et ainsi le fist crier et publier par tous ses pays ; et ceulx qui faisoient lesdictes publicacions, en icelles publiant, tenoient en une main une espée toute nue et en l'autre une torche alumée, qui signifioit guerre de feu et de sang. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 184).

V. aussi torque1, torque2
 

"Serviette"

REM. Gloss. lat. fr. (Montp., c.1380) ds GD VII, 749c (sabanum, nape ou torchebouche).
 

"Ce avec quoi on s'essuie après avoir été à la selle" : Anutergium (...) torche cul (Gloss., c.1400-1500. In : P. Nobel, Lexique 4, 1986, 167). Ilz ne laisserent pour tout gaige Q'un sac tout plain de torchecuz. (Repues franches K.V., c.1480, 116).

REM. Cf. : Torchon de cul : culitergium (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 263).

V. aussi torchillon
 

"Paillasson" : Que fit ce roy Charles après, entandis que ton père glorifioit son règne en autres divers lieux ailleurs ? (...) et qui mesmes avoit son royal thrône et siége gisant par terre, tombé et enversé ce dessus dessoubs, scabeau des pieds des hommes, foulure [place que les pieds ont foulée] des Anglois, et le torche-pied des sacquemans, il, en grand sens et labeur, (...) le remit en justice et en paix (CHASTELL., Avert. duc Ch. K., 1467, 325).