C.N.R.S.
 
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     EMPORTER     
FEW IX portare
EMPORTER, verbe
[T-L : emporter2 ; GDC : emporter ; AND : emporter1 ; FEW IX, 215b : portare ; TLF : VII, 986a : emporter]

Empl. trans.

I. -

[Idée de mouvement, au propre ou au fig.]

A. -

Emporter qqc.

 

1.

"Prendre avec soi et porter ailleurs"

 

a)

[...un objet, une chose concrète, un animal...] : Se vorray parler de mon vivre Et de l'alerion briefment, Qui me fu donnez liement. Se l'emportay a moult grant joie, Si joieus que je ne savoie La joie que j'avoie ou mettre, Et moult bel me sos entremettre De luy faire son vueil a plain. (MACH., D. Aler., a.1349, 333). Mais quant li homs est mis en terre, Avec li pas ne les emporte [les richesses], Qu'autres les a qui s'en deporte Et les despent, espoir, et gaste Et fait grant tourtel d'autrui paste. (MACH., C. ami, 1357, 70). Tien, ce fardelet ci emporte Dessoubz t'esselle. (Mir. Clov., c.1381, 199). ...ledit hermite trey d'une bourse qu'il avoit trois autres noëz semblables au premier qui lui avoit baillé, et il dist : Beaux amis, tu emporteras ces trois noëz ycy en toy alant par là où tu passeras, en lui demandant quel chemin il tendroit. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 473). Et se party Gieffroy a belle compaignie et a riche estat, et emporta grant finance, et en mena avecques lui ung varlet (ARRAS, c.1392-1393, 275). ...de ceste heure je veil emporter ma part, et la mettre en l'hostel d'un de mes voisins. [Un mari et sa femme partagent leurs biens communs] (C.N.N., c.1456-1467, 445).

 

-

[D'un animal] : Le corbeau par sa cornardie, Oyant son chant ainsi vanter, Si ouvrist le bec pour chanter Et son fromaige chet a terre. Et maistre Renard le vous serre A bonnes dens et si l'emporte. (Path. D., c.1456-1469, 88).

 

-

Emporter qqc.(avec soi/devant soi) : Li prince fist fermer la porte, Et les clés avec li enporte, Pour ce qu'entrer on n'y peüst, N'issir, se bien ne li pleüst. (MACH., P. Alex., p.1369, 158). Archiers et honmes de piet aloient costiant la mer, et prendoient et enportoient devant euls tout che que il trouvoient. (FROISS., Chron. D., p.1400, 678). Li contes de Montfort (...) ordonna ses besongnes a ce que pour aler en Engleterre (...) Et enporta avoecques lui grant fuisson de biaus jeuiauls qui tous venoient dou tresor de Limoges (FROISS., Chron. D., p.1400, 478). Et furent les lettres apertenans au conte de Montfort, lesquelles il enporta avoecques li, seelees dou seel dou roi d'Engleterre et des seauls des barons d'Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 482).

 

b)

"Prendre avec soi, voler (ce qui n'est pas à soi)" : ...il se parti de la chambre d'icelle Perrete, et emporta ladite coste hardie de marbré appartenant à icelle Perrete (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 178). ...laquelle coste de fer il print et emporta en la ville de Beaune (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 219). ...à un jour dont il n'est recort, icellui Julian vint en sadite chambre en laquele il trouva ladite tasse et ycelle, comme sa chose qu'il disoit lui appartenir, print de fait et par sa force contre son gré et volunté l'emporta sanz lui païer yceulz IJ frans. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 447). ...et en pluiseurs d'icelles maisons arrestoient prisonniers, prenoient et emportoient sans commission et sans inventaire tout ce qu'ilz trouvoient (FAUQ., I, 1417-1420, 127). Se tu veulx pour la chose publique faire loyal devoir, ton povoir est petit et ton travail sera en vain, quant presque tous comme chose juree tirent de toutes pars a la descirer et destruire, et que chacun en arrache et emporte sa piece sans contredit, et fait son fardel pour s'en aler. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 12). "...il me semble que cellui amant, chevalier ou escuier, quel qu'il soit, fut tres mal gracieux d'avoir desceinte celle dame et emportee sa sainture comme vous avez dit." (LA SALE, J.S., 1456, 306). LE DRAPPIER. Et c'est a vous que j'ay a faire : Vous m'avez trompé faulsement Et emporté furtivement Mon drap par vostre beau langaige. (Path. D., c.1456-1469, 180). Et, la nuit, les Bourguignons, qui estoient logez à la Granche aux Merciers, s'en deslogerent, pour ce que l'artillerie du roy portoit de Paris jusques en ladicte Granche, et au desloger abatirent toute la couverture dudit lieu, et en emporterent toutes les poultres, solives, huys, portes, fenestres et tout le portatif, pour eulx taudir et pour ardoir. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 96). ...et disoient ceulx du guet que la joyeuse de ce mauvais ribault Thommesson lui a fourtraict son paige et ses chevaulx et lui a emporté son argent. (BUEIL, I, 1461-1466, 33).

 

-

Emporter qqc. avec soi : ...ouquel coffre il print le couvercle d'argent doré duquel est faite mencion cy-dessus, avec VJ escus et deux frans en or estans oudit coffre, et iceulx biens print et emporta avec soy au desceu des gens de l'ostel audit chamberier. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 217).

 

c)

Emporter une chose immatérielle

 

-

"Porter dans sa tête" : Mais einsois de ma clere vois Te diray une baladelle, De chant et de ditté nouvelle, La quele tu emporteras, Et en alant la chanteras, Afin que tes cuers s'i deduise, S'il a pensée qui li nuise. (MACH., R. Fort., c.1341, 105).

 

2.

"Déplacer un objet par l'effet d'un mouvement, arracher qqc." : A la IIJe course le seigneur de Loissellench, tout ainsin que Saintré l'avoit actaint, il actaint Saintré et lui emporta sur la pointe de sa lance son chappellet de byevre (LA SALE, J.S., 1456, 156).

 

-

[D'un projectile] : Je croy que vous ne savez riens Du sire de Gres, qui est mort, Qui estoit mis jusques dedans Leur ville par son grant effort, Son estandart mis sur le bort Des foussez, au pres de la porte ; Mes est venu par meschant sort Ung canon qui sa teste emporte. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 404).

 

.

Avoir un membre, une partie du corps, un objet emporté par un projectile : Ce jour aussi, lesdiz Bourguignons tirerent de leur artillerie aux gens du roy estant audit Port à l'Anglois, et y ot ung gentilhomme de Normendie qui ot la teste emportée d'un cop de serpentine. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 98). L'on tira engiens tellement que l'ung d'eulz eubt une jambe emportée de trait à pouldre. (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 155). ...messire Ferry eubt son plumas emportét par terre d'ung gros boulet (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 179).

 

-

[D'une force naturelle] "Porter qqc. hors d'un lieu" : Predist aussi la discorde des vens (...), le XVIe jour des kalendes de novembre, qui fut si vehement que plus de Vc maisons, en la cité de Londres, en furent disruées et la couverture de l'eglise, "qui ad Arcus dicitur", en fut levé et emporté. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 114 v°).

 

-

P. ext. "Supprimer, faire disparaître" : Attroppos a nom la portiere, A parler selon la maniere Qui a methafore compete, Ainsi l'appella le poete. La est li lieux qui tout emporte. C'est toute la derreniere porte Du chastel et la maistre yssue, Mais nul n'y passe qui n'y sue, Pour l'angoisse du trespasser (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 104).

 

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Prov. Le plus emporte le moins. "Une sensation plus forte supprime une sensation plus faible" : Aussi di ge, quant les chienz viennent au brusleïz et ilz cuident assentir du cerf qu'ilz ont chascié, la puour et l'oudour du brusleïz et du feu leur ostera le ressentir de leur cerf, et le plus emporte le moins, quar plus fort est l'oudour du feu et du brusleïz que n'est l'oudour dou cerf. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 200).

 

-

[Du vent] "Déplacer qqc, imprimer un mouvement à qqc." : Si comme se le vent en emportoit une chose en aucun lieu contre son inclinacion, ou se ceulz qui sont seigneurs transportoient aucun contre sa volenté. (ORESME, E.A., c.1370, 175). ...il vouldra garder sa meson que le vent ne l'emporte et lessera ses besongnes. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 48).

 

.

"Transporter (des ondes sonores, de l'air)" : Ainsi comme le vent emporte le son des choses, il avoit oy parler sus les murs, car de nuit on oit moult cler. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 213). Et pour ce, un ange peut estre en un lieu sanz soy mouver nonobstant que en ce lieu pluseurs corps succedent un apres l'autre, aussi comme le ray du soleil qui passe par une fenestre n'est pas meu aveques l'aer que le vent emporte ou chace, mais samble demourer tout un combien que non soit, car ce n'est pas du tout semblable. (ORESME, C.M., c.1377, 290).

 

.

[Pour évoquer la vanité de toutes choses] "Faire disparaître n'importe quelle chose" : Oultre t'enhorte Ne te fier en ta puissance forte Ne aux richesses que le monde t'apporte : En ung moment tout ce le vent emporte, Si Dieu n'as mis De ton party, plus chier de tes amys (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 89).

 

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Loc. prov. Autant en emporte le vent : Si dist le prevost: "Respondez en conscience a la demande de Jehan. Il n'y convient point de plait ; sa demande est peremptoire." Dist Facin: "Je la confesse estre vraye, mais autant en emporte le vent et plus encore [de la fumée du rôti dont il accompagne son pain]." (Nouvelles inéd. L., p.1452, 52). "Cueur, vous estes bon conquerant ! Vous voulez vous souffrir atant ? Aisié estes a apaisier, De vous contenter d'un baisier ! N'avez vous veu dire souvent Qu'autant en emporte le vent..." (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 197). Car ou soit ly sains appostolles, D'aubes vestuz, d'amys coeffez, Qui ne seint fors saintes estolles Dont par le col prent ly mauffez De mal talant tous eschauffez, Aussi bien meurt que cilz servans, De ceste vie cy buffez : Autant en emporte ly vens ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 48). Mais se vous y fault il aler. Nous ne povons qu'oïr parler. Autant en empourte le vent. (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 182).

 

3.

Emporter une place, un élément de défense... "Gagner au combat, par un assaut" : ...tant fist en pou d'heure qu'il avoit la place emportée s'il n'eust esté content de parlamenter. (C.N.N., c.1456-1467, 118). Ou moys d'aoust ensuivant, les Picars, Flamens et autres ennemys du roy, estans logez es pays de Flandres et autres villes contraires au roy, se mirent sus les champs, tendans affin de trouver et combatre les gens du roy, [ et ] vindrent pour ce faire près de la ville de Therouenne, laquelle ville tenoient les gens du roy, et lesquelz ennemys cuidoient avoir et emporter ladicte ville par force et violance. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 90). Si s'arresterent Gantois à un boulovart qui n'estoit pas encoires parfaict, et l'assaillirent si fierement que l'on cuyda, telle fois fut, qu'ilz le deussent emporter et gaigner. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 287). ...tantost après les trèves prises, alèrent [les Anglais] devant la ville et chasteau de Clermont en Beauvoisis, laquelle, par une très-grant hautaine ils assaillirent très-aigrement, et la cuidoient bien emporter par armes (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 106). ...ay fait donner l'assault par les hommes d'armes et autres gens d'une si bonne aspresse que, (...) à la fin, graces à Dieu, dudict premier assault elle a esté emportée et prinse à mon petit dommaige (Lettres Ch. VIII, P., t.4, 1494-1495, 167).

 

-

Emporter d'assaut une place, ses occupants : Et par lesditz Gascons fut fort resisté, mais enfin furent emportez d'assault et y moururent la pluspart desditz lacquetz, et les aultres se gecterent dedens les fossés. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 93). Et, pour ceste cause, fist tirer son artillerie contre ledit lieu du Tronquoy, tellement que ledit jour, à cinq heures après midi, y fut livré l'assault fort et aspre, tellement que ladicte place fut emportée d'assault et furent tuez et pendus tous ceulx qui furent trouvez dedens (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 331). ...le duc de Bourgongne chevauche à petites journées sans soy fort eslongier de Beauvais, en especial son arriere garde en laquelle il a laissié la fleur de son oost, esperant que, se les gens d'armes le suyvent ou que Beauvais soit deffourny de gens d'armes, de retourner incontinent audit Beauvais pour l'emporter d'assault, s'il peult ; et telle est son intencion, comme ladicte femme a certiffié pour vray. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 299).

B. -

Emporter qqn

 

1.

"Emmener qqn avec soi" : Chiere dame, je suis contrains De ceste fille vous oster Et d'icelle o moy emporter, Pour faire et acomplir briefment Du marquis le commandement. (Gris., 1395, 54). Si crierent : " Alarme ! Alarme ! " Adont, Paris a pris sa dame ; Si l'a embraciee et l'emporte. Celle moult fort se desconforte Et semblant fait que moult lui poise. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 67). QUART. Va, va, chemyne ! (Pause. Ilz emportent les marchans en leur caverne, puis s'en retournent apprés qu'ilz les ont despoillé en leur place...) (LA VIGNE, S.M., 1496, 273).

 

-

"Prendre et porter dans ses bras (un nouveau-né)" : Voulentiers avec li yray, Mais avec moy emporteray Cel enfançon. (Mir. abbeesse, 1340, 100).

 

-

"Prendre et porter ailleurs (un homme blessé)" : Et Anthoine boute l'espee ou fourreau et l'ahert [le roy d'Ausaiz] par le millieu du corps et le tire jus du cheval et le gecte si rudement a terre que a pou que il ne lui a crevé le cuer ou ventre. Puis le commande a quatre chevaliers et leur commande sur leur vie que ilz en saichent a respondre, et ilz dirent que si feroient ilz. Et lors le lievent et l'emportent hors de l'estour soubz un arbre, et ont appellé de leurs gens jusques a XXV. bacinez pour le aidier a garder. (ARRAS, c.1392-1393, 163). Achille emportent Ceulx, qui de lui se desconfortent, Car bien cuident que mourir doye. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 106).

 

-

Au fig. [Dans une énumération de catégories de personnes qui ne vivent ou n'agissent pas comme ils devraient] "Favoriser qqn" : ...Prince qui les riches desporte Et les sustient et les emporte Pour la petite gent grever (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 211).

 

2.

"Vaincre qqn" : ...et en faisant à toutes heures leurs approches diligemment pour venir plus et plus près, livrèrent pluiseurs assaulx à ceux de dedens, cuydans les pouvoir esbahir et emporter par force (CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 71).

 

-

Emporter d'assaut une femme. "Vaincre les résistances de, se rendre maître de" : ...vrayement il en estoit amoureux, et (...) a la longue il la pourroit emporter d'assault. [Un mari soupçonne son voisin de vouloir séduire sa femme] (C.N.N., c.1456-1467, 331).

 

-

Emporter par terre un adversaire. "Abattre, blesser, tuer" : Si s'en vint tout droit au secours et trouva le Jouvencel et Gervaise si fort pressez que à paine se povoient-ilz deffendre ; car ceulx du logis se rallioient de toutes pars contre eulx. Mais le Mareschal et ses gens, qui se bouterent parmi eulx, rompirent la bataille et en emporterent par terre sans nombre. Ceulx qui povoient eschapper s'enfuyoient ça et là qui mieulx mieulx (BUEIL, I, 1461-1466, 109).

 

-

[D'une maladie] "Faire mourir qqn" : ...la pestilence de l'année passée avecques aultres pluseurs l'emporta. (C.N.N., c.1456-1467, 285).

 

3.

En partic. Emporter le corps d'un défunt : ...mais tous les autres barons en avoient grant joie et pour ce l'empereur n'en osa nul semblant faire, mais toutevoies il fist emporter les corps et les fist enterrer moult honnorablement. (Bérinus, I, c.1350-1370, 382). Amis, dites : qui vous donrra Vostre vin, souffrerez vous bien C'on emporte ce crestien Pour mettre en terre. (Mir. st Panth., 1364, 341). ...et s'en voloit aler le chappellain et emporter le corps Nostre Seigneur ainsi que il avoit aporté (JUV. URS., Verba, 1452, 296). C'est tresgrant inhumanité De veoir noz freres crestiens Habandonnez aux loups et chiens ; Je vous pry que nous les ailons De la hoster, et empourtons Aultre part, pour les sevelir (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 162). Et lequel corps, ainsi ensevely que dit est, fut venu querir par l'ordre des Cordeliers de Paris et sur leurs espaules l'emporterent inhumer en leur eglise ; et ausquelz Cordeliers ledit Hesselin fist bailler XL torches pour faire le convoy dudit corps, après lequel il fut et le convoya jusques audit lieu des Cordeliers. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 361). Le corps fut emporté et enterré ès Cordeliers moult honnorablement, et l'enterrerent et l'accompaignerent tous les princes et toute la noblesse de la court, et fit faire le duc son enterrement moult honnorablement. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 44). Nous sommes ses prochains amis ; Prenons le corps conjoinctement Et l'emportons reveranment En son serqueul pour l'enterrer. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 492). Et disoient les bons compaignons pour lors que les cordeliers, qui emporterent le corps de Mons. le connestable, eurent la teste copée, qui est ung broquart assés aisié à entendre. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 353).

 

-

Emporter en terre. "Enterrer" : ...[l'ivrogne] par ses compaignons fut emporté, qui luy disoient qu'ilz l'emportoient en terre. (C.N.N., c.1456-1467, 2).

 

-

[D'anges, de diables] "Faire monter (une âme) au ciel, entraîner qqn en enfer" : Et par ceste aventure fu li gloux Agriano mort et peri, et emporterent li deable l'ame de lui en Enfer, et la sera tourmenté sanz fin selon ce qu'il ot deservi. (Bérinus, I, c.1350-1370, 133). Pour nient pas ne me merveilloie Ou estoit ce chant que j'ouoye Qui tant estoit melodieux: S'ont esté les anges des cieulx Qui l'emportent en paradis Et qui li ont fondé, tantdis Que j'ay au prestre esté parler Et mené mon asne establer, Et fait sur lui celle chapelle. (Mir. mère pape, c.1355, 402). DIEU. Michiel, celle ame tost saisis, Si l'en emporterons en gloire. (Mir. Theod., 1357, 120). ...enemis Hideux qui (...) M'ont ja saisi pour emporter En grief tourment. (Mir. st Val., c.1367, 168). ...car je doubt ne m'emporte En enfer l'ennemi touz vis. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 22). L'ame prindrent et emporterent, De chansons belles et estranges En l'emportant tout hault chanterent, En rendant graces et louenges A Dieu es cieulx ainsi monterent. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 113). Icy son ame sort dehors et les anges la prenent et l'emportent en paradis. (LA VIGNE, S.M., 1496, 572).

 

-

[À propos de qqn dont on souhaite être débarrassé] Le diable emporte + subst. ou pron. : Oncques je ne vy Femme de plus mauvaise sorte. Le diable d'enfer les emporte ! Oncques ne vis telle estompie. (Jehan A., c.1400-1500, 137). Du Dyable je soye emporté En Enfer, se le vous endure ! (Myst. Viel test. R., t.1, c.1450, 98). Le dyable emport la gouge quand elle est telle ! (C.N.N., c.1456-1467, 230). Le dyable emporte le dernier ! TRIBOULET. Mais, par sainct Jacques, le premier ! LE ROY DES SOTZ. Admenez le moy, le paillard. (Roy sotz, c.1450-1500, 221). Le dyable emport la gouge quand elle est telle ! (C.N.N., c.1456-1467, 230). Il m'a dit qu'il est mon cousin. Le diable emport le cousinaige Et tous ceulx de son parentaige ! (Nouv. Path. T., c.1474-1485, 121). Le grant diable vous emporte, Actendez ung peu, s'il vous plaist. (Sots triumph., c.1475, 38). TESTE LIGIERE. Deablë emport les boulengiers Qui nous font mengier le pain chault. (Sots, c.1480-1500, 261). Ne qui le froc premier luy apporta Tous les deables le puissent emporter ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 368). Le deable l'emport qui fauldra ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 273). Que le deable en enfer t'emporte ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 459).

 

.

[En discours indir.] : Lequel Charrolois rendi response que ce n'estoit point de par lui qu'on faisoit lesdictes sommacions, en disant que le dyable peust emporter ceulx qui faisoient telz choses, et qu'ilz faisoient plus qu'on ne leur commandoit. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 129).

 

4.

[D'un animal] "Entraîner (son cavalier) avec rapidité" : Li sires de Fagnuelles estoit montés sus .I. coursier trop merancolieus et mal afrenet ; si s'esfrea en cevauchant, et prist son mors a dens par telle maniere que il s'esquella et se demena tant que il fu mestres dou signeur de Fagnuelles et l'enporta, vosist ou non, droit enmi les logeis le roi d'Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 332). Si le poindy de l'esperon ung petit trop avant ; le coursier l'emporta, voulsist ou non, parmy haies, parmy buissons. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 36). En ce party passa par devant la fontaine ou les trois dames estoient, sans ce qu'il les veist, et ly chevaulx l'emporte grant aleure. (ARRAS, c.1392-1393, 24). Et fu le soudant si chargié du coup qu'il fut si estourdiz qu'il ne voit ne entent, et pert le fraing et les estriers, et l'emporte le cheval partout ou il lui plait. (ARRAS, c.1392-1393, 113).

 

-

[Formule de serment] Le diable m'emporte en enfer si je fais telle chose : CAYN (à Abel). ...Voulez vous a la dignité Venir de primogeniture Et que le droit m'en soit osté ? Du Dyable je soye emporté En Enfer, se le vous endure ! (Myst. Viel test. R., t.1, c.1450, 99).

 

-

[D'une chose] "Entraîner qqn sous l'effet d'un choc" : ...comme un faulsillon Fu tortillé l'estourbillon, Si se vient en la nef frapper Et nostre bon patron happer Par tel rendon qu'en mer l'emporte Moult loings, lors voulsisse estre morte ! (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 48).

C. -

Au fig. [Mouvement figuré]

 

1.

"Garder qqc. sur sa concience en mourant" : ...pour ce qu'il veoit bien qu'il estoit sur sa fin, et que avec soy, pour le salut de son arme, il ne vouloit pas emporter les autres crimes que fais avoit sans les cognoistre en sa vie devant le peuple, pour descharger sa conscience. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 117).

 

2.

Emporter qqc. à qqn. "Priver qqn de qqc." : Fuiez de cy, faulx traitre, vous me avez fait par vostre faulx traitre rapport parjurer contre la meilleur et la plus loyal dame qui oncques nasquist après celle qui porta Nostre Createur. Vous m'avez apporté toute doulour et emportez toute ma joye. Par Dieu, se je creoie mon cuer, je vous feroye mourir de male mort, mais raison naturelle le me deffent, pour ce que vous estes mon frere (ARRAS, c.1392-1393, 242).

II. -

[Idée de résultat, au fig.]

A. -

[D'une pers.]

 

1.

"Gagner, obtenir, conquérir qqc. (un prix, la gloire...)" : Et vous dy que celle nuit ilz firent trop plus grant feste et plus beaux despens qu'ilz n'avoient fait la nuit de devant, car de ce qu'ilz avoient emporté le pris de la bataille leur esmouvoit les cuers a faire joie, et de ce firent ilz moult a prisier. (Bérinus, II, c.1350-1370, 122). ...Car si sagement s'i porta Que de tous bons los emporta. (MACH., Voir, 1364, 328). La parlames de nos amours, Des griés, des paines, des clamours Que Desirs fait aus vrais amans Et aus dames qui sont amans ; Comment il vient, lance sur fautre, Assembler a l'un et a l'autre ; Comme il les assaut et detaille De sa lance dont li fers taille ; Comment il les navre et defent, S'Esperance ne les deffent. Mais moult souvent le pris emporte Desirs, quant Esperance forte N'est contre li pour bien combatre (MACH., Voir, 1364, 330). Ne scé pas dont elle est venue, Mais tant est belle de corsage, Tant par est humble, et tant est sage, Et tant en bons meurs doctrinée, Qu'il n'est homme ne femme née Qui d'elle ne tiengne et raporte Que des bonnes l'onneur emporte. (Mir. ste Bauth., c.1376, 84). ...Car toute la joie et le bien, Que j'ay, de sa grace me vient, Sans plus, quant de li me souvient ; N'autre bonté de li n'enport. Si pri Amours qu'en tel acort Soit, pour ce que miex l'aim que mi, Qu'elle me teingne pour ami. (MACH., Motés, 1377, 524). Et la furent (...) noncies et criies unes joustes de trente chevaliers et de trente esquiers a estre a Mons en Hainnau. Et se tint la feste grande et belle, et enporta le pris des chevaliers de dehors li contes de Namur, et de ceuls de dedens mesires Gerars de Werchin, senescal de Hainnau (FROISS., Chron. D., p.1400, 458). ...la chastelaine (...) tant bien se savoit porter en toutes honnestes et joieuses comppaignies, que sur tout elle emportoit la louenge, le pris et la fleur, combien qu'elle fust encores moult tendre et jeulne. (Chastel. Vergier S., c.1450-1480, 83). ...le VIIIe jour dudit moys de may, se firent aussi à Bruges en Flandres autres joustes devant monseigneur le duc de Bourgongne, qui furent aussi moult triumpheuses, esquelles aussi ung enfant de Paris, nommé Jerosme de Cambray, serviteur dudit mons. le duc, jouxta, et ilec se porta si vaillamment qu'il en emporta l'onneur de ladicte jouste. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 205). ...print premier son pere par les cheveux et le mist l'espée ou corps et semblablement à sa mere, à sa femme, à ses enfans et à tous ses parens, sans avoir pitié des jeunes ne des enciens, et disant : "Les ennemis n'emporteront point de gloire de mes parans, ne de moy", se mist aussi son espée à travers le ventre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 74 v°). Je luy donne quinze et ses ars, S'il emporte le beau du jeu. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 246).

 

-

Emporter la victoire : ...c'est a dire que souvent une bonne petite compaignie de gens munis en nombre et de force survenans sur les ennemis en ont emporté la victoire. (JUV. URS., Verba, 1452, 255). ...et emporta la gloire et la victoire (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 182).

 

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"Tirer (un profit) (de qqc.)" : ...il n'y avoit celle, a la vérité, qui ne cuidast ce bien avoir seulle et emporter. [Trois femmes reçoivent leurs amants dans la chambre qu'elles partagent] (C.N.N., c.1456-1467, 203). ...ainsi (...) ils sont coustumiers de juger des maladies, affin que quand ilz les ont sanées, [ils] en emportent plus de prouffit (C.N.N., c.1456-1467, 503). ...car, après l'exil de Troye, les Grecz presque tous perirent, tant par mer que par autres infortunes, et fut l'entreprinse infelixe de laquelle nul n'emporta prouffit, mais grant dommage (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 29 v°).

 

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Emporter la vie. "S'en tirer la vie sauve, sauver (sa vie)" : Et quant .XX. hommes ou .XXX. des plus hardiz les approchoient, les .II. lyons feroient ens, sy en avoient tantost occiz .X. ou .XII. et les aultres s'en revenoient a nous, et moy mesme y fuz navré tellement que je ne cuiday la vie emporter (Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 299).

 

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Emporter qqc. de qqn. "Obtenir qqc. de qqn" : Par mon chief, damp roy, dist le chevalier, qui fu moult courroucié, se vous ne faictes promptement ce que messeigneurs vous mandent [rétablir les dommages causés à mademoiselle de Lucembourc], la truffe vous sera monstree au fer et a l'acier dedens trois jours. Sire chevalier, dist le roy, menassier povez vous assez, car autre chose n'emporterez vous de moy, car voz maistres ne voz menaces ne prise je pas un festu. Damp roy, dist le chevalier, je vous deffie de par les deux damoisiaux de Lusignen et tous leurs aidans. (ARRAS, c.1392-1393, 158).

 

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L'emporter. "Gagner, remporter la victoire" : Asalt, asalt ; vieignhe que pourré, Car le plus fort [aux dés] l'emportera, Ou je mourrey a la parsuite. (Pass. Auv., 1477, 205).

 

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"Avoir le dessus, prévaloir" : ...l'opinion souvent de six personnes aagez et clercs vauldra mieulx que l'opinion de XXX, et toutevoye la plus grant partie l'emporte (JUV. URS., Nescio, 1445, 514).

 

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L'emporter à l'encontre de qqn : ...et en pareil degré il n'est doubte que le masle le doit emporter a l'encontre de la fumelle (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 168).

 

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CHASSE [D'une voie, d'un(e) erre] L'emporter. "Être la plus importante, être celle où le cerf est passé en dernier lieu" : Par mi tieulx fustoyes faut on voulentiers le cerf par les raysons que j'ay dites. Et aussi les chienz n'en peuent mie si bien assentir comme font par mi les fortz ne ne se peuent si bien tenir es routes, quar, quant les chienz chascent par mi les fortz, ilz vont touz jours la menee par ou le cerf va. Et, quant ilz sont ou cler pays, ilz se balancent sa et la, pour ce qu'ilz ont bel aler, et aucune foiz acuillent le change ou aucune foiz par le cler pays et par leur resdour trespassent routes. Et aussi le cerf y fet plus souvent et plus a son aise ses reüses, comme j'ay dit, qu'il ne fet aux fortz, tant que avient que les chienz ayent deffet ses reüses, quar il en aura fet souvent, ore longues, ore courtes, pour le biau laisir qu'il a. Les chienz le faudront tout a net, tant leur fuyra de fort longe et tant aura fet de ruses que les chienz ne veneurs ne sauront quieulx erres l'emportent. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 175). [Cf. Éd. p.338 : «L'expression quieulx erres l'emportent est probablement à comprendre à l'origine "quelles voies emportent le cerf", et l'expression peut être à la base de l'emporter sur qqn»]

 

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Emporter le bruit. "Obtenir l'approbation" : Cestui emporta le bruit de ladite assemblée, pour fere et dire choses qui furent veues à l'ueil. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 146 r°).

 

Rem. Cf. emporter le cri cité par FEW II-2, 1487a : quiritare.

 

2.

"Subir, se rendre passible de (d'une sanction)" : ...deliberé fu et appointié par mesdiz seigneurs que ledit Breton, pour les variacions, menteries, confessions et denegacions par lui faites, estoit digne d'avoir et emporter la peine qui ensuit (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 555). La chambriere, qui coulpe n'avoit au meffait desusdit, emporta la punicion par en avoir congié. (C.N.N., c.1456-1467, 77).

 

-

"Mériter, récolter (un blâme)" : Sire, dist son varlet, saulve soit vostre grace, vous n'estez pas abatu tant que vous soyez saisy de vostre selle, mais vostre selle est abatue, qui emporte [Var. C en porte] le blasme (Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 392).

B. -

[D'une chose]

 

1.

"Entraîner comme suite, comporter" : ...ceste parolle et superscripcion qui de nouvel a este trouvee des clercs par flacterie, c'est assavoir tresredoubte, est fort desplaisant a Dieu et a preudommes subgiez. Quel merveille ! car redoubte emporte tirannie. Bien sont contraires en sentence serenissimo et metuentissimo, c'est assavoir tresdebonnayre et tresredoubte. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 163). Les ydees des choses et les exemplaires et raisons sont telement en Dieu que ce nom ydee emporte cause active conforme et samblable a l'effect. (Somme abr., c.1477-1481, 156). Permettre ou permission dist et emporte privation de deffension, car point deffent, et est signe de la voulenté divine (Somme abr., c.1477-1481, 173).

 

-

Emporter (au/en soi). "Impliquer, contenir qqc." : Et en grec desactrempance et pechié d'enfant emportent en leur significacion mal chastié, mal puny, mal corrigié. (ORESME, E.A.C., c.1370, 228). Et un est dit inequal pour ce que il veult mains avoir de paine ou damage que il ne doit. Mais inequal emporte l'un et l'autre, c'est a savoir, et celui qui veult plus de gaaing que il ne doit et celui qui veult mains de damage que il ne doit. (ORESME, E.A.C., c.1370, 277). Et doit ung juge bien adviser que emportent ces parolles iustum iudicate . (JUV. URS., Aud. illos, 1432, 34). Les sept choses par quoy toutes guerres et bactailles sont communement vaincues. La premiere chose est qui emporte III au soy ; c'est assavoir, bien congnoistre ses gens, en estre bien obey et savoir bien les ordonner. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 242). La IIme des sept choses est qui emporte aultres III en soy ; c'est assavoir, mettre le soleil derriere, se c'est en païs de pouldre, et le vent aussy (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 242).

 

Rem. Boece en rime A., c.1350-1375 (J. K. Atkinson, R. Ling. rom. t.75, 2011, 490).

 

-

Emporter qqn. "S'attacher à qqn" : ...par la coustume du pays notoire et general gardee en tel cas l'adveu emporte l'omme et doit estre rendu a cellui pour quy il s'avoue [l'aveu s'attache à celui qui s'y est engagé, quel que soit le lieu où il se rende par la suite] ; et de ces choses [qui vont à l'encontre de cette règle] sommes bien informez, lesquelles sont en nostre grant content et mesprisance de nostre seigneurie et faites contre la coustume du pays (Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 599).

 

2.

Emporter le nom. "Obtenir l'honner de donner son nom" : Cestui gouverna longtemps les Tartres et leur terre, qui est oultre le mont de Belgian, où sont sept nacions, moult feroces et estranges et moult rustiques, jaçoit ce que la premiere nacion, nommée Tartar, soit tenue la plus noble, aussi emporte elle le nom de toute Tartarie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 103 r°).

 

3.

HÉRALD. Emporter la senefiance de qqc. "Donner le sens de qqc." : Engreslee endentee dansoyé componnee bordee lambiaux sont differences en l'armoirie en quoy ilz sont auec leur couleur. Et les couleurs sur quoy ilz sont en emportent la senefiance auec l'armoirie. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 512).

REM. Dans l'ex. suivant, où le verbe peut se traduire par" réagir de telle ou telle manière à qqc.", il faut peut-être lire s'en portoit. : Le roy s'enportoit de touttes ces choses assez bellement, car il estoit joennes ; il ne les pesoit pas si grandement que dont quant il eust XL. ou L ans de age. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 1).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

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