C.N.R.S.
 
Famille de accognitus 
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 Article 1/20 
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     ACCOINT     
FEW XXIV accognitus
ACCOINT, adj.
[GD : acoint ; FEW XXIV, 77 : accognitus]

A. -

"Familier, intime" : ...vous n'estes pas si peu accoinct de moy que je ne vous aye monstré la chose au monde qui plus vous en peut donner et bailler cause d'asseverance (C.N.N., c.1456-1467, 234). ...dès le temps de son enfance avoit esté toujours nourri avec luy à la cour du duc de Bourgongne, qui estoit oncle au duc de Clèves, et duquel iceluy messire Jacques estoit moult privé et accoint, autant ou plus comme s'il eust esté son frère (Faits Lalaing K., c.1470, 247). ...Cirus fut nourry devers son ayeul et en brief devint plus accoint et familier aux enffans de son eage, Leurs peres atray a son amour par ce qu'ilz veoyent que leurs enffans estoyent de Cirus fort amez. (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 197).

B. -

"Prêt, disposé"

 

-

Estre accoint de + inf. : SIMEON. Le souverain Seigneur me doint. Que devant la mort je le voie [le Messie] ! J'en auroie souveraine joye, De mourir je seroie accoint. Las ! ce seroit ung piteux point Se devant sa venue mouroie. (Myst. Incarn. Nat. L., t.1, c.1454-1474, 329).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 2/20 
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     ACCOINTABLE     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTABLE, adj.
[T-L : acointable ; GD : acointable ; DÉCT : acointable ; FEW XXIV, 78a : accognitus ; TLF : I, 376a : accointable]

[D'une pers.] "Qui se lie facilement, sociable, d'un abord agréable" : ...je l'avoie trouvé bien doulx chevalier et acointable (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 41). Si nous convient dire les raisons qui nous meuvent, car maintes par aventure porroyent supposer et cuidier que plus leur loisist et apertenist estre accointables que autres femmes. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 130). Pour ce disons que non estre trop accointable bien siet a femme, et que largece de language et d'attraiz accueillans lui messieent (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 133). Ne soient [les veuves] trop acointables ne privees a homes que on voye frequenter souvent en leur maison se ilz ne sont leurs parens (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 192). Nully n'est notable S'il n'est acointable, Plaisant, amïable, Joyeux, secourable. (CHART., L. Plais., c.1412, 153). Dame excellente, au paÿs profitable, Soiés prudente, humaine, caritable, Et Molinet, quoy qu'il ayt pouvre hostille, Vous escripra vertueuse, accointable Et triumphant princesse de Castille. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 346).

 

-

[De son comportement] : Car vous avez la maniere acointable, Doulce et plaisant, qui pas ne se desrée, A genz d'onneur la parole amiable, Et aux moyens maniere entremellée (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 220).

 

-

[De son visage] : Mon bon seigneur et enseigneur notable, Qui plus vallés que bon fin or potable, Car de vertus avés rente herytable, A vostre face humble et fort accointable Tres humblement me suis recommandé. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 808).

 

-

Mal accointable. "Peu accueillant, revêche" : BRUHIER. Comment, ribaux, entrés vous ens Sans congié, et sans ordonnance ? Je ne scay qui me tient le sens Que je ne vous perce la pance. (...) OCCIDENT. Tu es ung rude official, Mal apprins et mal acointable. Je suis messaige especial De Rome, la cité notable. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 20).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 3/20 
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     ACCOINTAIRE     
*FEW XXIV accognitus
ACCOINTAIRE, subst. fém.
[GD : acointaire ; *FEW XXIV, 77a : accognitus]

MAR. "Vaisseau pour aller à la découverte et avertir de ce qui se passe"

REM. Doc. 1453 ds GD I, 60c (Une accointaire chargee de femmes de Peyres fut prise des Turcs), qui emprunte prob. sa citation à DU CANGE I, 100a, s.v. advisare, en modifiant Peyre en Peyres. Seul ex.
 

DMF 2020 - Synthèse Béatrice Stumpf

 Article 4/20 
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     ACCOINTANCE     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTANCE, subst. fém.
[T-L : acointance ; GDC : acointance ; AND : acuintance ; DÉCT : acointance ; FEW XXIV, 77b : accognitus ; TLF : I, 376a : accointance]

I. -

"Relation, rencontre entre des personnes"

A. -

"Relation"

 

1.

"Familiarité, intimité, amitié" : ...par le moyen et acointance de Jehennete, fille de Jaquemart Le Guiterneur (...) elle s'en ala en la [compaignie] d'icelle Jehennette veoir les jeux que les menesterelz fesoyent ès hales. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 265). ...ladite Alips livroit audit Robinet tout l'argent qu'il lui demandoit à avoir, par l'affinité et acointance qui estoit entre eulx deux, et que à lui qui parle elle n'eust baillié denier ne maille, parce que elle n'avoit aucune congnoissance à lui qui parle, sinon par le moyen dudit Robinet. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 490). Et sachiez qu'il a deux moult saiges et vaillans chevaliers a filz, qui sont voz cousins germains, que le roy des Bretons aime moult. Par l'ayde et accointtance de ces deux vous ferez appeller Josselin du Pont le Leon par devant le roy, et lui mettrez sus de fait comment il fist la trahison de quoy le nepveu du roy vint courir sus a vostre pere. (ARRAS, c.1392-1393, 50). Et [l'amant] cerche et quiert, Et ce qui plus plaist a sa dame enquiert, Et de savoir son plaisir la requiert, Et si fait tant que l'acointance acquiert De ceulx qui sont D'elle prouchains, ou qui vers elle vont, Et qui sa grace et sa priveté ont, Et qu'elle hante ou qui plaisir lui font (CHART., D. Fort., 1412-1413, 171). Je ne prise point telz baisiers Qui sont donnez par contenance, Ou par maniere d'acointance ; Trop de gens en sont parçonniers. (...) Mais savez vous lesquelz sont chiers ? Les privez, venans par plaisance ; Tous autres ne sont, sans doubtance, Que pour festier estrangiers. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 226). Je le retiens pour ma plaisance, Espoir, mais que leal me soit, Et se jamais il me deçoit, Je renie son acointance. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 483). Sire, l'acointance de vous et de moy me plaist moult, s'y m'en conseilleray volentiers et vous responderay selon l'acord de mes hommes. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 202). Cest enfant pour cause d'un pou d'acointance et d'acoustumance porte la mort de ceste femme tant familierement ; que eust il fait s'il l'eust amee ? (RIPPE, Andrienne, a.1466. In : Chrestom. R., 208). Ce fut Marie en qui vint reposer L'Esperict Sainct, par lequel, sans instance, Je puis Jesus, son fils, bien exposer, Car elle en eust la divine accointance. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 437). ...tant que finablement Cela fut cause du bon appoinctement, De l'amitié, de la doulce acoinctance, De la parfaicte et bonne congnoissance, Qui tost aprés, sans aguet de desroy, On vit regner par grant benivolence Entre le pape et le vertüeux roy. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 231).

 

-

Au plur. : De tieulx gens en y a a tas, Qui en povreté sont entrez Et mesmes de clercs bien letrez. La y vont plusieurs a potences. On prise pou les accointances De tel gent, ce n'est que merdaille (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 100).

 

-

P. métaph. : Mais Dieu voiant ta grande humilité, Tu fus celle qui premiere reçus La reverence angelicque et conchus Son chier enfant, gardant virginité : Divinité et nostre humanité Prindrent ensemble amiable accointance (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 480).

 

-

Loc.

 

.

Avoir accointance à qqn. "Être en relation de familiarité, d'intimité, d'amitié avec qqn" : Et ceulx qui avoient accointance A moy si prenoient grant plaisance A ouyr de mon livre lire. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 158). Mon amy, il fault que vous me faictes ce plaisir d'escripre en mon nom lectres à tous les roys, ducs, contes, seigneurs à qui j'ay acointance que, à ce besoing, me vueillent aider. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 350). ...nostre clerc trouva d'adventure a Romme ung de ses compaignons d'escole du temps passé, (...) qui fut tresjoieux de l'avoir trouvé, pour l'accointance qu'il avoit a luy. (C.N.N., c.1456-1467, 283). Cirus, les biens qui en toy sont, qui croissent avec tes ans et croistront tousjours, souvent m'ont fait desirer te veoir et te servir et par ce moyen avoir a toy familarité et acointance (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 204). S. PIERRE. (...) Je ne sçay ne congnois Jesus Ne n'ay a luy quelque acointance. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 318).

 

.

[Même sens] Avoir l'accointance de qqn. : On luy fist très bonne chiere, car on le desiroit à veoir et la cognoissance et aquointance à avoir (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 176). ...il n'est pas vraysamblable un tel povre varlet estre si riches comme d'avoir presté XX frans à telz gens, dont il n'a aucune cognoissance ou accointance (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 396). Mais, qui peut s'acointance [de Eür] avoir Ja ne faudra a grant avoir (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 70). Premierement parle des seigneurs ytaliens qui desiroient avoir l'acointance du mareschal pour les grans biens que ilz ouoyent dire de lui (Bouciquaut L., 1406-1409, 293). "Perdre ?" dist Jaquet, qui tres joyeux estoit d'avoir l'acointance du seigneur de Saintré (LA SALE, J.S., 1456, 291). ...tant avoit de bonne accointance de monseigneur l'official de Roen qu'il luy seroit amy (C.N.N., c.1456-1467, 499).

 

.

Vouloir/désirer l'accointance de qqn : Vous pri, com cils qui aimme et vueil Vostre acointance, Que vous me menez jusqu'au sueil Ou je verray le dous acueil De ma dame (MACH., R. Fort., c.1341, 121). Le roy (...) charga au seigneur de Roy que vers Gerart retournast, pour luy dire et pryer que de la ville ne se volsist deppartir devant ce qu'il l'euist veu et parlé a luy, car moult desiroit son acointance (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 136). Ces choses dictes, Artabazus, qui jadis avoit presenté a Cirus le faulcon, se leva et dit qu'il avoit bien fait d'avoir ceste deliberacion introduite ; car du temps que Cirus estoit ancoires enfant, il avoit desiré son acointance (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 251).

 

.

Avoir accointance (dans un lieu) : Jennesse tost se tira devers eulx, Aprés elle m'en alay tout honteux, Car jennes gens perdent tost contenance Quant en lieu sont ou n'ont point d'acointance (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 5). ...je n'eu pas si tost accointance ne entrée ceans que je ne priasse une des belles filles qui y soit (C.N.N., c.1456-1467, 177). Ceulx que telz princes auront ainsi avec ce conseil chasséz et deboutéz et qui par longues années auront servy et ont accointance et amytié en sa terre (COMM., II, 1489-1491, 229).

 

2.

P. méton. "Marques de familiarité, d'intimité, d'amitié ; compagnie" : Parle au saige homme saigement, Parle au riche courtoisement, Soies a touz de belle acointance (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 205). Si me plaist tant sa tres douce acointance Qu'à li amer dou tout en tout m'encline (MACH., L. dames, 1377, 109). LE BOURGEOIS [un marchand ruiné]. N'ay que donner a moy n'autruy, Ne nulz n'a m'acointance chiére, Ains me tourne chascun la chiére (Mir. march. juif, c.1377, 189). Des bigotz ne quiers l'acointance, Ne loue leur oppinion, Mais me tiens, par affection, Des amoureux de l'observance ! (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 159). VRAY RAPPORT [à Faulx Parler]. Faulse langue venimeuse, Trop mordant, trop dangereuse (...) Ton acointance est doubteuse, Ta voullenté rigoreuse, Ta façon suppeçonneuse Et soingneuse De narrer chose enuyeuse Et qui ne puet plaire. (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 84). Sa seur est la belle Constance De biau port, de doulce acointance (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 7). Saroye je estre en plus noble arroy Que d'avoir sy belle acointance ? (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 255). Et là se esgareroient bien les princes, car l'accointance d'ung fol jamais ne prouffita à la longue (COMM., I, 1489-1491, 116).

 

-

[Dans un cont. allég.] : MAY. En le queuwe gist toudis le venin. Mais ton voisin [Mars], dont l'accointance est dure, Fier, froid et rude au chetif qui l'endure, Et toy aussy [Avril], qui guaires mieux ne vaulx, Pluye, gresil, neige, vent et froidure Donnés souvent, quand vostre printemps dure (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 608).

 

3.

En partic. "Relation sentimentale, amoureuse" : Quant le roy l'entendi se dist par argüance : "Vassal, ce dist Yon, laissiés ceste acointance, Car s'il vouloit ma suer aveuc de ma tenance (...) Voulentiers lui donroie du tout a sa plaisance..." (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 269). Tant est belle, plaisans et douce, De corps, de mains, d'ieux et de bouce, Que mieuls m'en vault la penitance Que de nulle aultre l'acointance. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 75). Se josnes suis, je maine folle vie, Car ça et la quier nouvelle acointance (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 194). Son beau corps gent, joliz et droit, Sa fresche couleur que portoit, Sa douce acointance amoureuse, Sa loiauté qui tant valoit, Sa belle beauté gracieuse. (Cent ball. R., c.1388-1396, 39). Icelle damoiselle trouva acointance d'amours a ung Englois gascon... (LE BOUVIER, Chron. Ch. VII, C.C.J., c.1451-1455, 154). Avez vous dont oublié le bon tempz que par l'espace de .II. à .III. ans nous avons ensamble sy amoureusement mené ? Vous souvient il plus de l'acointance de nous deux ? (Comte Artois S., c.1453-1467, 116). ...le conte fut mal content quand il sceut la tresfiere et dure response de celle dont il desiroit l'accointance et joissance (C.N.N., c.1456-1467, 155). ...combien qu'il eust conclu et deliberé de soy retirer de l'amour et accointance de celle qui luy escripvoit (C.N.N., c.1456-1467, 480).

 

-

P. personnif. : Amour le veult, qui a fait l'alëance Dont j'espoire que sa seur acoinctance Fera mon bien a veue d'oieil prosperer (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 243). ...Bel Acueil a fait grant aliance Encontre moy (...) Ung de ses gens, appelé Acointance, M'assault tousjours (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 172).

 

-

Loc.

 

.

Avoir l'accointance de qqn, avoir accointance à qqn : Quant Paris ala querre Heleinne, Dont il endura moult de peinne, Il y ala en esperence D'avoir s'amour et s'acointence (MACH., C. ami, 1357, 94). L'AMANT. De ma vie estoie en balance Se n'eusse vostre acointance, Je vous di voir. THEODORE. Sire, je vous fas assavoir Qu'aussi avez vous m'amistié Pour une amoureuse pitié Que de vous ay. (Mir. Theod., 1357, 77). Et vraiement trop se mesfont Chil, qui a nostre gieu entendent, Qui a vaintre et a mater tendent Les dames et les damoiselles Et a l'acointanche avoir d'elles (Echecs amour. K., c.1370-1380, 209). S'il a esperance Et humble souffrance Et a sa dame acointance (CHART., L. Plais., c.1412, 152). Moult fort en son ceur le prist enamer, desirant avoir s'acointance (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 28).

 

.

Faire avoir l'accointance de qqn : Ce noble penser maintegniés, Car c'est l'amoureuse ordenance De Loiauté que tant prisiez ; Et pour faire s'obeïssance, Vous fera avoir l'accointance De vo dame et les douceurs chieres De s'amour, par douces prieres (Cent ball. R., c.1388-1396, 46). ...Amour mercier, Qui me fist avoir l'acointance D'une si loyalle Princesse, En qui puis mettre ma fiance Et le tresor de ma liesse. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 48).

 

.

Donner accointance à qqn : ...s'il avient Que nul d'amours si vous requiere Par ma foy, seur, il vous convient, Ains que cil vostre cueur acquiere, Que de son fait fort on s'enquiere Sans lui donner grant accointance (VAILLANT, Oeuvres D., c.1445-1470, 118).

 

4.

Au fig. [À propos d'une chose]

 

-

De male accointance. "Avec quoi le rapport que l'on peut avoir est mauvais" : JUDAS. (...) Peccune de malle accointance, Peccune a malle heure mollee, Peccune de sang vïollee De qui traÿson me charga, Maudit soit cil qui te forga Et qui en trouva la maniere (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 289).

B. -

"Rencontre"

 

1.

"Action de faire connaissance avec qqn, d'entrer en relation avec lui ; rencontre" : Mon tres chier seigneur, je vous remercy de la tres grant honneur qui m'a aujourd'uy esté faicte de vostre noble lignie, et aussi de ce que vous celez si bien ce que vous m'avez en convenant a nostre premiere accoinctance. Et sachiez de certain que, se vous le tenez desormais ainsi, que vous serez ly plus puissans et ly plus honnourez qui oncques feust en vostre lignaige. (ARRAS, c.1392-1393, 42).

 

-

Loc.

 

.

Faire l'accointance. "Faire connaissance" : LE JUGE. (...) Mon plaisir seroit tresbien De l'avoir [Nathalie] pour femme et espouse, S'il luy plaisoit, sans aultre pose, Car je ne sçay femme ou pays Mieulx a mon grey et bon advis, Qu'elle seroit, se sa plaisance Estoit de faire l'acoinctance (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 172).

 

.

Faire avoir accointance de qqn. "Faire faire connaissance avec qqn" : Oncques ne vis maison (...) De plaisans gens si largement remplie ; Je te feray avoir d'eulx accointance (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 2).

 

.

[Même sens] Donner à qqn (l') accointance (à qqn) : Et qui nous donna l'acointance A femme de si sote vie Et tant excessive en despance ? (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 209). S. JEHAN. Par quoy, je suis congneu des gens, Des serviteurs et chamberieres En plusieurs façons et manieres. Pour ce, Pierre, n'ayés doubtance, Je vous donneray acointance Et feray que serés congneu Comme moy. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 303).

 

2.

P. méton. "Démonstrations d'amitié (à l'occasion d'une rencontre, d'une entrevue, de retrouvailles), civilités, cérémonial d'accueil d'un hôte" : Chi doi conpengnon Si me font supplicatïon, Que je leur face courtoisie. Pour ce que ne les connois mie Et sont du royalme de France, Je croi, que trop plus d'acointance Je leur doi fere et de bonté, Que s'il fussent de cest regné (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 218). D'un douls regart amoureusement tret Se doit amans en coer moult resjoïr, Car, quant il voit dame ou desirs l'atret, Qui bellement le daigne conjoïr Et sur li ses yeux ouvrir Liement, par maniere d'acointance, Gais et jolis et liés s'en doit tenir, Rices d'espoir, wis de toute ignorance. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 153). La furent les aquintances douces et courtoises (FROISS., Chron. D., p.1400, 60). [Jean de Hainaut accueille la reine d'Angleterre en exil] ensi se porterent les premieres acquintances entre la roine (...) et messire Jehan (FROISS., Chron. D., p.1400, 61). La furent les aquintances de ces deux rois et de ces deus roines moult grandes (FROISS., Chron. D., p.1400, 239). [Edouard III et sa femme se rejoignent à Louvain] si furent moult belles et moult amoureuses les aquintances dou roi et de la roine (FROISS., Chron. D., p.1400, 296). Les veilles font les nouvelles, En paroles gracieuses Et accointanses joyeuses (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 405). ...apprez toutez acointancez, le conte d'Urgel prist congié, mais ce ne fu mie sans avoir prié de soupper avecquez luy celuy en qui l'onneur flourissoit (Comte Artois S., c.1453-1467, 29). Et, quant le conte de Boulongne y vint, la contesse avecquez ceulx qui pour lors furent venus allerent a l'encontre du noble conte ; la y eult de bellez et doulcez acointancez et le recoeil y fu moult gracieux et tant amiable que plus n'eust peu estre entre le pere et la fille... (Comte Artois S., c.1453-1467, 142). Après pluseurs parolles d'accointances, le bon macquereau va faire une grand premisse touchant les biens et les honneurs que son maistre luy vouloit (C.N.N., c.1456-1467, 155). "...s'il luy plaist, il fera mes accointances devers vous." Pour abreger, accointances furent faictes (C.N.N., c.1456-1467, 478). En ceste manière qu'avez oye, s'assamblèrent ces deux princes à Brusselles, là où les chières et les conjoïssemens furent grans entre eux, samblablement et entre tous les seigneurs et barons d'un costé et d'autre, qui firent leurs accointances et cognoissances ensamble. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 212).

 

3.

"Rencontre belliqueuse, combat" : Roy Gregoires at fait crier sens oblianche Que cascun s'aparelhe et fache porveanche, Por faire aux annemis lendemain acointanche (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.1, a.1400, 592). Moult furent joyeulx les chevaliers et nobles hommes qui la estoient quant ilz veirent que la paix estoit faitte des deux champions, et disoient qu'ilz n'avoient oncques veu ne oÿ parler de plus terrible acointance entre deux sy prouchains amis. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 312).

C. -

P. méton.

 

1.

"Personne avec qui on est en relation, que l'on connaît" : Le cappitaine de Crathor estoit ung homme qui avoit beaucoup de vieilles acointances ; et peu de choses se faisoient ou païs qu'il ne le sceust. Il ne voulut pas estre surpriz où il estoit, et fit de si grandes dilligences qu'il sceut la venue de cincq cens hommes du duc Baudouyn, qui venoient pour secourir le chastel. (BUEIL, II, 1461-1466, 131). Des ennemys estrangiers, quant le dedans est uny, on s'en deffend ayséement. Ilz n'ont nulles intelligences ne accointances. (COMM., II, 1489-1491, 229).

 

2.

"Personne aimée" : A Louvyés, quant je fu couché, Regret m'amena souvenance De Rouen et de l'acointance, Ou mon ceur est si ataché. (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 158).

 

-

[Comme terme d'affection] : LA MERE. (...) Ma portee, mon enffance, Mon amour, mon acointance, Ma sustance, O tres doulce geniture. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 10).

II. -

"Connaissance (de qqc.)"

A. -

"Notification, information" : Mains à unc certain jour dont li fait acointanche, Soit par-devant Melant pour luy faire aliganche (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 610). Deposeis et mors est par mavaise acontanche Nostre evesque Alixandre, qui tant ot de valhanche [Éd. : «Fausse information ou dénonciation, calomnie»] (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 651).

B. -

"Connaissance (d'un fait)" : Mesmes Entendement (...) qui m'avoit suy une foiz de loing, l'autre de pres, selon ce que Dieu m'en donna l'acointance (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 3).

C. -

"Indice, marque, manifestation" : Quant li dus entra ens, dont je fai devisanche, Trestous se sont levés pour luy faire honouranche Et vinrent contre luy parfait [l. par fait] de varianche Ains n'i ot de hayne monstrée nulle acointanche (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 313).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

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     ACCOINTE1          ACCOINTE2     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTE, subst. et adj.
[T-L : acointe ; GD : acointe ; AND : acuinte1 ; DÉCT : acointe1 ; FEW XXIV, 77a : accognitus ; TLF : I, 376b : accointe]

A. -

Qqn est accointe de qqn ou de qqc.

 

1.

Accointe de qqn

 

a)

"Ami, familier, intime" : Une dame, demenant grant dueil et soy complaingnant a moy de fortune qui, dure et parverse, luy avoit procuré, ce disoit, importable annuy (...), feable de moy comme de son acointe de long tempz, moy requerant de seoir emprés elle, luy plut a moy mettre en devises touchant son cas (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 3).

 

-

Estre accointe de qqn : Car dou bon seignour de Couci Qui est nobles, gentilz et cointes, Estes vous privés et acointes (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 188). ...des trois Moult acointes ja un tamps fui, (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 57). Quant tu as tant de bonne gent A chalans, tu doiz estre riche. (...) Je n'en sui pas de tant acointe. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 233).

 

.

En partic. Estre accointe de Dieu/de Jesus : Tous amis de Dieu, sains et saintes, Humblement vous pri a mains jointez Que vous faciez Tant que noz pechiez effaciez Et que de Dieu soyons acointes, Tant que d'enfer n'ayons les pointes Maiz herbergez Avec vous soyons et logiez Ou ciel ou n'a nulles complaintez. (COUDRETTE, Mélus. R., c.1401-1402, 345). SAINTE GENEVIEVE [à Jésus-Christ]. (...) Halas ! grans manoirs ont et cointes Ceulx qui pas ne sont vos acointes, Et lez corps sains de vos amis Sont ou dit lieu, long temps a, mis, Petitement logiez. (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 124).

 

.

"Rencontrer qqn" : CRISPINIEN. Il nous faura trouver quelque ung Qui nous puist ce noble art apprendre, Car nous ne sariesmes ou prendre Le cuir, les cousteaux ne les pointes Qu'il nous faudra. CRISPIN. Soions accointes D'homme qui s'en sache entremettre. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 117).

 

-

Faire qqn accointe de qqn. "Faire faire connaissance avec qqn" : Mon compagnon nous fist acointe De celles dont j'oi le coer cointe. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 156).

 

.

Se faire accointe de qqn. "Faire la connaissance de qqn" : ...il apertient que la sage princepce se face accointe des gens de tous les estas de ses subgiéz (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 80). Sy toucha à tous eux, et après devises particulières prises à chacun, se fit accointe de tous et mist leurs noms et leurs personnes en sa mémoire comme si dès onques les eust hantés et congnus (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 198).

 

b)

"Amant, amoureux" : Amis, par Dieu, c'est chose voire Qu'il ha plus d'un asne a la foire, Car vo dame ha pluiseurs acointes, Juenes, jolis, appers et cointes, Qui la vont visiter souvent (MACH., Voir, 1364, 7359). Dont ou livre de Jheremie le prophete, il rappelle moult doulcement l'ame pecherresse a soy et dit : Tu as, dist il, fait fornication avecques moult de tes acointes et toutevoyes retourne a moi et je te recevray. (FRÈRE ROBERT, Chastel perill. B., c.1368, 306). Dame Ysengrine estoit eagie de .LXV. ans ou environ ; belle femme avoit esté en son temps, mais elle estoit devenue fort ridee. Les yeulx avoit enfonssez et la bouche grande et large ; cinq maris avoit eu sans les acointes de coste [l. de costé]. Elle se mesloit en sa viellesse de recevoir les enffans nouvellemen nez, mais en sa jonesse, elle recevoit les grans enfans ; moult experte fut en pluiseurs ars. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 82).

 

-

Estre accointe de qqn : Leandus, li biaus et li cointes, D'une pucelle estoit acointes Qui belle Hero fu nommée (MACH., J. R. Nav., 1349, 248). ...il est de la mére acointe Et de la fille. (Mir. femme, 1368, 184).

 

.

[P. méton. du suj.] : Son cuer estoit du mien acointe (CHART., L. Dames, 1416, 224).

 

-

"Amante, maîtresse" : ...elle ala devant par devers ledit chamberier, lui dire lesdittes nouvelles, pour ce que elle est acointe dudit chamberier. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 82). ...Hainsselin, qui avoit plusieurs fois alé et venu en son hostel en la compaignie de Marion l'Estalée, qui estoit son amie et acointe paravant ce qu'il l'espousast (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 329). Dame Sebile des Mares dist sur ce pas que les filles ne doivent point mengier a cachelouch leur potage avec leurs amoureux, car par coustume il avient souvent que leurs maris ont acointe apart et non pas les femmes. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 86).

 

2.

Accointe de qqc.

 

a)

[Le compl. désigne un lieu, un objet concr.]

 

-

Estre accointe d'un lieu. "Être familier (d'un lieu)" : Je dis qu'il n'est rois, duz ne contes A qui li lieus ne fust plaisant Et pour esbatre souffissans, Gens, gais, jolis, faitis et cointes. Et j'en estoie si acointes Que g'i estoie a grant loisir Toutes heures a mon plaisir, Car nuls ne le me debatoit (MACH., D. Aler., a.1349, 255). Lors a un queude me dressai Et songneusement escoutay Pour savoir que ce pooit estre [un gémissement], Car je n'estoie pas de l'estre Ne de la chambre moult acointes, Dont je ne fui mie plus cointes. (MACH., F. am., c.1361, 146).

 

-

Estre accointe de qqc. "Avoir connaissance de qqc., en avoir entendu parler" : ORILLART. Frappe tout ens. GRIFFON. Aussi feray je, Mais qu'on me laisse faire ung pou. Voicy le plus rebelle clou Dont oncques mais je feusse acointe. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 331).

 

b)

[Le compl. désigne une entité abstr., parfois personnifiée : qualité, sentiment, faculté...]

 

-

Estre accointe de qqc.

 

.

"Être attaché à qqc., y tenir, avoir du goût pour qqc." : Il m'est avis qu'il soit acointes De trestoute jolieté Apartenant a honnesté. (MACH., J. R. Nav., 1349, 157). Et si n'est il mie moult cointes Ne de grant mignotise accointes. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 41).

 

.

"Être coutumier de qqc." : Et quant si bon ne millour ne plus cointe N'est, ne si bel, ne d'onneur si acointe, A droit jugier, Mervillier Ne se doit Nulz, se ne vueil par l'amoureuse pointe Nouvellement d'autre amour estre pointe. (MACH., L. plour, 1349, 286). Amoureux ont parolles paintes Et langage frois et joly ; Plaisance dont ilz sont accointes Parle pour eulx ; en ce party J'ay esté, or n'est plus ainsi (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 119).

 

.

"Pouvoir compter sur qqc." : ...or est encloz Mon cuer en l'amoureux encloz, De hayes d'espines tout cloz, Par quoy le partir m'est forcloz. C'est pour la pointe De Desir dont je suy si pointe, Et s'a la demourer m'appointe, De nul confort ne suis acointe. (CHART., L. Dames, 1416, 272).

 

-

Devenir accointe de qqc. "S'attacher à qqc." : Si pris a devenir acointe De raison, dont je fus plus cointe (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 33).

 

-

Faire qqn accointe de qqc. "Inciter qqn à, engager qqn à, donner à qqn du goût pour qqc." : Mais il loist bien, que vous saichiés, Que li gieus fu lors commenchiés Pour l'amour d'une damoisele Sur toutes avenant et bele, Qui de nouvel, pour li esbatre, S'estoit layens venue embatre, Et pour li faire aussy acointe D'Amours et de Deduit le cointe (Echecs amour. K., c.1370-1380, 114).

 

-

Se faire accointe de qqc. "S'attacher à, s'adonner à qqc." : ...tu le doibz prendre devers toy [l'amour divin] et t'en faire acointe, toy promettant que comme tu en prendras devers toy grant portion, tant plus tu en devenras glorieuse vaincqueresse de ton annuy et plus obtiendras hault siege et couronne de retribution en ciel et en terre. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 185).

B. -

Qqc. est accointe de/à qqn / de/avec qqc.

 

1.

[D'une réalité matérielle, ici, dans un cont. métaph.] Estre accointe avec qqc. "Avoir de l'affinité avec qqc." : ...l'air qui est pur et net si hait la terre a mort et dist qu'elle est vielle et orde, et requiert a la chaleur avecques laquelle elle est acquointe qu'elle vueille guerroier la terre, et elle lui aidera a foursechier la moisteur qui lui est contraire (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 507).

 

2.

[D'une entité abstr. personnifiée] Estre accointe de/à qqn. "Être favorable à qqn" : Elle [Bonneürtez] est de tous les bons acointe. (MACH., J. R. Nav., 1349, 271). Argent scet maint divers langage, Il est a toutes gens acointes, Il aime les beaus et les cointes, Les nobles et les orfrisiés, Les amourous, les envoisiés, Les pelerins, les marchëans Qui sont de leurs fais bien chëans (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 176). Douls Samblans, qui fu gens et cointes, De tous et de toutes acointes, Eut en la feste grant poissance Avoec sa serour Congnissance. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 142). ...a peu de gent est [Eür] accointe (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 70).
 

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     ACCOINTE1          ACCOINTE2     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTE, subst. fém.
[T-L : acointe ; GD : acointe ; AND : acuinte ; FEW XXIV, 77b : accognitus ; TLF : I, 376b : accointe]

A. -

"Commerce, fréquentation" : Mais je te pri trop chierement Que ne croies legierement Et que de garçons ne t'acointes, Car c'est trop perilleus acointes (MACH., C. ami, 1357, 125).

B. -

"Accueil" : Mais vos cuers d'un refus m'acointe Pour dure acointe, Ma dame cointe, Qu'Amours pour ma mort li enjoint. (MACH., Lays, 1377, 290).

C. -

"Plaisir, agrément" (GD I, 61b ; ex. de 1497)
 

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 Article 7/20 
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     ACCOINTEMENT     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTEMENT, subst. masc.
[T-L : acointement ; GD : acointement ; AND : acuintement ; FEW XXIV, 77b : accognitus ; TLF : I, 377a : accointement]

(Synon. de accointance)

I. -

"Relation, rencontre entre des personnes"

A. -

"Relation"

 

1.

"Compagnie, fréquentation, commerce" : Du proudomme parfettement Pourchasse son acointement Et son grant bien et sa privance. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 205). Eslonge toy de mesdisans, N'escoute point leur parlement, Car a tous mes faiz sont nuisans, Et je les hé trop mortelment ; Et saches que l'acointement De tel gent vient a la parclose A plus grant mal que dire n'ose. (Cent ball. R., c.1388-1396, 12).

 

-

Par accointement. "Par relations" : Li Beaus Chevaliers molt pensa, Conment la voie trouvera, Qu'a sa dame puisse parler ; Car james du paÿs aler Ne s'en vorroit par nulle voie, Dusqu'a tant que sa dame voie. Tant a fait par acointement, Qu[e]en un lieu secretement A sa dame parler il pot. (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 163).

 

-

Avoir accointement à qqn. " Être en relation avec lui" (ici, le compl. désigne une entité abstr. personnifiée) : Fortune est de cielx fondement Qui durra pardurablement Dessus toute joye florie, Sans fin et sans commencement. Qu'avra de lui acointement Il sera soubz l'arbre de vie. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 216).

 

-

"Rapport, lien" : "Mere, dit li bastart, vous parlez follement Que voullez que je faille mon perre teillement, Et pour ung traytour qui ait si faussement Ouvrés enver mon perre ! Je n'en ferait niant ! Vous frere ne maintient ensi ne aultrement, Car je ne vuelz avoir per nulz acointement Traytour ne lairon qui soient mez parrant !..." (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 740).

 

2.

"Relation sentimentale, amoureuse" : "Vraiement", dist Sathan, "se vous demourés en la garde et u gouvernement du roi Modus et de Ratio, vous perdrés l'amour du Monde que vechi et les biens que il vous a autre fois amenistrés, ce sont beles robes, biaus chevaux et bons vins et bonnes viandes, les deduis des chiens, des oisiaus, la compaignie et les dornoiements [var. acquointemens] des belles dames..." (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 124).

 

-

Avoir l'accointement de qqn : Et se vostre cuer a cela Se veult fermer entierement, En trestous lieux si fort vouldra Qu'aiez premier l'acointement Des dames, que par ce talent Mettrez vouloir, desir, pensée A acroistre vo renommée Pour avoir des biens a foison, Dont Amours donne a grant bandon A ceulx que joieux faire veult. (Cent ball. R., c.1388-1396, 181).

 

-

Avoir accointement vers/à qqn : "Sire", dist il, "voir vus dirai par m'ame, Un chevalier ai vëu longuement, Qui vers ma dame avoit acointement. Et tant sai bien par unne damoisele, Qu'a son anel pendu sur sa mamele." (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 138). Lors fermement vus jurreres Que tous les jours que vous vivres, Vous maintenres tres fermement Ce que m'aves en couvenant, Ne mot vus n'en trespasseres. Et encor u serement metres, Que ja samblant vous n'en feres, Qu'a moy ayes acointement Nient plus que vous avies devant. (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 150).

 

-

Trouver accointement à qqn : Tristes, pensif, plain de merancolie Me truis, et vif trop ennuyeusement, Car ainsy va que toulu m'a m'amye Un compaignon qui est joly forment. Joué lui a, ce croy je fermement, D'aucun bon tour qui la m'a estrangee, Car plus n'y puis trouver acointement (Recueil galant. V.-B., c.1350-1400, 87).

 

-

"Relation sexuelle"

 

.

Avoir accointement à qqn : Damme, s'ai dit Lion, per le mien serrement, Behourder y vorait se je pués teillement ; Contre le mairier jousterait vraiement, Et s'ancontrer le pués a mon commandement Jamaix a sa moullier n'arait acointement Ne n'y porait juer de nul engenrement. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 604).

B. -

"Rencontre"

 

1.

"Accueil aimable ; prévenance, marque d'affection" : J'ay tant de plours arosée ma face Et de souspirs fait mes gemissemens Que cuers m'estraint et viaire m'efface, Et que de mort sont venus les tourmens, Quant loing me vy des doulx acointemens, De celle en qui toute vertu habonde, Jeune, gentil, belle et plaine de sens (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 285). Et vous dira doucement, Chierement : "Vous pry qu'encor atendez !" Et pour cel accointement Bel et gent A tousjours maiz l'amerez. (Cent ball. R., c.1388-1396, 84). Tous les matins alloit a son lit doulcement, Maint parler luy disoit trestout d'acointement Et se jouet a ly la dame bien souvant Pour ce que privés furent ensemble de longtemps (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 401). "...Ma Dame m'a fait chiere lie ; Ainsi m'ont raporté mes yeulx. - Cuidez vous savoir, sans doubter, Par un regart tant seulement," Se dis je, "du tout son penser, Ou par un doulx acointement ?..." (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 23). En telle maniere que vous avez ouy trouva Sebille le roy Alexandre, et le garda tant qu'il fut gary en grant feste et en grant revel. Et sachiez que par cest acointement le roy enamoura Sebile merveilleusement et Sebille luy, ainsi que vous porrez oyr cy aprés. (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 294).

 

-

"Accueil, réception"

 

.

P. métaph. : Et pour c'est la terre si cointe, Si belle, si gente et si jointe, Qu'elle a sa robe despouillie, De l'iver crotée et mouillie ; Et sans plus pour l'acointement Dou printemps est si cointement (MACH., R. Fort., c.1341, 80).

 

.

P. iron. : "Barons, ce dit le roy qui tant a hardement, Tant com cilz paiens sont venus si noblement Et qu'ilz s'entrefestient aux trefs joyeusement, Nous leur irons jouer d'ung aultre acointement Entre que sont aux trefz en leurs esbatemans." Et Guillelme respont : "Sire, a vostre talent !" Lors font armer leur gent en la ville briefment (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 404).

 

-

"Air avenant, abord agréable" : Nompourquant il ont des regars Et des biaus parlers bonnes pars, Dous ris et bel acointement (MACH., D. Lyon, 1342, 205).

 

2.

"Rencontre belliqueuse, affrontement, combat" : Huez, dist le roïne qui tant ot le cors gent, Je vous pry et requier et commande ensement C'aujourd'ui enquerquiez, à ce tournoiement, Dez fleurs de lis de Franche le blason qui resplent. Car se no anemy, dont nous avons granment, Voient lez fleur de lis porter hardiement, Vous en arez à yaulx plus doulz acointement ; Car les armez de France sont de tel essient Qui lez voit en bataille, grande paour l'en prent. (Hugues Capet L., c.1358, 140). La peüst on voir (...) Cez chevaliers verser, escuiers ensement. Oncques nulz homs ne vit plus fier acointement. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 32).

II. -

"Connaissance de qqc." : Et combien que je n'ay eu ou temps passé vostre congnoissance ny accointement de vostre noble estat, pour ce que j'ay entendu que vous amés les livres, j'ay escript une petite chosette que se tout vault petit, mais que soit au plaisir de Dieu et de vostre seignourie, mes cuers en sera plus appaisiez, car je desire de veoir aucunes choses que j'ay touchiées en cestuy petit escript. (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 4).
 

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 Article 8/20 
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     ACCOINTER     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTER, verbe
[T-L : acointier ; GD : acointier ; GDC : acointier ; AND : acuinter ; DÉCT : acointier ; FEW XXIV, 77a : accognitus ; TLF : I, 377a : accointer]

I. -

Empl. trans.

A. -

Accointer qqn

 

1.

[Dans une relation de simple rencontre ou bien une relation familière, amicale ou amoureuse]

 

a)

[Rencontre, relation familière, amicale] "Faire la connaissance de qqn, entrer en relation avec lui" : Cilz qu'est povre n'a point d'amis. Tout est li riche avant mis, Chascum l'alignaige et acointe. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 169). Tarquins, demenés de forceneries feminines, se prist a avironer et a acointier les peres, et especialment les peres de meneurz gens, et lez amonester car il fussent recors du benefice paternal et que il leur en demandoit a present recompensation. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 47.7, 79). Si se pensa qu'il partiroit De son païs et qu'il iroit En France, pour honneur acquerre. Car aussi y avoit il guerre ; Et pour acointier les signeurs, Les grans, les moiens, les meneurs, Les chevaliers, les escuiers, Les bourgois et les saudiers, Et pluseurs autres qui armer Se vorroient outre la mer. (MACH., P. Alex., p.1369, 16). On li dit [à l'empereur], et c'estoit raison, Que uns roys qui moult se doit amer Venoit à li d'outre la mer, Pour li veoir et acointier (MACH., P. Alex., p.1369, 33). Il les vouldra acointer et hanter (CHART., D. Fort., 1412-1413, 168). En ton hostel jamais n'acointes Gens d'esglise de quelque sorte : Decepcions s'i trouvent maintes ! (GARIN, Compl., 1460, 90).

 

-

En partic.

 

.

[D'un personnage allég.] : Desja je me sens alegé, Car acointié m'a Esperance (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 241).

 

.

[D'un animal] : Item, l'en dit que la personne, les chiens et le cheval qu'il [l'épervier] a acointié et acoustumé a veoir ne lui doivent point estre changiez (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 155).

 

.

[Le compl. d'obj. désigne un animal] "Dresser, apprivoiser" : Le proverbe le nous dit bien, Qui dit que on ne doit avoir chier Nullement amour d'esprevier, Car on la pert trop de legier, Et si est fort a acointier. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 302).

 

-

Au passif. Estre accointé de qqn/à qqn : ...bien me le dist car je fuy moult privé et accointié de luy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 159). Alain, dist ly rois, je me donne merveille de ce chevalier estrangier a qui vous estes si acointtés, qu'il quiert en ce pays. Sire, dist Alain, je suiz plus esmerveilliez des paroles que il m'a dictes, cent foiz que vous n'estes de sa venue. (ARRAS, c.1392-1393, 55). ...j'ay veu tant d'onneur, de bien et de prouesse en eulx que je desire moult a estre acointé d'eulx (ARRAS, c.1392-1393, 164). Aulcuns des Turcz de qui j'estoye jà acointé sceurent que j'estoye logié à l'ostel d'un Franc (LA BROQUIÈRE, Voy. Outr. S., c.1455-1457, 79). Comment pourroit il avoir si tost choisie dame ? Car ceulz qui ja en ont esté acointés [d'Amour], doubtans le reffus, y font de pensemens assez. (LA SALE, J.S., 1456, 14). Ce mareschal-cy estoit fort accointé et privé du dauphin (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 398).

 

Rem. Dans plusieurs de ces ex., il convient peut-être de lire accointe, et non accointé.

 

-

Mal accointer qqn. "Avoir fait la connaissance de qqn à ses dépens, pour son malheur" : Helas ! se dist Tristan, con suis maleürés ! Puis qu'i me fault mourir et estre a mort livrés. Mal acointay cestui, il est trop desguisés ; Adés se veult combatre, je croy qu'il est dervés (Tristan Nant. S., c.1350, 268). Et cilz chevauchierent tant qu'ilz encontrerent Remondin et sa route. Mais quant ilz les virent armez et chevauchier en ordonnance, si furent tous esbahiz. Mais en celle premiere route ne estoient que les varlès et environ cent hommes d'armes. Si les escrierent : A la mort ! Mal accointastes oncques cellui qui nous a fait la honte et le dommage de Josselin, nostre cousin. Quant cilz l'entendirent, si se mettent a part, et font sonner la trompette. Et cilz leur courent sus, et firent grant dommage des gens Remondin, aincois que Remondin y peust venir (ARRAS, c.1392-1393, 72). Avant, seigneurs bacheliers, veez la Gieffroy qui se combat tous seulz a la gent Mahommet. Qui ore ne lui aidera, honny soit il de Dieu ! Et ceulx lui respondent : Mal ont Sarrasins acointié sa venue. Lors brochent les chevaulx tous ensemble et viennent a la bataille. (ARRAS, c.1392-1393, 232).

 

-

Accointer qqn à/de qqn. "Faire connaître qqn à qqn, mettre qqn en relations avec une (d')autre(s) personne(s)" : Et vous di que monseigneur Vaine Gloire et madame Couvoitise les ont [les prélats] si acointés des rois et des grans prinches que eulz y hantent plus souvent qu'i ne font en leur benefices quathedraus. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 34). Se vous prie qu'au roy m'acointiez justement, Tant que je puisse avoir le saint baptisement (Cip. Vignevaux W., p.1400, 191). Autre juge leur acointay (CHART., L. Dames, 1416, 299). Adont se leva la royne et se mist a chemin devers sa chambre, et Cuer d'Acier le sieuvoit larmoiant de paour et de hideur en pryant au Souverain Dieu qu'a son honneur lui voulsist acointier de celle dame. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 362).

 

-

Part. passé en empl. subst. "Ami intime" : Item, et pour ce que le dit testateur a longuement esté en l'office de contrerolle de l'audience du roy nostre sire, ouquel il peut moins deuement avoir gardé le droit de l'emolument de la dicte audience, tant en donnant lettres en faveur des personnes à officiers du roy et autres de ses parens, amis et acoinctés, comme autrement, en quelque maniere que il pourroit estre chargié en conscience, icellui testateur voult et ordonna que... (Test. Parlem. Paris T., 1404, 367). Sy parlèrent à luy à part aucuns d'eux, qui estoient ses accointés (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 74). ...le seigneur de Roubais, lequel on disoit son privé accointé (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 342).

 

Rem. Peut-être convient-il ici de lire, comme plus haut, accointe(s) et non accointé(s).

 

b)

[Relation amoureuse] "Nouer une relation amoureuse avec qqn" : Si saichiez pour certain qu'a femme vous arai, Car plux belle de vous oncque maix n'acointait. Si me vient a plaisir que vous espozerait Demain au maitinet lors que lou jour vanrait. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 84). Ne plaise Dieu que m'apareille Ne consente vous acointier Pour telles choses convoitier ! Sire, trop seroit grant damage Que je brise mon mariage. (Mir. Theod., 1357, 71). Le laist pour un autre accointier (MACH., Voir, 1364, 316). S'en vueil une autre acointier Qui joie pleniere M'otriera de ligier Et à bonne chiere, Sans fin, sans amour legiere, Sans amenuisier (MACH., Lays, 1377, 406). Douce dame, je vous requier merci Que vous m'amés sans nul autre acointier (MACH., L. dames, 1377, 142). Celle pucelle (...) ne daigna homme accointier, Ains fu vierge toute sa vie (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 19). Herculés (...) Au chief d'un temps, la damoiselle Dÿanire accointa moult belle (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 22). Si fist tant [Nabtanabus], par sa grant cautelle, Qu'Olimpïas, la sage et belle Femme au roy Phelipe, s'applique Accointer moult soubtilment (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 30). ...non sans cause maudiz je l'heure qu'oncques vous accointay, car je sçay certainement que c'est ma mort (C.N.N., c.1456-1467, 235). Et disoit le dit demandeur que, du temps qu'ilz acointerent l'un l'autre, il firent ensemble plusieurs promesses et aliances d'amours (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 16). ...le dict galant n'estoit aucunement de la parenté ou affinité d'elle, et neantmoins il se ingeroit tous les jours de l'acointer et parler a elle. (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 76). Fille de roy suis et noble, combien Qu'a toy me rens, voire vestue et nue. Homme ne sçay vivant dessoubz la nue Que plus dehaict je voulsisse acointer (LA VIGNE, S.M., 1496, 481).

 

-

Accointer charnellement à une femme : ...la dame estoit (...) si tres jonne que onques carnelement messire Edouart n'accointa à luy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 153). Et le dansel fut jeunes, Nature le surprent Tant qu'il fut a la dame acointé charnelment. Car le tizon brulé, ce dit on bien souvent, Qui le ruë au feu plus de legier se prent. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 401).

 

-

Au passif

 

.

Estre accointé de qqn : ...son mary estant moult malade au lit, fu venu veoir et visiter par un sien ami menestrel, du nom duquel elle ne se recorde, et, après ce qu'ilz orent longuement parlé ensemble, dist icellui menestrel à sondit mary qu'il se avisast et gardast bien de quele femme il estoit accointé, et qu'il estoit ensorcelé et tenu de femmes. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 317). ...un marchant d'Othun, drapier, qui avoit une moult belle femme, de laquelle (...) ledit messire Guillame estoit accointé par amoureuse privauté (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 456).

 

Rem. Peut-être faut-il lire accointe et non accointé.

 

.

[P. méton. du suj.] : Sot euil, raporteur de nouvelles, Ou vas tu (...) En la compaignie dez belles ? Tu es trop tost acointé d'elles (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 318).

 

Rem. G. Roques, Z. rom. Philol. 103, 1987, 418 propose de lire accointe "familier, intime".

 

-

En partic. [D'animaux] "S'accoupler avec" : Chiens se doyvent en tous lieux porchacier, La levriere bien garder se devoit ; Mais s'elle volt nouviaux chiens acointier, Et que du sien pas ne li suffisoit Pour la rage du gest où elle estoit, On li deüst le cul avoir bruï (MACH., App., 1377, 649).

 

-

Inf. subst. "Compagnie, fréquentation" : Or vient le neul d'amoureuse rachine Et le lyën qui plus mon ceur a pris ; Soit en acqueul, en parler ou en signe, Son acquointier la monstre et determine D'avoir louenge en honneur et en pris. (LA MARCHE, Triumphe dames K.-B., p.1488, 8).

 

2.

[Dans une relation hostile] "Rencontrer [un ennemi au combat], attaquer, combattre"

 

-

Empl. abs. : Là comenchat estours qui fut dur et poisans : Al esquermie sont durement acoitans [l. acointans]. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 620).

 

-

Inf. subst. "Rencontre (de deux adversaires au cours d'un duel)" : ...on ne savoit jugier Lequel ot le meilleur jusques a l'acointier. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 46).

B. -

Accointer qqc. "Avoir connaissance de qqc."

 

1.

"Examiner, approfondir" : .III. questions Furent par grans digestions Ventilees et bien traictees, Longuement par ceulx accointees, Qui philosophes erent sages (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 106).

 

2.

"Fréquenter, pratiquer" : Cellui chemin de la moitié Est moins que nul autre acointié (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 115).

 

3.

"Avoir une bonne connaissance de, être familiarisé avec" : Virgille, qui apres moy vint, Long temps de mes vers lui souvint, Car bien les avoit acointiez (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 27).

 

4.

"Connaître, éprouver" : Bien sçay par mon message Que Gaudïon le gloux est plain de grant oultrage Et qu'il est desirans de fere mon dommage, Mais se le puis tenir a planche n'a passage, Ains ses corps n'acointa sy fier felon dommage. (Tristan Nant. S., c.1350, 143).

C. -

Accointer qqn de qqc., accointer qqc. à qqn. "Faire connaître qqc. à qqn"

 

1.

Accointer qqn de qqc. "Informer qqn de qqc., faire savoir qqc. à qqn" : Dont vait li damoisialz le sien perre baisier, Et li dit : "Gentilz sire, dite moy san targier, Comment estez vous, mez perre ? Vuelliez m'en acointier !" (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 816). Et bien croy certainement qu'il ne fust nulz homs, tant fust seürs, se de telle merveille ne fust acointés, qu'il n'en eüst eü grant hide et grant esmay du veïr et de l'oÿr (Bérinus, I, c.1350-1370, 113). Je vous vien pour bien acointier D'une chose dont grant mestier Avez, sanz doubte. (Mir. Oton, c.1370, 352). Mais vos cuers d'un refus m'acointe Pour dur acointe, Ma dame cointe, Qu'Amours pour ma mort li enjoint (MACH., Lays, 1377, 290). Ilz respondirent que l'affaire De l'ost furent venus gaiter, Pour leur seigneur en accointer Le roy Pirrus. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 203). De toutes telles choses les bonnes femmes doivent accointer leurs mariz que ilz s'en gardent (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 220). GRIFON. (...) Ycy frappe du marteau sur le clou. Veez cy le plus rebelle clou Dont onques mes fus acointé. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 399).

 

-

Faire qqn accointé de qqc. : Quant Alain ouy ces paroles, si fu moult esbahiz, et print a regarder Remondin moult asprement. Et quant il l'ot bien regardé, si lui a dit : Comment se pourroit ce faire ? Vous n'avez pas bien l'aage de XXX. ans, et vous me feriez acoincté de la verité de cest fait que nulz ne scot oncques en cest pays (ARRAS, c.1392-1393, 53).

 

2.

Accointer qqc. à qqn. "Informer qqn de qqc., faire savoir qqc. à qqn" : Dire li vueil et acointier Ce que j'en scé. (Mir. ste Bauth., c.1376, 126). Amis, dist la dame, c'est raison, puis que vous fiez du tout en moy, que je vous accoincte la verité. (ARRAS, c.1392-1393, 48). Et entretant manderent ly enfant les deux chevaliers qui leur eurent accoinctié le voyage, et leur dirent que ilz s'appareillassent de mouvoir bien brief comme ilz leur avoient promis. Et ilz dirent : Seigneurs, nous sommes tous prests, et avons acointié ce fait a pluseurs gentilz hommes qui s'appareillent de venir en vostre compaignie, et sont tuit desirant de vous servir. (ARRAS, c.1392-1393, 84). Al evesque Agilfris fut li fais acointiet (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 662).

 

-

Accointer à qqn que + complét. "Informer qqn que, faire savoir à qqn que" : Et en l'arriere garde furent les deux chevaliers poictevins qui menerent Uriien et Guyon en Chippre et qui premiers leur accointtierent que le soudant de Damas avoit assegié le roy de Chippre. (ARRAS, c.1392-1393, 155). Ons acointoit al roy qu'il le voloit murdrir (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 605). Puis me requistes de sangier, Ce que faisoie de legier, De noz deux fais l'advenement. Mais sy bien ne le sceuz drecier Que je vous peüsse acointier Que je fusse la en present. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 361).

 

.

En partic. [D'une chose] "Apprendre, enseigner à qqn à" : Et son noble atour bel et gent, Qui est, au dit de toute gent, Simple, faitis, apert et cointe, M'acointoit et encor acointe Que me tenisse cointement, Nettement et joliement (MACH., R. Fort., c.1341, 12).

 

-

Accointer à qqn comment/les nouvelles comment : ...le cappitaine erra tant qu'il vint en l'ost, et vint a la tente des deux freres qui le bienviengnerent moult. Et il leur va accointier comment le roy estoit fort blecié, et comment il leur prioit humblement qu'il leur pleust a venir devers lui pour eulx mercier du noble secours qu'ilz lui avoient fait (ARRAS, c.1392-1393, 115). Et le roy fait deslogier l'ost et s'en vint logier a une petite lieue du gallaffre, que les Sarrasins ne savoient nouvelles d'eulx ne de leur venue. Et le maistre vint a Guyon accointier les nouvelles comment le roy s'estoit deslogiez pour aler combatre ses ennemis. (ARRAS, c.1392-1393, 134).

 

3.

Qqc. accointe qqn de qqc. "Remplir qqn de qqc." : Dont j'ay l'ymage belle et cointe Qui de paix et de joie m'acointe (MACH., Voir, 1364, 1606).

II. -

Empl. pronom.

A. -

S'accointer de qqn (plus rarement à qqn)

 

1.

[Dans une relation de simple rencontre ou bien une relation familière, amicale ou amoureuse]

 

a)

[Rencontre ou relation familière, amicale] "Faire la connaissance de qqn, entrer en relation avec lui" : De murtrier ne de robeour De ribaul ne d'enchanteour Ne te acointier nullement. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 205). Mais je te pri trop chierement Que ne croies legierement Et que de garçons ne t'acointes, Car c'est trop perilleus acointes (MACH., C. ami, 1357, 125). Là vorent en allant maint parler desranier Comment il se poront à leur pere acointier. (Hugues Capet L., c.1358, 100). Je m'acointay du chevalier, car je le trouvay courtois (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 4). Le conte d'Estampes (...) s'acquointa très saigement et très doulchement du duch (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 234). ...elle ala ou mont de Dou, et se accointa d'une femme nommée Marion, demourant audit lieu de Dou, laquele lui aprint à dire : Ou nom du Pere, du Filz et du Saint-Esperit, et que elle ne lavast point ses mains au dimenche et ne dist point sa patenostre, ne feist point de croix sur elle, ne deist aucun Benedicite (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 280). Et bien est fol cil qui s'acointe De tieulx gens (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 37). Vous estes jones et a venir. Si vous aquinterés des barons et chevaliers de France, et euls de vous (FROISS., Chron. D., p.1400, 236). Par sen felon malice du mez ["messager"] il s'acointa, Que le mez Ciperis trestout lui devisa, Dont il vint, ne ou va, ne qui l'envoioit la (Cip. Vignevaux W., p.1400, 123). ...on list de l'empereur Trajan es croniques rommaines que, comme aucuns de ses amis le reprenissent de ce que, oultre et par dessus tous les empereurs, il estoit trop famillier et commun en se condescendant et acointant de tous, il respondi qu'il desiroit estre tel envers tous que tous le desiroient trouver. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 184).

 

-

S'accointer de paroles à qqn. "Entrer en relation avec qqn en lui adressant la parole" : [Gautier de Mauni envoyé par Edouard III à des Français faits prisonniers] se aquinta de paroles a ces chevaliers moult sagement et leur dist : "Biau signeur, faites bonne chiere ! Li rois d'Engleterre, nostres sires, vous voelt avoir a nuit au souper" (FROISS., Chron. D., p.1400, 872).

 

-

Au fig. [Le compl. d'obj. désigne un état affectif, une disposition morale]

 

.

"Devenir familier avec" : Homs jolis et cointe, Qui de Plaisance s'acointe Et qui vit en joie (CHART., L. Plais., c.1412, 151).

 

.

"S'accommoder de" : Fortune qui est si fainte Si s'acointe Tousjours du bien ou du mal (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 30).

 

.

"Se laisser aller à" : ...ung peu de jalousie qui vous tourmente (...) de laquelle, si vous estiez bien sage, n'ariez cause de vous accointer. (C.N.N., c.1456-1467, 234). Je te pry d'orgueil ne t'accointe Pour tant, si l'on te tient a cointe, Jeune, sçavant, de bonne meurs, Car lors qu'en toy le mectz, tu meurs (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 40).

 

b)

[Relation amoureuse] "Nouer une relation amoureuse avec qqn" : Et dierainement, en ses viez jours, en temps qu'il avoit environ de LXX ans d'eage, ilh s'acontat d'unne strangne femme, qui estoit delle Boys le Duk ou là entours, de petit estat et de petit honeur, une povre ameresse pour amours, et le mist deleis ly. Et, de cely, at ilh pluseurs jovenes enfans, qui tant ly ont plaisut que, pour l'amour d'eaz, ilh at, en ses anchiens jours, la meire esposéez (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 414). D'une garce s'est acointié Qu'il a en si grant amistié Qu'il ne scet d'elle departir. (Mir. Oton, c.1370, 344). ...il se acointa d'une fille de vie seante au bordeau, en la ville de Senlis, laquelle lors il fiança, et icelle espousa en l'eglese de Saint-Pierre de Senlis (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 208). ...elle s'accointa d'un nommé Guïot de Lisle, lequel gouverna elle qui parle, et quist ses neccessitez de boire et de mengier, chauffer et vestir, et aussi de lui livrer maison et mesnaige, par l'espace de IIIJ ans ou plus. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 316). Ne creez ja envieux, ne ne mettez ja en justice aver ne felon. Ne vous accointtiez de femme d'autruy. Departez a voz compaignons loyaument de ce que Dieu vous donrra. (ARRAS, c.1392-1393, 153). Et, quant le connestable eut tout salué hommes et femmes, il revint delez Meliadice et commença à s'acoincter d'elle en lui disant... (Cleriadus Z., c.1440-1444, 430). Sire, dist Orcanus, depuis que fustes fait chevalier, je me suis acointié d'une jenne dame que j'ay prins a femme et avons depuis fait ung manoir ou nous sommes retrais (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1020). Quant Jupiter d'Europe s'accointa, En taur se mit, prés du bord de la mer (BAUDE, Dictz moraulx S., p.1450, 83). Mais endementiers que ces choses estoient, sa dame s'acointa d'un grant, gros et puissant de corps moynne (LA SALE, J.S., 1456, 303). ...laquelle [une jeune fille], pour ce que ledit Chien mettoit trop à l'espouser, s'acointa d'un archer qui avecques lui l'en amena (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 111).

 

2.

[Dans une relation hostile] "Rencontrer [un ennemi, pour le combattre]" : Sire, mandez voz honmez sans point de delaier, .XX. mile seullement, plus mener n'en i quier. A cheus de Barbarie me voudray acointier. (Vie st Eust. 1 P., c.1350-1400, 152). Il est doncques temps de mouvoir, car mon frere et moy avons grant desir de nous accointier de ces Sarrazins, non pas pour leur prouffit, mais pour eulx dommagier, s'il plaist a Dieu que nous le puissions faire. (ARRAS, c.1392-1393, 92).

B. -

S'accointer de + inf. "S'employer avec soin à" : Temperance te sçaura bien parfaite, Si t'acointes de ses oeuvres parfaire (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 90).

C. -

S'accointer + interr. indir. "Apprendre" : Dont vouldroye je bien aprendre, Ce dist elle, et moy acointier Par quel tour je me doy defendre De celle gent acompaignier. (GRANDSON, Poés. P., c.1360-1397, 271).

D. -

Empl. pronom. réciproque. S'accointer. "Se rencontrer, s'affronter" : François et Sarrasins s'en sent entreaprouchés, A ce point sont plus de mile espieulx froissés Et plus de mile vasaulx a terre trebuschés. Quant les espieulx sont froissés, maint branc y ot sachés, Mout se sont de deulx pars fierement acointés, La eut maint escu brisé et maint heaume perciés Et maint baron cheoir qui oncquez puis ne fut relevés (Galien D.B., c.1400-1500, 124).
 

DMF 2020 - Synthèse des lexiques Jean-Loup Ringenbach

 Article 9/20 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ACCOINTEUR     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTEUR, subst. masc.
[GD : acointeor ; FEW XXIV, 78a : accognitus]

"Ami, galant"

REM. Percef. I, ch. 23, ds GD I, 61c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 10/20 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ACCOINTIR     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTIR, verbe
[GD : acointir ; FEW XXIV, 77a : accognitus]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Parer, orner"

 

-

Accointir une femme. "La parer, la pourvoir d'habits de prix, de parures" : Il mectoit moult de grans mises pour l'accointir à celles festes pour l'onneur d'eulx [ses invités] (GEOFFROY DE LA TOUR LANDRY, Livre pour l'enseignement de ses filles, éd. A. de Montaiglon, 1372, 55).

B. -

Au fig.

 

1.

Accointir qqn. "Embellir, illuminer, rayonner sur" : Sa leesce m'esjoïssoit, Sa cointise m'acointissoit Et son gent corps m'ageneissoit [l. agencissoit ou agentissoit] (MACH., Voir, 1364, 3134).

 

2.

Accointir qqc. de qqc. "Parer de qqc." : L'EVESQUE. Fille, chambre neitte et paree Plaist trop plus qu'orde et enfumee (...) Pour ce vostre ame fourbissiez, Et de vertus l'acointissiez. Dieu par grace y habitera Qui sa gloire vous donnera Apres ce monde, n'en doubtez ! (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 162).

II. -

Empl. pronom. S'accointir de. "Se lier avec" : ...je veul aller ung pou hors pour congnoistre ung pou plus le monde et pour moy acointir de bons chevaliers (Ponthus Sidoine C., c.1400, 51).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 11/20 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ACCOINTISE     
FEW XXIV accognitus
ACCOINTISE, subst. fém.
[T-L : acointise ; GD : acointise ; FEW XXIV, 78a : accognitus]

A. -

"Compagnie, abord" : ...Englois (...) sont de belles acquintises et de biau samblant, mais nuls qui sages est, n'i doit avoir trop grant fiance. (FROISS., Chron. D., p.1400, 221).

B. -

"Liaison (amoureuse)" : Sire chevalier, ma fille vous a trahiz, car elle a dit a son pere que vous estes ceans. Et tout est advenu par l'occasion et accointance [var. B : par l'acointise] de vostre escuier, sy en serons tous mis a mort (Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 353). Il estoit lors comme sus le soir, mais mout estoit doulz le serain, pourquoy commencerent a caroller les chevaliers, les dames et les pucelles qui au perron estoient. La fut faitte mainte acointise sans convoitise ne trahison, ains par plaisance et amour naturelle, dont maint preudhommes et vaillans dames furent puis engendrés qui raemplirent le païs. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1129).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Jean-Loup Ringenbach

 Article 12/20 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ACCOINTOYER     
*FEW XXIV accognitus
ACCOINTOYER, verbe
[GD : acointoier ; *FEW XXIV, 77a : accognitus]

Empl. pronom. "Se parer"

REM. Ex. de FROISS. (ms. du XVe s.) ds GD I, 205a, s.v. ajoliver (Pour eulx ajoliver et acointoyer). Passage correspondant ds FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 261 : et pour eulx bien joliier et quintoier, à rattacher à cointoyer. e FEW n'enregistre pas ce sens.
 

DMF 2020 - Synthèse Béatrice Stumpf

 Article 13/20 
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     DESACCOINTER     
FEW XXIV 78a accognitus
DESACCOINTER, verbe
[T-L : desacointier ; GD : desacointier ; FEW XXIV, 78a : accognitus]

"Rompre avec (un ami)" : ...de ceste heure en avant, il mena tousjours moult sainte vie et ama depuis la benoiste Vierge de si très bon cuer que pour amour d'elle il relenqui toutes choses mondaines et voult desacointier toutes ses acointes, se non celle de Dieu et de sa doulce mere, sachant que, à celluy qui les acointe, n'est nulle acointances qui luy soit si cointe. (MIÉLOT, Mir. N.D. L., 1456, 108).

REM. Ex. d'a. fr. ds T-L et GD. GD II, 530b cite un passage de CHART., Dames (éd. 1617), au sens de "séparer" ; l'attribution à CHART. est erronée (Romania 33, 200-206, en partic. p.201) ; il s'agit d'une pièce intitulée Complainte d'ung amoureux et la responce de sa damme, éd. électronique de Joan Grenier-Winther, www.innoved.org/belledame, d'après le ms. Bnf fr. 1131, milieu ou 3e quart du XVe s. ; desacointer figure au v. 315 [J.-L. R.]
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 14/20 
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     ENCOINT     
FEW XXIV accognitus
ENCOINT, adj.
[GD : encoint ; FEW XXIV, 77a : accognitus]

"Lié de connaissance, familier"

REM. FROISS. (Scheler, nous sommes plus pries [l. priés] qu'enquoint) ds GD III, 109a. Dans l'éd. FROISS., Pris. Am. F., 1372-1373, 140, on lit nous sommes plus priés qu'en quoint : cf. n.3152, p.189 de cette éd. «en quoint est la leçon de A, qui est une rime pour l'oeil ; B donne en quint. Il s'agit du degré de parenté (le 5e degré) : "Nous sommes d'une parenté plus proche que le cinquième degré"».
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 15/20 
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     ENTRACCOINTER     
FEW XXIV accognitus
ENTRACCOINTER, verbe
[T-L : entre (entr'acointier) ; GD : entracointier ; AND : entracointer ; DÉCT : entracointier ; FEW XXIV, 78a : accognitus]

Empl. pronom. réciproque. "Faire connaissace l'un avec l'autre, nouer des relations d'amitié ou d'intimité l'un avec l'autre" : Les dames d'Angleterre et celles d'Espaigne et de Galles s'entreacointoient ensemble si bien et par si grant amour comme s'ilz eussent esté toutes nourries ensemble. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 584). Et en ce meismez lieu les Amasones fonderent depuis ung temple a la dieuesse Dyane, ouquel Jason et Medee s'entrevirent premierement et s'entreacointerent comme cy aprés sera dit. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 179). [Titre] Comment Rolant et Olivier qui oncques ne s'estoient veux s'entreacointerent et congnurent prumierement. (Garin Mongl. K., c.1460-1465, 78).

 

-

"Avoir des relations sexuelles, faire l'amour" : Et Uriiens fu avecques sa moillier qui moult doucement se entre accoinctierent. (ARRAS, c.1392-1393, 122). Ces deux amans qui se cointoient Ainsy au soir s'entr'acointoient, Et aprés lor acointement, Il danserent moult cointement (Pastor. B., c.1422-1425, 69). Yolé commença lors avec Herculès comme sa femme. Ilz coucherent ensamble. Ilz s'entre acointerent. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 426).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 16/20 
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     RACCOINTAGE     
FEW XXIV accognitus
RACCOINTAGE, subst. masc.
[FEW XXIV, 78a : accognitus]

Sans raccointage. "Sans réserve" : Moy, ma famille et mon tenant, Sommes vostres sans racointaige (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 15).

REM. Raccointer au sens de "chicaner, chipoter, faire des histoires", cf. Bodel, Nic., éd. Henry, note du vers 728. V. raccointance, raccointe.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 17/20 
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     RACCOINTANCE     
FEW XXIV accognitus
RACCOINTANCE, subst. fém.
[T-L (renvoi) : racointance ; GD : racointance ; FEW XXIV, 78a : accognitus]

A. -

"Fréquentation ; rapprochement" : ...le treshault et trespuissant prince, Monseigneur Loÿs, Duc d'Orleans, nouvel yssu des faulx dangiers de main subgecte. Et par heureuse racointance estoit venu au plus hault heur qu'oncques jamais (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 368).

B. -

P. méton. "Ceux que l'on fréquente, entourage" : Et quant Climent le sceut, adonc sans detrïance S'en alla ou palaiz oïr la contenance [var. racointanche] Se ly frans emperaires avoit sa delivrance (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 336).

C. -

Sans (nulle) raccointance. "Sans réserve" : Douce seur et amie, Avoec my demorez, s'il plest sainte Marie, Et de quanques j'arai averez vo partie Sans nulle racointanche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 383).

 

Rem. Raccointer au sens de "chicaner, chipoter, faire des histoires", cf. Bodel, Nic., éd. Henry, note du vers 728. V. raccointage, raccointe.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 18/20 
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     RACCOINTE     
*FEW XXIV accognitus
RACCOINTE, subst. fém.
[GD : racointe ; *FEW XXIV, 78a : accognitus]

Sans raccointe. "Sans réserve" : Et tel estoit Cellui ou mon cuer s'arrestoit, Qui tant de joie m'apprestoit Et doulcement m'amonnestoit Que lie et cointe Me tenisse et que sans racointe Son cuer estoit du mien acointe, Une joie en deux cuers adjoincte (CHART., L. Dames, 1416, 224).

REM. Raccointer au sens de "chicaner, chipoter, faire des histoires", cf. Bodel, Nic., éd. Henry, note du vers 728. V. raccointage, raccointance.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 19/20 
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     RACCOINTEMENT     
FEW XXIV accognitus
RACCOINTEMENT, subst. masc.
[T-L : racointement ; GD : racointement ; FEW XXIV, 78a : accognitus]

"Nouvel accueil, autre rapprochement" : Mais prenons un vrai amoureus. Il sera si tresdolereus, Si vains, si mas, si entrepris Et des maus d'amer si espris Pour un pau de racointement Qu'on li fera duretement, Qu'il se gerra sur une couche Ou sur un lit ou on se couche, Et la ne se porra aidier, Ains ne fera que souhaidier Mercy ou mort. (MACH., Voir, 1364, 108). Mon tresdoulx seigneur Bon Renom, Veez cy Desir, ainsi a nom, Et Largesse que congnoissez Estre despieça saige assez, Qui voulons de vous congié prendre, Et quoy que ne vous puissions rendre Au moins nous vous remercïons Voz grans bienfaiz, tant que pouons. Vostres sommes entierement Sans estrange racointement (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 85).

Rem. Aussi DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 164.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 20/20 
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     RACCOINTER     
FEW XXIV accognitus
RACCOINTER, verbe
[T-L : racointier ; GD : racointier ; FEW XXIV, 78a : accognitus]

A. -

"Faire des efforts pour renouer avec qqn, pour se rapprocher à nouveau de qqn (ou pour se rapprocher de qqn d'autre)" : Trop compere ses gracieus biens fais Cilz qui la sert de fin cuer et entier ; Car quant il cuide avoir passé son fais, Lors li sera dou tout à racointier, Et li sera pis qu'à l'encommencier. Dont dire puet : "Je me muir pour amer, Puis qu'en amer ne puis trouver qu'amer". (MACH., L. dames, 1377, 39). Moult a Eür en lui de bien. Certes, je le prisasse bien, S'il ne fust si a racointer Et si penible a accointier (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 70). Et, se elle avoit paour de perdre Cleriadus, elle n'avoit pas tort, car, se elle l'eust perdu, en grant piece n'en eust racointé ung itel que il estoit (Cleriadus Z., c.1440-1444, 206).

B. -

"Chercher à séduire qqn, séduire qqn" : ...vous l'eussiez bien voulu, a ce que vous en avez monstré, pour en racointer deux aultres nouveaulx ; mais Dieu mercy, nous n'en avons garde. [Deux amis ont refusé de se battre pour une femme] (C.N.N., c.1456-1467, 239). ...ce n'estoit pas par devocion ne pour vouloir qu'il eust de devenir chaste ; mais la cause est qu'il en avoit racointée une plus belle [D'un moine qui chasse sa maîtresse] (C.N.N., c.1456-1467, 274).

 

-

"Caresser amoureusement (une femme)"

 

Rem. Doc.1408 ds GD VI, 538c.
 

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